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6.3.1 Échantillonnage en rucher

· Résultats généraux

Tableau 8 - Nombre d’abeilles identifiées par sous-espèces, pour les abeilles prélevées dans les ruchers chez les apiculteurs. Identification effectuée à l’aide du logiciel Apiclass (seuil d’appartenance à une sous-espèce : 90%)

Parmi les abeilles prélevées chez les apiculteurs de notre échantillon, la majorité, soit quasiment deux tiers des individus (66,2 %), est identifiée comme abeille noire, Apis mellifera

mellifera. 30,8% des abeilles échantillonnées n’ont pas été identifiées par le logiciel Apiclass,

une grande partie d’entre elles étant probablement des abeilles hybrides. Dans cet échantillonnage, la deuxième sous-espèce représentée est Apis mellifera caucasica, l’abeille caucasienne, avec 2,1% de la population totale. Enfin, nous avons identifié une seule abeille de chacune de ces sous-espèces, anatolienne, carnolienne, chypriote, espagnole et syrienne (Tableau 8). La carte suivante (Figure 107) présente la proportion des différentes sous-espèces d’abeilles pour chaque rucher échantillonné à l'échelle de la zone d'étude.

Figure 107 – Distribution des sous-espèces d’abeilles – résultat par rucher

Sous-espèce identifiée Type d'abeille Nombre

Apis mellifera anatoliaca anatolienne 1

Apis mellifera carnica carnolienne 1

Apis mellifera caucasica caucasienne 11

Apis mellifera cypria chypriote 1

Apis mellifera iberiensis espagnole 1

Apis mellifera mellifera noire 354

Apis mellifera syriaca syrienne 1

aucune non identifiée et/ou hybride 165

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Le faible nombre d’abeilles échantillonnées par rucher, ne nous autorise pas à faire des comparaisons de ruchers deux à deux, selon les règles des comparaisons statistiques. Nous avons donc utilisé les variables décrites précédemment (Tableau 6) pour comparer la composition des ruchers et expliquer la présence/absence de l'abeille noire dans les ruchers.

· Analyses des variables

Tableau 9 - Nombre d’abeilles de chacune des sous-espèces identifiées en fonction du type de ruche, et en fonction de la localisation du rucher ou antenne

Le Tableau 9 ci-dessus présente le détail des sous-espèces identifiées en fonction du type de ruche, et en fonction de l’antenne sur laquelle se situe le rucher.

Quelles sont les variables qui expliquent le mieux la distribution des abeilles, identifiées comme abeille noire par Apiclass, dans les ruchers de notre échantillon ?

Le Tableau 10 synthétise l’analyse des relations entre les variables (variables de 1 à 10 du Tableau 6) et la présence de l’abeille noire dans les ruchers étudiés.

Tableau 10 – Analyse des relations entre les variables et la présence de l’abeille noire dans les ruchers étudiés. Les niveaux de significativité sont exprimés de la manière suivante : « NS » p>0,05 ; « * » p<0,05 ; « ** » p<0,01 ; « *** » p<0,001

Variable Estimation ± erreur type

intercept -0.42±0.91 NS

Antenne Ardèche -0.13±0.76 NS Antenne Causse 0.44±0.74 NS Antenne Cévennes 0.51±0.71 NS

Antenne Mt Lozère Est 1.42±0.78 NS (p=0.0674) Antenne Mt Lozère

Ouest

0.65±0.75 NS

Profession 0.38±0.74 NS

Tranhumance 0.26±0.58 NS

Log (nombre de ruches) 0.07±0.20 NS

Vente 2.64±0.88 ** Élevage -1.71±0.61 ** Division 1.13±0.59 NS (p=0.0575) Capture 0.50±0.39 NS Achat -0.35±0.42 NS Type de Ruche -0.27±0.61 NS AUC 0.82 RC RT anatoliaca 1 carnica 1 caucasica 8 3 cypria 1 iberiensis 1 mellifera 290 64 syriaca 1 hybride ou non identifiée 123 42 Total général 423 112 Type de ruche Apis mellifera

aig ard cau cev mle mlo

anatoliaca 1 carnica 1 caucasica 1 2 2 5 1 cypria 1 iberiensis 1 mellifera 40 41 48 82 91 52 syriaca 1 hybride ou non identifiée 20 25 19 52 24 25 Total général 61 70 70 140 116 78 Antennes Apis mellifera

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La régression logistique mixte est correctement ajustée à nos données d'observation (AUC=0.82), et est capable de prédire, de manière juste, plus de 80 % de nos observations sur la présence de l'abeille noire dans les ruchers échantillonnés.

