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À la recherche des nouvelles formes de la spécialisation agricole

L’importance persistante de l’exploitation agricole dans les activités et revenus des ruraux est un important constat des enquêtes RuralStruc (voir chapitre 3). Dans la quasi-totalité des régions étudiées, 90 % à 100 % des ménages ruraux ont une exploitation, la principale exception étant Tequisquiapan au Mexique. Les revenus de l’exploitation tiennent partout une place conséquente quoique variable en fonction de l’importance des processus de diversification rurale décrits au chapitre précédent.

Un des objectifs centraux du programme, énoncé dans sa première hypo-thèse (H1), était d’étudier dans quelle mesure la restructuration des marchés agroalimentaires liée à la libéralisation et à la mondialisation avait entraîné l’émergence de chaînes de valeur modernes et d’évaluer la persistance de produc-tions et de configuraproduc-tions de marché plus traditionnelles. Une question connexe concernait le développement de la spécialisation en agriculture – une des voies de sortie de la pauvreté énoncées par le RDM08 – par le biais d’une intégration verticale plus poussée.

La fameuse « révolution des supermarchés » et les nouveaux processus d’inté-gration à des chaînes de valeur mondialisées ont très diversement touché les pays en développement. Les différences de situation sont directement liées à l’orga-nisation des marchés nationaux et à leurs connexions avec l’économie mondiale et, plus généralement, au stade dans le processus de transition économique. Pour cette raison, le bouleversement des marchés agroalimentaires et son impact (un sujet de prédilection dans la littérature) relèvent quelque peu de l’épouvantail. Il tend à ignorer le fait que de larges pans du monde rural demeurent mal connec-tés et il surestime des dynamiques d’intégration qui ne sont que très progres-sives. Étant donné la diversité des situations représentées dans les pays du pro-gramme RuralStruc, des écarts significatifs étaient anticipés d’un pays à l’autre. Cependant, les résultats obtenus révèlent que les nouveaux modes d’intégration demeurent assez limités et l’analyse des activités conduites par les exploitations agricoles s’est quelque peu apparentée à la quête d’une nouvelle agriculture insai-sissable. Bien entendu, le choix des pays influe sur ces résultats et, malgré les changements majeurs observés dans les régions étudiées au Mexique, le tableau d’ensemble reste assez peu contrasté – marqué en tout point par l’ampleur et les conséquences de la pauvreté rurale.

Après un bref aperçu des caractéristiques générales et des conséquences de la restructuration des marchés agroalimentaires mondiaux, ce chapitre analyse les principaux traits des activités conduites par les exploitations agricoles dans les régions étudiées, en particulier l’importance respective de l’autoconsomma-tion et de la commercialisal’autoconsomma-tion. Il examine les différents profils de spécialisal’autoconsomma-tion ou de diversification des cultures et conclut par un état des lieux des processus d’intégration aux marchés actuellement à l’œuvre.

Le grand chambardement

1

Le processus de libéralisation de l’agriculture initié depuis plusieurs décennies n’est pas encore achevé. L’État s’est désengagé de l’agriculture comme il l’a fait des autres secteurs économiques à partir des années 1980, mais à un rythme plus lent – car l’agriculture reste considérée comme un secteur stratégique2. Ce processus se poursuit toujours au sein de l’OMC, dans le cadre d’un cycle de Doha qui peine à arriver à son terme (voir chapitre 1). Cependant, si la libéra-lisation des marchés internationaux est particulièrement difficile lorsqu’il s’agit des soutiens et de l’accès au marché, celle des marchés nationaux a enregistré des transformations plus beaucoup plus radicales. En effet, le démantèlement des instances de régulation et des entreprises publiques et la vague de privatisations qui a suivi ont permis l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs (ayant souvent de fortes connexions internationales), la diffusion progressive de nouvelles règles, l’apparition de nouveaux rapports de force et l’émergence d’un nouvel ordre alimentaire international3.

Les recompositions à l’œuvre

La situation des marchés connaît une double transformation, au niveau national et au niveau international, qui débouche sur de nouvelles règles du jeu qui modi-fient la marge de manœuvre des opérateurs locaux.

La libéralisation des marchés intérieurs. Au niveau national, les principaux

chan-gements résident dans le désengagement de l’État et le processus de privatisation, qui ont été accompagnés par la mise en œuvre de nouvelles réglementations.

