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Une réception marquée par l’appartenance de classe et la trajectoire de vie individuelle

Chapitre V : La réception du rabòday par les femmes qui en sont fans

5.1. Une réception marquée par l’appartenance de classe et la trajectoire de vie individuelle

Cette section met en exergue la trajectoire de vie des femmes comme premier enjeu de leur réception du rabòday. En effet, chaque répondante s’est exprimée sur sa trajectoire de vie pour expliquer la place que le rabòday y occupait. Les trajectoires de vie des participantes présentent des éléments communs et des éléments spécifiques, propres à chacune d’elles, qui influencent leur niveau d’appropriation de ce style musical. Les éléments communs aux différentes trajectoires de vie des participantes ont à voir avec leur genre et leur situation socioéconomique. C’est-à-dire que ces femmes proviennent toutes des classes défavorisées et leur vie est marquée par la misère et la pauvreté. Ainsi, toutes les répondantes ont affirmé que les messages véhiculés dans les chansons rabòday parlent de leur réalité à elles, c’est-à-dire de la réalité des femmes qui n’ont pas suffisamment de moyens pour subvenir à leurs besoins de base (logement, éducation, santé, nourriture, etc.). Les éléments particuliers aux récits de certaines participantes permettent quant à eux de saisir le lien qui existe entre les habitudes de réception du rabòday des femmes des classes défavorisées et leur positionnement dans l’échelle de la « respectabilité » (Skeggs, 2015) qui sera développée dans la section suivante.

Rappelons que toutes les femmes qui ont participé aux entretiens individuels et aux focus groups n’ont que très peu de ressources pour survivre et qu’elles sont grandement désavantagées sur le plan socioéconomique. Elles vivent dans des quartiers pauvres marqués par des taux d’insécurité très élevés. Bel-Air, Fort-Mercredi, Carrefour feuille, Fontamara, Martissant, pour ne nommer que ceux-là, sont des quartiers qui font la une de l’actualité en ce qui a trait à la précarité et surtout à l’insécurité qui n’a cessé d’augmenter dans les dernières années (Alter presse, 2019 ; Loop Haïti, 2019). Ainsi, c’est avec un visage de désespoir et de découragement que Cirma, une enquêtée qui habite à Fort-Mercredi, explique la réalité de violence et d’insécurité dans son quartier :

Kounye a, se bandi ki pran zòn nan nan men nou. Anpil jèn mouri, genyen ki ale. Men genyen tou, tankou m ki rete. ki gen espwa zòn nan ka chanje.

[Ce sont des bandits qui contrôlent le quartier. Beaucoup de jeunes ont été tués, d’autres ont dû laisser le quartier, d’autres comme moi ont dû rester dans l’espoir que la situation changera un jour].

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La peur, l’insécurité, le désespoir sont parmi les mots qui reviennent le plus souvent pour expliquer la vie dans ces quartiers de Port-au-Prince. L’un des principaux facteurs de peur et d’insécurité, outre la pauvreté, est la violence gratuite liée aux armes à feu. Par exemple, Célimène, une répondante qui habite la Fleur du Chêne, raconte ceci :

Gen anpil enfiltrasyon nan zòn nan. Vandredi swa yo tonbe tire pou plezi yo.

[Il y a beaucoup d’infiltration dans le quartier. Vendredi soir il y avait des tirs, juste pour le plaisir].

Anastasi, qui habite à Fontamara, va dans le même sens en nommant elle aussi les fusillades : Zòn bò lakay mwen se yon zòn ki toujou gen derapaj. Sitou

kounyea, avèk anpil tire ki toujou genyen

[Il y a toujours de la turbulence dans ma zone. Surtout en ce moment, il y a toujours des fusillades].

