• Aucun résultat trouvé

Les résultats principaux

Chapitre 5. Interprétation des résultats et discussion

5.2. Les résultats principaux

L’espèce la plus commune en quantité parmi celles recensées dans les échantillons du site Droulers est le sumac suivi du maïs (grains seulement). Le haricot est la troisième espèce la plus nombreuse dans l’échantillon, suivi de la prune et de la cenelle. La courge, la cerise, le tournesol et le raisin sont présents en très faible quantité au site Droulers et de façon générale sur les autres sites. Le tournesol est normalement un peu plus représenté sur les sites hurons et neutres. Le haricot, la courge, la cerise, la prune et le raisin sont absents sur les sites Princess Point. Le maïs et le sumac sont rencontrés en premiers dans l’ordre des espèces par nombres absolus de l’assemblage du site Droulers, des sites hurons historiques, du site Coleman, des sites Glen Meyer et des sites Princess Point (en excluant les noix). La quantité très importante de graines carbonisées de sumac au site Droulers pourrait être expliquée par l’échantillonnage. En effet, les volumes des différents échantillons du site Droulers sont généralement plus importants que ceux des échantillons des sites auxquels ils ont été comparés. Si un plus petit échantillon avait été pris pour chaque contexte, le nombre total de graines n’aurait probablement pas été si élevé puisque plus de 90% des graines proviennent de deux structures (#35 et #36) seulement. Par contre, il est normal d’en trouver en grande quantité si l’on considère qu’elles étaient utilisées pour la fabrication d’une limonade. Il est évident que ce type de préparation nécessitait un grand nombre de graines.

Lorsque les nombres absolus des espèces sont convertis en pourcentage, il appert que, de façon générale, les espèces présentent des pourcentages similaires dans les différents sites ou groupes de sites à l’exception des espèces qui sont absentes. La proportion de maïs

équivaut à environ 90% sur les sites iroquoiens. Elle est un peu plus élevée sur les sites Glen Meyer et Princess Point. Bien entendu, ces données excluent les autres espèces normalement comptabilisées et il n’est point possible de comparer l’assemblage complet des différents sites ou groupes de sites avec celui du site Droulers dû aux données manquantes. Dans les faits, le pourcentage du maïs est nettement moins élevé sur les sites Princess Point.

Le ratio entre les grains de maïs et les noix est un bon indicateur de la similarité de l’assemblage botanique du site Droulers avec celui des sites iroquoiens. La diminution de la quantité de noix présentes sur les sites neutres préhistoriques versus les sites Glen Meyer est selon Ounjian la seule distinction au niveau de l’utilisation des plantes entre ces deux cultures (Ounjian 1998: xli). Les sites de la tradition Glen Meyer comportent entre 0,09 g et 628,50 g de noix répartis très inégalement entre cinq sites et les sites neutres préhistoriques entre 0 g et 3,89 g pour un total de 6,77 g répartis entre dix sites. L’assemblage du site Droulers contient une quantité relativement faible de noix, tout comme les sites neutres préhistoriques et hurons historiques. En effet, les traces de noix sont également minimes sur les sites hurons historiques (Monckton 1992).

L’ubiquité est une autre méthode pour vérifier la similarité des assemblages du site Droulers et des autres sites iroquoiens. En effet, le score de fréquence des espèces est très semblable entre ces sites comme mentionné plus haut. Les scores du maïs, du haricot, de la courge et des noix sont ceux qui présentent le moins de variation. De plus, cette similarité est d’autant plus visible lorsque les sites Princess Point sont pris en considération. Sur ces sites, le maïs est en moyenne présent dans 23% des échantillons alors qu’il est en moyenne présent dans 90% des échantillons sur les sites iroquoiens.

La distribution spatiale des nombres absolus de macrorestes révèle que le site Droulers est comparable aux sites hurons historiques. En effet, tout comme les foyers des sites hurons, les foyers au site Droulers contiennent une petite quantité de graines carbonisées. Il importe de mentionner que ces structures n’ont pas été complètement fouillées, mais il est peu probable que les parties non fouillées contiennent des quantités importantes de restes végétaux carbonisés dues à la chaleur intense qui était présente dans ces zones. Les fosses et les

dépotoirs quant à eux contiennent de très grandes quantités de graines carbonisées comparativement aux foyers. Le contenu des échantillons de fosses est très variable sur tous les sites iroquoiens. Monckton a observé une certaine variation d’un site à l’autre, mais tout de même des proportions similaires entre les villages et les dépotoirs. Cette distribution est normale étant donné que, théoriquement, le dépotoir représente un dépôt homogène des activités de l’ensemble du site (Monckton 1992: 62). Au site Droulers, les proportions de cultigènes et de fruits sont relativement semblables entre le village et le dépotoir. De plus, la fragmentation des grains de maïs est similaire entre l’ensemble du village et le dépotoir. Il est possible que les structures #8 et #60 soient de petits dépotoirs puisque leur contenu est semblable à celui du dépotoir en terme de richesse et de densité. Toutefois, une forte densité peut être trouvée dans d’autres types de contextes comme le démontrent les densités par contextes des sites neutres préhistoriques étudiés par Ounjian (Ounjian 1998: 357-359). De plus, sur la base de leur diversité, ces structures ne ressemblent pas au dépotoir.

La distribution des parties de maïs au site Droulers est très similaire à celles du site St. Lawrence. La partie de maïs la plus commune est le fragment. De plus, peu de fragments d’épis et de tiges ont été recueillis dans les échantillons. Tout comme les sites neutres préhistoriques et hurons historiques, les épis complets sont rares au site Droulers. En fait, aucun épi complet n’a été récupéré parmi les échantillons analysés.