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Chapitre 2. Les migrants privilégiés à Séoul : morphologie sociale

2. Une mig ration d’hommes cadres fortement qualifiés ? La composition professionnelle

2.1 Quelle est la composition professionnelle des migrants privilégiés ?

Les personnes interrogées et leurs conjoints occupent des emplois différents, que nous avons rassemblés dans le tableau n° 3. Nous avons classé les types d’emplois occupés par les membres de notre corpus au sein des catégories que nous avons créées dans le premier chapitre, à partir du regroupement des différents visas. Regrouper les professions qu’occupent les membres de notre corpus et leurs conjoints au sein de ces catégories de visas, nous permet de comparer les données issues de notre corpus avec celles produites par le ministère de la Justice. Toutefois, pour certains types d’emploi principalement occupés par des conjoints coréens, nous n’avons pu les rassembler dans une catégorie particulière. En effet, nos catégories étant liées aux descriptions faites à partir des visas (cf. tableau n° 1 chapitre 1), certains emplois occupés par les conjoints coréens des personnes interrogées en sont absents. C’est par exemple le cas d’un officier de police coréen que nous n’avons pu classer dans aucune des catégories que nous avons créées. En outre, nous ferons correspondre la catégorie « sans emploi » au sein de laquelle nous avons classé des membres de notre corpus avec la catégorie de visa « Famille dépendante ». La catégorie « Famille dépendante » regroupe les personnes titulaires du visa « Dependent Family » dont les titulaires ne peuvent travailler en Corée du Sud et dont les conjoints ou parents sont titulaires de visas liés aux professions qualifiées. Ainsi, lorsque les personnes de notre corpus qui n’ont pas d’emploi vivent maritalement avec des personnes ayant des professions qualifiées, elles correspondent à la catégorie « Famille dépendante ».

Tableau 3. Situation professionnelle des membres du corpus

Catégories Type d’emploi Total Femmes Hommes

Diplomatie43 (8) Agent civil pour l’armée 1 0 1

Conseiller stratégique militaire 1 0 1 Diplomate 2 0 2 Attaché coopération 1 0 1 Conseiller économique ambassade 1 0 1 Gendarme 1 0 1 Agent commercial 1 0 1

Professions d’enseignement, de la culture et de la recherche (32) Enseignant d’anglais 11 7 4 Enseignant de droit 1 0 1 Enseignant lycée international 3 2 1 Journaliste 2 1 1

Prof d’anglais université 10 7 3

Traductrice 1 1 0

Artiste peintre 2 2 0

Assistante de recherche 1 1 0 Maître assistant université 1 0 1 Professions d’encadrement ou spéciales

(39) Chargé de mission 1 0 1 Chef de projet 11 0 11 Consultant 8 1 7 Designer 2 0 2 Directeur de filiale 10 0 10 43

La catégorie Diplomatie regroupe (cf. tableau n°2, chapitre 1) les titulaires de trois visas ayant des professions variées, mais liées à un travail diplomatique ou au secteur militaire de leurs pays respectifs (gendarme, conseille stratégique). Ces visas concernent en effet les membres du corps diplomatique (consul, diplomate) ainsi que les militaires étrangers qui travaillent en Corée du Sud.

Entrepreneur 2 1 1 Directeur administratif et

financier

2 0 2

Manager 4 0 4

Sans emploi (37) Sans emploi 37 35 2

Autres (13) Hypnothérapeute 1 1 0 Infirmière scolaire 1 1 0 Assistant RH 1 0 1 Boulanger-pâtissier 1 0 1 Employé 1 0 1 Étudiant 2 0 2 Négociant 1 0 1 Officier de police 1 0 1 Programmeur 1 0 1 Technicien production d’armes 1 0 1 Pas d’information 2 1 1 Total 130 61 69