Avant la libéralisation. Dans les pays du programme RuralStruc comme dans de

nombreux pays en développement, les marchés agricoles se caractérisaient avant la libéralisation par un système dual avec différents niveaux d’intervention de l’État. D’un côté, la plupart des marchés domestiques de denrées alimentaires de base et les marchés traditionnels d’exportation étaient contrôlés et strictement régle-mentés par des offices de commercialisation, avec des industries gérées par l’État, des prix administrés pour les produits d’exportation mais aussi pour les prix de gros et de détail de nombreux produits alimentaires. La plupart de ces organismes publics étaient des monopsones, surtout pour les principaux produits d’exporta-tion, mais aussi parfois pour les denrées alimentaires de base (avec

occasionnelle-À la reCherChe des nouvelles formes de la spéCialisaTion aGriCole 161

ment quelques cas de monopoles associés). Ces structures avaient été créées dans un quadruple objectif : (1) promouvoir la croissance du secteur agricole car, selon le paradigme « développementiste », l’accumulation de capital dans l’agriculture était le premier stade du processus de développement ; (2) stabiliser les prix des producteurs (et leurs revenus) sur la durée d’une campagne agricole et réduire les fluctuations entre les campagnes afin de diminuer les risques ; (3) accroître les prix à la production agricole et renforcer les incitations à l’investissement des agri-culteurs en diminuant le nombre d’intermédiaires au sein des filières agricoles ; et (4) faciliter les exportations en gérant l’ensemble de l’offre agricole nationale.

De l’autre côté, quelques marchés traditionnels de produits alimentaires non essentiels (principalement des produits frais comme les fruits, les légumes et les produits laitiers) étaient pratiquement libres, avec une intervention de l’État très modeste voire nulle, et sans réglementation des prix. Ces marchés se caractéri-saient par des transactions au comptant, impliquant de nombreux acheteurs et vendeurs de petite taille, non spécialisés et non organisés. Les classifications et les normes de produits étaient rares, voire inexistantes ; les systèmes d’information de marché étaient dans l’ensemble médiocres ; et les contrats informels, dont le respect était principalement assuré par les rapports sociaux, étaient la règle (Fafchamps 2004).

En raison de la faiblesse du secteur privé, les États intervenaient également dans la transformation, principalement par le biais d’entreprises parapubliques. Cette situation était fréquente dans des industries clés du secteur d’exportation traditionnel, comme l’arachide, l’huile de palme, le thé, le café, le cacao et le sucre. De nombreuses productions agro-industrielles étaient aussi développées par des sociétés d’État sur le principe d’une intégration verticale justifiée par les écono-mies d’échelle. Ce modèle était également promu pour répondre aux exigences techniques d’une transformation rapide due au caractère périssable des produits, ainsi qu’aux impératifs de qualité des produits d’exportation comme l’huile de palme et le thé.

Le désengagement de l’État. Dans les années 1980 et 1990, la mise en œuvre de

politiques agricoles pilotées par les marchés a été la clé de voûte de la libéralisa-tion dans les pays en développement. Souvent mises en œuvre dans le contexte de programmes d’ajustement structurel – conçus pour rétablir les équilibres budgé-taires et commerciaux, réduire ou éliminer les distorsions, faciliter une meilleure transmission des prix, et stimuler l’investissement et la production (Akiyama

et al. 2003 ; Barrett et Mutambatsere 2005) – ces réformes se justifiaient par les

inefficiences des structures gérées par l’État. Les offices de commercialisation, les agences de développement et les entreprises publiques n’atteignaient plus leurs objectifs initiaux et étaient perçues comme des symboles de l’inefficacité publique. Plus généralement, le désengagement de l’État était une condition préalable à la complète libéralisation des marchés et c’est la raison pour laquelle les réformes ont commencé par le démantèlement et la privatisation de ces structures, accom-pagnés par la réduction des tarifs douaniers, des taxes à l’exportation, des subven-tions aux consommateurs et la suppression des prix administrés au producteur.

Les tableaux 5.1 et 5.2 donnent quelques exemples d’organismes publics qui ont été démantelés dans les pays du programme RuralStruc4. Ces restructurations se sont déroulées sur une longue période – de la fin des années 1970 à la fin des années 1990. Le point de départ, l’ampleur et le rythme de la libéralisation étaient propres à chaque pays, ce qui explique les fortes variations observées.

