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Les deux quartiers « post-catastrophe », pris dans une logique de gentrification Enfin, outre le fait que les quartiers issus de ces deux conflits territoriaux ne laissent plus vrai-

Après la catastrophe, l’avenir industriel des sites en question

3.3.3 Les deux quartiers « post-catastrophe », pris dans une logique de gentrification Enfin, outre le fait que les quartiers issus de ces deux conflits territoriaux ne laissent plus vrai-

ment de place à l’industrie, on constatera que les projets qu’ils portent sont eux-aussi pensés

davantage pour des classes moyennes et supérieures que pour des salariés de l’industrie283.

À Toulouse, le Cancéropôle, la clinique et les laboratoires qu’il entraine dans son sillon, de même que la tertiarisation des franges de la rocade vont générer des emplois globalement plus qualifiés que ceux que l’on trouvait sur ce site avant l’explosion. Par ailleurs, les amé- nagements prévus le long de la Garonne et au nord de l’île du Ramier sont d’ordre ludique et récréatif, correspondant plutôt aux attentes de ces nouvelles catégories de populations. À

282Dans nos recherches, nous n’avons pas retrouvé, par exemple, de projection dessinée de ce parc sur la presqu’île

de l’Archevêque. Ceci n’exclut pas, évidemment, qu’il en ait existé une, mais nous pouvons être à peu près certain qu’elle n’a pas été mise en avant.

283Toutes choses égales par ailleurs, Sébastien Hardy, dans son travail de recherche sur Managua, observe lui aussi

que « le processus de fragmentation urbaine à l’œuvre à Managua ressort particulièrement pendant les catas- trophes, parce qu’une catastrophe accélère sans aucun doute le cours des choses et rend les indices de morcelle- ment et de déliement de l’objet plus visibles. Il semble parfois même délibérément instrumentalisé par les déci- deurs, notamment quand il s’agit de gérer les risques. [. . . ] Les aménagements qui résultent de cette catastrophe forment les premiers indices documentés des interdépendances entre les risques et les processus de fragmentation urbaine : derrière une rhétorique d’unité réaffirmée, ensuite martelée à chaque catastrophe, les différenciations socio-spatiales s’accentuent toujours plus à travers des politiques de gestion des risques et mettent au jour l’étio- lement progressif de l’objet qu’est la ville ». cf.[Hardy 2003, pp. 331–332], op. cit.

Lyon, le bio-technopôle et le parc de Gerland mitoyen du port correspondent au même pro- cessus d’une requalification urbaine qui engendre progressivement une requalification sociale des populations riveraines.

Une requalification urbaine engendre une requalification sociale.

Certes, « requalifier consiste d’abord à réparer, à s’attaquer au “poids du pas- sé”, de manière à réintroduire de la qualité (environnementale, paysagère, foncière), voire de la vitalité économique, de la biodiversité, de la beauté, bref tout ce qui peut redonner à un espace une certaine capacité d’attraction et de valorisation[Sénécal et Saint-Laurent 2000, p. 18]. » Mais ici, la volonté d’invi- sibiliser la catastrophe et d’améliorer l’existant s’est accompagnée d’une re- légation progressive des espaces industriels et des populations qui leur sont

liées284. Comme si, en pansant les plaies et en effaçant les stigmates de la catastrophe, les

pouvoirs publics locaux s’étaient saisis de l’explosion à Toulouse, de l’incendie

tertiarisation de la ville à Lyon, pour

apporter une valeur ajoutée au site et, ainsi, lui redonner place dans un projet plus global de tertiarisation de la ville.