Parmi les 10 variables que nous avons utilisées, pour expliquer la distribution des abeilles identifiées comme abeille noire par Apiclass, dans les ruchers de notre échantillon, seules les variables « Vente » et « Élevage » expliquent, de manière significative, la présence de l'abeille noire dans les ruchers échantillonnés. Deux autres variables, « Antenne Mt Lozère Est » et « Division », ont des effets situés en bordure de limite de significativité, bien que non significatifs au seuil de α=0.05.

La vente a un effet positif sur la présence de l'abeille noire dans les ruchers, tandis que l'élevage a un effet négatif sur la présence de l'abeille noire. L'antenne du Mont-Lozère Est semble être plus riche en abeilles noires, par rapport à l’antenne du Mont Aigoual (qui sert d'antenne de référence dans l'analyse), mais étant donné que les autres antennes ne montrent aucune tendance significative, l'effet « Antenne » n’est pas un facteur explicatif de la présence de l'abeille noire, dans les ruchers échantillonnés. Enfin, la pratique de la division a tendance à avoir un effet positif sur la présence de l'abeille noire, au sein des ruchers. À l'inverse, le statut professionnel de l’apiculteur, le nombre de ruches et la transhumance, n’expliquent pas la présence des abeilles noires dans les ruchers. Il en est de même pour le type de ruche utilisé (ruche-tronc ou ruche à cadres), même si le tableau 5 montre une petite différence entre ces deux types de ruches, les abeilles noires étant plus présentes en ruches-troncs (68,6 %) qu’en ruches à cadres (57,1 %).

· Conservation de l’abeille noire

Le résultat de la régression logistique mixte montre que les variables Conservation et Travail influencent, de façon positive, la proportion d’abeilles noires dans les ruchers (Tableau 11). Les apiculteurs qui ont une opinion favorable à la conservation des abeilles noires, et les apiculteurs qui souhaitent travailler avec des abeilles noires, ont plus d’abeilles noires dans leurs ruches.

Tableau 11 - Analyse des relations entre les variables de conservation et de travail, et la présence de l’abeille noire dans les ruchers étudiés. Les niveaux de significativité sont exprimés de la manière suivante : « NS » p>0,05 ; « * » p<0,05 ; « ** » p<0,01 ; « *** » p<0,001.

Variable Estimation ± erreur type

Conservation 0,39 ± 0,12 **

Travail 0,20 ± 0,09 *

6.3.2 Échantillonnage systématique

Les résultats de l’identification de la sous-espèce des abeilles prélevées, lors de l’échantillonnage systématique, sont détaillés dans le Tableau 12, et représentés sur la carte de la Figure 108.

Pour cet échantillonnage, l’identification par morphométrie montre que 59,80 % (± 0,49) des abeilles sont des abeilles noires, Apis mellifera mellifera.

176 Tableau 12 - Nombre d’abeilles identifiées par sous-espèces, lors du prélèvement systématique en fonction de la session de prélèvement (session A- printemps et session B - été)

Figure 108 - Proportion d’abeilles identifiées par sous-espèces lors du prélèvement systématique en fonction de l’entité géographique et de la session

Il y a-t-il une différence entre la proportion d’abeilles noires, présentes au printemps et en été, sur le territoire d’étude ?

La régression logistique mixte nous montre qu’il n’y a pas de différence significative, entre la proportion d’abeilles noires observées lors de la session A (printemps), et la proportion d'abeilles noires observées lors de la session B (été), et ce, quelles que soient la station d'échantillonnage et la zone géographique considérées (Tableau 13).

Sous-espèce identifiée Type d'abeille Nombre Session A Session B

Apis mellifera carnica carnolienne 3 2 1

Apis mellifera caucasica caucasienne 8 4 4

Apis mellifera ligustica italienne 1 1

Apis mellifera mellifera noire 363 181 182 aucune non identifiée et/ou hybride 232 118 114

177 Tableau 13- Analyse des relations entre les variables Session, et la présence de l’abeille noire sur les points d’échantillonnage. Les niveaux de significativité sont exprimés de la manière suivante : « NS » p>0,05 ; « * » p<0,05 ; « ** » p<0,01 ; « *** » p<0,001.

De la même manière, la seconde régression logistique mixte sur l'effet de la zone géographique, sur la composition en abeilles noires, en tenant compte de la session de prélèvement et de la station d'échantillonnage, montre qu'il n'y a pas de différence de composition, en terme d'abeilles noires, d'une zone géographique à l'autre, en prenant la « zone Ardèche » comme zone de référence dans l'analyse (Tableau 14).

Tableau 14- Analyse des relations entre les variables zones géographiques, et la présence de l’abeille noire sur les points d’échantillonnage. Les niveaux de significativité sont exprimés de la manière suivante : « NS » p>0,05 ; « * » p<0,05 ; « ** » p<0,01 ; « *** » p<0,001.

Les résultats de ces prélèvements ne montrent aucune différence significative entre la présence d’abeilles noires au printemps et en été, et entre les quatre zones du territoire d’étude.