Les nouvelles régulations de marchés. Le désengagement de l’État des marchés

agri-coles et le démantèlement des organismes parapublics et des systèmes de régle-mentation ont donné naissance à de nouveaux cadres économiques et institu-tionnels nationaux. Ces changements ont eu plusieurs conséquences qui peuvent se résumer en deux caractéristiques liées. Tout d’abord, les filières ont été rapide-ment soumises aux forces du marché et tributaires des fluctuations de l’offre et de la demande. De nouveaux acteurs privés sont apparus, mais un grand nombre d’entre eux ont été rapidement éliminés du fait de la concurrence intense qui a suivi le retrait de l’État. Pour survivre, les alliances extérieures étaient nécessaires

Tableau 5.1 Les restructurations dans le secteur agricole et agroalimentaire des pays du programme RuralStruc (hors ASS)

Avant la libéralisation Après la libéralisation

Maroc ONICL

(office national interprofessionnel des céréales et légumineuses)

office public de commercialisation : contrôle total de la commercialisa-tion des céréales avec fixacommercialisa-tion des prix (surtout pour le blé) et un strict contrôle des importations

1988-1996 : libéralisation progressive du marché des céréales

subsistance de quotas pour la « farine nationale »

OCE

(office de commercialisation et d’exportation)

office public de commercialisation : monopole sur les exportations d’agrumes, de produits horticoles, de produits en conserve, etc.

1985 : fin du monopole et libéralisa-tion des exportalibéralisa-tions

Nicaragua ENABAS

(empresa nacional de alimentos Básicos)

agence publique de commercialisa-tion : monopole sur la commerciali-sation des denrées alimentaires de base et des cultures d’exportation comme l’arachide, le sésame et le soja

1984 : élimination des différentiels de prix pour les céréales de base 1990 : libéralisation totale de la commercialisation des denrées alimen-taires de base

Mexique CONASUPO

(Compañía nacional de subsisten-cias populares)

entreprise gérée par l’état : mono-pole sur les importations, supervi-sion des exportations et approvisupervi-sion- approvision-nement du marché intérieur pour les produits alimentaires de base avec encadrement des prix

1989 : fin du monopole de commer-cialisation sur les importations et sur le marché intérieur pour tous les pro-duits alimentaires de base sauf le maïs et les haricots

1999 : fin des interventions sur le mar-ché du maïs et des haricots INMECAFE

(instituto mexicano del Café)

office public de commercialisation : soutien à la production, à la transfor-mation et à la commercialisation et monopole sur les exportations de café

1993 : démantèlement de l’office et libéralisation

À la reCherChe des nouvelles formes de la spéCialisaTion aGriCole 163

(pour accéder notamment aux capitaux) et ce phénomène a accentué les asymé-tries qui caractérisaient la plupart des filières, marquées par l’atomisation des producteurs et le faible nombre des opérateurs de l’aval (exportateurs ou indus-triels). Il en a résulté un processus de concentration, allant jusqu’à déboucher parfois sur une prise de contrôle de certains secteurs, et l’émergence d’acteurs de grande taille qui ont profondément transformé la dynamique de marché.

Ensuite, la suppression des réglementations et de l’administration des prix a augmenté les incertitudes et les coûts de transaction des acteurs privés dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Les entreprises de négoce et les industriels ont réagi en sécurisant leurs approvisionnements par des contrats avec des producteurs, des organisations de producteurs et des opérateurs com-merciaux. Certaines firmes se sont engagées dans des processus d’intégration ren-forcés en achetant des opérateurs locaux ou en organisant leurs propres réseaux d’approvisionnement, en apportant parfois un encadrement technique aux pro-ducteurs. Ces évolutions ont profondément modifié les règles du jeu.