Ainsi, la majorité des femmes enquêtées présentent leur quartier comme un lieu dangereux où elles sont obligées de rester parce qu’elles n’ont pas assez de ressources pour se déplacer et aller habiter dans une zone plus sécuritaire. Mes propres expériences dans le cadre de ce terrain de recherche (échanges de tirs, assassinat) attestent de la grande dangerosité de ces quartiers. Toutefois, contrairement à moi, ces femmes vivent une précarité économique et sociale qui les oblige à subir les violences dans leurs quartiers. Autrement dit, c’est leur situation de classe qui les force à y rester malgré l’insécurité et le danger. La violence de classe s’exerce donc notamment en empêchant la mobilité de ces femmes. Lenz Jn-François (2011 : 66) avance que l’insécurité et la violence sont des facteurs importants à considérer pour mieux comprendre la situation des gens issus des classes défavorisées. L’auteur explique que les classes populaires en Haïti :

[…] savent et expérimentent dans leur vécu quotidien, dans leur corps, la violence économique (la faim, la maladie, l’absence de logement, le dénuement, etc.) — les violences sociales (que nous traduisons par l’expérience de l’abandon absolu) — la violence culturelle (le rejet de la culture populaire, de la langue populaire, de la religion populaire, etc.) — la violence psychologique (toutes les formes de stigmatisation, de dévalorisation, de rejet et d’infériorisation de l’autre).

Cela dit, comme nous le verrons plus loin, les participantes considèrent le rabòday non pas comme un moyen de lutter contre la violence de classe et celle de leurs conditions de vie, mais

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bien comme une forme de divertissement (Ferrand, 2012) leur procurant du plaisir et leur permettant d’affronter ces situations désespérantes. L’écoute du rabòday est d’abord et avant tout une façon pour ces femmes de s’évader, d’oublier les nombreuses difficultés auxquelles elles font face.

Par ailleurs, comme l’a montré Richard Hoggart (1970), même si elle est caractérisée par une relative pauvreté, la réalité des classes populaires n’est pas homogène et chaque personne peut vivre des situations particulières. C’est le cas des répondantes de cette recherche qui ont également évoqué des éléments particuliers à leur trajectoire de vie pour expliquer leur motivation à écouter le rabòday. Ce style musical a accompagné Célia, par exemple, lorsqu’elle a dû déménager de Bel-Air. En effet, Célia vivait une situation particulière alors que la condition économique de ses parents était un peu plus enviable que celle de leurs voisins12. Le fait d’être perçus comme des gens plus ou moins aisés, ayant beaucoup plus d’opportunités que les autres, dont celle de faire des études, a eu pour conséquence de mettre la vie de Célia et de sa famille en danger. Ainsi, Célia m’a fait part de son soulagement après avoir quitté Bel-Air pour aller habiter dans un nouveau quartier où personne ne la connaît :

Mwen pi renmen kote m rete kounye a. Paske kote m te rete avan an, te gen moun kite ase diferan de mwen. Gen nan yo ki pa t al lekòl, y ap fè de aktivite ki vrèman pa nòmal pou yon jèn. Donk lè yo remake w diferan pami yo, sa pote fristrasyon. Nan je yo w kapab wè fristrasyon k ap degaje. Sa fè tou bò kote pa m, m te vin pè e fristre tou. Se kòm si w te di la pa pou ou, men kòm se lavi ki oblije w rete la, w rete la annatandan mye. Donk, kote m vin rete a, m paka di l estrawòdinè, men m santi m pi byen. M pa gen chans pou m ap viv rega sa yo ankò.

[J’aime mieux cette zone où j’habite maintenant. Là où j’habitais avant, on était différent des autres habitants du quartier. Moi je vais à l’université alors qu’il y a des jeunes qui ne peuvent même pas aller à l’école. Ma famille était considérée comme des étrangers dans le quartier. Ça a créé beaucoup de frustration. On était obligé d’y rester. Là maintenant je me sens mieux, ce n’est pas un quartier extraordinaire, mais au moins les gens ne nous connaissent pas].

