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Ce premier obstacle sauté, le lendemain, nous étions conviés à préparer le terrain en vue de confier les premières opérations aux différents maitres d'ouvrages.

Le Dossier de réalisation de ZAC ayant été transmis aux administrations de tutelle : le Secrétariat Général des Villes Nouvelles, la Direction de la Construction de l'époque, le Plan Construction ; ces derniers, probablement intéressés par le document, firent naître rapidement l'idée du lancement d'un nouveau concours d'architecture, similaire à celui de "Maisons de ville" de jadis, orienté c e tte fois sur le logement collectif de moyenne densité.

La direction de l'Etablissement Public fut en premier lieu hostile à ce tte idée pour plusieurs raisons :

C ette démarche pouvait ralentir le processus de réalisation du quartier de Puiseux et m e ttre ainsi l'E tab lissem en t Public en situation de pénurie d 'o ffre de terrain s. Par ailleurs, les démêlés avec l'ordre des architectes avaient laissé de tristes souvenirs. Enfin une telle consultation coûte toujours très cher à l'aménageur, et les finances étaient fragiles dans c e tte période charnière.

Les raisons qui l'ont finalement emporté sont les suivantes :

Assurer un "coup de publicité" pour le lancement d'un nouveau quartier à l'échelle nationale, voire au delà.

Nous obliger à poursuivre une réflexion supplémentaire sur le logement collectif car parallèlement aux programmes d'individuels en accession à la propriété, un besoin réel existait en locatif bon marché, et les expériences d'habitats intermédiaires avaient fait long feu, en apportant leur cortège de déboires au niveau des prix de production très élevés, pour un solde de satisfaction des habitants à peine plus positif que le collectif traditionnel.

Affiner notre méthode de travail sur "la maitrise d'oeuvre urbaine", après les premiers succès de 3ouy le Moutier (en fait à l'époque on formulait ceci en disant "travailler l'urbanité" "d'un quartier résidentiel"), en maintenant dans les équipes une forte tension créative.

Enfin, il fallait aussi rendre la monnaie de la pièce aux administrations de tutelles, qui toutes, sans relâche, nous avaient aidés à maintenir, contre vents et marées, des "politiques locaux", nos objectifs de réalisation initiaux.

On se mit d'arrache-pied à bâtir le dossier du concours. Les délais attribués de 3 à * mois nous laissaient dans une inquiétude indescriptible. Le concept des maisons de vill® avait nécessité un an et demi d'étude et ce précèdent succès nous obligeait à faire aussi bien...plus vite.

Concours « IMMEUBLES DE VILLE » je le le re de ne ur et J S . rs. :es lie :ar éel ait rès :tif ers 1er ion qui des à * ille jssi

Heureusement le plan du quartier tenait bien et était porté par tous. Il fut le pivot de la réflexion.

Très vite l'idée que 3 typologies de projets pouvait coloniser l'ensemble du plan fut acquise e t trad u ite en trois sujets d istin cts o ffe rts au choix des con cu rren ts : . en bordure de parc des co lle ctifs de fo rte densité 80 à 120 logem ents /ha . en site périphérique le mélange collectif/individuel 45-50 logements /ha

. en maille centrale, le collectif dense 80 à 120 logements /ha

La deuxième idée, de portée opérationnelle, fut de con stitu er deux collèges de concurrents. Un premier constitué des maitres d’ouvrages mariés selon leurs désirs à des architectes. Ils auraient à fournir de conserve une réponse "opérationnelle" intégrant la garantie de leur coût e t de leurs délais. Ils pouvaient choisir dans l'éventail des 3 typologies définies auparavant, le thème qui, sur le plan commercial leur paraissait le moins risqué.

Ainsi la principale difficulté du délai était tournée à condition d'être sûr, dans notre jugement, de desceller la faisabilité de chaque proposition, afin de ne pas rencontrer plus tard, sur la planche ou sur le terrain, des mises au point de nature à rem ettre en cause le projet primé.

Ce premier collège nous offrait des équipes en "starting box" prêtes à construire non seulement les terrains mis au concours, mais tous ceux qui étaient potentiellement prêts, dans une configuration comparable.

Le deuxième collège était la réserve, le second souffle. Constitué des architectes seuls, il allait nous permettre des mariages plus lents avec des maîtres d'ouvrages recalés au premier collège, ou encore inconnus sur le site, e t prêts à prendre le pari d'un projet lauréat pré-constitué.

La troisième idée, tenait dans notre propre méfiance, vis à vis de ce si bon plan de quartier.

Sa rigidité primitive ne risquait-elle pas de générer un plan à la "Havraise" trop préoccupé de géométrie, de rectitude, et de froideur. Aussi très vite s'est affirmée l'idée que l'architecture devait se constituer en contre-point de ce tte première composition et apporter la résidentialité, c'est-à-dire des conditions de vie à l'intérieur de l'ilot se I

référant à l'échelle, la protection de l'intimité, à l'épanouissement végétal, à la

douceur e t à la poésie que suppose la con trad iction : U rbanité/individualité i i La quatrième notion, "immeuble de ville" vacillait tout au long de la maturation de l'étude comme un concept difficile à cerner, à justifier même... quelques images happées au hasard de réussites eparses—Pimlico à Londres, Louvain la Neuve en Belgique furent finalement les éclairs qui ont ancré notre recherche. Ces opérations particulièrement ' réussies, démontraient que l'architecture contemporaine pouvait constituer des ensembles "d'urbanité", possédant une physionomie chargée de signes comparables à ceux de nos vieux berceaux urbains, tout en respectant les acquis indispensables de la modernité : le soleil, l'a ir , l'in tim ité, le co n fo rt, e t la sacro -sain te place de l'automobile*