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Les générations futures risquent fort de se poser la question : « à quoi pensaient nos parents ? Pourquoi

ne se sont-ils pas réveillés lorsqu’il était encore temps ? » Cette question nous devons l’entendre dès à

présent.

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PREFACE

’aliénation entre l’homme et son environnement a fait subir à ce dernier une altération conséquente dont les retombées font passer à l’arrière-plan les questions qui nous semblent aujourd’hui brulantes, ces dommages se sont amplifiés davantage et acquièrent une dimension planétaire, leur gravité se multiplie au prorata de la macrocéphalie humaine, de l’essor technologique et de l’industrialisation du bâtiment. Hélas, il fallait s’y attendre, en effet de nombreuses pensées, exprimées depuis un considérable laps de temps, attestaient la relation tumultueuse de l’homme avec son environnement et qui a abouti à ce divorce, telle que celle relatée par un sage indien "Les Blancs se moquent de la terre, du daim ou de l'ours. Lorsque nous, Indiens, cherchons les racines, nous faisons de petits trous. Lorsque nous édifions nos tipis, nous faisons de petits trous. Nous n'utilisons que le bois mort. L'homme blanc, lui, retourne le sol, abat les arbres, détruit tout. L'arbre dit « Arrête, je suis blessé, ne me fais pas mal ». Mais il l'abat et le débite. L'esprit de la terre le hait. Il arrache les arbres et les ébranle jusqu'à leurs racines. Il scie les arbres. Cela leur fait mal. Les Indiens ne font jamais de mal, alors que l'homme blanc démolit tout. Il fait exploser les rochers et les laisse épars sur le sol. La roche dit « Arrête, tu me fais mal ». Mais l'homme blanc n'y fait pas attention. Quand les Indiens utilisent les pierres, ils les prennent petites et rondes pour y faire leur feu... Comment l'esprit de la terre pourrait-il aimer l'homme blanc ?... Partout où il la touche, il y laisse une plaie." Vieille sage Wintu (Indiens de Californie)

Ce présent travail vise à offrir non pas une panacée utopique aux dommages constatés et les ressources englouties durant les 60 dernières années, mais un moyen susceptible d’alléger l’intensité de cette décrépitude environnementale à travers une méthode permettant d’évaluer les impacts environnementaux générés par le bâtiment dans le but de les réduire, une méthode qui nous offre le pouvoir d’anticiper pour mieux décider, de comprendre pour mieux agir et d’agir pour mieux protéger. Comprendre en quoi le bâtiment influence l’environnement est notre champ d’investigation, car nous nous ne sommes pas contentés uniquement d’élaborer cette méthode, mais également nous nous sommes évertués de montrer où faudrait-il intervenir pour mieux agir à travers plusieurs séries de simulations sur différents composants décortiqués du bâtiment.

Renouer l’homme avec son environnement et assurer une frugalité comportementale vis-à-vis de ce dernier est donc l’ambition de ce travail à travers une approche analytique et rigoureuse basée sur des calculs et des formules mais qui se soldent par un socle synthétique mettant en avant les colonnes de base sur lesquelles sera basée une volonté d’une réflexion purement écologique.

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PROBLEMATIQUE

a macrocéphalie humaine que connaît le monde d’aujourd’hui a conduit à d’innombrables répercussions sur l’environnement provoquant son ataxie; cela a pour corollaire un cataclysme naturel qui s’accompagne d’une multitude de retombées négatives transversales, mais également et surtout d’une vague de conscience qui confronte les périls environnementaux redoutés. Cela concerne une panoplie d’activités transdisciplinaires notamment touristiques dont la facette environnementale qui s’y resurgit, à l’origine globale et d’essence planétaire, se réduit peu à peu pour atteindre l’échelle du bâtiment qui présente une déliquescence accrue vis-à-vis de l’environnement en le dénudant de son aspect écologique et de ses ressources qui certainement ne suffisent plus aux sept milliard quatre cent millions d’êtres humains1 vivant sur cette planète.

