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Les réactions, l’état de stress et ses mécanismes biologiques :

Figure (1) le syndrome général d’adaptation d’après Selyé (1936).

III- Les réactions, l’état de stress et ses mécanismes biologiques :

Dans sa lutte constante pour l’adaptation, l’organisme est armé de mécanismes, tels que les émotions et plus particulièrement des réactions physiologiques qui les sous-tendent. Ce sont-elles qui vont permettre à l’organisme d’être en état d’alerte suffisant pour affronter toute situation nouvelle. Cette réponse est la réaction de stress » (Godefroid, 2001).

1- La réaction de stress :

Cette réaction est selon Boudarène (2005) à la lisière de la maladie. Elle implique une rupture momentanée de l’équilibre intérieur, et suscite une réaction adaptative avec possibilité de contrôle des évènements. Elle est aigue, elle peut être intense et violente, mais elle est généralement peu durable.

Cette réaction survient à l’occasion d’un évènement inattendu, parfois important aux yeux du sujet mais, qui reste toujours contrôlable. La réaction de stress est accompagnée d’un effort adaptatif inhabituel, et d’une forte charge émotionnelle et affective.

Phase de résistance L’organisme

Les manifestations neurovégatives sont : l’accélération de l’activité cardiaque, respiration rapide, les vaisseaux sanguins se contractent afin d’accélérer vers les muscles, l’envoi du sang chargé de glucose et d’oxygène, la bouche devient sèche et l’individu commence à transpirer. Ces réactions qui sont associées témoignent de l’activation du système catécholaminérgique, mettant en éveil le sujet en lui faisant prendre conscience des changements survenus dans son environnement extérieur et dans son organisme le préparant à l’action qui va être le combat ou la fuite.

2- L’état de stress :

D’après le même auteur (2005), l’état de stress est le résultat d’une situation chronique qui inscrit le sujet dans une logique qui sort du cadre naturel du maintien de l’équilibre homéostatique. Il est le fait de la succession et / ou de l’accumulation des sollicitations de l’environnement.

Pour garder l’équilibre, le sujet doit soutenir l’effort et fonctionnement à un régime plus élevé. C’est l’équilibre « hétéro-statique » terme que Hans Selyé (1936) a utilisé pour qualifier cet état par contraste avec le concept d’homéostasie.

L’état de stress implique donc une recherche d’équilibre au prix d’un effort plus soutenu et plus durable. Cet état se manifeste par des perturbations affectives complexes dont les limites avec la maladie sont difficiles à déterminer, un état de souffrance y est généralement associé. La demande d’aide extérieure, exprimée notamment dans une démarche de consultation, est en substance la traduction de cette souffrance. En effet, la faillite des processus adaptatifs ne permet plus l’exercice du contrôle sur les évènements. La rupture de l’équilibre témoigne de l’épuisement des ressources du sujet, et du risque accru de la survenue de la décompensation, et de la maladie. La souffrance et la maladie constituent le langage grâce auquel le sujet manifeste son incapacité à faire face et à s’adapter aux changements engendrés par l’évènement nouveau.

3- Les mécanismes biologiques de stress :

Depuis les années quatre vingt, les chercheurs ont progressivement découvert les mécanismes mis en œuvre par les différents systèmes biologiques pour faire face aux situations stressantes :

- Les hormones de stress :

La médullosurrénal et la cortico-surrénal. Cannon (1929) avait montré le rôle de l’adrénaline et du système sympathique dans l’émotion. Selyé (1936) concentra son attention sur

les glandes surrénales et leur sécrétion. Situées au dessus de chaque rein, les surrénales sont faites de deux parties : la partie centrale ou médullo- surrénale, et la partie périphérique ou cortico- surrénale (Stora, 1991).

De même origine embryologique que le système nerveux sympathique, la médullo- surrénale est constituée de cellules chromaffines qui sont reliées à des fibres nerveuses sympathiques sortant de la moelle épinière.

Sous l’influence de stimulations nerveuses sympathiques (excitations venant de l’hypothalamus), les fibres nerveuses libèrent de l’acétylcholine qui vient se fixer sur les récepteurs à acétylcholine disséminés sur la membrane des cellules chromaffines qui libèrent de l’adrénaline et de la noradrénaline dans le sang circulant (op.cit. p.93) selon le même auteur, la sécrétion des catécholamines doit être envisagée dans le cadre d’une réponse à court terme et correspond à une mobilisation d’énergie en vue d’une dépense immédiate dont l’objectif est soit la lutte soit la fuite.

Le taux d’adrénaline semble plus élevé dans la peur, les états dépressifs et l’anxiété, et le taux de la noradrénaline dans la colère, et les états agressifs.

La cortico- surrénale décharge une série d’hormones de constitution stéroïde appelées corticoïdes ou « hormones de stress ». Les gluco- corticoïdes dont le cortisol et la cortisone qui agissent sur le métabolisme gluco-protéique sont directement impliqués dans « le stress », et les minéralo - corticoïdes dont l’aldostérone et les corticostérones.

Les hormones du stress sont libérées dans le sang, en réponse à la présence d’une autre hormone secrétée par l’antéhypophyse : l’hormone adréno corticotrope. Cette hormone est produite sous l’action d’hormone hypothalamiques dont le « cortico releasing factor » ou CRF en bref., le « CRF » secrété par les manœuvres de l’hypothalamus, induit la fabrication par l’antypophyse d’ACTH, qui provenant par le sang à la corticosurrénale, déclenche l’émission de corticoïdes.

L’hypophyse est une glande située dans une cavité à la base du crâne, elle répond au stress par une sécrétion massive d’ACTH, et de somatotrophine.

Le stress a donc un mécanisme hypophysosurrénal, et l’expérience démontre selon Stora (1991) que certaines hormones (ACTH, gluco – corticoïde) empêchent les dommages et que d’autre telles que la minéralo corticoïdes les provoquent.

Les découvertes récentes démontrent qu’il existe des interactions entre ces différents systèmes par lesquels ils se modulent réciproquement. C’est ainsi que nous comprenons progressivement toute la diversité de nos adaptations physiques et psycho émotionnelles aux