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LES DÉTERMINANTS LIÉS AUX COMPORTEMENTS INDIVIDUELS Nutrition – Statut en vitamine D

Dans le document INDICATEURS THÉMATIQUES (Page 60-63)

Contexte

La vitamine D intervient dans de nombreuses fonctions métaboliques, en particulier en lien avec l’absorption et l’utilisation du calcium ; elle est ainsi fortement impliquée dans la santé osseuse. Elle peut être apportée par l’alimentation, notamment les poissons gras, mais le statut biologique des individus est plutôt déterminé par la part issue de la synthèse endogène, grâce à l’exposition de la peau aux rayonnements UVB. Un statut satisfaisant en vitamine D est particulièrement déterminant pendant l’enfance, et à l’âge adulte avancé compte tenu de son effet préventif sur le risque d’ostéoporose. Les niveaux d’ensoleillement en France devraient permettre une synthèse satisfaisante, mais il peut exister un risque de niveau insatisfaisant dans certains groupes de population, en fonction de leur mode de vie, à certaines périodes (octobre à novembre) et dans certaines régions (les plus au Nord). La supplémentation n’est actuellement pas recommandée en population générale, sauf chez les nourrissons et les personnes âgées ; les apports par l’alimentation semblent limités, et certains groupes de la population peuvent se trouver, en raison de leur mode de vie (activité physique, alimentation) et de leurs besoins, à risque de déficit.

Indicateur

Statut en vitamine D chez les moins de 18 ans et les plus de 55 ans

Actuellement, les données disponibles sur le statut biologique en vitamine D proviennent de l’étude nationale nutrition santé réalisée en 2006-2007. Par conséquent, seules des informations sur les adultes de 18 à 74 ans sont disponibles. Dans cette étude, la concentration moyenne était de 23,0 ng/mL [étendue : 4,6 – 79,5]. Les hommes présentaient une valeur moyenne supérieure à celle des femmes (24,0 ng/mL vs. 22,0 ng/mL). Il n’y avait en revanche pas de variations significatives selon l’âge (moyenne de 23,0 ng/mL dans toutes les classes d’âge 18-29 ans, 30-54 ans et 55-74 ans).

Le déficit sévère (ou carence), défini par un taux plasmatique de 25(OH)-vitamine D71

inférieur à 10,0 ng/mL, concernait 4,8 % de la population adulte. Cette proportion était plus importante chez les femmes (5,9 %) que chez les hommes (3,6 %), et diminuait avec l’âge (7,5 %, 5,2 % et 1,9 %, respectivement dans les trois classes d’âge étudiées ; graphique 1).

Les autres facteurs associés à un risque plus élevé de carence en vitamine D étaient un pays de naissance hors Europe, le fait de vivre seul, de ne pas être parti en vacances au cours des 12 derniers mois (indicateur de précarité), de fumer, de ne pas boire d’alcool, et de vivre dans une zone de faible ensoleillement72. La période de mesure du statut en vitamine D était également étroitement liée à sa valeur puisque le pourcentage de personnes en situation de carence variait de 1,3 % lorsque la mesure était faite entre juin et septembre, à 8,2 % sur la période février-mai (c’est-à-dire au moment où les réserves sont les plus faibles).

La conjugaison de la période de l’année et du lieu de résidence constitue un facteur de risque mesurable (graphique 2). Ainsi dans les départements de plus faible ensoleillement et à la période de l’année où les réserves sont les plus faibles (février-mai), le déficit sévère monte jusqu’à 12 %, alors qu’il peut être inexistant dans les autres situations plus favorables.