Dans les deux cas étudiés, les projets phares du nouveau quartier, le Cancéropole pour l’un et le parc du technopôle pour l’autre, sont portés par des élus qui souhaitent un résultat visible le temps de leur mandat électoral. Ce qui, pour qui connait un peu les mécanismes de production de la ville, nécessite une logistique administrative et technique qui soit parfaitement rodée à cet exercice. Pour preuve, les propos de cet ingénieur du Grand Lyon en charge de piloter le projet du parc de Gerland :

‘‘

J’ai été missionné le mois de décembre 1995. Et il fallait essayer de bâtir un programme, de détermi- ner les grandes orientations d’aménagement. Puis les faire valider par le politique. Et puis ensuite, faire un planning pour la désignation du paysagiste, du maître d’œuvre. Et puis en parallèle, faire une expertise des sols et faire un planning qui va jusqu’à l’achèvement des travaux. C’est la totalité. C’est rentré dans le cadre, et l’objectif c’est une inauguration avant la fin du mandat. Ce n’est pas très compliqué. [. . . ] Le temps était très court après. Parce que [démarrage] en décembre 1995, ça veut dire début 1996, et inauguration en 2000. En 1996, il y a rien. On a les terrains, on ne sait même pas ce qu’il y a dedans. On ne sait rien. Et on a un impératif, c’est absolument inaugurer avant la fin de mandat. Donc il faut aller vite. Très, très vite.

[Ingénieur territorial au service espaces publics, en charge de la réalisation du parc de Gerland (1995- 2000)— Le Grand Lyon]

’’

On le voit, les villes ont acquis depuis peu une capacité nouvelle à travailler vite, ou plus pré- cisément à transformer rapidement des

travailler vite territoires restreints, à partir de projets sériés et cir- conscrits. Or cette rapidité d’action bénéficie avant tout aux classes moyennes et supérieures, les seules aptes par le pouvoir d’achat dont elles disposent à « rentabiliser » rapidement les

investissements effectués285. Les friches industrielles constituent, avec les emprises militaires,

les derniers grands gisements fonciers permettant de mettre en œuvre pleinement des muta- tions territoriales urbaines. Ces dernières seront d’autant plus rapides qu’elles pourront être légitimées auprès des populations riveraines par la disparition du danger et de la nuisance, a fortiori si l’un et l’autre se sont concrétisés. Nos deux études de cas posent en creux le même constat du désintérêt actuel des élus locaux pour la pérennisation d’espaces industriels ur-

bains, d’emplois ouvriers urbains, voire d’espaces ouvriers en ville286. Mais on peut imaginer

qu’il soit aussi de la responsabilité des industriels eux-mêmes de se soucier de cet intérêt, ne serait-ce que pour assurer les conditions de leur propre survie locale.

284Dans un registre parallèle, le politiste Henry Rey note une invisibilisation des classes populaires depuis les an-

nées 1980, qu’il explique par « un manque d’intérêt flagrant, tant de la part du monde politique que des milieux académiques ». Cette invisibilité résulterait, selon lui, « d’abord de l’affaiblissement du vote de classe », mais éga- lement « de la perte d’identité des partis de gauche ». cf. « Des classes populaires (presque) invisibles »,[Rey 2006, pp. 547–559].

285À propos des nouveaux modes de gouvernement locaux par projet, Gilles Pinson relève que, « alors que dans

les années 1960 et 1970, la majeure partie des ressources consacrées aux politiques urbaines étaient destinée au logement de masse et aux équipements de consommation collective et bénéficiait donc pour partie aux classes populaires, la prégnance des enjeux relatifs à la compétition territoriale et au développement économique n’a fait des politiques de redistribution qu’une annexe « solidarité » des politiques de compétitivité ». cf.[Pinson 2009, p. 291].

286Sur ce point, cf. la réflexion plus générale et, de notre point de vue, vivifiante proposée par Alain Accardo in Le

3.3. Une redynamisation du territoire aux dépens de l’industrie lourde

Cela nécessiterait probablement de repenser l’industrie à la fois dans des temporalités longues, ce que la mobilité extrême des capitaux ne facilite pas, et dans des projets ancrés à nouveau à long terme dans l’espace local.

Conclusion

En introduisant le présent rapport, nous formulions une hypothèse, utilisée comme un fil rouge de notre enquête, consistant à rappeler que l’industrie s’est toujours située dans des jeux de concurrence territoriale avec d’autres activités. Or, une catastrophe industrielle, par ses conséquences tant matérielles qu’en termes de représentations, constitue un moment brutal de déqualification territoriale dans ces concurrences pour occuper le « meilleur espace ».

