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Répartition et densité

Dans le document Québec LYNX DU CANADA (Page 23-28)

Le lynx est une espèce holarctique que l'on rencontre aussi bien en Europe et en Asie qu'en Amérique du Nord. McCord et Cardoza (1982) ont résumé là distribution du lynx. Ainsi, on le retrouve dans des régions limitées de la Scandinavie, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie, de la Roumanie et de la Grèce (Guggisberg 1975). Il se retrouve également en Espagne (Goodwin et al- 1978), en Iran et en Irak (Guggisberg 1975), au Tibet, aux Indes (Prater 1971), en Mongolie de même que dans l'ouest et le nord-ouest de la Chine (Tate 1947) et enfin en Russie (Novikov 1962; Ognev 1962).

En Amérique du Nord, le lynx se rencontre dans la forêt boréale (Figure 1 ) . Sa distribution actuelle ne diffère pas beaucoup de sa distribution préhistorique, bien que l'on ait constaté une perte d'habitat surtout dans le sud de celle-ci. (McCord et Cardoza 1982;

Quinn et Parker 1987). La limite méridionale de sa distribution semble coïncider avec la limite nord de celle du Lynx roux, bien qu'il puisse y avoir chevauchement d'habitats de la part des deux espèces (Quinn et Parker 1987; Rolley 1987).

Au Canada, on le rencontre d'est en ouest et en abondance variable. À l'île du Prince Edouard, le lynx a été éliminé au début des années 1800, suite à une destruction des habitats, tout comme en Nouvelle-Ecosse où on ne le retrouve plus que sur l'île du Cap Breton (CITES 1982). On le retrouve dans les autres provinces maritimes, au Québec,

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-Tableau 2. Caractéristiques physiques du Lynx du Canada, mesurées par Saunders (1964) à Terre-Neuve. Largeur de la canine

10,4

Les jeunes (< 12 mois) sont indiqués par un astérisque ( ) alors que les juvéniles (12-24 mois) sont indiqués par deux astérisques ( ) .

Écart-type.

Figure 1. Distribution du Lynx du Canada en Amérique du Nord (Quinn et Parker 1987).

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-en Ontario, dans les provinces de l'ouest, au Yukon et dans les Terri-toires du Nord-Ouest. Il est cependant absent dans les zones non forestières de la péninsule de l'Ungava et des Territoires du Nord-Ouest (Van Zyll de Jong 1971; Banfield 1974). Aux États-Unis, le lynx se retrouve principalement en Alaska (Bee et Hall 1956; Manville et Young 1965), dans la partie nord de la Nouvelle-Angleterre (Godin 1977), en partie dans les États des Grands lacs (Gunderson 1978), dans les Montagnes Rocheuses jusqu'au Utah (Durrant 1952 in McCord et Cardoza 1982). Plus spécifiquement, le lynx a été signalé dans diffé-rents états dont l'Iowa (Rasmussen 1969), le Minnesota (Mech 1973) et le Wisconsin où, dans ce dernier état, le déclin du lynx est attribué à l'exploitation forestière et aux feux de forêt qui ont détruit les habitats (Jordahl 1956). La présence actuelle du lynx au Wisconsin, peut être attribuable à des mouvements d'émigration lors des hauts de cycle des populations au Canada (Thiel 1987).

L'estimation de la densité des populations de lynx s'effectue selon différentes méthodes dont la récolte, le suivi télémétrique et des pistes de même que par des observations visuelles. Les valeurs obtenues sont variables compte tenu de la méthode d'échantillonnage et surtout selon que le lynx se trouve dans le haut ou le bas de son cycle (Tableau 3 ) . En haut de cycle les valeurs de densité peuvent être aussi élevées que 20 lynx/100 km2 (Parker et al_. 1983; Quinn et Parker 1987) alors qu'en bas de cycle les populations peuvent être aussi basses que 1,0 lynx/100 km2 (Bailey et al_. 1986) et même moins (Brand et Keith 1979). Au Québec, les seules données disponibles sont celles de Noiseux et Doucet (1987) où des densités de 7,4 à 8,9 lynx/100 km2 ont été estimées au cours des saisons 1984-1985 et 1985-1986, dans la Réserve faunique des Laurentides alors que Banville (1986) rapporte des valeurs de 5,9 à 14,5 lynx/100 km2 sur la Haute Côte-Nord de 1980 à 1983 (Tableau 3 ) . Ce dernier concluait que le lynx était alors dans le haut de son cycle.

Aucune étude ne fait état de la densité du lynx en fonction de divers habitats.

Tableau 3. Évaluation de la densité du Lynx du Canada en Amérique du Nord.

Mode d'évaluation Position dans le cycle

Télémétrie et suivi des pistes le pic du lièvre

Noiseux et Doucet (1987) Bailey et. aj. (1986)

Bailey2

2 Tiré de Quinn et Parker (1987).

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-Bien que nous ne possédons pas de données sur les densités réelles de lynx pour l'ensemble du Québec, un indice d'abondance basé sur le rendement a été calculé à partir de la moyenne de la récolte effectuée en bas de cycle pour les années 1984-85 à 1987-88. C'est à partir des entités territoriales connues (ZEC, réserves fauniques, zones de chasse, pêche et piégeage, etc), leurs superficies, leurs récoltes, qu'ont été établies les classes de densité retenues pour cette répartition; cette dernière ne peut donc refléter les particularités et les variations locales des populations de lynx. De plus, nous devons être prudents quant à cette répartition puisque ces résultats ne tiennent pas compte de l'effort de piégeage et de la pression de pié-geage exercés dans les différents réseaux. Cependant, on note à partir de la figure 2, que les plus forts rendements ont été obtenus dans la réserve faunique des Laurentides, au Saguenay-Lac-St-Jean, en Gaspésie et sur la Haute Côte Nord. Des rendements moyens sont observés en Abitibi-Témiscamingue et dans la portion nord des régions de Montréal et de Trois-Rivières. Les valeurs les plus faibles se retrouvent sur la rive sud du St-Laurent, à l'exclusion de la Gaspésie, dans l'Outaouais, au Nouveau-Québec et sur la Basse Côte-Nord.

Dans le document Québec LYNX DU CANADA (Page 23-28)

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