Quelques définitions

Rarement, un concept n’a bénéficié d’un engouement aussi fort que celui du développement durable, d’un caractère multi-acteur et transdisciplinaire, ce concept concerne une nuée de secteurs : géographie, urbanisme, aménagement du territoire, économie, science de la terre et de l’environnement, architecture et la liste est encore longue, il s’avère que tous les domaines sont concernés et par le même biais impliqués dans cette démarche en faveur de la planète que plus de sept milliards de personnes se partagent.

4 Organisation Non Gouvernementale 5 Schéma actualisé par l’auteure

MDP Mécanisme de développement propre INDC Intended Nationally Determined Contributions Société civile

Acteurs non étatiques Réduction des GES et réduction du

réchauffement climatique 2005 ratification du protocole de Kyoto 2009, COP15, Copenhague 2011, accord de Durban 2014,COP20, Lima 2015,COP21, Paris 2016,COP22, Marrakech

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Néanmoins, nous proposons dans cette première section d’établir une relecture progressive définissant cette notion étant donné qu’elle fait toujours l’objet d’une littérature abondante et d’un intérêt incontestable, et cela à travers différents modèles illustrant des définitions aussi diverses que pertinentes sans reprendre celle qui a été donné par la CMED en 1987 et cité précédemment. Commençons par le terme lui-même ; « développement durable » est la traduction française du terme anglo-saxon « sustainable development », on le présente souvent comme élément conciliateur visant l’équilibre entre trois pôles ; le social, l’économique et l’environnemental, cette représentation correspond au modèle de Jacobs et Sadler cité par l’Agence Régionale pour l’Environnement (ARPE, 2001), inspiré de la théorie des ensembles (Cherqui, 2005) (Fig. 4). Cette représentation se forme à travers l’intersection et l’interdépendance de trois cercles traduisant les trois pôles cités précédemment et dont chacun assure un ensemble d’actions humaines afin d’atteindre les buts escomptés tout en assurant un équilibre entre eux et évitant toute considération en faveur de l’un et au détriment de l’autre.

Fig. 4 : Le développement durable au centre des trois pôles ; économie, société et environnement, Modèle de (Jacobs et Sadler, 1990) (source : ARPE 2001)

(Da Cunha.A, et al, 2005), évoquent le concept de développement durable en précisant que son modèle de référence n’est pas celui d’un schéma utopique figé et défini d’avance, renvoyant à plus tard la recherche et la mise en œuvre des réponses aux problèmes sociaux et environnementaux que nous percevons aujourd’hui. Ils ajoutent que la démarche durabiliste est plutôt celle de la mobilisation des savoirs scientifiques et de l’engagement de processus de changement fondé sur l’apprentissage collectif, sur dessein stratégique et,

comme le souligne la commission mondiale du développement et de l’environnement (WCED), un projet dans lequel l’exploitation des ressources, l’orientation des investissements, l’orientation du développement technologique et les changements institutionnels cadrent avec les exigences du futur autant qu’avec celles du présent (WCED, 1987).

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Certaines définitions du concept du développement durable, renvoi plutôt au système économique, comme celle évoquée par Bliefert et Perraud (Bliefert et Perraud, 2004) ; « …..On pense à un

processus économique, qui en principe peut être maintenu pendant une période infiniment longue, sans que pour autant l’écosystème terre soit surchargé ». Ils se réfèrent dans cette signification au

13^ème et 14^ème siècle, où une sorte de système de production durable du bois existait en France. Par ailleurs, Hueting et Bosch (Hueting et Bosch, 1994), ont défini les exigences normatives de la durabilité forte, notion évoquée dans le concept du développement durable : « l’utilisation des

ressources renouvelables doit rester inférieure à leur taux de renouvellement ; l’émission des déchets doit être inférieure à la capacité d’assimilation et d’auto-épuration de l’environnement ; l’utilisation des ressources non renouvelables doit rester inférieure au taux de remplacement par des ressources renouvelables, pour autant évidemment que cette substitution s’avère possible ».⁶ Toutefois, il faut signaler que plusieurs variantes traduisant le concept du développement durable ont été proposées telle celle proposée par Sach (Sachs, 1993), ,il distingue cinq dimensions inhérentes au développement durable ; la viabilité sociale, la viabilité économique, la viabilité écologique, la viabilité spatiale (répartition de la population et étalement urbain…) et la viabilité culturelle (respect de la diversité des cultures et des collectivités humaines)⁷ ,ce modèle fait partie d’une représentation statique du développement durable (Fig. 5), auprès du modèle triptyque de ce concept (Fig. 6). Un projet de développement durable doit :

Fig. 5: Les cinq dimensions du développement durable (source : Sachs, 1993)

6 cité par(Da Cunha et al, 2005) 7 cité par (Cherki, 2005)

….Respecter la diversité des cultures et des collectivités humaines Viabilité Culturelle Sociale Spatiale Economique Ecologique …favoriser une

meilleure répartition des populations entre espaces urbains et

ruraux …permettre d’améliorer la capacité de support de la biosphère

…être rendu possible par une allocation plus efficace des ressources

…être un projet de société meilleure, visant à réduire les iniquités

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Fig. 6: le triptyque du développement durable (source : Bertrand, 2004)

Face à la représentation statique du développement durable, existe une autre représentation du type dynamique (Fig. 7) qui tend vers un resserrement des trois cercles structurant le développent durable à travers leur intersection ; Selon Pierre Ferron, seuls les ensembles de l’équité sociaux politiques (buts sociaux) et de l’équité économique peuvent se déplacer vers celui de l’environnement qui est presque à sa limite (Ferron, 1993).

Fig. 7: Une représentation dynamique du développement durable (source : Ferron, 1993) Enfin, on note que l’appréhension du concept du développement durable diffère selon la fonction qu’occupe chaque individu, celle-ci influence voire déforme la vision que peut porter chacun sur ce concept, force est de constater que plusieurs champs de connaissance l’on apprivoisé, exploré, critiqué et analysé ; ainsi différentes images peuvent être associées au concept du développement durable émanant de perceptions individuelles (Fig.8) dont aucune n’est celle qui le reflète avec perfection, il s’avère la nécessité d’apporter une vision transversale de ce concept à chaque individu. Responsabilité sociale Devplt durabl e Équitable Viable Viable Responsabilité économique Responsabilité environnementale

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Fig. 8 : Différentes images du développement durable (source : Khalfan 2002)