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Récits de vie spatialisés Aline (A1) : 27 ans, habitante du quartier des 2 Lions à Tours

Aline est une jeune femme de 27 ans, originaire du Nord de la France. La situation actuelle d’Aline est celle d’une femme au foyer vivant en couple sans enfants. Cette situation est fortement liée à l’activité de son fiancé. Embrassant la carrière militaire depuis peu son compagnon a connu sa première affectation en août 2006 à l’Ecole de la Logistique et du Train à Tours. Ils ont donc récemment migrés

depuis Lille pour venir s’installer dans le Quartier des 2Lions, il y a de cela à peine 6 mois, et envisagent déjà un futur déménagement vers une nouvelle affectation encore inconnue à ce jour. Le premier aspect frappant dans le déroulement des deux entretiens réalisés auprès d’Aline est l’aisance avec laquelle la jeune femme aborde l’exercice. De manière assez naturelle, et sans pudeur particulière, elle nous détaillera son parcours de vie spatialisé, n’hésitant pas à faire référence çà et là à des anecdotes personnelles. Ainsi les deux entretiens se sont caractérisés par une immersion, intime et subjective, dans les évènements spatiaux et sociaux qui ont jalonné jusqu’ici le parcours de vie d’Aline. Cet état de fait s’explique sans doute de par le jeune âge d’Aline et la relative proximité temporelle avec les évènements, les lieux, de son enfance et de son adolescence. Il ne serait pas tout à fait juste si l’on oubliait de souligner une autre condition propre au contexte de l’entretien et révélatrice de l’attitude d’Aline. En l’espèce, il s’agit de la proximité d’âge entre l’enquêteur et l’enquêté. Une proximité susceptible d’engager un effet d’identification par lequel un climat s’instaure chez l’interviewé propice à l’expression libérée de l’impression de jugement de valeur de la part de l’enquêteur. Ainsi contrairement à ce que l’on constate dans le cas de personnes plus âgées (comme c’est le cas pour d’autres entretiens que nous avons menés) qui objectivent les raisons de leur parcours spatial, à la fois parce que leur âge plus avancée implique qu’ils se placent dans la démarche d’une sorte de bilan rétrospectif, mais également parce que l’écoute d’un investigateur « étranger » (de par la différence d’âge et de statut) nécessite la mise en œuvre de rationalisations préservant la cohérence externe du discours. Aline nous livre, quand à elle, de manière brute son histoire personnelle, s’en détachant ou l’objectivant relativement peu, voire ne l’expliquant et ne se l’expliquant pas. Aline donne le sentiment de rester à la surface vécue de son parcours spatial ce qui fait que ce parcours spatial paraît à première vue s’inscrire dans un schéma plutôt déterministe, avec relativement peu de choix spatiaux affirmés de sa part. Cependant ce type d’explication ne nous semble convenir qu’en partie, car même si les raisons n’apparaissent pas explicitement dans le discours d’Aline, elles n’en sont pas moins présentes, mais de manière moins conscientisées. La tâche d’analyse se fait dès lors plus délicate, lorsqu’il s’agit de comprendre ces raisons plus ou moins conscientes, cependant nous tenterons d’en rendre explicitent un certain nombre, en essayant de rester le plus fidèle possible au récit d’Aline. Evitant autant que faire se peut l’écueil qui consisterait à prêter aux éléments du discours d’Aline quelques hypothétiques justifications inconscientes. Ce qui ressort à la première relecture du matériau discursif récolté lors des deux entretiens avec Aline, au-delà de la relative absence d’emprise sur les choix spatiaux, c’est l’interpénétration consciente et inconsciente des dimensions familiales du parcours de vie en lien avec les dimensions spatiales. Si l’on tente de comprendre « qu’est-ce qu’Aline fait là ? », dans l’ensemble des lieux qu’elle a pu habiter, il semblerait « que cela ne soit pas un choix conscient mais bien la résultante d’une gestion de la distance fortement inscrite dans une dynamique liée à l’histoire familiale ».

