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Les résultats de l’analyse discriminante Deux ans avant la défaillance :

La prévision de la faillite Chapitre

Section 02 Les résultats de l’analyse discriminante linéaire

3 Les résultats de l’analyse discriminante Deux ans avant la défaillance :

La fonction discriminante est obtenue après la quatrième étape, elle est composée de 4 ratios combinés de la manière suivante :

ZAD2= 0,009252 R03 + 0,031868 R04 - 0,008224 R10 + 0,091492 R 26 -

0,707107

D’après cette équation, ce ne sont pas les mêmes ratios qui présentent les pouvoirs discriminants les plus importants un et deux avant la défaillance. Ce manque de conformité s’explique par le fait que les modèles de prévision sont construits en utilisant des informations à des horizons différents : un, deux et trois ans avant la défaillance. L’analyse de la capacité de discrimination de ces ratios pour prévoir la défaillance des PME Algériennes deux ans avant la défaillance s’avère nécessaire.

3.1 Pouvoir discriminant des ratios dans la fonction discriminante :

Afin d’apprécier la contribution de chaque ratio dans la détermination de la situation de l’entreprise, nous avons procédé à la multiplication de chaque coefficient de la fonction de discrimination par son écart type. Pour deux ans avant la défaillance, ces pouvoirs sont représentés dans le tableau suivant :

Tableau N° 09: Pouvoir discriminant des ratios Deux ans avant la défaillance

Ratios Coefficient Ecart type Pouvoir discriminant % de discrimination Classement R 26 0,091492 8,732444 0,79894877 47,57% 1 R 04 0,031868 21,63168 0,68935838 35,41% 2 R 10 -0,008224 46,539192 -0,38273832 10,92% 3 R 03 0,009252 30,923564 0,28610481 6,10% 4

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Le tableau ci-dessus montre que l’analyse discriminante parvient à identifier la situation financière future des entreprises en accordant une importance inégale aux ratios financiers utilisés. En effet, nous signalons dès le début que le ratio de rentabilité R 26 «rentabilité nette» a été sélectionné dans les premiers pas avec un pouvoir de l’ordre de 47.57 %.

La prise en compte de l’écart type dans l’évaluation des contributions des ratios dans la discrimination et la prévision de la défaillance des entreprises permet de dégager quelques régularités afin de comprendre le comportement des entreprises Algériennes. La liquidité, l’endettement, la croissance de l’activité, la solvabilité et l’équilibre financier, représentent les indicateurs les plus significatifs de la situation financière des entreprises. Souvent, ces indicateurs sont utilisés pour évaluer les différentes dimensions de la firme et, de ne fait, ils n’ont pas la même capacité prédictive avant la défaillance. Donc, l’investigation dans les causes de la défaillance permet d’évaluer un ordre d’importance des ratios financiers afin de sélectionner ceux qui peuvent éventuellement être utilisés dans les modèles de prévision.

Le ratio R 04 «autonomie financière», joue un rôle prépondérant dans la discrimination entre les deux groupes d’entreprises. En effet, le montant des créances détenues dans une entreprise informe sur la relation avec la clientèle et indique le

niveau de sa liquidité future. A cet égard, et pour les deux catégories d’entreprises, le

niveau de liquidité future constitue un facteur de discrimination entre les entreprises saines et défaillantes, confirmé par le pouvoir prédictif élevé du ratio R04 «autonomie financière» un et deux ans avant la défaillance. Toutefois, il est important de vérifier s’il y a une rotation lente des créances ou l’existence d’une part non négligeable des créances douteuses qui constituent des risques financiers énormes pour les entreprises, notamment l’augmentation du besoin en fonds de roulement confirmé par un signe négatif attribué au ratio R 18 «couverture du chiffre d’affaire par le besoin de fonds de roulements». En outre, nous avons remarqué à un et deux ans avant la faillite, que la baisse du niveau d’activité reste un facteur durable et dominant pour l’explication des causes de faillites de nos entreprises. En effet, le déclin des performances correspond à une dégradation durable de l’activité de l’entreprise, ce qui engendre par la suite un besoin en fonds de roulement, une rentabilité insuffisante et enfin une baisse de la liquidité ce qui aboutit à sa liquidation.

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Le ratio R 10 «durée du crédit clients» est déclaré significatif entre les deux types d’entreprises, le recours à ce type de financement est trop risqué dans la mesure où l’entreprise a peu de contrôle sur cette variable. Au début de son cycle de vie, l’entreprise rencontre d’importants problèmes de reconnaissance, de développement de marché et de gestion. En effet, en accordant un délai de paiement à un client, toute entreprise s’expose au risque de subir les effets d’un comportement de « mauvais payeur » de celui-ci, ce qui engendre un allongement de la durée du crédit et une augmentation des coûts de surveillance.

L’apparition du ratio R 03 «endettement» dans la discrimination entre les deux groupes d’entreprises a un pouvoir de discrimination de l’ordre de 6.10 %, Le pouvoir de discrimination faible de ce ratio arrive au dernier pas. Ce qui confirme les résultats trouvés à un an avant la défaillance selon lesquels l’endettement constitue un facteur de discrimination entre les deux groupes d’entreprises.

3.2 La classification des entreprises:

L’application de la fonction de discrimination aux données relatives au groupe initial, nous nous a permis d’obtenir les résultats figurant dans le tableau suivant :

Tableau N° 10: Groupe d'affectation prévue par la fonction discriminante (AD2)

Un an avant la d’défaillance Nombre d'entreprise Saine Défaillante Total

Groupe d'affectation réelle

Nombre Saine 66 34 100

Défaillante 37 63 100

% Saine 66% 34% 100

Défaillante 37% 63% 100

Source : élaborer par l’étudiant sur la base des résultats SPSS

Nous constatons que le passage d’un à deux ans avant la faillite modifie les résultats. Le pourcentage de classement correct est de 64,5 % (66+63/200), l’erreur relative à la première catégorie passe de 3 % à 37 %, et celle de la

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seconde catégorie passe de 6 % à 34 % par rapport à l’analyse d’un an avant la faillite. En conséquence, cette analyse permet de classer correctement 66 entreprises saines et 63 entreprises défaillantes, soit un taux de bons classements de 64,5 % et 63 %, respectivement.

4 Les résultats de l’analyse discriminante Trois ans avant la