Nous postulons que l’accident s’avère d’autant plus fatal à l’espace industriel si celui-ci n’est pas porté par un projet fort, ou plus précisément si le projet industriel n’est pas en capacité de rivaliser avec un contre-projet qualifiant, produit par d’autres acteurs porteurs de concurrences.

Sans surprise, les résultats obtenus au cours de l’enquête sur l’incendie du dépôt Shell du port Édouard Herriot à Lyon et l’explosion de l’usine AZF à Toulouse viennent plutôt conforter cette hypothèse. Il s’agit pourtant, nous l’avons souligné à plusieurs reprises, d’accidents au premier abord difficilement comparables. Les indicateurs chiffrés retenus par la Communauté européenne et le BARPI, de même qu’une analyse plus qualitative des phénomènes, montrent la prépondérance du second accident sur le premier, par le nombre de victimes et — surtout — par la sortie du drame nettement hors du périmètre de l’entreprise. Cependant, la mise en perspective de ces deux « terrains », entendons par là l’étude des sites non seulement lors de la catastrophe qu’ils ont subie, mais aussi lors de l’histoire de l’évolution de leurs espaces environnants avant et après l’accident, met au jour certains résultats comparables qui nous semblent dignes d’intérêt.

Lors de la première partie de ce rapport, nous nous demandions comment la dynamique ter- ritoriale des espaces industriels considérés s’était développée, et par qui elle avait été portée jusqu’au moment de leur sinistre. Par dynamique territoriale, nous entendions la matéria- lité de processus économiques et sociaux parfois antagoniques, projetés sur l’espace et qui le

structurent, y compris dans sesformes idéelles. Et, sur nos deux terrains, nous avons constaté question du risque

que la question du risque était déjà prise dans les rapports entre le site et son environnement, physique et/ou institutionnel, avant même l’accident.

En effet, c’est d’abord une logique en partie hygiéniste, par bien des points préventive vis-à-

vis desrisques et des nuisances, qui guide l’implantation initiale de nos deux sites. En 1852 logique hygiéniste

lorsque la Poudrerie nationale de Toulouse est venue s’implanter sur l’île du Ramier, le long de la Garonne, c’est qu’elle avait été écartée de la première couronne de la ville où elle avait

déjà causé d’importants dégâts lors d’explosions dans la première moitié du XIXesiècle. C’est

dans une même logique de mise à l’écart de la ville des industries nuisantes que les usines chi- miques lyonnaises s’étaient progressivement regroupées dans le sud-lyonnais, à Saint-Fons et Pierre-Bénite, sur des terrains autrefois maraîchers et directement reliés au Rhône. Et c’est à proximité de cet ensemble industriel en devenir, dans le quartier de Gerland par ailleurs aussi industrialisé, que le port fluvial industriel avait été localisé par les édiles lyonnais au sortir de la Première guerre mondiale.

Cependant, chacun des sites a longtemps été porté par un projet industriel visant à requalifier

son territoire d’accueil. Le port lyonnais étaitl’une des premières pièces d’un projet promé- requalification

théen consistant à relier la mer méditerranée à la mer du Nord, tandis que le pôle chimique toulousain s’est agrandi de façon pragmatique à l’occasion de la Première guerre mondiale. Entre-deux-guerres, l’ONIA, implanté opportunément sur les terrains de la poudrerie laissés vacants, a progressivement constitué avec cette dernière un espace dédié à leur développe-

ment industriel et au logement de leurs salariés. Puis asuivi pour les deux sites un temps déqualification

de déqualification territoriale, du fait d’une baisse de l’activité de l’une des entreprises pour le pôle toulousain, et davantage d’une désindustrialisation des espaces environnants pour le port lyonnais. Et l’on constate, dans les deux cas, une transformation de l’usage des terrains aux alentours des sites, du fait de politiques urbaines portées par les pouvoirs publics, à Lyon

autour de l’aménagement progressif d’un bio-technopôle, à Toulouse par l’implantation de nouveaux espaces résidentiels à grande échelle. En quelque sorte, les deux sites étudiés ont été touchés par un processus de technopolisation, l’un à l’échelle du quartier de Gerland l’autre à celle de la ville de Toulouse, dont ils étaient tous deux exclus, et au sein duquel leur avenir même commence à interroger.