Tableau 5.2 Les restructurations dans le secteur agricole et agroalimentaire des pays du programme RuralStruc (en ASS)

Avant la libéralisation Après la libéralisation

Mali OPAM

(office des produits agricoles du mali)

office public de commercialisation : monopole sur la commercialisation des céréales

1986 : fin du monopole

1989 : libéralisation des importations et de la commercialisation domestique

Office du Niger organisme parapublic : gestion de

l’eau, des terres et des infrastruc-tures d’irrigation dans le périmètre de l’office ; monopole de la distribu-tion et de la transformadistribu-tion du riz

1994 : fin des interventions sur le riz (hormis pour la vulgarisation agricole)

CMDT

(Compagnie malienne de développe-ment des textiles)

entreprise semi-publique (40 % au groupe français dagris, aujourd’hui Geocoton) : fourniture d’intrants, vulgarisation agricole, commer-cialisation et transformation des semences de coton, fourniture de la fibre de coton à l’industrie textile publique nationale (Comatex) et exportations

libéralisation en cours depuis 2004

Sénégal ONCAD

(office national de commer-cialisation et d’assistance au développement)

office public de commercialisation : monopole sur la commercialisation des produits agricoles domestiques (arachides, céréales) et les importa-tions ; supervision des coopératives de producteurs

1979 : liquidation

1991 : libéralisation du marché local et des importations de riz

SONACOS

(société nationale de commercialisa-tion des oléagineux du sénégal)

entreprise gérée par l’état :

produc-tion d’huile d’arachide 2006 : privatisation

Madagascar BCSR

(Bureau de commercialisation et de stabilisation du riz)

office public de commercialisation :

monopole total sur le riz 1983-1986 : fin du monopole sur la commercialisation domestique du riz 1990 : privatisation des importations 1991 : fin du stock tampon HASYMA

(hasy malagasy)

entreprise semi-publique (36 % au groupe français dagris, aujourd’hui Geocoton) : fourniture d’intrants, vulgarisation agricole, commer-cialisation et transformation de la semence de coton, fourniture de fibre de coton à l’industrie textile publique nationale et exportations

2004 : privatisation (90 % du capital détenu par dagris)

Kenya NCPB

(national Cereals and produce Board)

office public de commercialisation : monopole sur la commercialisation des céréales (marché intérieur et exportations)

1991-1995 : privatisation et libéralisa-tion de la commercialisalibéralisa-tion KCC

(Kenya Cooperative Creameries)

société coopérative : monopole sur la transformation et la vente de pro-duits laitiers dans toutes les zones urbaines 1992 : fin du monopole 1999: effondrement résultant de la nouvelle concurrence 2000 : rachat et création de KCC holdings

2003 : reprise par l’état et revitalisa-tion ; créarevitalisa-tion de new KCC CBK

(The Coffee Board of Kenya)

office public de commercialisation : monopole sur la collecte, la transfor-mation et l’exportation du café

2001 : fin du monopole. rôle consul-tatif uniquement

TBK

(The Tea Board of Kenya)

office public de commercialisation : réglementation du secteur du thé (production, recherche, transfor-mation, commerce et promotion sur les marchés domestiques et internationaux)

pas de changement

KTDA

(Kenya Tea development authority)

agence publique de développe-ment : gestion de production par la fourniture d’intrants, les services de vulgarisation agricole, la collecte, la transformation et la commercialisa-tion du thé

2000 : privatisation. rebaptisée Kenya Tea development agency, apporte un soutien au secteur

Source : Rapports nationaux du programme RuralStruc, phases 1 et 2.

Les nouveaux marchés agroalimentaires. Les profondes mutations intervenues

sur les marchés intérieurs se sont inscrites dans un contexte de restructuration de grande ampleur des marchés agroalimentaires internationaux. Ces processus résultent de la dynamique de libéralisation décrite plus haut et de nouvelles ten-dances de la demande alimentaire liées à la mondialisation (voir figure 5.1).

La principale conséquence de cette évolution, amorcée dans les années 1980, est une intégration tendancielle croissante qui alimente et consolide la restruc-turation des marchés intérieurs. Ces processus d’intégration se caractérisent

essentiellement par l’élaboration de normes et des relations plus étroites entre Figur

e 5.1

Nouvelles configur

ations et tendances des systèmes agr

oalimentair

es résultant de la libér

alisation et de la mondialisation

Urbanisation (+) Revenus(+) Nouveaux régimes alimentaires

à base de produits frais

:

F&L, produits laitiers, viande

Nouveaux segments de

marché (marchés de niche) => bio, équitable, éthique

Exigences de qualité

Élaboration de normes et de règles

Moins de distorsion des prix

Plus d’incertitude ou de coûts de transactio

n

Nécessité de contrats et d’intégration croissante

Régulation des marchés

agroalimentaires

Demande agroalimentair

e

Système de marché libre

Offre/ demande

Prix déterminés par le marché

Producteurs face à des

oligopoles privés

Système centralisé

administré

Contrôle des prix Producteurs face à des monopoles

publics

Concurrence entre acteur

s

de grande envergur

e

Nécessité de gagne

r

des parts de marché

Mobilité des facteurs et des produits

Révolution des transports

baisse des tarifs

=> Commerce et offre éloignés => Déconnexion entre les lieux de production et de consommation Déréglementation du marché et privatisation => Investissements IDE (+) => Intégration et concentration (+) Source : Au teurs .