Le tableau n° 3, intitulé Situation professionnelle des membres du corpus, nous permet de remarquer qu’une part importante des membres de notre corpus occupent des métiers liés aux professions d’encadrement (30%), à l’enseignement et la culture (24%) ou sont sans emploi (28%). Par ailleurs, 10% des membres de notre échantillon occupent des métiers « autres » et 6% des métiers liés à la diplomatie. Nous remarquons également, à partir du tableau n° 3, la répartition différentielle des hommes et des femmes au sein de ces catégories d’emplois. Alors qu’aucune femme n’a un emploi diplomatique et qu’une seule femme occupe une profession liée aux métiers d’encadrement, plus de la moitié d’entre elles n’ont pas d’emploi, et la majorité de celles qui en ont travaille dans les milieux de l’enseignement et de la culture. Nous reviendrons sur cette répartition différentielle des sexes, mais nous

pouvons déjà remarquer que, comme d’autres travaux l’ont montré (Hardill 1998, Yeoh et Khoo 1998, Walsh 2011), la migration des qualifiés est une affaire d’hommes.

Si ce tableau nous permet de voir l’hétérogénéité des membres de notre corpus en termes d’emplois occupés et la répartition inégale des hommes et des femmes dans l’emploi, il nous paraît important d’analyser plus finement les situations professionnelles des migrants privilégiés. Nous allons donc dans cette partie, analyser la composition professionnelle des migrants privilégiés selon leurs nationalités et leurs sexes à partir de deux types de données. Les premières données, que nous avons déjà mobilisées dans le premier chapitre, sont produites par le Ministère de la Justice de Corée du Sud et concernent les étrangers ayant passés les services d’immigration à une année précise. Bien qu’un biais existe puisqu’il ne prend en compte que les étrangers qui sont entrés en Corée du Sud une année T, ces données sont les seuls qui nous éclairent sur les visas des étrangers selon leur nationalité et leur sexe. Quant aux secondes, celles-ci sont tirées de notre corpus d’entretien.

Une migration états-unienne liée à l’enseignement de l’anglais où les femmes occupent des postes moins prestigieux

À partir des données produites par le Ministère de la Justice coréenne et que nous avons classées dans les différentes catégories de visas, on remarque plusieurs éléments de la composition professionnelle des États-Uniens en Corée du Sud44. La première est la part de plus en plus importante entre 2006 et 2010 (Tableau n° 4) des États-Uniens entrés sur le territoire sud-coréen avec des visas liés à la catégorie « Culture, éducation et recherche ». Elle est passée de 32% en 2006 à 50% en 2010 tandis que la part des États-Uniens entrés sur le territoire sud-coréen avec des visas liés à la catégorie « Professions d’encadrement et spéciales » est restée stable (3%). La part des États-Uniens entrés en Corée du Sud avec des visas appartenant à la catégorie « Mission de travail à court terme » décline, passant de 24%

44 Les données administratives, précisant les entrés d’étrangers sur le territoire sud-coréen selon leurs visas, leurs

nationalités et leurs sexes, produites par le Ministère de la Justice coréenne ont été analysées entre les années 2000 et 2010. Les données plus récentes n’étaient pas disponibles lorsque nous les avons obtenues en octobre 2015. Afin de réaliser les tableaux présentés dans cette partie, nous avons classé les visas et les chiffres qui correspondent à leurs détenteurs à partir des catégories de visas que nous avons créées et présentées dans le premier chapitre. Afin de calculer la part des ressortissants britanniques, canadiens, états-uniens et français entrés en Corée du Sud pour travailler ou pour une longue durée, nous avons exclus les titulaires de visas touristiques.

en 2006 à 9%. Nous remarquons également que la part des États-Uniens dont les visas sont classés dans la catégorie « Résidents et rapprochement familial »45 est importante, mais reste stable, puisqu’elle concerne 28% d’entre eux.

Tableau 4. Répartition des États-Uniens entrés en Corée du Sud entre 2006 et 2010 selon leurs catégories de visas.

