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Dans les régions, des expériences positives de partenariat avec Pôle Emploi, les missions locales et les autres acteurs de l’emplo

La mise en place de programmes intégrés et multi partenaires.

L’accès à l’emploi et l’insertion professionnelle sont des processus longs et souvent complexes, faisant intervenir de nombreux acteurs. Dans de nombreux territoires, des projets portés en commun par des institutions et associations diverses ont progressivement émergé, permettant une approche cohérente et intégrée. En voici quelques exemples :

A Strasbourg (67), un programme multi-partenarial de formation et d’insertion professionnelle

a été initié par la ville via sa « mission Rom », en partenariat avec un ensemble d’acteurs84. Il est

mis en œuvre par une association, en lien avec réseau constitué d’associations et entreprises d’insertion. Ce projet consiste à proposer à des personnes souhaitant entrer sur le marché du travail une période de formation de trois mois alliant apprentissage du français et découverte de l’environnement professionnel à travers des cours et une immersion en entreprise. Les stagiaires sont ensuite accompagnés dans la recherche d’emploi, notamment vers des CUI (Contrat Unique d’Insertion). En août 2014, 39 personnes avaient été sélectionnées en tant que stagiaires ;

A Bordeaux (33), un projet d’accompagnement à l’insertion par l’activité économique

et l’emploi a été mis en place dans le cadre d’une Maitrise d’œuvre urbaine et sociale (MOUS)85. L’opérateur principal est le Centre d’Orientation Sociale (COS). Il accompagne

les personnes à travers notamment des actions collectives d’information et des ateliers de formation (techniques de recherche d’emploi, simulation d’entretiens d’embauche, etc .). Il oriente ensuite les personnes vers un réseau d’entreprises privées, d’entreprise d’insertion, de collectivités, etc . Dans le cadre de ce programme, un partenariat spécifique a été mis en place avec Pôle Emploi.

En Ile-de-France, Rhône-Alpes et Pays-de-la-Loire, un projet « insertion professionnelle

d’un public rom éloigné de l’emploi » a été mis en place, financé par le FSE et porté par Habitat-Cité, Roms Action et une Famille Un Toit 44.

Dans la métropole Grenobloise (38), l’association Roms Action a noué des partenariats avec

un ensemble d’acteurs dont la mission locale, le PLIE (Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi), Pôle Emploi, le réseau IAE (Insertion par l’activité économique) etc , dont une partie dans le cadre d’une MOUS métropolitaine. Pour les personnes ayant intégré le dispositif d’insertion

MOUS, l’accompagnement par l’association Roms Action comprend les actions suivantes :

v Accompagnement des personnes pour leurs inscriptions dans des groupes existants

d’apprentissage de la langue, notamment centrés sur le vocabulaire professionnel, en lien avec les référents PLIE.

v Collaboration avec le référent PLIE pour évaluer les compétences et capacités

professionnelles, pour mobiliser les dispositifs existants en matière d’insertion pour permettre l’accès à un parcours d’insertion (Pôle emploi, réseau IAE etc.), pour

84 Pour une présentation plus détaillée du projet, voir la fiche qui lui est dédiée dans le « Vade-mecum » de la DIHAL, août 2014. 85 Voir également la fiche dédiée dans le Vade-mecum de la DIHAL.

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insertion professionnelle

mobiliser les réseaux associatifs d’économie solidaire et les entreprises susceptibles d’employer des personnes en situation d’insertion.

v Aide aux ménages dans leurs recherches d’emploi (internet, petites annonces, agence

d’intérim etc), en lien avec les services de Pôle Emploi.

Ces divers projets, dont une évaluation commune pourrait être très utile, semblent particulièrement intéressants dans leur montage et leur volet collaboratif, qui permet un accompagnement global des personnes.

Une montée en puissance des missions locales dans certaines villes

Présentes sur l’ensemble du territoire, les missions locales - qui font partie du service public de l’emploi - exercent une mission de proximité auprès des jeunes de 16 à 25 ans afin de faciliter leur insertion professionnelle et sociale. Pour se faire, elles s’appuient sur les dispositifs mis en place par l’État et les collectivités territoriales, chacun dans leurs champs de compétences, et accompagnent les jeunes notamment à travers le contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS). Les missions locales entretiennent des relations privilégiées avec Pôle emploi dans le cadre d’un accord de partenariat et sont reconnues par le Code de l’éducation comme un partenaire incontournable de la lutte contre le décrochage scolaire.

Depuis début 2014, les associations et acteurs de terrain observent une mobilisation croissante des missions locales dans l’accompagnement de jeunes européens habitant les bidonvilles et squats. On peut notamment citer de nouveau le cas de Grenoble, où un partenariat fort

existe depuis 2014 entre l’association Roms Action et la mission locale, afin d’intégrer les jeunes issus des bidonvilles dans le processus classique d’accompagnement de la mission. A Nantes et Marseille, comme dans d’autres villes, les associations observent une attitude

ouverte, et même proactive des missions locales.