Les deux sites ont été tou- chés par un processus de technopolisation.

C’est dans ces interstices que les inquiétudes quant aux risques générés par l’une et l’autre des productions étudiées ont commencé de se manifester. On peut en effet en faire une lecture à l’aune d’une « lutte des places », du fait d’une urbanisation accrue des alentours selon une utilisation des sols requa- lifiée par d’autres usages plus lucratifs, ou plus en phase avec les attentes des élus locaux. Au final, durant les années qui ont précédé les sinistres, il semble que le pôle chimique comme le port Édouard Herriot ne se soient pas forcément dégradés en tant qu’espaces productifs, mais ont davantage subi une déqualifica- tion progressive, par l’érosion de leur projet industriel qui tranchait de plus en plus avec les dynamiques territoriales qui les environnaient, et dans lesquelles ni l’un ni l’autre n’étaient inscrits.

Ainsi, au-delà des seuls cas étudiés, ces premiers résultats inviteraient donc les industriels à porter une attention toute particulière aux dynamiques territoriales dans lesquelles leurs sites sont pris, afin de mieux anticiper des réactions somme toute prévisibles de leur en- vironnement spatial et partenarial en cas d’accident.

Dans la seconde partie de ce document, nous nous interrogions sur ce que donnent à voir les accidents industriels, en termes d’organisations professionnelle, sociale et spatiale.

À l’évidence, c’est dans cette partie que la démarche comparative s’avère la plus improbable à mener. Chaque accident a sa propre dynamique, une explosion, dans un cas, causant im- médiatement l’essentiel des dégâts constatés ; un incendie, dans l’autre, avec deux « flashs » espacés de plusieurs heures et un combat contre le feu de près de vingt-quatre heures avant de pouvoir commencer à découvrir les détériorations subies. À Lyon, les causes techniques de l’accident ont finalement pu être déterminées, après plusieurs rebondissements judiciaires, et la justice a désigné des coupables. Tandis qu’à Toulouse, ce processus est en cours, et il est probable, au vu du cratère sous l’ancien atelier de stockage de nitrate d’ammonium, que de nombreux éléments de compréhension sont à l’évidence matériellement détruits au point que l’issue même du procès en constitue aujourd’hui l’une des principales inconnues. Quant aux dommages, ils sont relativement sériés à Lyon, pour l’essentiel dans le dépôt incendié, tandis qu’ils concernent de nombreux pans de la vie urbaine toulousaine, bien au-delà de la seule entreprise sinistrée.

Toutefois, au-delà d’une description précise et documentée de chacune des situations acciden-

telles, dont nous avons rendu compte avec les éléments à ce jour disponibles287, nous avons

choisi de dégager deux pistes, à vrai dire peu explorées, rapprochant les deux événements. La première touche à la problématique de la sous-traitance sur un site classé Seveso seuil haut, et donc à un potentiel lien de causalité entre l’externalisation et une diminution possible de la sécurité industrielle.

lien entre externalisation et sécurité industrielle

Nous constatons dans les deux cas que cette question, bien que située au cœur de l’accident, a été peu explorée — voire même progressivement évacuée du débat ayant suivi chaque catastrophe. Pourtant, nous avons montré que les deux sinistres étudiés n’arrivaient pas dans des contextes économiques anodins pour chacun des sites. À Lyon, la compagnie Shell était entrée dans une concurrence effrénée pour être parmi les premières sociétés pétrolières à disposer localement d’additifs pour ses futures essences, courant même le risque de n’être pas à jour de toutes ses autorisations de production. À Toulouse, l’usine AZF sortait de vingt années, d’abord de retrait de l’État de son capital, puis de ballotements entre différents groupes industriels. Ainsi dans l’un et l’autre cas, à des causes purement techniques ou circonstancielles s’ajoute un contexte économique engendrant des modes d’organisation du travail potentiellement accidentogènes. Et force est de constater que le seul discours entendu a finalement été celui d’une nécessité économique de l’externalisation, au point d’évacuer progressivement les questions sécuritaires qu’il soulève pourtant.

