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La fièvre des débats rapidement oubliée, et soumis à notre frénésie habituelle de développement on se livra dès octobre 1978, à l'affectation de terrain aux différents lauréats.

C et exercice périlleux pour le sort du quartier, oblige à tenir compte de multiples facteurs. En premier lieu le voisinage des projets lauréats fut décidé sur la base de l'assemblage des maquettes au l/500e e t de leur vision endoscopique.

Ensuite, intervenait le caractère institutionnel du promoteur : investisseur public ou privé ; accession ou locatif, dont les côtoiements peuvent être explosifs si ils sont condamnés à se retrouver dans de mêmes associations syndicales, la notion d'ilot nous permettait d'échapper à ces risques, pourvu que les programmes de réalisation coïncident vraiment avec la taille des terrains proposés. Les volontés de démarrage rapide, des "institutionnels locatifs" étaient contrecarrées par le souçi directement inverse des investisseurs ; ces derniers préférant réserver la part plus belle lorsque les plâtres sont essuyés par les premiers, et les équipements du quartiers lancés.

Le p érim ètre sco laire introduit égalem ent des p aram ètres de dém arrage e t de coordination des projets dans le temps. Enfin l'existence d'infrastructures réalisées ou non conduit à avancer ou retarder le top de départ d'une opération.

Bon gré, mal gré, les terrains se vendaient bien auprès des promoteurs. La diversité des choix proposés en bordure de parc, en centre ville, près de la future gare cristallisait les désirs des uns et des autres, exactement comme si la ville construite, chaque individu se positionnait selon ses propres critères de rentabilité ou d'instinct.

A quelques rares exceptions près, le quartier fut démarré avec une base de collectifs HLM (PLA), et d'individuels en accession (PAP).

Alors que nous avions lancé, la plupart des grosses opérations en périphérie du centre, nous étions dans incapacité de nous mobiliser pour réfléchir au programme e t aux directives d'aménagement de ce petit centre de quartier résidentiel entourant la future gare.

La gestion des projets en étude accaparait les deux urbanistes affectés à ce quartier. La décision fut prise de confier à l'architecte Karczewski une première étude dirigée par G. Massin avec comme objectif principal la création d'un "centre de Bourg" de très petite échelle. (On se reportera à l'article de la revue Archi-Aujourd'hui n° 234) Mais 3C Douvry, le Directeur Général de l'Epoque, souhaitait une réflexion plus large sur un tel programme e t hésitait à consacrer aussi peu d'ambition, sur les terres de ce qui jadis avait été appelé le futur centre de Cergy. Il convoca le 29 Avril 1980, un conseil de sages, où chacun fut appelé à manifester son avis sur l'avenir de ce quartier. A l'issue de c e tte réunion le sort du projet de Karczewski était fixé. Nous l'avions conduit sur une voie trop modeste, trop étriquée. Sa physionomie d'un bourg de canton ne collait pas avec la réalité de ses 25.000 habitants alentours. Il fallait viser le chef lieu de départem ent provincial même si la p réfe ctu re se trou vait ailleurs.

Les égards pris avec "la résidentialité" étaient trop serviles. Après nous avoir exortés à limiter nos ambitions sur ce quartier, l'évolution des esprits provoquée par le succès du concours et par l'évolution de la demande liée à la prochaine réalisation de la voie ferrée, permettait que nous élevions enfin le propos.

Par ailleurs, les défauts du projet étaient clairement localisables. L'organisation de ce centre faisait la part trop belle aux espaces piétonniers. Eux seuls auraient le privilège de la découverte de tous les équipements du centre ; maison de quartier, gymnase, mairie, résidence de personnes âgées, commerces, n'étaient perceptibles de la circulation automobile, qu'à travers de trop petites fenêtres, qui déroberaient à la vue du passant automobiliste pressé, la majeure partie de son attrait. Il fallait faire entrer plus directement dans les faits cette mixité auto-piétons qui était le gage d'une bonne chalandise commerciale et d'une adhésion à la charte des élus.

Le succès du Centre commercial d'Eragny, étape importante de notre expérience, nous confirmait clairement dans ce tte nécessité.

Alors que la réalisation de c e tte opération se faisait, chaque jour plus impérieuse, car il est toujours risqué de frustrer les premiers habitants d'un quartier neuf de leurs premières commodités, en remettant à plus tard la pousse de leurs premières racines. Malgré ces difficultés, la décision de se rem ettre à l'oeuvre fut prise, et les moyens financiers débloqués pour engager une étude plus large.

Un nouveau dossier de consultation est rédigé sur la base des remarques dévoilées par la première étude, le programme des équipements est précisé, dans le sens d'une plus large ambition quantitative. C ette consultation restreinte va s'adresser à cinq architectes chargés de bâtir un nouveau projet de directives d'aménagement du centre, en leur ouvrant plus largement l'aire d'intervention.