Le parcours résidentiel d’Aline trouve son origine dans le nord de la France. De 0 à 4 ans (tranche 1) Aline habite une maison à Saint-Omer, avec ses deux parents ainsi qu’un frère de 9 ans son aîné. A l’âge de 4 ans, les parents d’Aline divorcent. Cet évènement familial engendre un premier déménagement, et marque la transition vers une deuxième tranche de sa vie. Dès cet instant, et ce durant une grande partie de son enfance et de son adolescence, la spatialité d’Aline va se partager de manière inégalitaire tant au niveau temporel que spatial, entre le nouveau lieu de résidence de son père, Hazebrouck, et celui de sa mère, Longuenesse. C’est dans ce dernier qu’Aline habite la majorité de son temps entre 4 et 7 ans (Tranche 2). La spatialité d’Aline va dès lors se déployer autour de la

« cité HLM » de Longuenesse où elle habite avec sa mère, et son frère, non loin d’ailleurs du premier

lieu de résidence, puisque les deux communes Saint-Omer et Longuenesse sont limitrophes. A 7 ans Aline quitte ce logement pour une « résidence neuve » dans un petit collectif tout proche, « de l’autre

côté du parking ». Durant ces deux périodes Aline continue, en parallèle, de se rendre chez son père.

Les week-ends et les périodes de vacances scolaires sont des moments qu’elle passe dans les lieux qui sont ceux de sa belle-famille, Hazebrouck, Merlimont. Cette partition bipolaire contribue à ce qu’Aline développe deux formes de spatialités parallèle et indépendantes. Cette bipartition adhère d’ailleurs à la description qu’Aline donne de son environnement familial : « j’ai bien séparé ma mère

et mon père, c’est deux choses… bien différentes et complètement incompatibles ». Du côté maternel,

se trouvent les lieux de résidence principale et les activités liées au quotidien d’une adolescente, apprentissage, repos, gestion du ménage, amis, et de l’autre côté les lieux paternels sont associés à la

détente, aux vacances, à la découverte. Ensuite à l’âge de 14 ans, Aline suit sa mère qui déménage à Lille pour des raisons professionnelles. Elles y habiteront toutes les deux jusqu’au départ de la mère d’Aline pour la périphérie bordelaise en 2001, Aline est alors âgée de 21 ans. Le départ de sa mère pour Bordeaux coïncide également avec le déménagement de son père sur la Côte d’Azur, à Villeneuve-Loubet, à mi-chemin entre Antibes et Nice. Aline quand à elle reste à Lille pendant encore 5 années, le temps de mener en parallèle des études de droit et un travail en restauration rapide. Puis finalement Aline se consacre entièrement à ce dernier, dans un fast-food de Wattignies. Ses deux parents étant désormais installés à une grande distance de son lieu de vie, Lille, la spatialité d’Aline se resserre sur l’agglomération lilloise. Durant ces cinq années Aline continue de partager sa spatialité entre les deux lieux de résidence de ses parents, Bordeaux et Villeneuve-Loubet, mais avec une fréquence moins élevée et des séjours qui se concentrent surtout en période de vacances scolaires. Puis en aout 2006, Aline ayant déjà arrêté ses études depuis un certain temps, quitte son emploi dans le fast-food de Wattignies, dans des conditions assez douloureuses, et suit son compagnon militaire dans sa première affectation. Ils déménagent tous deux sur Tours.

