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Les nombres absolus et les pourcentages

Chapitre 4 : Les résultats

4.2. L’analyse intersite

4.2.2. Les nombres absolus et les pourcentages

L’ordre des espèces par fréquence a été analysé sur tous les sites ou groupes de sites (tab. 4.18). Quelques précisions seront apportées pour cette comparaison. Pour les groupes de sites, le nombre absolu est la somme de tous les sites et les espèces absentes ne figurent pas dans le tableau. Les rangs ne représentent pas les rangs réels de toutes les espèces rencontrées sur chaque site ou groupe de sites, mais bien l’ordre des huit espèces énumérées. De plus, le nombre absolu d’une espèce de chaque site n’est pas comparable. Par exemple, les sites Princess Point contiennent un nombre beaucoup moins élevé de maïs que tous les autres sites ou groupes de sites même s’il figure en premier sur la liste. Comme il a été mentionné plus

haut, la proportion des cultigènes sur ce site est la moins élevée de toutes les autres catégories de plantes (Saunders 2008).

Les deux espèces les plus communes, selon les nombres absolus sur tous les sites ou groupes de sites, sont le maïs et le sumac. Dans tous les sites iroquoiens, le maïs et le haricot figurent à l’intérieur des cinq premiers rangs. Le maïs et le sumac figurent dans les deux premiers rangs sur tous les sites. Le haricot est plus fréquent que les fruits sur les trois groupes iroquoiens. Les fruits sont moins fréquents partout et le rang du tournesol varie énormément. Sur tous les sites Glen Meyer, le haricot est le moins représenté des Trois Soeurs avec un total de 3 spécimens. Sur les sites Princess Point, le haricot et la courge sont absents ainsi que les prunes et les cerises.

4.2.2.2. Les pourcentages par nombres absolus

De manière générale, les proportions des différentes espèces recensées à Droulers sont semblables sur tous les sites (fig. 4.17). Par contre, les proportions de maïs par rapport aux six autres espèces se ressemblent davantage sur les sites iroquoiens. La courge et le tournesol sont plus fréquents sur le site Coleman tandis que le haricot est plus représenté sur le site Droulers. Certaines espèces sont complètement absentes sur certains sites, dont le haricot sur les sites Princess Point. Les sites hurons présentent un pourcentage légèrement plus élevé de fruits que les autres sites, le site Droulers suit immédiatement.

4.2.2.3. Le ratio entre le maïs et le sumac

Avant même d’effectuer les analyses, la quantité de sumac semblait anormale au site Droulers. Cette espèce a donc été traitée à part pour comprendre sa fréquence sur les différents sites ou groupes de sites. Le ratio entre cette espèce et le maïs a été effectué pour comprendre la fréquence élevée de sumac au site Droulers. Le graphique démontre en fait une contribution très variable du sumac par rapport au maïs à travers le temps (fig. 4.18). De plus, cette proportion fluctuante a été observée à l’intérieur des sites d’un même groupe culturel notamment sur le site Glen Meyer Calvert où le ratio de maïs par rapport au sumac est semblable à celui de Droulers. Il n’est pas possible de dire si la quantité de sumac rencontrée au site Droulers s’apparente à celle trouvée sur les autres sites iroquoiens, pas plus qu’il n’est

possible de quantifier sa fréquence à travers le temps. Une chose est certaine, c’est qu’il apparaît en quantité relativement grande sur tous les sites tel que l’a démontré l’ordre des espèces par fréquence sur les différentes sites et groupes de sites.

4.2.2.4. Les pourcentages de maïs et de sumac

Étant donné que le ratio détermine seulement une proportion relative entre deux espèces, une seconde analyse a été effectuée pour évaluer l’apport du sumac au site Droulers par rapport aux autres sites. Il importe de mentionner que la proportion du maïs dans l’assemblage végétal total des différents sites ou groupes de site augmente à travers le temps. Cette augmentation, semblable à celle des cultigènes, est surtout visible entre les sites Princess Point et Glen Meyer et entre les sites iroquoiens préhistoriques et hurons historiques. L’assemblage du site Droulers étant seulement partiel, son apport en maïs a été calqué sur celui des sites contemporains. Ce graphique illustre la même observation faite à partir du ratio entre les deux espèces, c’est-à dire que l’apport du sumac est très variable entre tous les sites (fig. 4.19).