Année 2006 2007 2008 2009 2010

Total 100% 100% 100% 100% 100%

Diplomatie 1% 1% 1% 1% 1%

Culture, éducation et recherche 32% 37% 44% 52% 50% Prof. d’encadrement et spéciales 3% 3% 3% 2% 3% Recherche d’un travail qualifié 0% 0% 0% 0% 0% Mission de travail de court terme 24% 21% 18% 9% 9%

Étudiants 4% 4% 4% 4% 5%

Activités religieuses 2% 2% 2% 1% 1%

Professions non qualifiées 0% 0% 0% 0% 0%

Vacances-Travail 0% 0% 0% 0% 0%

Marié-e-s ou enfants de coréen-nes 1% 1% 1% 1% 1%

Famille dépendante 3% 3% 2% 2% 2%

Résidents et rapprochement familial 28% 28% 27% 28% 28%

Autres 2% 0% 0% 0% 0%

Source : Statistics Korea, International Migration Statistics

À partir de ces données, on voit qu’entre 2006 et 2010, la part d’États-Uniens entrés en Corée du Sud avec des visas liés aux « Professions d’encadrement et spéciales » oscille entre 3% et 2% selon les années. Toutefois, tout comme les Britanniques, Canadiens et Français qui appartiennent à cette catégorie (cf. encadré n° 4) on observe un changement dans les types de visas au sein de cette catégorie dont sont titulaires les États-Uniens. En effet, le nombre de titulaires états-uniens du visa « Designated activites » a augmenté (cf. Tableau

45 Les visas liés à cette catégorie sont octroyés aux personnes dont l’un des parents est de nationalité coréenne.

Ainsi, ces personnes peuvent obtenir d’office un visa d’une durée de 2 ans (renouvelable), leur permettant de travailler en Corée.

n° XXX, annexe B) aux dépens des visas « Supervisory Intracompany Transferee » et « Corporate Investment ». Quant au nombre de femmes états-uniennes entrées en Corée du Sud avec un visa lié à la catégorie « Professions d’encadrement et spéciales », on remarque qu’il augmente entre 2000 et 2010 (cf. Tableau n° XXX, annexe B). En 2010, parmi les membres états-uniens de cette catégorie, 25% sont des femmes. Les États-Uniennes de cette catégorie entrées en Corée du Sud en 2010 sont principalement titulaires du visa « Designated Activities », puisque 91% d’entre elles le détiennent. Elles composent d’ailleurs près d’un tiers des États-Uniens ayant ce visa. Par contre, elles sont très peu présentes parmi les titulaires des visas « Trade Management », « Corporate Investment », « Professional Employment » et « Supervisory Intracompany Transferee » qui concernent d’ailleurs peu d’états-uniens (respectivement 13%, 8%, 4% et 1,5%) puisque 75% d’entre eux ont un visa « Designated Activities ».

Tableau 5. Nombre d’États-Uniens entrés en Corée du Sud avec un visa lié à la catégorie « Professions d’encadrement et spéciales » en 2010.

2010 États-Uniens Total Hommes Femmes Professions d’encadrement et spéciales 400 295 105 Supervisory Intracompany Transferee 6 6 0

Corporate Investment 35 28 7

Trade Management 55 53 2

Professional Employment 19 19 0

Designated Activities 285 189 96

Source : Statistics Korea, International Migration Statistics

Si l’on compare les données coréennes qui précisent les types de visas dont disposaient les États-Uniens entrés en Corée du Sud en 2010 et regroupés dans les catégories « Professions d’encadrement ou spéciales » et « Culture, éducation et recherche », nous remarquons que les États-Uniens qui ont un visa réuni dans la deuxième catégorie sont beaucoup plus nombreux que ceux ayant un visa lié à la première. En effet, en 2010, 50% des États-Uniens entrés en Corée du Sud étaient titulaires de visas de la catégorie « Culture, éducation et recherche » (Tableau n° 4). De plus, le nombre d’États-Uniens entrés en Corée du Sud entre 2000 et 2010 et ayant des visas liés à cette catégorie est en constante augmentation (cf. Tableau n° XXXIV, annexe B). Au sein de cette catégorie, ce sont les titulaires du visa « Foreign Language Instructor » qui sont très largement majoritaires. En

effet (Tableau n° 6), en 2010, environ 97% des États-Uniens dont les visas sont classés dans la catégorie « Culture, éducation et recherche » sont des titulaires du visa « Foreign language instructor », destiné aux enseignants de langue (ici d’anglais) pour différents types de structures : établissements du primaire et du secondaire ou instituts privés. 1,8% des États- Uniens sont titulaires du visa « Professorship » destiné à la fois aux enseignants de langue en université et aux enseignants d’université dans d’autres disciplines.

