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Résistance aux antibiotiques chez les Staphylocoques dorés : résistance à la méticilline

Dans le document INDICATEURS THÉMATIQUES (Page 96-100)

Contexte

Le Staphylococcus aureus (S. aureus) est le second microorganisme le plus fréquemment isolé d’infections nosocomiales (IN) (15,9 % des microorganismes isolés, ENP 2012). La loi de santé publique de 2004 avait pour objectif une proportion de S. aureus résistants à la méticilline (SARM) inférieure à 25 % à horizon quinquennal. Cet objectif a été globalement atteint. Néanmoins, la vigilance doit rester de mise et les trois indicateurs suivis jusque-là ont été reconduits.

Indicateurs

« Densité d’incidence des infections à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) pour 1 000 journées d’hospitalisation »

En 2012, selon le réseau BMR-Raisin, la densité d’incidence (DI) des SARM est de 0,35/1 000 JH (journées d’hospitalisation) tous types de séjours hospitaliers confondus, variant de 0,28 à 0,39 selon les inter régions. Elle s’élève à 0,17/1 000 JH en soins de longue durée (SLD), 0,26 en soins de suite et de réadaptation (SSR) et 0,46 en court séjour (CS) dont 1,16 en réanimation. En réanimation, les densités d’incidence sont plus élevées principalement en raison de la fragilité des patients, de leurs antécédents, de la pression antibiotique et d’une charge en soins élevée.

Sur la cohorte des 535 ES ayant participé chaque année au réseau BMR-Raisin de 2008 à 2012, la DI globale des SARM diminue significativement de 0,47 à 0,38 mais aussi en CS, réanimation et SSR-SLD (Graphique 1).

En spécialité de court séjour, il est observé des variations régionales de la DI SARM (Graphique 2). Les disparités régionales observées doivent cependant être interprétées avec prudence car leurs déterminants restent à explorer.

« Proportion de souches de Staphylococcus aureus résistantes à la méticilline parmi les Staphylococcus aureus hospitaliers »

En 2012, selon le réseau BMR-Raisin, la proportion de SARM parmi les souches hospitalières de S. aureus isolées de prélèvements à visée diagnostique, tous types de séjours et de prélèvements confondus, est de 20,4 %, variant de 16,3 % à 25,7 % selon l’inter région.

Les données françaises du réseau EARS-Net montrent une proportion de SARM parmi les souches isolées de bactériémies égale à 19,2 % en 2012. Au total, 14 pays (France inclus) rapportent en 2012 une proportion de SARM comprise entre 10 et 25 %. Les pays du Nord rapportent une proportion de SARM inférieure à 5 %. Enfin, huit pays rapportent une proportion de SARM supérieure à 25 %, dont deux pays une proportion supérieure à 50 % : le Portugal (53,8 %) et la Roumanie (53,3 %).

Comme pour le réseau BMR-Raisin, le réseau EARS-Net montre une diminution des proportions de SARM en France (graphique 3). La France est ainsi l’un des sept pays Européens rapportant une diminution significative de la proportion de SARM entre 2009 et 2012.

« Prévalence des infections nosocomiales à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) parmi les personnes hospitalisées un jour donné »

Depuis 1996, des enquêtes nationales de prévalence des infections nosocomiales dans les ES français (ENP) sont organisées tous les cinq ans. La quatrième ENP réalisée en 2012 rapporte une proportion de résistance dans l’espèce de 38,1 % (687 souches de SARM sur

195 1 802 souches de S. aureus testées). Cette proportion varie par type de séjour (tableau 1).

Elle varie également de 22,9 % à 48,6 % en fonction des régions (régions hors métropole inclues, 19 régions retenues avec au moins 30 souches testées par région). Le nombre de souches testées restant faibles, il convient de rester prudent dans les interprétations des variations régionales. La prévalence des patients infectés à SARM est estimée à de 0,2 pour 100 patients (672/300 330). Les données de résistance produites dans le cadre d’enquêtes de prévalence ne peuvent être directement comparées avec des données d’incidence. Dans le cadre d’enquêtes de prévalence, la méthode utilisée induit notamment une surreprésentation des patients avec une durée de séjour importante.

