Modélisation de la qualité de l’air à
10 Modélisation de la qualité de l’air à horizon 2027
10.5 Résultats de l’évaluation du scénario PPA – gains d’émissions
Gains d’émission globalisés
L’intégration de l’ensemble des hypothèses décrites ci-avant concernant les facteurs d’émissions liés aux différentes activités en présence sur le territoire a permis à Atmo de calculer les gains liés au déploiement des actions du PPA3 par rapport à l’évolution tendancielle à horizon 2027. Dans un premier temps, ces résultats sont présentés en termes d’émissions de polluants évitées pour les six polluants principaux suivis au titre de leurs émissions dans le cadre du PPA3 : NOx, PM2,5, PM10, COVnM, SOx et NH3
Figure 145 – Réductions d'émission par rapport au tendanciel par polluant et secteur PCAET sur la zone PPA Lyon [Source : Atmo Auvergne-Rhône-Alpes]
Cet histogramme montre que les actions mises en place dans le cadre de la révision du PPA3 permettraient des réductions d’émission pour l’ensemble de ces polluants, ciblés par le PREPA et le plan national chauffage au bois.
Pour les COVnM et les PM, le principal secteur contributeur à la baisse des émissions est le résidentiel en lien avec les actions concernant le chauffage au bois. Pour le NH3, les gains proviennent de l’agriculture, pour les oxydes d’azote, du transport routier et pour les oxydes de soufre du secteur de l’énergie. (cf. Figure 146).
Deux plans d’action prescrivent des objectifs de réductions d’émissions pour les principaux polluants atmosphériques : le plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PREPA) au titre du L.222-9 du code de l’environnement et le plan chauffage au bois au titre du L.222-6-1 du même code. Le tableau ci-dessus synthétise les objectifs à atteindre pour 2027 sur la zone PPA Lyon.
PREPA : objectifs nationaux de réduction des émissions atmosphériques Polluants Emissions
Plan d’action chauffage au bois : -50 % d'émissions de PM issues de la combustion du bois entre 2020 et 2030
La dernière colonne « Réduction à atteindre avec PPA en 2027 » représente le gain d’émission en tonnes nécessaire pour respecter les objectifs vis-à-vis du PREPA d’une part et du plan national chauffage au bois d’autre part. Ce dernier plan fixe en effet un objectif de baisse de 50 % des émissions de PM2,5 issues du chauffage au bois entre 2020 et 2030 ; cet objectif a été traduit en une baisse de 35 % à atteindre entre 2020 et 2027 et étendu aux PM10 émis par ces chauffages au bois.
Dans la partie haute du tableau, on peut constater que les baisses d'émissions tendancielles escomptées concernant les PM2,5 et les NOx devraient permettre à elles seules l'atteinte de l'objectif inscrit au PREPA. Pour l'ensemble des autres objectifs liés au PREPA (émissions de COVnM, de SOx, de NH3) et pour les objectifs spécifiques issus du plan national chauffage au bois, des gains supplémentaires via les actions du nouveau PPA sont nécessaire à leur atteinte.
Figure 147 : Comparaison des projections d'émissions aux objectifs de réduction sur la zone PPA Lyon [Source : Atmo Auvergne-Rhône-Alpes]
L’évaluation réalisée par Atmo des effets du plan d’actions sur la qualité de l’air mettent en évidence que les réductions induites s’inscrivent sur la trajectoire fixée par le PREPA voire permettent d’aller au-delà de ces objectifs pour la plupart des polluants. L’objectif d’une baisse de 35 % des émissions de PM issues du chauffage au bois entre 2020 et 2027 est également atteint. Les baisses d'émissions de PM permises par le plan d'actions seraient de l'ordre de 280 tonnes par an à l'horizon 2027 et permettraient même d'atteindre (mais de justesse) dès cette date les -50% de baisse imposés à l'horizon 2030. En tenant compte de la poursuite des baisses tendancielles jusqu'en 2030, Atmo estime en effet la baisse des émissions à atteindre à 286 tonnes pour les PM10 et 279 pour les PM2,5.
Un retard sur l’objectif est toutefois visible sur l’ammoniac et s’explique par la difficulté des actions de la thématique agricole à engendrer des gains significatifs, malgré un niveau de déploiement relativement ambitieux pris en compte pour ces évaluations. De plus, l’évolution des émissions d’ammoniac entre 2005 et 2018 rendent compte d’un retard certain sur la trajectoire affichée dans le PREPA ; le PPA ne peut à lui seul résorber ce retard en 5 ans.
Cet écart aux objectifs concernant l’ammoniac est également une réalité à l’échelle nationale et dans plusieurs autres pays européens, traduisant la difficulté à mobiliser les leviers d’actions concernant ces émissions ou/et le manque de moyens mobilisés pour accompagner la profession agricole dans l’évolution de ses pratiques32. À cet égard, la révision attendue du plan d’actions du PREPA est susceptible d’apporter des réponses à ces difficultés.
32 cf. notamment le rapport de janvier 2021 émis par la commission européenne sur ce sujet : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=COM:2021:3:FIN&from=EN
Figure 148 : Évolution des émissions par polluant et scénario sur la zone PPA Lyon [Source : Atmo Auvergne-Rhône-Alpes]
La figure ci-avant montre également que l’évolution tendancielle a déjà permis de réaliser des réductions d’émissions significatives pour plusieurs polluants dès 2018. Toutefois, la mise en place des actions du PPA3 contribue de façon visible à l’accentuation de la baisse des émissions entre 2018 et 2027. Pour l’ammoniac par exemple, près de 90 % des tonnes économisées proviennent du scénario PPA. Cette part descend jusqu’à 20 % dans le cas des NOx où le scénario tendanciel prévoit déjà des améliorations importantes.
Part du gain d’émission total par polluant et par action
Zone PPA Lyon – Part du gain d’émission total par polluant pour chaque action
Identifiant de l'action NOx SOx PM10 PM2,5 NH3 COVNM
RT1.1 et 1.2 0% 0% 59% 62% 5% 45%
Les actions ne contribuent pas toutes de la même façon aux tonnes économisées sur les différents polluants (cf. Figure ci-dessus). Par exemple, 62 % des tonnes économisées de PM2,5 grâce aux actions PPA proviennent des actions autour du parc de chauffage au bois domestique. Plus généralement, chaque polluant a une action phare qui concentre la majorité des réductions d’émission.