Tableau 6. Nombre d’États-Uniens entrés en Corée du Sud avec un visa lié à la catégorie « Culture, éducation et recherche » en 2010.

2010 États-Uniens Total Hommes Femmes Culture, éducation et recherche 7356 3765 3591

Korean arts and culture 5 5 0

Journalism 2 2 0

Professorship 133 103 30

Foreign language instructor 7154 3606 3548

Research 17 14 3

Technology Transfer 4 4 0

Arts and Performance 41 31 10

Source : Statistics Korea, International Migration Statistics

Alors que les femmes sont beaucoup moins nombreuses que les hommes au sein de la catégorie « Professions d’encadrement et spéciales », elles sont beaucoup plus présentes au sein de la catégorie « Culture, éducation et recherche ». Toutefois, plus les emplois sont prestigieux symboliquement, moins elles sont représentées. En effet, en 2010, alors qu’elles composent près de la moitié (49,5%) des titulaires du visa « Foreign language instructor », elles ne représentent plus que 22% des titulaires du visa « Professorship ». De la même façon, les femmes états-uniennes ne représentent que 17% des titulaires du visa « Research », 24% des titulaires du visa « Arts and Performance » et 0% des titulaires des trois autres visas de la catégorie. Autrement dit, les États-Uniennes sont presque exclusivement (98,8%) titulaires du visa octroyé aux enseignants de langues et ont à 99,6% des visas liés aux métiers d’enseignements qu’ils soient consacrés à des élèves du primaire, secondaire ou du supérieur. Les hommes, quant à eux, sont également extrêmement présents dans les visas

d’enseignement, mais sont plus présents que les femmes parmi les titulaires de visas pour d’autres types d’emploi comme la recherche ou les métiers artistiques.

Parmi les États-Uniens de notre corpus, 44% (17 personnes) occupent un métier lié à l’enseignement et la recherche (Tableau n° 7). Ce taux est proche de celui issu des données d’immigration en 2010, où 50% des États-Uniens entrés sur le territoire sud-coréen avaient un visa lié à la catégorie « Culture, éducation et recherche » (Tableau n° 4). Au sein de ces États- Uniens de notre corpus appartenant à la catégorie « Culture, éducation et recherche », dix (soit 59%) d’entre eux sont des femmes. Parmi elles, 5 sont enseignantes d’anglais dans un établissement du primaire, secondaire ou en institut privé, 1 est enseignante dans un établissement international et 4 sont professeurs d’anglais en université. Parmi les 7 hommes états-uniens de notre corpus appartenant à cette catégorie, 3 sont enseignants d’anglais, 1 est Encadré 4. La catégorie « Professions d’encadrement et spéciales » : une catégorie regroupant des cadres étrangers et qui a connu des évolutions.

Les évolutions de la composition professionnelle de cette catégorie entre 2000 et 2010 sont multiples. On observe tout d’abord une baisse, en 10 ans du nombre de personnes entrées en Corée du Sud avec un visa « Supervisory Intracompany Transferee » parmi les ressortissants de ces nationalités (cf. tableaux n° XXVI-XXXIII en annexe B). Ce visa correspond à ce que l’on nomme généralement un « détachement » de la part des entreprises c’est-à-dire aux personnes transférées depuis le siège de l’entreprise vers une filiale de celle-ci. Le recours à ce type de visa semble être en baisse au profit d’autres visas comme « Trade management » et « Corporate Investment ». Le visa « Trade management » est assez proche du visa « Supervisory Intracompany Transferee » puisqu’il est destiné aux personnes directement embauchées sur le territoire sud-coréen ou transférées par leur entreprise. Le visa de « Corporate Investment » quant à lui est destiné aux personnes qui signent leur contrat de travail en Corée. On observe également une part de plus en plus importante de Britanniques, Canadiens, États-Uniens et Français titulaires du visa « Designated Activities ». Celui-ci regroupe environ 80 emplois1 qui vont du poste de manager au mécanicien aéronautique en passant par celui d’enseignant en école internationale. Ainsi, ce visa rassemble des emplois, secteurs d’activité, types et niveaux de diplômes très différents et il nous est impossible de savoir statistiquement lesquels occupent les ressortissants des nationalités sélectionnées. Toutefois, on remarque que c’est au sein de ce visa que l’on retrouve le plus de femmes britanniques, canadiennes, états- uniennes et françaises.