Des analyses réalisées sur une cohorte de 1 718 ES (26 régions, ES des TOM exclus) ayant participé aux enquêtes de prévalence de 2006 et 2012, montrent que la prévalence des patients infectés à SARM a globalement diminué de 50 % (résultats d’une analyse multiniveaux patient, établissement, région).

Graphique 1 : Évolution de la densité d’incidence des SARM de 2008 à 2012 selon le type d’activité. Cohorte d’établissements ayant participé chaque année à la

surveillance (n=535)

Champ : France entière, prélèvements à visée diagnostique, tous sites, cohorte de 535 ES ayant participé à la surveillance BMR-Raisin chaque année de 2008 à 2012

Source : Données BMR-Raisin 2012 0

0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8

2008 2009 2010 2011 2012

Densité d'incidence des SARM/1 000 JH

Années

Court séjour *

Tous services SSR-SLD Réanimation

* Psychatrie et réanimation inclus

196 Carte 1 : Densités d’incidences régionales des SARM pour 1 000 JH (court séjour, n=854). Analyse restreinte aux patients hospitalisés en court séjour (tous types d’ES confondus).

Champ : France entière, patients hospitalisés, prélèvements à visée diagnostique, tous sites, tous ES participants, données restreintes aux spécialités de court séjour.

Source : Données BMR-Raisin 2012

Graphique 2 : Évolution 2002-2012 de la proportion de SARM parmi les Staphylococcus aureus hospitaliers isolés d’hémocultures

Champ : France entière, patients hospitalisés, souches isolées d’hémocultures.

Source : Données EARS-Net France, 2012.

33

29 29 27 27 26 25

23 22

20 19 19

17

19 18 19 20

18 18 19

17 16

26 27 28 28 28 28 28 29 29 30

29

0 10 20 30 40 50 60 70

0 5 10 15 20 25 30 35

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Proportions de souches (%)

Rang de la France & nb de pays participants

Années de surveillance

% SARM France Rang de la France Nb de pays participants

Prélèvements invasifs : hémocultures seules

197 Tableau 1 : Proportion de SARM parmi les Staphylococcus aureus hospitaliers testés et isolés d’infections nosocomiales par type de séjour

Testés (N) Méticilline-R (%) Court séjour 1 195 32,9%

Médecine 506 40,7%

Chirurgie 488 25,4%

Obstétrique 6 (-)

Réanimation 195 31,8%

SSR 469 45,2%

SLD 117 62,4%

Psychiatrie 21 42,9%

Total 1 802 38,1%

Champ : France entière, patients hospitalisés. Enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales, juin 2012.

Source : Réseau Raisin, InVS, 2012.

CHAMP : Patients hospitalisés

SOURCE : Réseau BMR-Raisin, surveillance nationale 3 mois par an / Réseau EARS-Net France, basé sur 3 réseaux fédérés au sein de l’Onerba (réseau Azay-résistance, Réussir et Île-de-France, soit environ 60 laboratoires chaque année), surveillance 12 mois par an restreinte aux souches isolées d’hémocultures / Enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales, enquête un jour donné, incluant tous les patients en hospitalisation complète, 1 938 ES participants représentant 91 % des lits d’hospitalisation français en 2012.

MODE DE CONSTRUCTION DE L’INDICATEUR : Densité d’incidence (indicateur prenant en compte la durée d’exposition au risque, ici le nombre de journées d’hospitalisation des patients) : nombre de souches dé-doublonnées isolées de tous prélèvements à visée diagnostique rapporté à 1 000 journées d’hospitalisation (JH) des ES participants pour la période / Résistance au sein de l’espèce : nombre de souches résistantes à l’antibiotique étudié rapporté à 100 souches isolées d’hémoculture au cours de l’année et testées pour l’antibiotique étudié / Taux d’infections : nombre d’infections rapporté à 100 patients enquêtés, Taux de patients infectés : nombre de patients infectés rapporté à 100 patients enquêtés.

LIMITES : Participation sur la base du volontariat.

RÉFÉRENCES : Dossier thématique « Résistance aux anti-infectieux » disponible sur le site de l’InVS à l’URL suivante : http://www.invs.sante.fr/ratb et « Infections associées aux soins » disponible sur le site de l’InVS à l’URL suivante : http://www.invs.sante.fr/raisin.

ORGANISME RESPONSABLE DE LA PRODUCTION DE L’INDICATEUR : InVS.

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