Cependant, cet accompagnement connaît parfois des limites. Ainsi dans le Val-de-Marne, un

certain nombre de jeunes a pu bénéficier des dispositifs de la mission locale mais souvent sans aller au-delà d’un stage souvent mal rémunéré et peu motivant. Une limite se situe également dans la difficulté pour les associations non spécialisées dans l’emploi de se repérer dans les dispositifs envisageables. A ce titre, les sessions de formation organisées à

Lille par Pôle Emploi auprès des acteurs associatifs semblent être une pratique intéressante

et relativement légère à mettre en place.

Selon les acteurs de terrain, une nette amélioration de l’accès à Pôle Emploi depuis la fin des mesures transitoires

De nombreux acteurs rencontrés lors de l’élaboration de ce rapport ont mentionné une évolution relativement positive des liens avec les acteurs de l’emploi, en premier lieu desquels Pôle Emploi. Dans un contexte économique difficile et au vu des contraintes spécifiques connues par les personnes vivant en bidonville, les résultats ne sont bien sûr pas à hauteur des espérances, mais la dynamique engagée semble positive sur plusieurs territoires. On peut notamment citer les expériences suivantes :

A Lille (59), des échanges réguliers ont lieu entre les associations et Pôle Emploi, qui ont

notamment débouché sur des réunions opérationnelles et des formations de Pôle emploi

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auprès des bénévoles et salariés. Des contacts réguliers ont également été établis avec une

personne ressource sur les discriminations à l’emploi.

A Triel (78), le PACT 78 qui assure l’accompagnement social sur le terrain a mis en place

en 2014 des stages à Pôle Emploi pour une vingtaine de personnes de moins de 25 ans. D’autre part, en 2014, 19 personnes ont obtenu un emploi. Cependant les réalités sont très hétérogènes (du CDD d’une semaine au CDI) et sont souvent des emplois précaires. Loin d’être un tremplin immédiat vers le logement, 15 personnes sur ces 19 vivent toujours sur le bidonville (quatre ont été relogées).

A Saint-Etienne (42), tout au long de l’année l’association Solidarité Roms accompagne des

personnes dans leurs inscriptions à Pôle emploi, sans pouvoir toutefois assurer le suivi pour toutes les personnes. Certaines ont été accompagnées par des bénévoles et des stagiaires dans le cadre du projet Sam Tusa, projet d’insertion professionnelle créé par sept associations stéphanoises. Quinze personnes sont actuellement en formation professionnelle ou en CDD et cinq en CDI. Emmaüs porte aussi un projet d’insertion professionnelle à Saint-Etienne avec quelques personnes.

A Toulouse, l’inscription à Pôle emploi pour les volontaires a permis de faciliter la mobilité

et a abouti à un emploi pour quelques-uns mais la barrière de la langue est prépondérante. Néanmoins, les agents de Pôle Emploi, ainsi que de nombreux employeurs, ne sont pas toujours bien informés des droits des personnes, et de la levée des mesures transitoires. Certaines initiatives ont éclos pour pallier à ce problème : ainsi, l’association Habitat-Cité a créé une fiche, attachée aux CV des demandeurs d’emploi, où sont expliqués les droits des citoyens européens, en se basant sur les textes issus du site du Ministère de l’Intérieur. A noter également la difficulté pour les personnes de suivre de manière assidue les formations dispensées, notamment de langue. A Marseille par exemple, suite à la fin des mesures

transitoires, un certain nombre de personnes ont cherché à être accompagnées dans leurs démarches d’inscription à Pôle Emploi. Pôle Emploi a demandé aux associations d’évaluer le niveau de maîtrise du français des personnes s’inscrivant. La mise en place de cours de français est difficile en raison du peu de places disponibles mais également des rythmes parfois soutenus qui demandent aux personnes inscrites de mettre de côté leur activité économique, ce qui constitue un frein important. Dans le même sens, les associations du Val- de-Marne (94) notent que malgré l’inscription à Pôle emploi, et celle-ci ne débouchant sur

rien de concret, et les personnes continuent leurs activités de survie (ferraillage, récupération, bâtiment, biffins).

Du fait de ces difficultés, il semble qu’une part importante des personnes accédant à un emploi sont celles qui en étaient déjà les plus proches avant la levée des mesures transitoires (stabilité du lieu de vie, maîtrise de la langue française, expériences professionnelles en France ou dans le pays d’origine ).

A noter cependant que ces éléments d’analyse demeurent très lacunaires, du fait du manque d’étude fine et globale sur ce sujet. Il n’existe que des études menées au niveau local, comme celle menée dans le Val d’Oise (95) menée par l’association ACINA en décembre 2014 ;

celle-ci révèle que 38% des personnes interrogées (88 personnes dont 67 du Val d’Oise) ont commencé une réelle recherche d’emploi mais seuls 9% se sont adressées à Pôle Emploi, 64% ont procédé par bouche-à-oreille, 94% ont déclaré ne pas avoir d’association pouvant les accompagner. 76% des personnes rencontrent des difficultés dues au manque de maîtrise du français, à la nationalité, au manque de qualification et au lieu d’habitation

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insertion professionnelle

Cependant, permanence de certaines pratiques abusives, illégales ou

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