A l'exception du projet proposé par Krier ces études ne répondaient que très peu aux aspirations de l'E.P.A. En effet, personne n'avait réussi à opérer la densification exigée par le programme dans ce tte maille de 100 m par 100 m. Les attitudes évoluaient entre un respect quasi servile de ce tte contrainte, sans résoudre réellement les problèmes de localisation et d'inter-réaction des différents éléments du programme, ou entre un rejet de la trame, par des fuites diagonales qui en altéraient sa force intiale, e t en réduisaient sa souplesse d'adaptation.

Seul Krier sut porter la critique sur son point essentiel : la dimension de 100m par 100m de la maille était impropre à générer ECONOMIQUEMENT la densité. La taille de l'ilot étant trop vaste.

La subdivision que Krier propose, augmente le linéaire de voirie, e t les capacités de stationnement, multiplie les situations privilégiées du tissu dans lequel il inscrit avec aisance les différents éléments du programme.

C ette percée théorique acquise, les directives d'aménagement du quartier, en découlent sans heurts. La maison de quartier, pivot de ce centre est positionnée, en mitoyenneté du gymnase et placée sur l'angle de la place du marché. Les promoteurs peuvent alors prendre possession du centre.

Les architectes, Franck-Celeste-Soulier, qui avaient à la suite du concours "immeubles de ville" développé une réflexion sur l'ilot très remarquée (revue AMC - n° VJ) sont

appelés à prendre possession d' une part du terrain sous les auspices vigilants de

Les architectes vont alors détailler ces directives en commun, et se répartir, ensuite différents bâtiments dont iis auront individuellement l'entière responsabilité d'architecte d'opération. En parallèle, le projet de la maison de quartier travaillé par Venencie, va entretenir un conflit générateur d'une véritable richesse de contrastes sur la place du marché.

L 'E .P .A . p réserv era l'indépendance de chacun afin que c e t t e con trad iction soit génératrice d'une différence formelle forte. Seule la brique, matériau d'union, assurera le lien tactile, nécessaire à l'unité du lieu. La mise sur rail de ce projet introduit dans les différentes équipes attachées aux logements, commerces e t mairie, une surenchère professionnelle qui va pousser chacun à respecter les règles générales de composition : sous-bassements en gros béton, gabarit, percements seront contenus dans une facture semblable, toitures et terrasses se dessinent dans des directions concertées. Ce projet va traduire, à lui seul toute notre expérience accumulée par la réalisation de quatre autres espaces commerciaux, il va tenir compte de toutes les erreurs antérieures, et être le support de l'a tte n te con ceptuelle de to u tes les p arties engagées : prom oteurs immobiliers, promoteurs commerciaux, architectes et urbanistes.

Les semis-remorques arrivent dans les réserves des supermarchés dissimulés à la vue sans emprunter d'immenses espaces résiduels que l'on a trop souvent connus ailleurs. La mixité des circulations se passe dans un univers paisible, où le piéton ne subit pas l'envahissement automobile ; inversement tous les commerces sont accessibles par le client en automobile, le stationnement est dilué dans des espaces qui le supporte sans heurts, aucuns lieux ne parait artificiel, surajouté, supplémentaire ; la mesure de ce centre est aujourd'hui attestée par tous les visiteurs qui en font la découverte curieuse. Jamais centre commercial ne s'est aussi bien, aussi vite rempli, alors que les logements construits au dessus n'étaient pas encore occupés.

La modestie du propos architectural d'ensemble pose ce quartier comme un élément naturel, épanoui qui semble exister depuis bien longtemps.

Ce projet achevé le temps est venu de traiter l'aboutissement de la promenade, définie jadis par le dossier de PAZ, en direction du Coteau de Cergy.

C et axe sublime, qui partage depuis l'origine des temps la ville en deux partiel symétriques tracées au travers de la base de loisirs va devenir le support de toute notre charge affective.

St Germain, Marly vont servir de références pour situer ce lieu en Ile de France. Miche! Jaouen découvre par le biais de la Biennale de Florence, le travail de Dany K ara van, set le thèm e de l'a x ia lité , e t va assurer la direction de c e t immense p rojet. En parallèle, le terrain situé au sommet de ce t axe, attend un projet d'exception. R. Boffil sollicité en vain, jadis lors du projet de la petite cathédrale à Cergy, termine à Sî Quentin en Yveline son projet avec le F.F.F.(Foyer du Fonctionnaire et de la Famille* dans de bonnes conditions commerciales. Ces acteurs vont accepter la gageure de ce site, e t R. Bofill contre toute attente, accepte le propros fixé par nos directives d'aménagement. En secret, on prépare le mariage explosif de ces deux personnalités. L'un attaché à reproduire en direction du logement social des aspects de l'époque classique par l'usage d'éléments architectoniques à redondance baroque. L'autre motivé par l'attrait du point, de la ligne et du mystère du nombre, poussé jusqu'à son dépouillement ultime.

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