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IV. Dépendance taxonomique des effets de la limitation en sels nutritifs, de la

IV.3 Résultats

IV.3.1 Quantité d’hydrates de carbone particulaires et dissous

Les réponses de la concentration en hydrates de carbone dissous et particulaires totaux par cellule en fonction de la limitation en sels nutritifs, de la température ou de leurs interactions ont été étudiées. Les résultats mettent en évidence des réponses spécifiques aux différentes conditions environnementales. Les résultats seront donc décrits par espèce dans un premier temps. Dans une seconde partie nous décrirons les relations entre la taille et le contenu ou la production de ces hydrates de carbone.

Ditylum brightwellii (Db)

Aucun effet lié à la limitation en sels nutritifs n’a été observé chez Db en ce qui concerne la quantité d’hydrates de carbone dissous et particulaires totaux par cellule. Cependant, la température influence ces deux paramètres, des valeurs plus fortes ayant été observées à 14°C comparativement à 10°C (GLM, p<0,001). Toutes conditions confondues, les valeurs étaient

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en moyenne 2,2 et 2,9 fois supérieures à 14°C respectivement pour les hydrates de carbone dissous et les hydrates de carbone particulaires (Fig.IV-1).

Thalassiosira rotula (Tr)

Le patron de réponse chez Thalassiosira rotula (Tr) présente des effets interactifs des sels nutritifs et de la température sur les hydrates de carbone dissous et particulaires (Fig.IV-1). Ces interactions aboutissaient à des valeurs 3 et 2,4 fois plus élevées dans N-lim et P-lim par rapport au témoin à 10°C et 4 et 6,3 plus élevées dans N-lim et P-lim comparé au témoin à 14°C (Tukey, p<0,05) en ce qui concerne les hydrates de carbone dissous. Cette plus forte différence entre le témoin et les conditions limitées à 14°C s’explique par une diminution de la concentration en hydrates de carbone dissous par cellule dans le témoin à 14°C (0,09 ng Eqglc.cell-1) en comparaison des valeurs du témoin à 10°C (0,29 ng Eqglc.cell-1) (Fig.IV-1a). Le même patron que celui observé pour les hydrates de carbone dissous par cellule était observé pour les hydrates de carbone particulaires avec des valeurs plus élevées en condition limitée que dans les témoins. En effet, des contenus en hydrates de carbone particulaires 3 et 2,5 fois plus élevés que dans le témoin étaient observés dans N-lim et P-lim à 10°C. A 14°C, la différence est plus marquée avec des valeurs 5,8 et 12,3 fois plus élevées dans N-lim et P-im par rapport au témoin. Là encore ce patron résulte d’une dP-iminution du contenu en

hydrates de carbone particulaires dans le témoin à 14°C (0,27 ng Eqglc.cell-1)

comparativement au contenu à 10°C (1,16 ng Eqglc.cell-1) (Fig.IV-1b).

Skeletonema sp.(Ske)

Ske montrait également des effets interactifs de la température et des sels nutritifs sur les quantités d’hydrates de carbone dissous et particulaires ramenées au nombre de cellules (GLM, p<0,01). Aucune différence dans la quantité d’hydrates de carbone dissous n’était observée à 10°C tandis qu’à 14°C les conditions limitées présentent des valeurs d’hydrates de carbone dissous 1,4 fois supérieures au témoin (Fig.IV-1). Les valeurs observées à 14°C dans les conditions limitées ne diffèrent pas significativement de celles observées à 10°C. La différence observée à 14°C résulte d’une diminution de la quantité d’hydrates de carbone dissous dans le témoin à 14°C tout comme pour Tr (Tukey, p<0,05).

Les hydrates de carbone particulaires présentent quelques différences dans leur patron de réponse face aux interactions sels nutritifs/température. Tout d’abord, comme observé pour les hydrates de carbone dissous, il n’y avait aucune différence dans le contenu en hydrates de

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carbone par cellules à 10°C en fonction de la condition. A 14°C, les cellules contenaient davantage d’hydrates de carbone dans les conditions limitées que dans le témoin, avec des contenus 4 fois plus élevés en conditions limitées. De plus dans P-lim ces valeurs étaient supérieures à celles observées à 10°C (Tukey, p<0,05). Enfin, comme observé pour Tr, le témoin à 14°C présente un contenu moyen en hydrates de carbone inférieur à celui observé à 10°C avec une diminution de l’ordre de 4 fois. Des différences plus fortes entre les conditions limitées et le témoin sont observées à 14°C comparativement à 10°C pour Ske (Fig.IV-1).

Phaeocystis globosa (Pg)

Pg est marquée par l’absence d’interactions sels nutritifs/température associée à de fortes variabilités de la quantité d’hydrates de carbone dissous et particulaires ramenée au nombre de cellules. Du fait de cette variabilité aucun effet sels nutritifs ou température n’est observé sur les hydrates de carbone dissous (Fig.IV-1a). Concernant les hydrates de carbone particulaires, un effet sels nutritifs et température est observé à 14°C tandis qu’à 10°C les contenus en hydrates de carbone particulaires ne diffèrent pas quel que soit le traitement ou la température (Fig.IV-1b). A 14°C, Pg montrait des valeurs d’hydrates de carbone particulaires par cellule dans le milieu N-lim 6,5 fois plus élevées que dans le témoin. Cette valeur est également significativement plus élevée que celles observées à 10°C quelle que soit la condition (Tukey, p<0,05).

Hemiselmis rufescens (Hr)

Tous les paramètres relatifs à la quantité d’hydrates de carbone ramenée au nombre de cellules répondaient à un effet température et sels nutritifs, et ce, sans interaction entre ces deux conditions environnementales (GLM, p<0,001). Premièrement, une augmentation de la quantité d’hydrates de carbone dissous était observée dans les conditions N-lim à 10°C (0,18 ng Eqglc.cell-1) et dans les conditions N-lim (1,22 ng Eqglc.cell-1) et P-lim (0,55 ng Eqglc.cell-1) à 14°C comparativement aux valeurs relevées dans les conditions témoin à 10°C (0,02 ng Eqglc.cell-1) et 14°C (0,07 ng Eqglc.cell-1) (Fig.IV-1a). De plus, une augmentation de la quantité d’hydrates de carbone dissous avec la température était observée. Deuxièmement concernant les hydrates de carbone particulaires, une augmentation, avec des valeurs 11 et 14 fois supérieures, dans la condition N-lim à 10° C et 14°C comparativement au témoin était observée (Fig.IV-1b). L’effet température est toujours le même quel que soit le paramètre d’intérêt avec une augmentation de la quantité d’hydrates de carbone par cellules quand la température augmente, comme observé pour Db et pour la condition N-lim chez Pg.

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