La particularité de sa trajectoire de vie fait en sorte que Célia se sent éloignée de sa propre classe sociale (Hoggart, 1970) et la raison de cet éloignement, en particulier le fait qu’elle ait

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pu accéder à l’université, forge sa façon de s’identifier en tant que fan de rabòday. Cette marque de différentiation sociale apparaît aussi dans la distance que prend Célia par rapport aux propos sexistes véhiculés dans le rabòday. Par exemple, elle avance ceci :

Mo y ap di nan rabòday yo se reyalite lavi anpil jenn fanm. Men se pa reyalite vi pa m. Paske papa m pa rich, l pòv, men l rive fè sa l konnen pou l peye lekòl la.

[Les mots utilisés dans le rabòday expliquent la réalité de beaucoup de femmes certes, mais ce n’est pas ma réalité à moi. En effet, mon père n’est pas riche. Il est pauvre, mais il s’est sacrifié pour payer ma scolarité].

Ces propos permettent de déceler que Célia ne s’identifie pas aux femmes dont il est question dans le rabòday, bien qu’elle y reconnaisse une réalité propre à sa classe sociale. Cela renvoie à ce que Bervely Skeggs (2015) décrit comme le positionnement et l’évolution des femmes dans la sphère sociale. Le fait que ses parents ont eu la possibilité de lui payer une scolarité donne à Célia un capital social dont ne disposent pas les autres femmes appartenant à la même classe sociale. Célia se trouve ainsi dans une sorte de confrontation identitaire entre son appartenance de classe, dont la réalité est dépeinte dans le rabòday, et sa relative ascension sociale, elle qui bénéficie de plus capital social, d’agentivité et d’opportunités que les autres femmes de son milieu d’origine.

Même si elle dit ne pas s’identifier à la réalité des femmes qui est dépeinte dans le rabòday, Célia n’en est pas moins fan de ce style musical. À l’instar des autres participantes, le récit de son premier contact avec le rabòday permet de faire le lien entre sa trajectoire de vie et sa motivation à écouter le rabòday. Ainsi, c’est à l’université que Célia a écouté le rabòday pour la première fois :

2016, m komanse tande rabòday. Se lè m te nan kòmansman 2èm ane nan inivèsite a, te gen yon fèt yo t ap fè, « fête des infirmières », epi yo te envite m. Se premye fwa m pran yon vayb konsa, epi m di kèt mizik sa a mache nan san m. Epi se depi lè sa m kòmanse telechaje mizik rabòday lakay mwen, sou telefòn mwen pou m koute.

[J’ai commencé à écouter le rabòday en 2016. J’étais au début de ma deuxième année à l’université. C’était la fête des infirmières, on m’avait invitée. C’était la première fois que je ressentais une telle sensation. Depuis lors, j’ai commencé à télécharger des chansons rabòday sur mon téléphone].

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Bien que le rabòday soit surtout populaire dans les quartiers défavorisés, comme celui d’où provient Célia, c’est à l’université qu’elle dit l’avoir découvert. Dans la trajectoire de vie de Célia, le rabòday est associé à son évolution sociale : son déménagement dans un autre quartier, pas « extraordinaire » mais moins dangereux, et son accession au milieu universitaire. Ainsi, dans le cas de Célia, l’écoute du rabòday vient en quelque sorte marquer une prise de distance d’avec sa classe sociale d’origine. Plus encore, cela marque sa différence d’avec les femmes des classes populaires qui sont obligées de livrer leur corps pour subvenir à leurs besoins. Célia n’est ni Wana, ni Madan papa, ni Timamoun.

Cela dit, d’autres participantes ont également mentionné que leur premier contact avec le rabòday s’est fait dans le milieu scolaire. C’est le cas de Carline qui a découvert le rabòday à l’école :

Premye fwa m te tande rabòday me te gen 14 zan. Se zanmi m ki te fè m tande l, m te lekòl St Louis la charité de Bourdon.

