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5.1) Récit de vie en mots

Chapitre 6. Récit de vie en images

Cette deuxième partie consiste à laisser parler les cinq œuvres sélectionnées par Khosro. Ces œuvres deviennent eux-même des récits de vie en images ou pour le dire avec Laplantine (2010) des images-récits90. Chacune des cinq œuvres ont été interprété en quatre étapes. À la première étape (description de /'œuvre), j'ai tracé une portrait physique de l'œuvre. Les éléments figuratifs et techniques sont décrits. À la deuxième étape (signes et symboles), j'ai identifié les éléments de significations (les signes) et j'ai fait ressortir les relations symboliques (symboles), qui me semblaient les plus importants. À la troisième étape (représentations et interprétations), j'ai proposé une compréhension sur le dit de l'œuvre en effectuant une lecture, c'est-à-dire une interprétation. Cette étape s'effectue par deux façons de faire différentes. J'ai d'abord effectué une lecture de l'œuvre selon ce que j'ai vécu à son contact, c'est-à-dire que j'ai identifié quelles ont été les émotions, pensées, impressions (intuitions) et les sensations que 1' œuvre m'a fait vivre pour en dégager une interprétation (ressentir et vivre l'œuvre). En second lieu, pour réaliser cette interprétation, je me suis aussi appuyé sur les indices laissés et proposés par les signes et les symboles relevés précédemment (interprétation à partir des signes et des symboles). La quatrième étape (l'histoire et le sens de l'œuvre selon l'artiste) consistait enfin à laisser l'artiste lui- même, parler de ses œuvres. Cette partie permet de comprendre le contexte, la place et le sens que l'œuvre prend dans l'histoire de vie de Khosro selon son point de vue, à partir de ce qu'il a voulu exprimer à travers son art. Les interprétations de l'artiste et de la chercheure ont été mises en dialogue.

90 •

« Tout récit, contrairement à la stabilité, à la généralité et à l'abstraction, raconte l'événement d'une transformation et pose la question de notre rapport au temps et à l'histoire. Comment ce rapport peut-il être mis en scène ou plus exactement rescénarisé dans des images qui ne sont pas seulement illustratives d'un discours préalable ? Comment des images-récits (et non seulement des récits en images), en redonnant toute leur place aux acteurs, sont-ils aujourd'hui susceptibles de résister à la saturation visuelle et de renouveler profondément la démarche des sciences humaines et sociales » (Laplantine, 2010 : résumé de la conférence).

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6.1 Première oeuvre (performance): The reserved reason 1987 Description de l'oeuvre

La première oeuvre choisi par Khosro correspond à une performance. Khosro défini la performance comme voie d'expression artistique qui utilise le corps. Dans cette oeuvre, Khosro est enfoui dans la terre, à la verticale. Le bas de son corps est complètement enfoncé, et ce, jusqu'à la poitrine. Le sol, dans lequel il est, est très rocailleux. Aux alentours, il y a des rochers et des pierres de différentes tailles, ce qui donne à cette pièce une couleur grisâtre. Il est vêtu d'une chemise, et d'un veston, tout deux, bleus mais de teintes légèrement différentes. Sur une première photo, il a les yeux fermés et les lèvres fermées. Sur une deuxième photo, qui correspond à la même performance prise à un autre moment, il a un œil ouvert (le gauche) et l'autre fermé (le droit). Son oeil ouvert regarde vers le ciel, vers le soleil. Sur un côté de son visage, celui de son œil fermé, la lumière du soleil éclaire sa peau, ce qui contraste avec l'autre côté qui est plus ombragé. De sorte que son visage est clairement divisé en deux parties. Toujours sur cette photo, sa bouche est ouverte laissant voir ses dents qui forme presque un sourire sans toutefois en être un. À proximité, Khosro a placé deux grands blocs de béton, des pierres de construction. La première est placée un peu à sa droite, elle forme une légère diagonale à quelques pas de lui. À côté de cette pierre, il y a un feu formé de quatre morceaux de bois, un deux par quatre (façonné par l'humain) et trois demi-bûches (bois à l'état plus sauvage, moins modifié par l'action humaine). Le second bloc de béton est derrière lui. Il est aussi installé à sa diagonale droite et fait face à l'autre. Encore plus derrière lui, comme arrière-fond de 1' œuvre, il y a un peu de végétation. Il est placé au centre de deux petits arbres auxquels il reste encore quelques feuilles, ce qui donne un aspect symétrique. Derrière les arbres et la végétation, il y a un mur qui semble être un pont sur lequel passe une route. Khosro se trouve donc en bas de la route. Sur le haut de ce mur (pont), il y a une clôture formée de trois lignes horizontales. Derrière cette clôture, il y a un autre arbre qui est un peu plus costaud.