Revenons maintenant à l’origine du parcours spatial d’Aline, sa tranche 1. Les premiers souvenirs d’Aline concernent la maison familiale de Saint-Omer où elle a vécu de 0 à 4 ans. Dans la remémoration des souvenirs liés à cet espace Aline s’attache essentiellement à décrire des situations de la vie quotidienne de la maisonnée50, alors riche en moments de complicité avec son frère, « [..] c’était l’âge où on avait une très forte complicité ». Ils firent tous les deux « les quatre cents coups »,

dévalant les escaliers ou l’entrée du garage, avec pour conséquences la plus part du temps quelques bobos sans gravité, « c’est une expérience qu’on oublie pas ! ». Ces aventures Aline en rigole encore aujourd’hui pendant l’entretien, et l’énumération de ces moments contribue à rendre manifeste son attachement à ce lieu. D’ailleurs Aline le qualifiera de manière positive (+2), ce qui contrastera fortement avec ses autres lieux de résidence (en moyenne -2). Aline souligne également que la dimension temporelle s’efface, sans doute en partie du fait de son jeune âge, au profit de l’intensité des souvenirs que renferme cet espace, « bizarrement je ne suis pas restée très très longtemps dans cette

maison, j’y ai pas mal de souvenirs ». On comprend alors le processus d’identification projective à

l’œuvre pour la qualification de cet espace : Aline attribue à cet espace les états affectifs et émotionnels qu’elle projette sur cette époque, lui conférant par là-même son identité de maisonnée. La valence positive des souvenirs en ce lieu contribue ainsi à idéaliser le souvenir de cet espace. Quand à l’ensemble des souvenirs fortement ancrés en ce lieu, premier bain de socialisation, ils donnent sur le plan spatial le sentiment d’une territorialité resserrée sur la maison et son environnement proche, là encore prenant appui sur les relations familiales : grande complicité fraternelle, petits conflits maternels, référence aux animaux domestiques.

La qualification des quelques déplacements, lieux et liens périphériques attachés à cet espace de la maisonnée, vient accentuer l’idée d’une dialectique forte entre espaces du dedans et du dehors. Les déplacements, les lieux, ainsi que les individus qui les caractérisent, illustrent les processus de structuration à l’œuvre, entre éloignement et rapprochement, identité et altérité, dans la construction de l’habiter d’Aline. Dans ce sens on remarque l’importance des relations avec sa mère, relations qui vont marquer à travers le récit d’Aline, les espaces de mobilité. En effet, le rôle de la mère est appuyé lorsqu’il s’agit des déplacements, avec par exemple le chemin vers l’école maternelle, « l’école, je me

souviens des crises que je faisais quand ma mère me déposait le matin […], par contre le trajet j’en garde un bon souvenir, pourtant… j’ai des souvenirs de ma mère qui m’emmenait avec le chien. Je me souviens d’un coup de pied aux fesses que je me suis pris une fois. Et pourtant c’est un bon souvenir ».

Elle apparaît alors comme le principal vecteur signifiant des espaces extérieurs. On note ainsi que la qualification des espaces semble s’opérer à l’aune de la présence ou de l’absence de la mère, « comme

j’ai toujours été une grande autonome, ma mère à partir de ce moment là, elle n’est plus venue me chercher, elle ne m’a plus conduit, je me suis débrouillée toute seule. Et je crois qu’en fait l’école maternelle c’est le seul moment où ma mère venait me chercher et allait me conduire ». Cette

50 Pour Yveline Rey (2006), si la maison est l’enveloppe matérielle – les murs, le sol, les cloisons, les portes et fenêtres et bien sûr le toit – la maisonnée, elle, comprend tous ceux qui vivent sous ce toit, y compris chien, chat et autres animaux domestiques, alors que la famille désigne le lien de parenté qui unit les personnes habitant dans ce même lieu.

dialectique absence/présence de la mère nous sera dévoilée avec encore plus d’acuité lorsque, dans la seconde tranche, Aline nous fera le récit des espaces de mobilité, désormais pratiqués seule.