À la reCherChe des nouvelles formes de la spéCialisaTion aGriCole 165

Madagascar BCSR

(Bureau de commercialisation et de stabilisation du riz)

office public de commercialisation :

monopole total sur le riz 1983-1986 : fin du monopole sur la commercialisation domestique du riz 1990 : privatisation des importations 1991 : fin du stock tampon HASYMA

(hasy malagasy)

entreprise semi-publique (36 % au groupe français dagris, aujourd’hui Geocoton) : fourniture d’intrants, vulgarisation agricole, commer-cialisation et transformation de la semence de coton, fourniture de fibre de coton à l’industrie textile publique nationale et exportations

2004 : privatisation (90 % du capital détenu par dagris)

Kenya NCPB

(national Cereals and produce Board)

office public de commercialisation : monopole sur la commercialisation des céréales (marché intérieur et exportations)

1991-1995 : privatisation et libéralisa-tion de la commercialisalibéralisa-tion KCC

(Kenya Cooperative Creameries)

société coopérative : monopole sur la transformation et la vente de pro-duits laitiers dans toutes les zones urbaines 1992 : fin du monopole 1999: effondrement résultant de la nouvelle concurrence 2000 : rachat et création de KCC holdings

2003 : reprise par l’état et revitalisa-tion ; créarevitalisa-tion de new KCC CBK

(The Coffee Board of Kenya)

office public de commercialisation : monopole sur la collecte, la transfor-mation et l’exportation du café

2001 : fin du monopole. rôle consul-tatif uniquement

TBK

(The Tea Board of Kenya)

office public de commercialisation : réglementation du secteur du thé (production, recherche, transfor-mation, commerce et promotion sur les marchés domestiques et internationaux)

pas de changement

KTDA

(Kenya Tea development authority)

agence publique de développe-ment : gestion de production par la fourniture d’intrants, les services de vulgarisation agricole, la collecte, la transformation et la commercialisa-tion du thé

2000 : privatisation. rebaptisée Kenya Tea development agency, apporte un soutien au secteur

Source : Rapports nationaux du programme RuralStruc, phases 1 et 2.

Les nouveaux marchés agroalimentaires. Les profondes mutations intervenues

sur les marchés intérieurs se sont inscrites dans un contexte de restructuration de grande ampleur des marchés agroalimentaires internationaux. Ces processus résultent de la dynamique de libéralisation décrite plus haut et de nouvelles ten-dances de la demande alimentaire liées à la mondialisation (voir figure 5.1).

La principale conséquence de cette évolution, amorcée dans les années 1980, est une intégration tendancielle croissante qui alimente et consolide la restruc-turation des marchés intérieurs. Ces processus d’intégration se caractérisent

essentiellement par l’élaboration de normes et des relations plus étroites entre Figur

e 5.1

Nouvelles configur

ations et tendances des systèmes agr

oalimentair

es résultant de la libér

alisation et de la mondialisation

Urbanisation (+) Revenus(+) Nouveaux régimes alimentaires

à base de produits frais

:

F&L, produits laitiers, viande

Nouveaux segments de

marché (marchés de niche) => bio, équitable, éthique

Exigences de qualité

Élaboration de normes et de règles

Moins de distorsion des prix

Plus d’incertitude ou de coûts de transactio

n

Nécessité de contrats et d’intégration croissante

Régulation des marchés

agroalimentaires

Demande agroalimentair

e

Système de marché libre

Offre/ demande

Prix déterminés par le marché

Producteurs face à des

oligopoles privés

Système centralisé

administré

Contrôle des prix Producteurs face à des monopoles

publics

Concurrence entre acteur

s

de grande envergur

e

Nécessité de gagne

r

des parts de marché

Mobilité des facteurs et des produits

Révolution des transports

baisse des tarifs

=> Commerce et offre éloignés => Déconnexion entre les lieux de production et de consommation