4.2.2.5. Le ratio entre le maïs et les noix

Pour ce qui est de la proportion des noix par rapport au maïs au site Droulers, elle ressemble à celle rencontrée sur les autres sites iroquoiens. Le ratio entre le poids du maïs et le poids des noix permet de valider cette observation (fig. 4.20). De plus, un changement est perceptible à travers le temps quant à l’apport des noix dans la diète alimentaire. Un changement de cet ordre est bien documenté dans les Eastern Woodlands. En effet, l’apport des noix a augmenté de l’Archaïque au Sylvicole moyen et puis a connu une diminution depuis le début du Sylvicole supérieur jusqu’au Contact (Asch et Asch 1985 ; Johannesen 1984 ; Smith 1990). Les restes de noix sont effectivement plus nombreux sur les sites Glen Meyer que sur les sites neutres préhistoriques. Le déclin général des noix correspond à un changement dans l’assemblage des plantes sur des sites des Eastern Woodlands. En fait, ce déclin correspond souvent à l’arrivée de l’agriculture (Ounjian 1998: 274).

4.2.2.6. Les pourcentages de maïs et de noix

Le même exercice que pour le sumac a été effectué pour la proportion des noix dans les différents assemblages des sites (fig. 4.21). Ainsi, cette proportion minimise un peu l’augmentation de l’apport des noix à travers le temps entrevue dans le graphique précédent. Ce deuxième graphique illustre tout de même la diminution relevée plus haut. Par contre, l’apport des noix est très semblable entre les sites Princess Point et Glen Meyer voir légèrement inférieur sur les premiers sites. Cette inversion pourrait être due à une différence dans l’échantillonnage. Il est vrai que, parmi les sites Glen Meyer, le site Kelly contient presque la totalité des noix recensées. Ces restes pourraient être associés à une composante plus ancienne du site. En excluant ce site, l’augmentation des noix à travers le temps paraît bien réelle.

4.2.3. L’ubiquité

Les scores de fréquence de chaque espèce sont relativement semblables entre tous les sites iroquoiens (fig. 4.22). L’analyse d’ubiquité du site Coleman effectuée pour cette comparaison est basée sur les 29 échantillons figurant dans le tableau des nombres absolus de graines de la thèse d’Ounjian (1998). Les scores de fréquence des sites hurons ont été recalculés à l’aide des tableaux fournis dans le rapport de Monckton pour y inclure toutes les espèces nécessaires. Le maïs est présent en moyenne dans 83% des échantillons des sites hurons, dans 86% des échantillons du site neutre alors qu’il est présent dans 100% des échantillons du site Droulers. Cette omniprésence est certainement un peu plus faible au site Droulers tel qu’il a été expliqué dans la section sur l’analyse intrasite. Par contre, il ne fait aucun doute que dans l’ensemble du site le maïs est l’espèce la plus présente. Le haricot est présent en moyenne dans 35% des échantillons hurons analysés et dans 17% des échantillons du site Coleman alors qu’il est présent dans 36% des échantillons de Droulers. La courge est quant à elle plus rare sur les sites hurons avec en moyenne une présence dans 5% des échantillons. Elle est plus visible à Droulers, mais demeure tout de même très rare avec une présence dans 14% des contextes. Une plus grande variation est observable dans l’ubiquité de certaines plantes entre les sites notamment celles du tournesol, de la cenelle, de la cerise et du

sumac. Le tournesol, la cerise et le sumac sont plus fréquents dans les échantillons des sites hurons alors que la cenelle est plus présente au site Droulers.

Le score varie légèrement d’un site ou groupe de sites à l’autre et à l’intérieur même d’un groupe de sites contemporains. En effet, cette variation est observable à travers les trois sites hurons. Au site Auger, le maïs est présent dans tous les échantillons. Le haricot et le tournesol sont tous deux très présents soit dans 74 et 71% des échantillons alors que les courges se trouvent seulement dans 11% de ceux-ci. Le nombre d’échantillons de ce site s’élève à 35. Au site Ball, 73% des 37 échantillons renferment du maïs, 22% du tournesol et 14% du haricot. Au site Bidmead, le total d’échantillons se chiffre à 88 et 78% de ces échantillons contiennent du maïs. Le tournesol est présent dans 32% des échantillons alors que le haricot l’est dans 18% et la courge dans 2% des échantillons. L’analyse d’ubiquité n’a pas été effectuée pour le site Peden.

Malgré tout, les scores de fréquence des sites iroquoiens se distinguent nettement des scores obtenus par Saunders pour les sites Princess Point. Ces derniers varient entre 7,1 % et 34,8 % pour le maïs et entre 1,4 % et 8,7 % pour le sumac selon le site. Le score est de 2,3 % pour le tournesol et de 0,5 % pour la cenelle. Par contre, le score des noix est semblable à celui des sites iroquoiens variant entre 4,8 et 19,2 %.