Le changement de tranche, entre la tranche 1 et la tranche 2, marque un point de rupture important dans la spatialité d’Aline. Celui-ci est engendré par le divorce de ses parents qui intervient lorsqu’Aline a 4 ans. Dès l’annonce de cet évènement, l’on comprend que le souvenir de la maisonnée, précédemment mentionnée, est en partie étayé par l’idéalisation d’une vie de famille harmonieuse. D’ailleurs Aline répète, à plusieurs étapes de son récit, appuyant ainsi l’effet d’idéalisation, qu’à cette époque-là, elle n’a pas souffert du divorce de ses parents. La séparation qui marque pourtant l’espace de la maisonnée, ne semble pas affecter sa qualification, « la première (maison) c’était assez positif,

j’ai pas gardé de souvenirs du divorce de mes parents, de la séparation. Moi, perso j’en ai pas souffert du tout ». Aline nous confie pourtant que dans beaucoup d’espaces extérieurs, notamment

familiaux ou scolaires, elle pâtira de cette étiquette d’ « enfant de divorcés ». La séparation a également un impact important sur la spatialité d’Aline, puisque désormais, et ce jusqu’à l’âge de ses 14 ans, elle partage de manière inégale son temps entre les nouveaux domiciles parentaux, à Hazebrouck chez son père un week-end sur deux et la moitié des vacances, et le reste du temps à Longuenesse chez sa mère. Le divorce de ses parents devient une composante forte dans le récit d’Aline, à la fois générateur de spatialités nouvelles et différenciées, mais également comme vecteur de qualification intervenant de manière indissociable dans la qualification des relations interpersonnelles et des lieux où celles-ci prennent place. Déjà à l’école primaire, l’histoire familiale d’Aline déteint sur la qualification des espaces et des relations sociales. D’abord cette période d’apprentissage apparaît comme plutôt négative car entachée par un ensemble de « petits évènements

ponctuels anodins », puis Aline finit par expliquer que si elle a assez mal vécu cette période c’est en

partie lié au fait qu’elle était « la seule (enfant) de divorcés quasiment dans la classe ». Le même schème s’applique lorsqu’il s’agit pour Aline de qualifier la maison de sa grand-mère maternelle. Tandis que lors du premier entretien elle s’était essentiellement contentée de décrire les activités qu’elle pratiquait en ce lieu, avec ses huit cousins(es), soulignant par là même les nombreux interdits que sa grand-mère leurs objectaient, Aline se fait plus précise lors du second entretien, « j’avais pas

vraiment ma place. En plus j’étais la fille des divorcés, donc encore une fois […] je ne trouvais pas ma place, je trouvais pas ma place ». Cette thématique de la place, toujours occupée, parfois

diminuée, souvent recherchée, à la fois sur le plan social et sur le plan spatial, réapparaîtra tout au long du récit qu’elle donnera des lieux qui ont jalonné son parcours enfantin et adolescent, et ce depuis le divorce de ses deux parents. Du récit des week-ends chez son père et sa belle-famille ressort un certain nombre de problèmes relationnels, qu’Aline associe à une réduction de la place qu’elle est en droit et en mesure d’occuper : « Je passais un peu au second plan, il ne fallait pas prendre trop de place ». Cette difficulté à trouver sa place sur le plan social a des implications également sur le plan spatial. Par exemple, lorsqu’Aline décrit les relations et les activités dans sa belle-famille, « alors Hazebrouck,

j’étais pas fan de la maison, j’étais pas fan du tout du tout. Puisque encore une fois ma belle-mère a deux filles qui ont le même âge que mon frère. Donc y’avait un sacré écart, quand eux ils étaient ados, moi j’étais encore vraiment une enfant. Vous étiez un peu à part ? Ah oui, moi je me faisais dégager

le samedi soir. Le samedi soir j’allais regarder la télé dans la cuisine. Il y avait une grande surface vitrée, et comme j’étais toujours un peu crédule sur les fantômes et les machins ! donc moi j’étais comme ça, dans ma cuisine ». Suite au divorce de ses parents, nombre d’éléments du discours font