[Mon premier contact avec le rabòday remonte vers l’âge de 14 ans. J’étais à l’école St Louis de la charité de Bourdon, un ami m’a invité à écouter un morceau].

Anette précise pour sa part que c’était son Lycée qui faisait jouer du rabòday lors d’activités récréatives parascolaires :

Mwen menm m pa ka di egzateman depi kilè m ap tande rabòday men m ap tande l lontan paske m te nan lise, lè w nan lise depi y ap fè pwogram, gen rabòday, ou la. Pandan w nan pwogram nan ou konnen depi rabòday la lage w ap bouje paske l sisite w pou danse.

[Moi, je ne peux pas dire exactement depuis quand j’écoute le rabòday. Mais cela fait un bon bout de temps depuis que j’ai commencé à l’écouter. Ma première fois a été au Lycée, on organisait un programme avec le rabòday. J’étais là, je ne pouvais pas m’empêcher de bouger].

L’école fut également le lieu de découverte du rabòday pour Bernadine :

Premye fwa m tande rabòday se nan yon lekòl m te ye, yo t ap chwazi timoun pou danse epi yo te chwazi m, menm mwen m pa t atann sa de mwen paske m te timoun legliz, sa vin fè mwen dekouvri yon pakèt bagay lakay mwen.

[Mon premier contact avec le rabòday a été dans une école où j’allais. On m’a choisi parmi les filles pour danser. J’ai bien bougé, je n’attendais pas cela de moi qui venais d’une famille religieuse].

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Le fait que ces répondantes identifient l’école et les activités parascolaires comme étant là où elles ont découvert le rabòday a de quoi surprendre au regard des critiques et des différentes promesses d’interdiction du rabòday dans les milieux scolaires faites par les autorités étatiques, dont le Ministre de l’Éducation Pierre Josué Agénor Cadet lui-même (Le Nouvelliste, 2017). Comment expliquer que, d’après plusieurs répondantes, l’école constitue un lieu important de diffusion du rabòday ? Deux éléments de réponse peuvent être apportés. Premièrement, le rabòday représente une source de revenus pour les organisateurs d’activités, dont les responsables des écoles qui manquent de moyens en Haïti. En effet, malgré le caractère sexiste de ce style musical, le rabòday est un produit culturel très en demande qui attire un large public prêt à payer pour pouvoir en consommer. L’école joue ainsi le rôle de diffuseur d’une œuvre artistique qui attire un public (Becker, 1998). Deuxièmement, il faut rappeler que l’école est l’un des acteurs clés du processus de socialisation (CSF, 2010). À ce titre, l’école n’est pas en dehors des rapports sociaux de sexe qui sont présents dans la société haïtienne. Au contraire, elle participe à la normalisation de ces rapports sociaux et à la reproduction des stéréotypes sexuels et sexistes qui sont diffusés dans le rabòday et ailleurs dans la société.

Mis à part à l’école, les répondantes ont eu leur premier contact avec le rabòday dans diverses situations de la vie courante. C’est le cas d’Adeline qui a accroché sur le rabòday dès la première fois où elle a entendu un morceau alors qu’elle était au restaurant :

Mwen gen 3 zan depi m ap tande rabòday. Premye fwa m te tande l m te nan restoran avèk mennaj mwen, m di cheri mizik sa frape m renmen l. Tout nan demen m ap di l fè yon fason pou l banm tande mizik sa a paske m renmen l anpil. M kwè se te Tony mix ki t ap jwe lè sa a, sa tou ret nan memwa m.

[Mon premier contact avec le rabòday a été dans un restaurant avec mon petit ami. J’ai entendu la musique et j’ai eu un coup de cœur. J’ai dit à mon petit ami que j’aimais bien cette musique et que je voulais continuer à l’écouter. Je crois que c’était une musique de Tony Mix].

