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Rappels du contexte du projet

1.1. Préambule

La gestion concrète des espèces exotiques envahissantes (EEE) concerne toujours un territoire donné, celui du gestionnaire, et comporte des enjeux écologiques, sociaux, économiques et autres, directement liés à ce territoire. Les caractéristiques de cette gestion sont donc spécifiques, ce qui rend difficilement transposables ou généralisables les acquis techniques et organisationnels qui peuvent en être extraits. Un des risques d'une transposition ou d'une généralisation imprudente est l'application d'une "recette"

inadaptée dans des contextes écologiques, humains et organisationnels très différents, pouvant être la cause d'échecs et de dépenses inutiles.

En revanche, l'analyse de la démarche du gestionnaire peut permettre d'identifier les modalités de réflexion, d'organisation et d'action qui ont aboutis à ces acquis, d'expliquer les réussites ou les échecs des interventions qui amènent, en cas de réussite, à pérenniser ces interventions ou, en cas d'échec, à les modifier… Une analyse globale d'une situation existante pourrait ainsi permettre de proposer des éléments pour une démarche générale présentant non pas une "recette généralisable" mais une

"méthodologie pour arriver à une solution locale", intégrant les aspects écologiques, ethnologiques, économiques et institutionnels de la gestion des EEE en métropole.

Une telle analyse de cas a été proposée dans le cadre des travaux du groupe IBMA et acceptée dans le principe par les participants à la dernière réunion de ce groupe.

L'étude porte donc sur l'analyse de la gestion d’une espèce donnée par une structure gestionnaire sur un site donné : cela passe à la fois par l’analyse des solutions techniques mais aussi des acteurs impliqués et des partenariats mis en place. Sont aussi analysées les interactions multiples entre EEE et écosystèmes colonisés, en termes d'enjeux écologiques et socio-économiques, d'usages et d'usagers, de représentations, etc.

1.2. Choix du site et de l'espèce

Le choix d'un "site pilote" pour une telle étude a reposé sur un bilan des différents types et/ou sources d'informations déjà disponibles dans le site, c'est-à-dire des données portant sur l'espèce et son écologie, sur le site lui-même en tant qu'entité écologique et humaine, sur la structure gestionnaire et les différentes parties prenantes de la gestion générale du site et sur les modalités de gestion de l'espèce : l'objectif étant de choisir un ensemble

"site / espèce / gestionnaire" sur lequel les informations étaient en nombre et en qualité suffisants pour permettre une telle analyse.

Les échanges d'informations entre membres du groupe de travail IBMA et les connaissances acquises en matière de gestion des jussies ont conduit à choisir comme

"étude de cas pilote" celle de la jussie en Brière et sa gestion dans le Parc Naturel Régional de Brière(PNRB) par ce dernier, par la Commission syndicale de Grande Brière Mottière et par le Syndicat Mixte d’Aménagement hydraulique du Bassin du Brivet.

L'étude est réalisée dans le cadre général des travaux du groupe IBMA avec l'appui du Parc, des partenaires financiers de cette gestion (dont l'Agence de l'Eau Loire Bretagne et le Conseil Général de Loire Atlantique) et de prestataires pouvant apporter leur expertise sur les aspects "sciences du vivant" et "sciences humaines et sociales" de l'analyse.

L'appui du PNR comporte la fourniture de l'ensemble des informations disponibles sur la gestion de la jussie sur son territoire, tels que rapports et mémoires divers, publications techniques et scientifiques, bilans d'interventions, bilans financiers des coûts de gestion, comptes-rendus de réunions, etc., sous forme papier ou numérique. Cet appui comporte également une aide logistique pour l'organisation de rencontres avec certaines des parties prenantes de la gestion et d'un séminaire.

En complément de cet appui logistique sur place, il est également prévu de recourir à des avis d'experts au fur et à mesure du déroulement de cette étude pour améliorer la qualité de l'analyse. Les experts déjà pressentis sont Jacques Haury d'Agrocampus Ouest, principalement sur les aspects écologiques et Marie-Jo Menozzi sur les aspects liés aux sciences humaines et sociales. Tous deux sont membres du groupe de travail IBMA et déjà partenaires du Parc. Ils apporteront leurs expertises respectives à partir des documents d'analyses qui leur seront fournis et participeront au séminaire prévu.

1.3. Déroulement

Son déroulement prévisionnel est le suivant :

o une première phase comportera la compilation de l'ensemble des informations disponibles sur le site et ses usagers, la structure gestionnaire, ses actions de gestion et ses interactions avec les acteurs locaux.

o elle sera suivie d'une première analyse de ces informations ayant pour but d’étudier les éléments a priori explicatifs de l'évolution de la gestion de l'espèce et permettant d'identifier des critères de réussite ou d'échec dans le contexte donné ainsi que d'éventuelles lacunes subsistant dans les informations.

o la deuxième phase du travail comportera un séminaire de transmission des résultats de cette première analyse à l'ensemble des parties prenantes de la gestion de l'espèce sur le site, c'est-à-dire la structure gestionnaires elle-même et les groupes d'usagers directement concernés par les nuisances et la gestion de l'espèce exotique envahissante. Ce séminaire devrait permettre de confronter les résultats de l'analyse aux avis et demandes des différentes parties prenantes pour extraire des éléments explicatifs complémentaires utiles à la poursuite de l'étude.

o les relevés de discussions du séminaire seront ensuite intégrés afin de reformuler un bilan des connaissances disponibles, des acquis sur les interventions de gestion sur l'espèce donnée et des éventuels besoins de "comblement" des lacunes subsistant dans les connaissances pour améliorer encore les pratiques de gestion.

o la phase finale de l'étude sera la rédaction d'une analyse globale de la démarche engagée par le gestionnaire identifiant les éléments pouvant :

ƒ expliquer les réussites et/ou les échecs des interventions mises en place,

ƒ établir un bilan de l'évolution des relations entre les différentes parties prenantes de la gestion, des enjeux réels ou supposés et des représentations de l'invasion et de sa gestion,

ƒ être éventuellement transposables à d'autres sites.

ƒ identifier d'éventuelles pistes d’amélioration de la gestion de l'espèce

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