287Et qui constituent déjà un travail en soi, en particulier pour Toulouse où l’explosion a atteint des champs parfois

3.3. Une redynamisation du territoire aux dépens de l’industrie lourde

Une recommandation que nous pourrions formuler à l’issue de ce travail serait, pour le moins, de réfléchir la question de la sécurité industrielle dans une acception plus large que celle des seuls dispositifs techniques et administratifs dédiés.

Ces deux exemples montrent qu’un site peut aussi être fragilisé par des mécanismes capita- listiques le concernant ; ils attirent aussi l’attention sur l’organisation du travail, sur celle des collectifs mis au travail dans un site donné, sur les conditions d’exercice et les contraintes réelles (incluant celles d’ordre économique et social) qui pèsent sur les salariés au travail sur le site.

Une autre piste transversale aux deux sites étudiés concerne le lien quasi-intrinsèque qui

semble désormais unir catastrophes et médias. Un détour par l’histoire et la lien entre

catastrophes et médias

structuration du champ journalistique montre que l’introduction massive de la concurrence entre titres et la sanction de l’audimat amènent les équipes de marketing des médias à peser plus fortement sur les formats de la fabrication, et sur la production elle-même. Et de plus en plus, l’exigence du métier consiste à savoir travailler vite, aux dépens souvent d’un travail d’enquête approfondi, dans moins d’espace et de temps. Ce processus amène à simplifier à outrance des phénomènes et des positionnements complexes, comme ceux qui touchent à l’industrie, tout en cherchant toujours plus de sensationnel dans les thèmes traités. De ce fait, les catastrophes se sont constituées en véritable « produit d’appel » médiatique. Elles répondent à l’impératif d’être spectaculaire, et leur caractère inattendu correspond à la façon dont les médias travaillent aujourd’hui, dans l’urgence et à la recherche du scoop. Un travail d’enquête réalisé auprès de professionnels ayant « couvert » l’explosion d’AZF montre combien la catastrophe avait fait « le bonheur » professionnel des journalistes de la presse quotidienne régionale en particulier, et avait permis de renverser un temps à leur avantage leur position de dominé dans leur champ professionnel. De plus, les connaissances tous azimuts acquises par les journalistes de la situation industrielle d’un site lors de son sinistre, vont constituer par la suite un « capital » à faire fructifier, qui sera d’autant plus facile à actualiser si l’événement a été longuement traité sur le coup.

La principale conséquence de cela est que, pendant plusieurs années, non seulement le silence médiatique n’existe plus sur ces sites sinistrés, mais que tous les bruits produits deviennent façonnés par celui de la catastrophe. Ainsi, il nous semble important pour les différentes com- posantes d’un site de prendre conscience qu’un accident industriel correspond, aujourd’hui, à une véritable « cible commerciale » idéale pour un média.

Le silence médiatique n’existe plus sur les sites sinistrés.

À défaut d’agir simplement sur les mécanismes provoquant ce fait, dont on a vu qu’ils avaient des racines profondes, on peut parfois les prendre en compte et les anticiper par une connaissance constante et régulière des milieux journalistiques et une prise de contact régulière avec eux, hors d’un événement particulier ; et ensuite, en cas de crise, « faire avec » — c’est-à-dire probablement intégrer dans les plans de communication — le capital journalistique que constitue un accident industriel dans la conduite de l’après-catastrophe.

Enfin, dans la dernière partie de ce document, nous nous demandions comment se mani- festaient les concurrences territoriales autour de l’usage des sols sinistrés, et quels acteurs tendaient à s’en saisir, voire à les instrumentaliser.

Concernant la délivrance de l’autorisation de reprise des activités, à Toulouse, nous avons vu que l’ampleur des dégâts mais surtout l’émotion publique et une dynamique associative

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