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Troisième partie : La reconstitution des cytotoxiques et préparations aseptiques

III. La démarche d’inspection appliquée à la reconstitution des cytotoxiques au sein d’une URC : les Points forts

7. Les déchets au sein d’une URC

Le PHISP doit vérifier que l’URC a mis en place un circuit destiné à la gestion des déchets et matériels qui sont contaminés par destruction à une température très élevée (supérieure ou égale à 1200°C) conformément à la circulaire n° 678 du 03 mars 1987.

7.1. Les sources de déchets cytotoxiques

Les déchets des produits reconstitués proviennent de plusieurs sources telles que les déchets des médicaments cytotoxiques, les matériaux souillés issus des produits reconstitués et de l’administration de ces produits (les débris des médicaments, médicaments non conformes,

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les périmés, les aiguilles, les seringues, les récipients, les fioles, les matériaux de conditionnement; les excréta comme les selles, les urines et les vomissures des patients), contenant des quantités dangereuses de médicaments cytotoxiques et de leurs métabolites qui sont génotoxiques pendant 48 h à 1 semaine après l'administration du médicament. Dans les hôpitaux spécialisés en oncologie, les déchets génotoxiques (contenant des substances cytostatiques ou radioactives) peuvent représenter jusqu'à 1% du total des déchets de soins de santé. [215-216-217-218].

Ces déchets sont regroupés, par groupes de travail de l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC), selon leur niveau de contamination chimique en déchets ménagers, en déchets toxiques dilués ou concentrés, et en déchets tranchants et piquants. [219-220].

7.2. Les dangers liés aux déchets cytotoxiques

La gravité des dangers pour les personnels responsables de la manipulation ou de l’élimination des déchets cytotoxiques est principalement attribuée à sa toxicité et à l'étendue et à la durée de l'exposition. L’exposition à des substances cytotoxiques dans les établissements de soins de santé se produit pendant la préparation ou le traitement avec des médicaments ou ces médicaments par inhalation de poussière ou d'aérosols, absorption par la peau, ingestion d'aliments contaminés par des médicaments cytotoxiques, ingestion due à des pratiques dangereuses ou à partir de déchets. L’exposition peut également se produire par contact avec des liquides organiques et des sécrétions de patients subissant une chimiothérapie. Des études expérimentales ont montré que de nombreux médicaments antinéoplasiques sont cancérigènes et mutagènes et que le néoplasie secondaire est bien documenté dans la littérature. [215-216-219].

De nombreux médicaments cytotoxiques sont des irritants extrêmes et ont des effets locaux nocifs après un contact direct avec la peau ou les yeux, des étourdissements, des nausées, des maux de tête ou une dermatite. Tout rejet de déchets génotoxiques dans l'environnement a des conséquences écologiques désastreuses sous la forme d'une pollution persistante des sols, de l'air et de l'eau. [216]

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7.3. Minimisation des déchets cytotoxiques

Tout d’abord, les déchets des produits cytotoxiques doivent être réduites au minimum par une séparation soigneuse, il est préférable que l’achat des médicaments soit en fonction des besoins, ainsi, l’utilisation des procédures de nettoyage des déversements, et des procédures appropriées de confinement, et si possible l’utilisation des produits dégradables au lieu des produits écologiquement persistants (chimie verte et approvisionnement écologique) [221].

7.4. Elimination des déchets cytotoxiques

L’élimination des déchets de médicaments cytotoxiques et des politiques doivent être établies conformément aux règles nationales. [222].

Le terme « déchets cytotoxiques » comprend tout matériel qui entre en contact avec des médicaments cytotoxiques pendant leur stockage, leur manipulation, leur préparation, leur administration et leur élimination (le matériel d’emballage, l’équipement de protection, les fournitures de préparation telles que les seringues, les tubulures, les sacs de médicaments, les culottes d’incontinence jetables souillées les patients ayant reçu des médicaments cytotoxiques durant les 48 heures précédentes, les préfiltres des hottes et les filtres HEPA). Les déchets cytotoxiques doivent être placés dans un conteneur à déchets clairement identifié par le symbole de « danger cytotoxique ». [223]

Les autres déchets (articles souples tels que les tubes et les équipements de protection) doivent également être placés dans des conteneurs étanches et résistants aux déchirures identifiés par le symbole de « danger cytotoxique ». Pour l’élimination finale à l’extérieur De l’URC, tous les déchets cytotoxiques doivent être placés dans des conteneurs rigides étanches identifiés par le symbole de « danger cytotoxique » et doivent être transportés hors de l’établissement. [223]

Tout excès de liquide provenant de médicaments cytotoxiques doit être éliminé dans un contenant scellé et placé dans un récipient rigide dont le fond doit être recouvert d’un tampon absorbant. Ce conteneur rigide sera manipulé comme les autres déchets cytotoxiques. [220]

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Les culottes jetables pour l’incontinence souillées par des patients ayant reçu des médicaments cytotoxiques doivent être placées dans un conteneur à déchets cytotoxiques. Les déchets cytotoxiques doivent être incinérés à une température élevée (égale ou supérieure à 1200°C). [220-222-224]

Chaque zone dans laquelle des médicaments cytotoxiques sont manipulés aura un réceptacle de déchets cytotoxiques approprié aussi près que possible de la zone de travail.

Les couvercles des récipients de médicaments cytotoxiques doivent rester fermés, sauf lors du dépôt des déchets. Les bacs avec pédales et couvercles, qui se verrouillent automatiquement lorsqu’ils sont pleins, sont recommandés pour minimiser l’exposition. Les travailleurs doivent veiller à ne pas contaminer l’extérieur du récipient lors du dépôt des déchets. Le transport des récipients à déchets cytotoxiques devrait être confié à des personnels qualifiés. Les opérateurs qui manipulent des récipients à déchets cytotoxiques doivent porter une paire de gants jetables et avoir un kit de déversement à leur disposition. Les déchets doivent traverser le moins possible d’unités de soins, d’espaces publics et de zones contenant de la nourriture ou du linge de la maison. Les zones de stockage finales des récipients à déchets cytotoxiques doivent être sécurisées. [219-222-223]