La région, un concept ambigu 1 La notion de région en Roumanie

Les géographes roumains qui ont contribué à la Géographie Régionale sont Dimitrie Cantemir, Simion Mehedinți et George Vâlsan. Le premier par l’œuvre « Descriptio Moldaviae », publiée à Berlin en 1717. Dimitrie Cantemir délimite une région –la Moldavie- comme entité physique avec le facteur anthropique. Simion Mehedinți avec son ouvrage « Terra » en 1911 parlera de « région naturelle ». Dans le même sens, le géographe George Vâlsan (1931) commente la notion de ce type de région.

Les contributions les plus consistantes à la géographie régionale ont été menées par Vintilă Mihăilescu pour la définition et la délimitation des régions géographiques (1968). Dans sa conception la région « désigne un territoire avec un contenu complexe, résultant de l'interaction de l’association entre l’interrelation des éléments naturels et ceux de l'économie et sociale. La région se distingue par la physionomie, la structure et les fonctions spécifiques ».

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Dans les années 1970 à Bucarest les géographes Horia et Cornelia Grumăzescu, ont abordé la région à travers la théorie des systèmes. I. Ianoș (1981, 1993, 2000)24 propose des critères d’une systématisation régionale autre que ceux physico-géographiques, ensuite définissent la région comme « un système géographique complexe ».

Une contribution récente est assumée par P. Cocean (2000, 2001, 2002) en délimitant les régions géographiques particulièrement viables comme pays.

La région touristique représente le plus haut niveau taxonomique sous l'impact de l'intégration et de l’extension, comprend de vastes domaines dans lesquels le phénomène touristique se déroule d'une manière complexe (Nicoară, Puscaș, 2007, p. 22). Dans ce cadre on différencie généralement des zones touristiques, avec de nombreux centres et lieux touristiques. Et un certain nombre de fonctionnalités telles que : la grande extension territoriale, plusieurs sous-systèmes fonctionnels distincts, l’association de deux ou plusieurs types de tourisme, un fort potentiel touristique d'importance nationale ou internationale. La région touristique comprend de vastes zones dans ses limites à l'échelle du phénomène touristique qui se présente dans toute sa complexité. Les Monts Apuseni sont considérés comme une unité touristique indépendante, de rang supérieur. (Cocean, P., 2007, p. 235).

À travers son potentiel attrayant et varié, à l’intérieur de la région, le phénomène touristique y est diversifié. Le même auteur fait valoir que la fonctionnalité est une conséquence de la combinaison d'éléments potentiels naturels et anthropiques, la base matérielle et technique et des éléments dynamiques (la distribution spatiale des flux touristiques, la demande et l’offre touristiques). Un certain nombre de principes sous-jacents dans la régionalisation géographique sont applicables dans la région touristique : le principe d'objectivité, principe de l’homogénéité et de la communauté territoriale, le principe génétique, le principe de sélection des éléments de pilotage, le principe de la fonctionnalité, le principe de complexité, le principe d'unicité, le principe de comparabilité d'unités taxonomiques de la régionalisation.

Considérant le critère de la fonctionnalité et de l'adaptation au tourisme des régions de la Roumanie dans le contexte européen, nous croyons qu’Apuseni s’individualise comme région touristique avec des subdivisions comme les zones, les centres touristiques, les attractions touristiques (Nicoară, Puşcaş, 2007, p.117).

La zone touristique dans son contenu peut exprimer et caractériser du point de vue du potentiel et de la fonctionnalité touristique un territoire. La sous-zone touristique est définie

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comme des areas touristiques qui s’individualisent dans le cadre de la zone touristique, mais étroitement liées.

P. Cocean (2007) met l’accent sur la fonctionnalité de la zone c’est-à-dire que la zone touristique est un système spatial qui assure le bon fonctionnement d’un cycle touristique avec une grande complexité sous l’aspect des services touristiques (Puscaș, Nicoară, 2007, p. 22). Ce principe est axé sur la spécificité ou la spécialisation de la zone touristique.