Signes et symboles

Cultiver dans la terre (toucher touché)

Le premier élément significatif, celui qui apparaît en figure c'est-à-dire la gestalt dominante91, est le fait que Khosro s'est enterré le bas du corps dans la terre. Dans cette œuvre, Khosro ne peut plus marcher, il ne peut plus avancer, il doit rester sur place ce qui évoque l'immobilité. Deux liens symboliques peuvent être effectués ici. Premièrement, la symbolique de la terre elle-même et deuxièmement l'acte de s'enterrer. La terre est souvent considérée comme une substance universelle, elle correspond à la matière première originaire. Une matrice qui conçoit les sources, les minerais, les métaux et qui donne la vie. Ainsi la terre est souvent associée à la fonction maternelle, c'est-à-dire considérée comme symbole de fécondité92 et de régénération93. La terre est à la fois nourricière, elle permet de vivre de sa végétation, mais elle est également destructrice, elle réclame les morts dont elle se nourrit elle-même. Ainsi, la terre donne et reprend la vie. L'acte de l'enterrement (la mise en terre) est donc significativement associé à la reprise de cette vie, c'est-à-dire à la mort. Cependant, il est possible de considérer qu'un enterrement ne symbolise pas toujours une mort « définitive », mais aussi une tentative de régénération. « Il faut mourir à une forme de vie pour renaître à une autre » (Chevalier et Cheerbrant, 2004 : 941). Ainsi, dans le cycle de la transformation, il y a quelque chose qui meurt pour qu'une autre chose puisse naître.

De plus, la terre au sens géographique peut signifier l'identification, se rapportant au sentiment d'appartenance et à l'établissement d'une relation avec une communauté. Être plongé dans la terre c'est être en contact avec elle, c'est-à-dire la toucher94 et être touché par elle. Khosro est presque entièrement enseveli dans la terre sauf le haut des épaules et la tête. Cette situation peut être perçue comme un début de tentative afin de créer un lien,

91 II s'agit de la « figure » qui est la plus en évidence dans le tableau. Elle occupe une place centrale tant dans

l'organisation picturale que dans la signification globale de l'œuvre.

92 La fécondité est ce qui est associé à la naissance, à la production, à la reproduction.

93 La régénération est ce qui est associée au renouvellement, à la renaissance comme don d'une vie nouvelle, une action de

faire reprendre des forces.

d'établir une relation avec cette terre d'accueil. Il s'agit de se mettre en terre pour y faire pousser des racines, pour s'implanter95, comme on plante une semence96 qui pourra naître et croître.

Fermeture et ouverture des sens : relation au monde

Pour établir une relation avec l'environnement extérieur, les organes sensoriels humains, sont ce qui permet à l'être humain d'avoir des contacts. Il s'agit de la courroie de transmission entre le monde interne et externe. Il s'agit d'un pont essentiel entre le monde subjectif et le monde dit objectif (partagé). Dans la performance, deux scénarios différents apparaissent. Dans une première scène la fermeture est totale, la bouche et les yeux sont totalement fermés. Dans une deuxième image, on voit le processus d'ouverture apparaître, la bouche et l'œil gauche sont ouverts. Symboliquement, l'œil droit correspond aux facultés actives, au langage et à la vision du futur (symbole solaire). L'œil gauche correspond à la réceptivité, à la créativité et au passé (symbole lunaire). Ces indices peuvent suggérer, étant donné que l'œil droit de Khosro est fermé, que son regard (son attention), à ce moment de sa vie, est orienté vers le passé. Sa vison concernant le futur semble être plutôt fermée. L'ouverture de la bouche peut aussi évoquer une tentative de communication, le commencement d'une volonté d'expression créative, un parler créateur qui est aussi selon le non verbal de Khosro prudent. En effet, sur la deuxième photo son sourire est en devenir, réfléchi et retenu ce qui donne a Khosro un air incertain et interrogateur, comme s'il questionnait le ciel et qu'il attendait sa réponse. Ainsi, la vision et la bouche commencent à s'ouvrir progressivement pour établir une relation avec l'environnement et la communauté d'accueil.

Utilisation des matériaux de construction

Dans le cadre de la performance, près de Khosro, il y a plusieurs matériaux naturels. Le sol dans lequel il est enterré est rocheux. La roche est un élément très significatif, puisqu'elle

94 Le toucher est un phénomène qui est très significatif, c'est ce qui permet le contact direct, c'est ce qui permet d'entrer

en relation, d'être atteint, d'être affecté et donc d'être et de se sentir vivant.

