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Réponse à médiation humorale : la réponse des cellules B et la synthèse d’anticorps

C hapitre II : Mécanismes de protection de la peau

Partie 2 : Mécanismes de protection immunologiques et effecteurs

II.2.3. Mécanismes généraux de la protection immunitaire

II.2.3.5. Réponse à médiation humorale : la réponse des cellules B et la synthèse d’anticorps

A la suite de l’injection d’un antigène, la réponse qui se développe peut être divisée en quatre phases. D’abord, une phase de latence au cours de laquelle on ne détecte pas d’anticorps. Cette phase est suivie par une phase de croissance exponentielle de la concentration en anticorps, puis par un plateau et enfin une décroissance, au cours de laquelle les anticorps sont catabolisés ou éliminés dans les immuns complexes (67).

Il existe deux voies de présentation de l’antigène aux cellules B : soit l’antigène est thymo- dépendant et il est présenté par l’intermédiaire des cellules T (LT helpers), associé au CMH ; soit l’antigène est libre, thymo-indépendant, et se lie directement au BCR (117).

Lors de réponse immunitaire cutanée, la présentation de l’antigène aux cellules lymphocytaires est effectuée par les cellules présentatrices d’antigènes (ou CPA) de la peau, c'est-à-dire les macrophages et les cellules de Langerhans. Les cellules de Langherans

circulent dans la peau et captent les antigènes pour les transporter jusqu’aux nœuds lymphatiques régionaux. Elles migrent sous forme de macrophages entourés d’un voile cytoplasmique en mouvement permanent (on les appelle aussi "cellules voilées") dans la lymphe afférente puis se localisent dans les nœuds lymphatiques où elles sont appelées cellules dendritiques (67). Ces cellules ont pour fonction de présenter des antigènes exogènes aux lymphocytes Th (117). Les cellules de Langerhans sont particulièrement importantes dans le développement de l’hypersensibilité de contact (voir infra) (67).

La présence des cellules Th est nécessaire pour une réponse optimale des cellules B et la molécule CD4 est indispensable aux cellules Th pour répondre aux peptides exogènes liés au CMH de classe II des cellules présentatrices de l’antigène. Ces cellules T CD4+ activent les cellules B spécifiques (le contact cellulaire est médié par le CD19, complexe corécepteur des cellules B) (67) tandis que la différenciation des cellules B activées est stimulée par l’IL-4 (117). L’activation d’un LB mature provoque sa division et sa différenciation en plasmocyte synthétisant des Ig spécifiques de l’antigène (117). Une sous-population de cellules T réside dans la peau ; ainsi, si un antigène est injecté dans le derme (comme cela se produit lors de piqûres par des ectoparasites par exemple), il est capturé par les cellules de Langerhans et présenté aux cellules T cutanées, stimulant une réponse immunitaire rapide et efficace. Chez les bovins, les IgM, IgG1 et IgG2 sériques traversent la peau par transudation, mais les IgA sont synthétisées localement (117). On peut penser que le mécanisme est identique dans l’espèce ovine.

Après une réponse primaire à un antigène, quelques lymphocytes B deviennent des cellules mémoire qui, lors d’une réponse secondaire au même antigène répondront plus rapidement et plus intensément (117). La réponse anticorps mesurable après la seconde rencontre avec l’antigène est différente de celle qui suit le premier contact. La phase de latence de la réponse secondaire est plus courte, la concentration en anticorps au plateau est plus importante et décroît moins rapidement que lors d’une réponse primaire (67). Les IgM sont les immunoglobulines prédominantes de la réponse primaire et sont produites avant les IgG alors que ce dernier isotype est le plus représenté lors d’une réponse secondaire (67, 117) (figure 19).

Tandis que leur réponse à l’antigène se poursuit, les cellules B productrices d’immunoglobulines (ou plasmocytes), exercent une commutation de classe (ou switch : c’est la chaîne lourde des immunoglobulines qui varie) de µ à γ, ε ou α, sans que les régions variables originales ne changent. Ainsi, elles produisent des immunoglobulines de différentes

classes, sans altérer leur spécificité antigénique (67, 117). Ce phénomène est à la base du changement d’isotype que l’on observe dans la réponse secondaire. Le mode d’administration de l’antigène et la façon dont il est présenté aux cellules T et B influent sur le développement de la réponse et la classe d’anticorps produits (67).

Figure 19 : Quantités relatives des différentes classes d’immunoglobulines produites lors d’une réponse immunitaire primaire et lors d’une réponse secondaire (d’après 117).

Tous les phénomènes immunitaires décrits nécessitent une coopération rigoureuse entre les cellules. On dit que les cellules T ont un effet auxiliaire pour décrire les interactions coopératives entre les cellules Th2 et les cellules B (mais aussi les macrophages) lors de la production d’anticorps (on emploie le même terme pour décrire les interactions existant entre les cellules Th1 et les macrophages dans la réponse à médiation cellulaire) (67, 117). Dans les deux cas, les cellules B ou les macrophages présentent l’antigène concassé et apprêté aux cellules T, reçoivent le signal de co-stimulation, et sont stimulés par les cytokines spécifiques (figure 20). Taux d’anticorps Premier contact avec l’antigène Second contact avec l’antigène

Figure 20 : La coopération cellulaire dans la réponse immune (67). LTh Plasmocyte LB Mastocyte Macrophage LTc Monocyte Cytokines Cellule NK Antigène Cellule présentatrice de l’antigène Anticorps

Cellules présentatrices d’antigènes Cellules présentatrices d’antigènes

Cellules mémoire

Lymphocyte T

C

hapitre III : Modalités de la réponse immunitaire contre

P. ovis.

Les réponses de l’hôte aux ectoparasites sont qualifiées d’immunologiques ou d’allergiques. Les mécanismes impliqués dans ces réactions sont similaires et peuvent être regroupés sous le terme d’immuno-allergiques. Ils mettent en jeu des antigènes, introduits dans l’hôte par le parasite, qui activent soit des anticorps, soit des lymphocytes, qui réagissent spécifiquement avec eux (figure 21) (74). De nombreux antigènes sont en général présents dans les sécrétions-excrétions des arthropodes. L’efficacité d’un antigène à activer une réponse anticorps chez l’hôte dépend de divers paramètres, par exemple, sa structure chimique et physique, la manière dont il est présenté au système immunitaire de l’hôte, sa quantité… (74).

Matériel étranger

Extracellulaire Intracellulaire

Cellules sensibles à l’antigène Cellules sensibles à l’antigène

Elimination de l’antigène

Figure 21 : Les étapes essentielles de la réponse immunitaire (d’après 117).

Plasmocytes Cellules mémoire Immunité à médiation cellulaire Production d’anticorps

Partie 1 : Molécules à l’origine de la réponse immunitaire : les

antigènes parasitaires