Pour la délimitation des zones touristiques, on prend en compte divers critères : l’accessibilité aux ressources touristiques, le degré de développement de l’infrastructure, l’intensité et l’orientation des flux touristiques, les principaux types et formes de tourisme pratiqués, les ressources humaines ou bien l’aspect économique de cette activité touristique (Nicoară, Pușcaș, 2007, p. 22).

Le centre touristique est le résultat de la concentration spatiale de plusieurs ressources touristiques (de même type) ou bien il peut être représenté par une station touristique ayant des fonctions complexes. L’attrait touristique est une unité qui associe à un site touristique une valeur touristique et l’infrastructure nécessaire pour la mettre en valeur (P. Cocean, 1996). L’infrastructure est représentée par les axes de communication, les bases d’hébergement, etc. L’attrait touristique a une extension réduite, en principe une ressource touristique particulière (grotte, lac, cascade, etc. ou monastère, forteresse, etc.) ainsi que l’infrastructure nécessaire pour la mettre en valeur.

3.1.2. La notion de région en France

La région fait l’objet de la définition suivante dans le Robert : « territoire relativement étendu, possédant des caractères psychiques et humains relativement étendu, possédant des caractères psychiques et humains particuliers qui en font une unit distincte au sein d’un ensemble qui l’englobe ». Mais, dans l’un de ses sens aujourd’hui les plus courants, la région identifie aussi une entité administrative (Cazelais et all, 2000, p. 17).

Selon le Dictionnaire de Géographie, la région est considérée comme « une entité spatiale de taille moyenne (entre localité et territoire national) forcement variable d’un pays à l’autre ». La région peut se concevoir comme un découpage géographique fondé sur la spatialisation d’un seul ensemble de caractères homogènes.

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Ainsi, on l’assimile parfois à une étendue de territoire définie par l’unité de son architecture physique (région naturelle) : bassin montagneux, etc. (GDM, p. 777)

Selon Équipe MIT, (2005) « le lieu » désigne un concept « visant la compréhension d’un ensemble formé par l’association de réalités en un endroit (…) toujours en développement, d’une transformation d’un endroit ». Selon la même équipe (2005), le lieu touristique désigne un lieu invente par le tourisme. Ainsi on distingue le site, le comptoir, la station, la ville, station-ville, ville à fonction touristique. Un lieu peut désigner un endroit, une place, un lieu-dit, une localité, un site, etc. (Berque, A., p. 555).

Selon Lazzarioti, (2010) « ce sont les touristes qui, par leur présence, définissent un lieu comme touristique ». Dans ce « lieu touristique », chaque touriste va être en contact avec différents « acteurs accueillants » qui vont lui fournir des prestations ou des services.

En outre, on va appliquer la méthodologie de recherche du général au particulier. Selon P. Cocean (1984), la délimitation des zones touristiques du karst Apuseni a pris en compte les éléments suivants :

1. L’individualisation spatiale des zones ; 2. La spécificité des structures ;

3. L’irrépétabilité dans un espace limité ;

4. La perspective de l’exploitation touristique, rentabilité économique, fonctionnalité ;

5. Le développement de l’aire d’influence. À travers ces critères la région Apuseni a été délimitée comme zone touristique présente en continuité avec les massifs montagneux.

Plusieurs auteurs ont contribué à la régionalisation des Mont Apuseni. Nous prenons en compte l’approche de l’auteur Pompei Cocean (1984), car il a mené plusieurs études dans cette région et il est originaire d’Apuseni. La dimension régionale des Monts Apuseni comprenne : la zone touristique des monts Pădurea Craiului, la zone touristique des monts Bihor, la zone touristique des monts Trascău, la zone touristique des monts Métallifères et la zone touristique des monts Codru Moma (Figure no 9).

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Figure no 9 La Région Apuseni