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Deuxième partie : Les zones confinées

IV. Règles et procédure de travail dans les ZAC

1. Le danger des zones confinées

Les Zones confinées sont dangereuses parce qu’elles se trouvent au sein d’une atmosphère qui ne se renouvelle pas aisément. Toute activité consommant de l’oxygène, libérant ou générant de fumées toxiques et tout autre agent chimique se produit ainsi dans un volume qui va amplifier très vite le danger lié à l’utilisation et à la présence de ces substances ou à la baisse du niveau d’oxygène dans la zone confinée. De plus, les opérateurs exposés ne pourront pas évacuer rapidement la zone s’ils rencontrent des difficultés car l’accès est limité à ces zones et causent également des problèmes pour les déplacements. Cela nécessite donc une évaluation des risques dans le cadre de l’élaboration d’une procédure de travail [107].

Une attention particulière devra donc être apportée à l’élaboration du plan d’intervention des secours en cas d’incident, car la plupart des accidents, qui surviennent au cours du travail en zone confinée, sont graves voire mortels. Pour cela, il faut être conscient et formé que la possibilité d’affronter des problèmes liés à la difficulté d’évacuer ou de porter secours à une victime est toujours valable en zones confinées, surtout si la topographie de la zone est défavorable, si la voie d’accès est restreinte ou si les locaux sont encombrés. Mais la vitesse d’intervention des secours en cas d’incident est primordiale lorsqu’il y a présence de produits provoquant une intoxication neurotoxique, insuffisance cardiaque, syndrome de détresse respiratoire aigüe…. [21-107]

Le danger réside en réalité dans la mauvaise aération ainsi que l’accessibilité difficile pour les opérations de secours. Dans une zone confinée plusieurs type de risque peuvent survenir, parmi les plus rencontrés sont :

63 - Asphyxie, l’anoxie ou l’hypoxie ;

- Empoisonnement ou intoxication ; - Coincement ;

- Chute ou chute de produits dangereux ; - Incendie et explosion ;

- Hautes températures ; - Electrocution ; - Etc…

Figure 23 : Incendie au sein d’un laboratoire. [131]

(Source : Unamur).

2. Les mesures suivies avant de procéder au travail dans une zone

confinée

Pour pénétrer en toute sécurité dans une zone confinée, plusieurs mesures doivent être suivies et prises en considération, sur le plan d’organisation et sur le plan pratique. [132]

2.1. Sur le plan d’organisation

- Une analyse des risques en faisant une évaluation et un inventaire de tous les risques qui peuvent survenir dans la zone confinée en question. Ainsi une attention particulière aux produits qui vont être utilisés.

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- Un défaut de communication d’informations entre les formateurs et les personnels, car certains risques peuvent ne pas être connus par les opérateurs. Donc une communication solide est importante.

- Des consignations adaptées ;

- Encadrement et de suivi des travaux.

- Contrôle atmosphérique avant et pendant le confinement ; - Des mises en sécurité d’installations adaptées.

- Des équipements de protection adaptés ;

- Elaboration des procédures qui concernent les mesures à prendre en cas d’incident. Le manque d'organisation, de documentation, de préparation aux interventions, une mauvaise compréhension des conditions des installations ou l'utilisation d'outils inappropriés peuvent provoquer des accidents.

2.2. Sur le plan pratique

Il faut prendre au moins les mesures suivantes avant de pouvoir pénétrer dans une zone confinée :

- Zone à l’entrée de la zone confinée :

Il faut souligner qu’il s’agit d’une zone confinée, et interdire l’accès par l’utilisation des moyens de signalisation. La zone confinée doit être suffisamment grande pour mettre en place des moyens d’intervention, faciliter aux personnels qui pénètrent dans l’espace clos et aux surveillants d’utiliser des EPI et assurer l’évacuation de la victime. La zone de travail et la voie d’évacuation doivent rester libres au moment du travail.

- Aération :

La zone confinée doit être bien aérée avant et pendant la pénétration, pour évacuer les substances toxiques et stabiliser le niveau d’oxygène. L’aération se fait soit d’une manière naturelle, soit forcée à l’aide d’une ventilation mécanique.

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- Mesure de la teneur en oxygène, des matières toxiques et du risque d’explosion : La mesure doit être basée sur la présence la présence de substances potentiellement dangereuses. Les mesures sont effectuées habituellement par le responsable avant et durant le travail dans la zone confinée.

Les règles suivantes s’appliquent avant de pénétrer dans la zone confinée : - Le niveau d’oxygène est de 19 à 21 % vol. (voir figure 24).

- La concentration de vapeurs et de gaz explosifs et inflammables doit être inférieure à 10% de la limité inférieure d’explosivité (LEL = Lower Explosion Limit).

- Les concentrations de vapeurs, gaz, et poussières toxiques doivent être inférieures à la valeur limite définie pour la matière.

Figure 24 : Les risques éventuels en fonction de la teneur en oxygène.

66 - Extincteurs et dispositifs de sécurité :

Les extincteurs ainsi que d’autres dispositifs de sécurité comme la couverture d’extinction doivent être toujours disponibles, et également adaptés à la nature des matériaux et matières utilisés pour le travail ou qui peuvent éventuellement se dégager au moment du travail.

- Surveillance en continue : le contact visuel pendant le travail en confinement est préférable

- Eclairage d’urgence. - Etc…

3. L’intérêt de ventiler tout au long du travail en zone confinée

En raison des mouvement aléatoires d’air au sein d’une zone confinée, il est nécessaire de considérer l’air comme non contrôlé et de procéder ainsi à la ventilation tout au long de la préparation même si les détecteurs ne signalent pas l’alerte. En effets, les dégagements des vapeurs et des produits toxiques non prévisibles peuvent s’y produire à n’importe quel moment: fuite de gaz, évaporation etc…

Les détecteurs sont donc installés afin de réagir au cas où un éventuel risque est proche. La mise en place d’une ventilation permet de renouveler l’air aux opérateurs et donc une augmentation du niveau de sécurité en minimisant au maximum les risques qui peuvent survenir par dilution des vapeurs toxiques [21-133].

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Troisième partie : La reconstitution des