95 Étymologiquement l'implantation se réfère à une action qui consiste à « se fixer sur, adhérer à... s'acclimater. Faire

pénétrer quelque chose de manière durable ».

est le symbole de la vie statique et immuable. Elle est le témoin immobile de l'histoire, du temps qui passe. Cela symbolise souvent la force et la solidité contre le mouvement. Une autre sorte de pierres, celle-ci façonnée par l'humain est aussi présente, deux blocs de béton. Ces derniers sont souvent utilisés dans la construction de monuments, comme structures et fondements de base, comme squelette qui permet la construction d'une habitation. L'habitat correspond au désir de l'être humain de se protéger et de se sentir en sécurité, de se sentir « chez soi ». On retrouve aussi du bois de l'arbre, qui est un symbole végétal de la vie mouvante et croissante. Cependant, dans l'œuvre le bois est mort et il brûle, il se transformera en cendres, il reviendra terre. Ainsi, en regardant l'œuvre nous avons plusieurs signes qui nous indiquent la présence d'une destruction pour une éventuelle reconstruction.

Habillé de bleu. Transparence identitaire

L'habillement est à la fois ce qui protège le corps et ce qui le dissimule. L'habit touche au paradoxe de ce qui est montré et caché. L'habit correspond à ce que la personne veut présenter et montrer de sa personnalité, contre ce qui est caché sous les vêtements. Khosro est vêtu de façon très élégante, en chemise et veston, bleu. La couleur bleue semble prendre une place importante dans cette œuvre puisqu'il s'agit de l'image centrale. Symboliquement le bleu se réfère à ce qui est insaisissable.

« Le bleu est la plus profonde des couleurs : le regard s'y enfonce sans rencontrer d'obstacle et s'y perd à l'infini, comme devant une perpétuelle dérobade de la couleur. Le bleu est la plus immatérielle des couleurs : la nature ne le présente généralement que fait de transparence, c'est-à-dire de vide accumulé, vide de l'air, vide de l'eau, vide du cristal ou du diamant. Le vide est exact pur et froid. Appliquée à un objet, la couleur bleue allège les formes, les ouvre, les défait. Une surface passée au bleu n'est plus une surface, un mur bleu cesse d'être un mur. Les mouvements et les sons, comme les formes disparaissent dans le bleu, s'y noient, s'y évanouissent comme un oiseau dans le ciel (Chevalier et Cheerbrant, 2004 : 129).

S'habiller de bleu dans cette performance peut indiquer une certaine volonté de transparence, d'évasion et de calme. Le bleu est incertain et difficilement définissable, il n'a pas de frontières fixes. Dans cette performance artistique, il est possible de penser que

cet habit bleu propose de considérer que l'identité de l'artiste, son « moi », est en train de vivre une restructuration qui passe par l'indifférenciation, qui exige un certain effacement, un « vide » qui permettra le développement de nouvelles délimitations.

Hors route.

Pendant sa performance Khosro se trouve au bas d'une route qui semble faire office de pont. Une route est une voie de communication importante. Une route est ce qui conduit d'un lieu à l'autre, c'est-à-dire qui permet de se rendre quelque part. C'est une voie, un passage pour avancer, pour se déplacer. Cet aspect peut correspondre analogiquement à l'établissement d'un but, d'un objectif. Khosro à ce moment de sa vie n'est pas sur la route, il se situe en bas de celle-ci, il est enfoui dans la terre, il est immobilisé. Il a quitté la route temporairement pour regarder le soleil, se « nourrir » (être touché et toucher) de la terre, pour se régénérer. Le symbolisme du pont, est ce qui permet de passer d'une rive à l'autre. « Le pont symbolise donc un lieu de passage et d'épreuves, de dangers à surmonter, mais également la nécessité d'un pas à franchir. Le pont met l'homme sur une voie étroite, où il rencontre inéluctablement l'obligation de choisir. Et son choix le damne ou le sauve » (Chevalier et Cheerbrant, 2004 : 779). Donc, le pont est souvent lié avec l'idée de surmonter des épreuves et des difficultés, c'est-à-dire d'effectuer un ou plusieurs choix. Le pont est ce qui relie ensemble deux rives, ou analogiquement deux cultures, deux modes d'être différent.

Représentations et interprétations Ressentir et vivre l'œuvre.

En regardant, l'œuvre ce que j'ai ressenti en premier lieu, est un fort sentiment de paralysie et d'impuissance. J'étais contrariée et je me sentais comme dans une prison. Par la suite, j'ai tenté de reproduire l'expérience mise en scène par la performance en plus petite échelle. Je me suis déposée et enterrée dans un grand bac de sable. À mon étonnement, je me suis sentie enveloppée et en sécurité. En sécurité, parce que j'étais protégée du contact extérieur, j'étais comme dans un cocon sécuritaire. Je me sentais paradoxalement libre d'être et de faire ce que je souhaitais sans être vue et jugée par les autres, sans ressentir la

pression des exigences et des obligations sociales. Avec le temps, je suis devenue confortable dans cette situation. En plus, ma perception des choses devenaient différente, de par le contact de la matière et par la nouveauté de la situation, mon regard se transformait. Plusieurs images et souvenirs de mon passé lointain et proche faisaient surface ponctuellement comme des éclipses. C'est comme si la protection du sable me permettait de vivre un recul nécessaire, qui me permettait de voir plus clair dans les événements, pour les comprendre et les revivre d'une manière différente. J'étais dans une période de « repos » qui me permettait de laisser jaillir ma créativité, de convertir mon regard.