En Algérie, le secteur du bâtiment est le secteur le plus énergivore, avec une consommation dépassant 41% de la consommation énergétique finale nationale, il représente, en outre, plus de 16% des émissions de CO2 avec une valeur de 6312 TeqCO2, contribuant ainsi à l’effet de serre et au réchauffement planétaire, ce qui le place en troisième rang après les industries énergétiques et le transport (Denker et al, 2015). Cette spirale étourdissante va s’accentuer de manière encore plus criarde d’ici 2020 d’après les statistiques, qui prévoient une concentration de 82% de la population algérienne dans les villes (APRUE), ce qui va augmenter davantage le niveau d’urbanisation en provoquant une lourde pression sur l’environnement. Ce dernier qui fournit le support et le prétexte au tourisme durable, et par conséquent à ses bâtiments, subit à l’inverse, les effets et les impacts de ces derniers, engendrant des catastrophes dont l’invisibilité et l’imprévisibilité nourrissent une problématique des plus récente et des plus pressante, et positionnent dans une large mesure, le bâtiment touristique dans une double réflexion liée à la fois à la pérennité environnementale et la durabilité touristique.

À partir de ce constat et de l’ensemble de ces réflexions, nous posons la problématique suivante de recherche sur les bâtiments touristiques type hôteliers :

Comment évaluer pertinemment les impacts environnementaux générés par un bâtiment dans le but de les minimiser et améliorer ainsi sa qualité environnementale ?

Nous pouvons décliner cette problématique en cinq points principaux :  Quelle méthode adopter pour concrétiser cette évaluation ?

1. Population mondiale, 2016, disponible sur l’adresse : www.populationmondiale.com

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 Comment analyser le cycle de vie d’un bâtiment ? et quel est la contribution de ses phases de vie au bilan global ?

 Comment peut-on choisir la meilleure alternative parmi tant d’autres ?

 Ou faudrait-il intervenir afin d’améliorer à la fois le bilan énergétique et environnemental du bâtiment ?

 Comment une ACV d’un bâtiment peut nous conduire à son écoconception afin d’améliorer ses performances environnementales et ainsi minimiser ses éventuels impacts ? nous élaborerons dans ce contexte une variante susceptible de répondre à ces exigences.

Pour répondre à notre problématique, on est amené à satisfaire les besoins de recherche suivants :  Étude de la notion du développement durable, et des concepts environnementaux

en l’occurrence les impacts environnementaux générés à différentes échelles ;  Étude des différents outils et méthodes d’évaluation environnementale existantes,

ainsi que le système ACV sur lequel sera basée notre propre méthode ;

 Évaluation environnementale des cas d’étude en passant par un couplage d’analyse thermique, énergétique et environnementale par ACV à travers différentes séries de simulations tout en appliquant la méthode élaborée.

L’ensemble de ces réflexions, contribue dans une large mesure à répondre aux questions pressantes de notre problématique dépassant amplement leur laconisme, et dont les éléments de réponse devront amorcer un changement de mentalité chez tous ; aussi bien chez ceux qui décident de l’avenir du tourisme, édiles et gouvernants, que ceux qui assistent impuissants à la déliquescence de leur environnement, qui constitue pourtant la condition à même d’assurer l’essor de toute vie sur notre planète notamment celle de l’humanité, car sa survie en dépend indubitablement ; or, le déclin de l’environnement conduit celle-ci a assisté à sa propre agonie, ainsi, c’est ce changement, et lui seul qui permettra de s’approprier un nouveau comportement différent du tropisme habituel, visant le déclin d’un processus nuisible avant qu’il ne devienne, dans un court laps de temps, irréversible.

Les différents points inhérents à la problématique posée ainsi que les préoccupations autour desquelles s’articule notre recherche sont récapitulés dans la figure suivante (Fig. 1) :

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Fig. 1 : Vue générale sur les préoccupations de recherche et la problématique posée

Effet de serre Épuisement des

ressources naturelles

Réduction des impacts environnementaux

Réduction des besoins de chauffage et rationalisation de la consommation énergétique dans le bâtiment touristique Objectifs à atteindre Problème posé ? Couplage : ACV - simulation thermique et énergétique

Quantification des impacts environnementaux

Simulation thermique et énergétique. Simulation par ACV Comparaison des alternatives

Préoccupations Constats

environnementau x

Comment évaluer et réduire les impacts du bâtiment touristique sur l’environnement ?

Comment assurer l’écoconception du bâtiment touristique ? Pollution de l’environnement Bâtiment touristique générateur d’impacts Consommation effrénée de l’énergie Fragilité touristique Comment parvenir à y remédier ? Enjeux environnementaux et besoins énergétiques du BT Écoconception du bâtiment touristique (BT) Évaluation des impacts environnementaux

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