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Chapitre 5 Evaluations et perspectives de recherche 131

5.2 Première évaluation menée en laboratoire

5.2.5 Résultats

Notre analyse se focalise sur les données issues des situations, avec espace commun ou

individuel (Fig. 5.3), impliquant les groupes G3 à G6.

Figure 5.3 – Situation avec a) un utilisateur sur un espace commun, b) et c) deux et

trois utilisateurs sur un espace individuel, d) quatre utilisateurs sur un espace commun

Grâce au déroulement prévu pour le protocole, les questionnaires étaient remplis

in-dividuellement à trois reprises : avant utilisation de la table, après la première utilisation

(cas commun ou cas individuel), après la seconde utilisation (cas inverse du précédent).

Précisons toutefois que les résultats sont interprétés par groupe de travail, et non de

manière individuelle. Ceci a permis de mettre en évidence des évolutions intéressantes

concernant la perception des différentes situations de travail par les groupes de sujets.

La figure 5.4(a) se réfère à l’évolution de la question "Vous semble-t-il pertinent de

travailler à plusieurs sur un espace commun sur une table interactive ?". Les résultats

montrent que, avant toute utilisation de la table, les groupes ont un a priori favorable

(a) (b)

(c) (d)

Figure5.4 – Résultats des questionnaires remplis par les sujets

(moyennes entre 7 et 8). Après une première utilisation de la table (que ce soit en espace

commun ou individuel), les a priori ont été confortés pour trois des quatre groupes. Par

contre, pour le groupe G6 ayant commencé en espace commun, la moyenne a diminué

en raison de la note très basse d’un des sujets soulignant "[ce n’est] pertinent que si on

a besoin de communiquer" (les vidéos montrent pourtant que les sujets ont été amenés

à communiquer à différents moments durant la session). Après la seconde utilisation, les

résultats sont bons (Moyennes entre 7 et 9), mis à part pour le groupe G3 (moyenne de

5,5) qui a commencé sur un espace individuel pour terminer sur un espace commun ; cette

dernière situation a influé sur les résultats puisqu’il a été soulevé par un des sujets que

"certaines personnes ne veulent pas coopérer". Ce résultat soulève l’intérêt d’algorithmes

comme ceux proposés dans le chapitre 3, §3.4.3, mais également l’importance de prendre

en compte la notion de contexte afin d’adapter l’espace à la situation souhaitée.

La figure 5.4(b) se réfère à l’évolution de la question "Vous semble-t-il pertinent de

travailler à plusieurs, chacun ayant son espace sur une table interactive ?". Au départ, les

moyennes des avis pour les quatre groupes se situaient tous entre 5.5 et 6.5. A ce niveau,

nous estimons que les sujets ne pouvaient pas s’imaginer comment pouvoir travailler

in-dividuellement sur une table interactive ; leur a priori semble cependant plutôt favorable.

Après la première utilisation de la table, les deux groupes G3 et G5 ayant commencé à

travailler sur espace individuel augmentent légèrement leur moyenne. C’est le cas aussi

5.2. Première évaluation menée en laboratoire

pour l’un des deux groupes (G6) ayant commencé en travail commun ; en revanche l’autre

groupe (G4) perd 1.5 point (sans justification ou remarque particulière, ni comportements

particuliers détectés par les vidéos). Après utilisation des 2 types d’espace (commun et

individuel), trois des groupes ont un avis très positif (compris entre 8 et 9.2) ; le quatrième

(G6, ayant terminé en espace individuel) n’est plutôt pas d’accord (avec une moyenne de

4.3), en raison de deux personnes (sur quatre) du groupe n’ayant pas du tout apprécié de

travailler dans cette configuration individuelle : la vidéo montre une mésentente des sujets

concernant le placement autour de la table ; n’ayant volontairement pas imposé de place

aux sujets, ceux-ci avaient la possibilité de se placer comme ils le souhaitaient autour de

la table, les deux sujets ayant donné une mauvaise note ont été en fait perturbés par l’un

des sujets qui a voulu imposer certains placements. C’est un résultat intéressant dans une

optique d’amélioration de l’algorithme proposé : une perspective pourrait être de prendre

en compte directement les préférences des utilisateurs (en termes de placement) mis en

évidence lors de sessions précédentes.

La figure 5.4(c) regroupe les résultats pour quatre questions "La surface de travail

est-elle adaptée pour X personnes ?" (le nombre X de personnes varie de 1 à 4 et est

représenté en abscisse). La moyenne est donnée pour chaque valeur de X, pour chacun

des quatre groupes ; chaque moyenne considère l’ensemble des trois questionnaires (avant

utilisation, après utilisation des deux types d’espace (commun et individuel)) remplis par

chacun des quatre sujets d’un même groupe. Les résultats sont les suivants :

• Cas où X=1 : pour les groupes G3, G4 et G5, les résultats sont très positifs et varient

peu (de 7.5 à 8). Pour le groupe 6, les remarques formulées systématiquement sur le

fait que la table soit trop grande pour une seule personne, conduit à une moyenne

de 5.2.

• Cas où X=2 : aucune remarque n’a été faite, l’ensemble des groupes expriment un

avis positif (toutes les moyennes sont au-dessus de 7.5)

• Cas où X=3 : pour les groupes G3 et G4, les résultats sont très positifs

(respecti-vement 8.4, 8.95). Pour le groupe G5, les résultats sont bons (6.9), une remarque

ayant été formulée : "le découpage en trois "rectangles" n’est peut-être pas

opti-mal". Pour le groupe G6, la vidéo montre que deux des sujets se sont gênés lors

du positionnement par rapport à la table, se mettant du même côté (alors qu’un

positionnement en vis-à-vis était possible) ; les résultats sont donc moins bons (5.8)

(notons qu’il y a convergence avec l’avis formulé à la question Q2.4 de la figure x(B)

par ce même groupe).

• Cas où X=4 : l’ensemble des groupes expriment un avis positif (toutes les moyennes

sont au-dessus de 7.75). Un remarque intéressante a cependant été exprimée par un

sujet : "La taille des objets interactifs est limite par rapport à la taille des zones",

sans influence sur les résultats.

Relativement à la figure 5.4(c), les résultats restent globalement positifs et confortent

le fait d’utiliser un algorithme de partage d’espace comme celui proposé. Une perspective

supplémentaire pour l’algorithme, au vu des remarques émises, serait de proposer des

suggestions de positionnement pour des personnes novices.

Comme en figure 5.4(c), la figure 5.4(d) se réfère à la question "La surface de

tra-vail est-elle adaptée pour X personnes ?" (avec X variant de 1 à 4). Cependant elle vise

cette fois à comparer la moyenne des avis après avoir travaillé sur un espace individuel

(questionnaire Q2 rempli après première utilisation de la table pour G3 et G5, Q2’ après

seconde utilisation pour G4 et G6) avec la moyenne des avis après avoir travaillé sur

surface commune (questionnaire Q2’ rempli après seconde utilisation pour G3 et G5, Q2

après première utilisation pour G4 et G6), cf. Q2 et Q2’ en figure 5.2. Même si on

re-marque sur cette figure une différence légère en faveur de la surface commune, les résultats

sont très positifs pour les 2 types de surface (moyenne toujours supérieure à 6.7), ce qui

est très satisfaisant relativement à l’algorithme proposé.