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d’évaluation environnementale

II. 1.2.1.1 Typologie des matrices

II.3 LES OUTILS D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

II.3.1.1. b HQE : La Haute Qualité Environnementale

La haute qualité environnementale est un concept qui est apparu au début des années 90, depuis, il n'a cessé de se développer et prendre une ampleur des plus importantes. Il est maintenant la focalisation d'un mouvement important dont la thématique englobe le monde du bâtiment. Ce concept peut être défini comme étant, une démarche qui vise d'une part à limiter les impacts d'une opération de construction, réhabilitation, rénovation ou autre sur l'environnement, d'autre part, elle vise à assurer des conditions de vie saines, confortables, écologiques et durabilité au sein du

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bâtiment. Afin qu'elle soit assurée dans tout bâtiment, les exigences environnementales devraient être définies à l'origine de tout projet.

 Principes d’évaluation de la HQE

Afin de nourrir et développer cette démarche, plusieurs principes lui ont été imposés, nous présentons ici ceux qui ont été cité par Hetzel (Hetzel, 2003):

a. Premier principe : Mettre en place une approche environnementale et sanitaire des évaluations en respectant les différents niveaux d'impacts (niveau planétaire, niveau régional et niveau local) ;

b. Deuxième principe : Appliquer l'approche "cycle de vie" qui permet de fournir un cadre et un contenu à la démarche ;

c. Troisième principe : Ce principe est relatif à l'unité fonctionnelle, c'est-à-dire à la définition par type de bâtiment d'un usage représentatif avec une durée de vie typique qui permet de comparer des situations proches en terme d'usage ;

d. Quatrième principe : Il rappelle que cette démarche est inscrite dans le cadre du développement durable dont les trois éléments sont l'environnement, le social et l'économie ;

e. Cinquième principe : La démarche s'applique aux bâtiments neufs et existants en phase de conception, de réalisation, d'utilisation et de construction ;

f. Sixième principe : L'approche économique ne peut être qu'en coût global afin d'identifier le poids relatif des choix des différents acteurs ;

g. Septième principe : La conception ou la réhabilitation doivent relever de l’écoconception HQE ;

h. Huitième principe : L'expérience montre qu'il n'est pas possible d'affirmer qu'une solution technique résout définitivement la question complexe des impacts environnementaux et sanitaires. Il faut choisir des solutions avec discernement en sachant qu'il est nécessaire de suivre l'évolution des connaissances.

 Les cibles de la méthode HQE et identification de leur contribution à la réduction des

impacts

La HQE est dotée de 14 cibles dont chacune contribue à la réduction d’impacts sur l’environnement, il s’agit en l’occurrence de (Hetzel, 2003) :

a. La cible 1: "Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat" vise

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b. La cible 2: "Choix des produits et procédés" envisage les impacts globaux des produits

et procédés en terme de ressources consommées mais également d'émissions et de contribution aux grands équilibres environnementaux.

c. La cible 3: "Chantier à faibles nuisances" a une influence sur les ressources locales mais

également sur les ressources globales pour la partie énergie, fluides et consommations de produits et les déchets qu'elle contribue à réduire ou à maîtriser.

d. La cible 4: "Gestion de l'énergie" a une influence sur les grands équilibres

environnementaux, qu'elle contribue à réduire ou à accroître.

e. La cible 5: "Gestion de l'eau" a un impact essentiellement régional en terme de bassin. f. La cible 6: "Déchets d'activités" est très proche de la cible 3 en terme d'impacts.

g. La cible 7: "Entretien et maintenance" est proche de la cible 2 et contribue à la charge

globale environnementale du bâtiment.

h. La cible 8: "Confort hygrothermique" est un des facteurs déterminants du confort des

usagers, en terme d'impact environnemental; il s'agit des impacts liés aux contributions globales.

i. La cible 9: "Confort acoustique", la cible 10:"confort visuel" et la cible 11:" confort olfactif", ces trois cibles ont une contribution essentiellement locale mais une forte contribution

sociale pour la qualification du bien-être.

j. La cible 12: "Qualité sanitaire des espaces" et cible 13: "qualité sanitaire de l'air", ont

une contribution locale et ont une forte contribution en terme de réponses aux attentes sociales des usagers.

k. La cible 14: " Qualité sanitaire de l'eau" a des contributions locales et régionales aux

impacts sanitaires.

La figure suivante illustre la démarche (HQE) et ses 14 cibles23 (Fig. 37).

23 Récemment, en 2015, la démarche HQE a été remplacé par le cadre de référence du bâtiment durable, où les 14 cibles ont disparu au profit d’une démarche globale qui se structure autour de 4 engagements et 12 objectifs et le tout piloté par 5 grands principes, par ailleurs il ne s’agit plus de qualité environnementale du bâtiment mais de bâtiment durable, tous secteurs confondus et toutes les phases de vie sont considérées

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Fig.37: Présentation de la démarche HQE et des 14 cibles (source : Cherki, 2005)

On peut cependant récapituler la contribution des différentes cibles aux catégories d'impacts dans le tableau suivant (Tab. 19) :

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Tab.19 : Cibles correspondant aux différentes catégories d’impacts (source : Hetzel, 2003)

II.3.1.1.c ESCALE

La méthode ESCALE développée par le CSTB, fournit en dehors d’une évaluation environnementale, des éléments de réponse et des résultats objectifs et interprétables, servant à une meilleure prise de décision lors de la conception en incluant certainement les phénomènes environnementaux mais aussi le cadre humain comprenant tous les acteurs impliqués dans la conception du bâtiment.

Principes d’évaluation de ESCALE

La méthode ESCALE se réfère à 11 critères qui peuvent être déclinés en d’autres sous critères, pour chaque critère une valeur est attribuée à son indicateur qui se situe sur une échelle allant de (-1) à (+5), chacune de ces valeurs reflète le seuil de performance des pratiques réalisées :

-1 : seuil des pratiques au-dessous de la normale ; 0 : seuil de référence pour les pratiques courantes ; +5 : seuil des pratiques au-dessus de la normale.

Le résultat de l’évaluation est obtenu par pondération des évaluations des différents niveaux récapitulés dans la figure suivante (Fig.38) :

Catégories d'impacts Cibles

Consommation de ressources énergétiques: (MJ/UF) a) Energie primaire totale

b) Energie renouvelable c) Energie non renouvelable

2 3 4 7;8;11;13 Consommation des ressources non énergétiques 1; 2; 3

Consommation d'eau 2; 3; 5; 7; 12; 14

Déchets solides (kg/UF) Déchets valorisés Déchets éliminés 2 3 6; 7 Changement climatique 2; 3; 4; 7; 8; 11; 13 Acidification 2; 3; 4; 7; 8; 11; 13 pollution de l'air 2; 3; 4; 7; 8; 11; 13 Pollution de l'eau 2; 3; 5; 7; 12; 14

Pollution des sols 1; 2; 3; 6; 7

Destruction de la couche d'ozone stratosphérique 2; 3; 5; 7; 12; 14

Formation d'ozone photochimique 2; 3; 5; 7; 12; 14

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Fig.38: Schéma de principe de la méthode ESCALE (source : Abdelghani-Idrissi et al, 2004)