enseignant de droit dans un lycée, 1 est « maître assistant » dans une université et 2 sont enseignants d’anglais dans une université. Ainsi, les États-Uniennes de notre corpus occupent les postes les moins prestigieux de la catégorie « Culture, éducation et recherche » en comparaison des États-Uniens.

Parmi les États-Uniens du corpus, 21% (8 personnes) occupent des emplois appartenant aux professions d’encadrement et 23% sont sans emploi. Au sein de notre corpus, 8 États-Uniens occupent des emplois liés à des professions d’encadrement. Tous sont des hommes, dont la moitié sont consultants pour des multinationales, 2 sont des chefs de projet, 1 est directeur administratif et financier et 1 est manager, tandis que l’ensemble des États- Uniens de notre corpus qui n’ont pas d’emploi sont des femmes.

Tableau 7. Situation professionnelle des États-Uniens du corpus

Catégories Type d’emploi Total Femmes Hommes

Diplomatie (2) Agent civil pour l’armée 1 0 1

Conseiller stratégique militaire 1 0 1 Professions enseignement (17) Enseignant d’anglais 8 5 3

Enseignant de droit 1 0 1

Maître assistant 1 0 1

Enseignant lycée international 1 1 0 Prof d’anglais université 6 4 2

Professions d’encadrement (8) Consultant 4 0 4

Directeur administratif et financier 1 0 1

Chef de projet 2 0 2 Manager 1 0 1 Sans emploi (9) 9 9 0 Autres (2) Boulanger-pâtissier 1 0 1 Étudiant 1 0 1 Total 38 19 19

La composition professionnelle des États-Uniens entrés en Corée du Sud entre 2000 et 2010 et de notre corpus correspond à peu de travaux qui se sont intéressés aux « migrants qualifiés », à l’exception de celui de Sylvain Beck (2015). En effet, les États-Uniens qui travaillent en Corée du Sud sont peu nombreux à occuper des postes clés dans des multinationales (Beaverstock 1994) ou à être des élites du champ économique, politique ou médiatique (Sklair 2001). Toutefois, et comme cela a pu être soulevé dans certains travaux (Wagner 1998, Arieli 2007), nous remarquons que les femmes états-uniennes en Corée du Sud, ont plus tendance à ne pas avoir d’emploi que les hommes (Yeoh et Khoo 1998, Walsh 2011), qu’elles sont beaucoup moins nombreuses à occuper des postes d’encadrement (Hardill 1998) et que, lorsqu’elles ont un emploi, elles occupent les postes les moins prestigieux.

Une migration de Britanniques enseignants d’anglais ou cadres d’entreprises

La part des Britanniques entrés sur le territoire sud-coréen entre 2006 et 2010 avec un visa lié à la catégorie « Culture, éducation et recherche » a augmenté tandis que la part des membres de la catégorie « Encadrement et professions spéciales » a baissé (Tableau n° 8). En 2010, ce sont 80% des Britanniques entrés en Corée du Sud qui disposent d’un visa lié à la catégorie « Culture, éducation et recherche ». Contrairement aux États-Uniens, les personnes entrées sur le territoire avec des visas autres que de travail (étudiants, familles dépendantes et résidents et rapprochement familial) représentent une part faible des Britanniques entrés en Corée du Sud.