Anise, Anièce, Béatrice et Adèle ont avancé pour leur part que c’est lors d’activités organisées dans leur quartier qu’elles ont entendu le rabòday pour la première fois et qu’elles en sont devenues fans. Mais en dépit du caractère ordinaire, presque banal de ces premiers contacts, la découverte du rabòday est souvent associée à une période marquante de la vie des

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répondantes. C’est le cas de Cécile, par exemple, qui a découvert le rabòday après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, alors qu’elle se trouvait dans un camp d’hébergement :

Se alepòk Tony Mix, epòk 2010 aprè tranbleman de tè a, m t ap viv chann mas. Moun yo konn ap vann CD, y ap pase ak radyo rabòday Tony mix. Pou byen di w m pa sonje mizik la, men sa te vrèman fè m plezi, m te konn kanpe ap danse avèk yon zanmi m ki rele Z13. Depi lè sa a m vin abitye ak rabòday, m vrèman renmen l.

[Mon premier contact avec le rabòday a été après le tremblement de terre en 2010. Je vivais sur le champ de mars. Il y avait des vendeurs de CD qui tournaient des morceaux de Tony mix. Pour dire vrai, cela m’a vraiment fait plaisir. J’avais l’habitude de danser avec une amie qui s’appelait Z. Depuis lors, je suis fan du rabòday, je l’aime bien].

Les propos de Cécile soulignent le plaisir que procure l’écoute du rabòday à ces femmes vivant dans des conditions extrêmement pénibles. Plusieurs répondantes parlent ainsi de leur premier contact avec le rabòday comme d’un « coup de cœur », un moment de plaisir, de danse, de détente, qui s’inscrit dans une trajectoire de vie par ailleurs marquée par la violence et la précarité. C’est le cas pour Catherine qui a commencé à écouter le rabòday alors qu’elle était adolescente, abandonnée par ses parents et dans l’obligation de subvenir seule à ses besoins. Elle relate ainsi le plaisir et le répit que lui a procuré le rabòday à un moment particulièrement difficile de sa vie :

Yon dimanch aprè midi, aprè yon diskisyon mwen ak Bèlmè m te genyen, papa di m : « M bezwen viv byen ak pitit mwen ak madanm mwen, w ap banm kay la». […] Nan lendi maten m al chèche kay la. Nan vandredi m jwenn kay la. Vandredi a papa m al gad kay la, nan menm vandredi a papa m fè m antre nan kay la. Ou konprann mwen? À lepòk m te ka gen 17 tan. Lè m rive nan kay la m etranj, papa m pa janm rele m nan telefòn… m pat vle sòti, men poutan m sòti chak swa. Chak swa m al nan pwogram rabòday. M al nan pwogram nan, se pou m ka gade foul la, jan l ap enjoy li. Se pou m ka gade ekspresyon vizaj yo pou m soulaje. M konn bezwen mizik lan fò nan zorèy mwen pou m sa bliye sitiyasyon m. [Après une discussion que j’ai eue avec ma belle-mère un dimanche après-midi, mon père m’a dit : « Je veux vivre avec ma femme et mon enfant14, fous toi dehors de ma maison ». Lundi, je 13 La lettre Z est utilisée ici pour garder la confidentialité du nom de son amie.

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suis partie à la recherche d’un endroit où habiter. Vendredi j’ai trouvé un appartement, mon père l’a payé et m’a laissé toute seule, sans jamais m’appeler pour prendre de mes nouvelles. À l’époque j’avais 17 ans, je me sentais seule dans l’appartement, je n’avais personne. Je ne voulais pas sortir de la maison, mais je suis sortie chaque soir. Je suis allée dans des activités de rabòday. J’y suis allée parce que l’expression du plaisir que dégage le visage des gens m’a soulagé. Parfois, j’aime que la musique soit forte pour me faire oublier ma situation].

Ces différents propos sont importants afin de saisir le sens de la réception de ce style musical par des jeunes femmes. D’une part, ils aident à comprendre l’importance du premier contact avec le rabòday dans la trajectoire de chaque répondante. Le lieu, le moment et la situation