ressortir les difficultés éprouvées par Aline pour trouver « sa place ». Toujours dans cette même tranche 2, de 4 à 7 ans, le récit d’Aline donne la part belle à la valorisation des évènements de la vie familiale quotidienne, avec une importance toujours aussi grande accordée à la complicité fraternelle. Cependant cette valorisation semble avoir perdu son pouvoir identificatoire et par là-même son emprise spatiale. La qualité des relations familiales ne caractérise désormais plus le cadre matériel de son environnement, « LA cité HLM de Longuenesse » pourtant située à quelques encablures de la précédente maison familiale. En effet, durant cette période la qualification des épisodes de la vie familiale continue d’être un élément positif de la vie d’Aline, cependant la dimension du cadre matériel ne semble plus faire l’objet d’une identification projective, ainsi la qualification négative qu’elle donne aux deux logements de Longuenesse (-2 et -5) ne laisse aucun doute quand aux modalités de son attachement à cet espace. Là aussi, le récit qu’Aline nous donne de la place incertaine qu’elle occupe à l’intérieur même du nouvel appartement est symptomatique, « il n’y avait que deux

chambres dans l’appartement et ma mère avait tenu à ce qu’on ait chacun notre chambre, mais moi je ne l’utilisais pas, je dormais tout le temps avec elle ou avec mon frère ».

C’est également dans cette seconde tranche que « le trajet est devenu moins marrant ». Le mode de qualification des espaces de mobilité, selon la dialectique absence/présence de sa mère, apparaît avec plus d’acuité. Quand, dans la première tranche, Aline faisait du trajet vers l’école maternelle avec sa mère un souvenir caractéristique et remarquable, la qualification de ces mêmes espaces, pratiqués de manière autonome dans la seconde tranche, laisse place à un registre tout autre, où elle laisse parler sa subjectivité : « c’était très sale, parce que le passage donnait sur le parking du Mammouth… mon

école était vraiment au bord du parking et c’était le seul passage à ce moment là pour arriver à l’école. Je me souviens que c’était en béton, que avant d’arriver il y avait des buissons plein de rats ».

Les espaces connexes qui jalonnent les trajets entre l’école, les résidences des autres membres de la famille, et les lieux de domicile nous sont ainsi donnés à voir à travers les yeux de la fillette qu’Aline était à l’époque, fantasmés, imaginés, inventés. Le vocabulaire alors employé pour décrire ces espaces, écrasants, longs, sales, bruts, terribles, odorants, illustre l’expérience sensible qui les caractérise. Ainsi sur le trajet de l’école Aline nous fait le récit de son expérience d’un escalier en béton, « Ces escaliers

en béton m’ont laissé un souvenir, il y avait beaucoup de marches et elles étaient vraiment en béton brut. C’était un moment pénible ? Peut-être pas pénible, mais périlleux ». Dans la plupart des espaces

pratiqués durant cette seconde tranche, Aline souligne le regard d’enfant qu’elle portait sur les espaces extérieurs à la maison, comme elle le dit elle-même « des idées de gamins… il y avait un passage

souterrain qui passait sous la nationale et quand j’étais sous le passage, j’étais persuadée que le plafond s’abaissait. Donc je le traversais en courant parce que j’avais peur d’être écrasée (rires) ! ».

Ces perceptions conservent une forte acuité « je me souviens très bien de ce fameux tunnel, de sa

forme, des motifs » avec des réminiscences importantes dans le temps, « et c’est resté longtemps ! Même quand j’étais adolescente et que je passais sous ce fameux tunnel, j’avais encore la même impression ». Aline décrit dans un registre similaire le trajet vers la maison de sa grand-mère, « dans mes souvenirs de petites filles, c’était assez long ». C’était un trajet qui se faisait à pied et pour lequel

il lui fallait emprunter la « rue des abattoirs » dont elle dépeint le souvenir olfactif, « je détestais cette

rue, je ne sais pas pourquoi mais je la détestais. […] C’était peut-être l’idée de l’abattoir qui me