Tableau 8. Répartition des Britanniques entrés en Corée du Sud entre 2006 et 2010 selon leurs catégories de visas

Année 2006 2007 2008 2009 2010

Total 100% 100% 100% 100% 100%

Diplomatie 0% 0% 0% 0% 0%

Culture, éducation et recherche 72% 79% 78% 82% 80% Encadrement et prof spéciales 13% 11% 12% 8% 9% Recherche d’un travail qualifié 0% 0% 0% 0% 0%

Mission de travail de court terme 3% 0% 1% 1% 1%

Étudiants 2% 2% 2% 2% 3%

Activités religieuses 1% 1% 0% 0% 0%

Professions non qualifiées 0% 0% 0% 0% 0%

Vacances-Travail 0% 0% 0% 0% 0%

Marié-e-s ou enfants de coréen-nes 1% 2% 2% 1% 2%

Familles dépendantes 6% 4% 5% 4% 4%

Résidents et rapprochement familial 1% 1% 1% 1% 1%

Autres 1% 0% 0% 0% 0%

Source : Statistics Korea, International Migration Statistics

En 2010 (Tableau n° 9), 10% des Britanniques appartenant à la catégorie « Professions d’encadrement et spéciales » sont des femmes et à l’exception d’une, toutes sont titulaires d’un visa « Designated Activities ». Environ la moitié des membres de la catégorie ont un visa « Trade Management », 35% ont un visa « Designated Activities », 10% un visa « Corporate Invesment » et environ 5% ont un visa « Professional Employment ». Ainsi, de même que pour les États-Uniens, les femmes représentent une part faible des cadres d’entreprises britanniques qui travaillent en Corée du Sud.

Tableau 9. Nombre de Britanniques entrés en Corée du Sud avec un visa lié à la catégorie « Professions d’encadrement et spéciales » en 2010.

2010 Britanniques Total Hommes Femmes Professions d’encadrement et spéciales 128 114 14 Supervisory Intracompany Transferee 0 0 0

Corporate Investment 14 13 1

Trade Management 62 62 0

Professional Employment 6 6 0

Designated Activities 46 33 13

Source : Statistics Korea, International Migration Statistics

À partir du tableau n° 10, on remarque que les Britanniques entrés en 2010 en Corée du Sud avec un visa lié à la catégorie « Culture, éducation et recherche » sont dix fois plus

nombreux que ceux ayant des visas liés à la catégorie « Professions d’encadrement ou spéciales ». La quasi-totalité des Britanniques de cette catégorie (98,3%) a un visa « Foreign language instructor ». Parmi les détenteurs de ce visa, 62,8% sont des hommes. Ainsi, contrairement aux États-Uniens où la part d’hommes et de femmes est presque égale chez les enseignants d’anglais, on remarque une part plus élevée d’hommes britanniques que de femmes chez les titulaires de ce visa. Tout comme chez les États-Uniens, on remarque une présence de femmes de moins en moins importante plus les visas concernent des emplois prestigieux. En effet, les titulaires britanniques du visa « Professorship » sont à 91% des hommes. Toutes les femmes britanniques de la catégorie, à l’exception d’une, sont titulaire d’un visa d’enseignant d’anglais. Les détenteurs de visas destinés aux journalistes, chercheurs et professions artistiques sont uniquement des hommes.

Tableau 10. Nombre de Britanniques entrés en Corée du Sud avec un visa lié à la catégorie « Culture, éducation et recherche » en 2010

2010 Britanniques Total Hommes Femmes Culture, éducation et recherche 1141 723 418

Korean arts and culture 1 1 0

Journalism 2 2 0

Professorship 12 11 1

Foreign language instructor 1122 705 417

Research 1 1 0

Technology Transfer 1 1 0

Arts and Performance 2 2 0

Source : Statistics Korea, International Migration Statistics

Nous avons rencontré et interrogé peu de Britanniques en comparaison de ressortissants canadiens, états-uniens et français. Ainsi, notre corpus de Britannique est assez peu représentatif, en termes de professions occupées, des données quantitatives que nous venons d’exposer. En effet, un peu moins de la moitié des Britanniques de notre corpus occupent des emplois liés aux professions d’encadrement (Tableau n° 11), alors qu’une seule Britannique interrogée a un emploi lié à la catégorie « Culture, éducation et recherche » et