Le déficit modéré (valeur comprise entre 10 et 20 ng/mL) et l’insuffisance (valeur comprise entre 20 et 30 ng/mL) constituent des indicateurs complémentaires du statut en vitamine D de la population. Ces niveaux de concentration plasmatique ne correspondent pas à un

71 La vitamine D est synthétisée par les cellules de la peau sous l’effet du rayonnement ultraviolet solaire

72 Les réserves de vitamine D, constituées pendant les périodes d’ensoleillement (été), sont utilisées pendant la période hivernale

159 risque prouvé de façon immédiate pour la santé. Mais ils sont intéressants à prendre en considération en raison de leurs effets potentiels sur la santé osseuse, mais aussi, bien que les niveaux de preuve soient incomplets actuellement, sur certaines maladies chroniques, comme les cancers colorectaux ou du sein, le diabète, ou des pathologies neurodégénératives. Ainsi, 42,5 % de la population présentait un déficit modéré à sévère (<20 ng/mL), et 80,1 % une insuffisance de leur statut en vitamine D (<30 ng/mL). Ces risques varient également avec l’âge (graphique 1). Très fréquents, ces niveaux d’insuffisance et de déficit modéré pourraient être corrigés par des modifications du mode de vie. En effet, au-delà de facteurs non modifiables tels que le pays de naissance ou le département de résidence, le niveau d’activité physique et de sédentarité, ainsi que les apports alimentaires sont associés aux risques de déficit modéré.

La réalisation de l’étude Esteban en 2014-2015 permettra de compléter les connaissances à ce sujet, notamment chez les enfants et adolescents.

Organisme responsable de la production de la fiche : Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle (InVS – Université Paris 13)

Graphique 1 : Distribution du statut en vitamine D selon les classes d’âge (mesure biologique)

Champ : France métropolitaine (hors Corse), population âgée de 18 à 74 ans résidant en ménage ordinaire.

Source : Étude nationale nutrition santé (ENNS), 2006-2007.

SYNTHÈSE

L’insuffisance du statut en vitamine D (<30 ng/mL) est très répandue en population, sans que ses effets sur la santé soient clairement connus. En revanche, le déficit sévère (<10 ng/mL) est estimé à près de 5 %, avec des variations importantes selon les lieux et les modes de vie. Si certains de ces facteurs de risque ne peuvent être modifiés, l’incitation à des activités physiques de plein air et à une alimentation pourvoyeuse de vitamine D constitue une perspective majeure d’amélioration du statut de la population.

0 10 20 30 40 50

18-29 ans 30-54 ans 55-74 ans

<10 ng/mL 10-20 ng/mL 20-30 ng/mL >= 30 ng/mL

160 Graphique 2 : Risque de déficit sévère (25(OH) vitamine D < 10 ng/mL) selon la période de l’année et la durée d’ensoleillement moyenne du département de résidence

Champ : France métropolitaine (hors Corse), population âgée de 18 à 74 ans résidant en ménage ordinaire.

Source : Étude nationale nutrition santé (ENNS), 2006-2007.

Juin-septembre Octobre-janvier

Février-mai 0

2 4 6 8 10 12

Mois de prélèvement

%

Durée d'ensoleillement (heures/an)

INDICATEUR : Statut en vitamine D chez les moins de 18 ans et les plus de 55 ans

CHAMP : France métropolitaine (hors Corse), population adulte âgée de 18 à 74 ans résidant en ménage ordinaire, contactée aléatoirement d’après des listes téléphoniques fixes et de portables.

Enquête par examen de santé et prélèvement biologique.

SOURCE : Étude nationale nutrition santé (ENNS), 2006-2007 (Esteban en 2014-2015).

MODE DE CONSTRUCTION DE L’INDICATEUR : Statut en vitamine D mesuré biologiquement.

Données pondérées et redressées.

LIMITES D’INTERPRÉTATION : Les DOM-TOM ne sont pas représentés. La population d’étude est la population résidant en domicile ordinaire, excluant de ce fait les populations en institutions.

RÉFÉRENCES : Vernay M, Sponga M, Salanave B, Oleko A, Deschamps V, Malon M, Castetbon K.

Statut en vitamine D de la population adulte en France : l’Etude nationale nutrition santé (ENNS, 2006-2007). Bull Epidemiol Hebd 2012 ; 16-17 : 189-94.

ORGANISME RESPONSABLE DE LA PRODUCTION DE L’INDICATEUR : Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle (InVS – Université Paris 13).

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LES DÉTERMINANTS LIÉS AUX CONDITIONS DE TRAVAIL

Dans le document INDICATEURS THÉMATIQUES (Page 60-63)

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