Interprétation à partir des signes et des symboles.

L'artiste semble être en train de vivre une période de profonde transformation où cohabitent au sein de son processus artistique des éléments de destruction et de régénération de son identité. L'œuvre semble parler de son identité, étant donné qu'il se met lui-même en jeu dans la performance et qu'il y occupe une place très importante. L'habit revêtu bleu peut également témoigner de cette indifférenciation identitaire en considérant qu'une surface passée au bleue, n'évoque plus une surface définitive, elle se perd dans l'infini et en quelque sorte, se dématérialise. Khosro s'habille de bleu, il devient donc cette surface bleue qui perd ces dé-limitations. Ainsi, il est possible de supposer qu'un effacement (une transparence) identitaire s'opère afin de créer un vide fertile qui pourrait être propice à l'émergence d'une « nouvelle » identité. Il s'agit d'un éloignement identitaire qui permet à la personne de contacter son propre centre par la remise en question des présupposés qui l'ont façonné. Ainsi, cette mutation s'effectue dans une période de transition, c'est-à-dire de latence évoquée dans 1' œuvre, par le fait que Khosro a situé sa performance au bas et à l'extérieur de la route-pont. Il est à noter que la performance se déroule à l'extérieur des murs de la galerie, ce qui place l'artiste dans une situation de marginalité et d'exclusion par rapport aux autres artistes. Il se place en de-hors du groupe. Il s'agit d'un temps d'arrêt, d'une période de recul, par rapport aux épreuves passés et à venir, comme une parenthèse temporaire à sa vie qui lui permet d'effectuer une jachère fertilisante. Dans cette période d'immobilité (il s'enterre, il construit son cocon), s'opère le renouvellement où sont agies 69

les forces de destruction et de régénération. En effet, plusieurs des éléments symboliques pointent en ce sens. Notamment par la symbolique de la terre et des éléments naturels, par l'ouverture des sens (la bouche et les yeux). Le premier œil à s'ouvrir- celui de droite- est celui qui symbolise le passé. Il est donc possible de présumer, que Khosro effectue une ré- interprétation de son passé, ce qui exige la mort de certaines perceptions pour laisser une place à de nouvelles. Le futur semble pour lui encore « aveugle », les paupières sont fermées. La bouche commence à s'ouvrir dans l'une des photos de la performance. La re- naissance de la parole se prépare. Il est possible de percevoir à ce stade que l'artiste cherche à communiquer, à parler, à construire, à « créer », mais qu'il ne sait pas comment s'y prendre encore.

Ce processus de transformation, me semble au moment de la production artistique, être en préparation c'est-à-dire qu'elle est contenue sans être actualisée. Plusieurs indices me permettent d'effectuer cette hypothèse. La posture de retrait généralement adoptée, c'est-à- dire qui consiste d'une part à situer sa performance à l'extérieur, et d'autre part à se placer dans une situation d'immobilité (être en terre) ou encore par la fermeture complète ou partielle des sens. Il est donc possible de penser que le processus artistique se situe dans la préparation d'une re-construction identitaire éventuelle. Un autre indice qui appuie cette dernière hypothèse, est la présence de différents matériaux utilisés habituellement pour la construction d'habitation à la disposition de l'artiste. C'est comme si Khosro se préparait à se construire une demeure, un chez lui. L'identité personnelle, la subjectivité, est le premier habitat de l'être humain. Il est important d'ajouter que cette période de latence, de destruction et de préparation (mise en terre), est probablement ce qui a permis à Khosro de construire une sécurité indispensable à sa transformation et son « intégration » sociale, c'est-à-dire ce qui lui a permis de toucher et d'être touché par la « terre », de la communauté d'accueil.

L'histoire et le sens de l'œuvre selon l'artiste

Khosro commence par expliquer que c'est un travail qu'il a été effectué au début de sa carrière artistique voilà presque 20 ans, à son arrivé au Canada. C'est une œuvre réalisée

dans le cadre de ses études, à l'époque où l'art performance devenait populaire. L'œuvre a été présenté lors d'un festival à Forest city Gallery dans la ville London Ontario. Dans le cadre de ce festival, des artistes canadiens étaient invités à présenter leurs pièces et leur travail. Khosro explique qu'il a présenté son travail en dehors des murs de la galerie « Moi j'étais le seul artiste a présenté mon travail à l'extérieur de la galerie. Tout le monde était à l'intérieur et moi je me présentais en dehors de la galerie, en dehors de ce circuit ». Il

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