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globale de la protéinémie

2.1. Quantification des globules rouges et des leucocytes au cours de l’infection

La quantification des GR et des leucocytes au cours de l’infection a été réalisée à partir de 3 expériences indépendantes. Au total, 22 souris Tg- et 18 souris Tg+ ont été incluses dans les analyses. Les résultats présentés ici portent sur l’ensemble des expériences.

2.1.1. La concentration sanguine érythrocytaire diminue avec le développement du

parasite chez les souris Tg- et Tg+, mais dure plus longtemps chez les Tg+

A notre connaissance, la concentration en GR du sang des souris Tg+ naïves n’a jamais été comparée à celle des souris Tg-. Les résultats présentés en figure 19 semblent indiquer que la quantité de GR/µL de sang chez les Tg+ serait plus basse que chez les Tg- (voir à J0), cependant, à cause de la variabilité des valeurs mesurées au sein de chaque groupe, l’analyse statistique n’a pas permis ici de confirmer cette observation. Comme on le verra par la suite, l’analyse NFS automatisée portant sur 5000 à 10 000 GR, a permis de confirmer la différence entre les deux souris.

L’évolution du nombre de GR/µL de sang au cours de l’infection est présentée sur la figure 19. Chez les Tg-, le nombre de GR/µL de sang est en moyenne de 5,66 x 106 ± 3,69 x 106 avant l’inoculation. Entre J12 p.i. et J16 p.i., le nombre de GR/µL chute brutalement pour atteindre un minimum de 1,20 x 106 ± 0,75 x 106 GR/µL, et commence à remonter légèrement à J18 p.i. Entre J18 p.i. et J20 p.i., la concentration en GR augmente rapidement, jusqu’à retrouver son niveau initial.

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Chez les souris Tg+, le nombre de GR/µL de sang est en moyenne de 5,04 x 106 ± 4,40 x 106. Comme dans le cas des souris Tg-, une forte chute de la concentration érythrocytaire s’observe à partir de J12 p.i. pour atteindre un minimum à J18 p.i. avec 1,54 x 106 ±0,84 x 106 GR/µL, chiffre équivalent à celui que l’on observe chez les Tg- aux mêmes temps. Mais contrairement à ce que l’on observe chez les souris Tg-, la concentration en GR se maintient à un niveau bas jusqu’à J22 p.i., puis on note une augmentation franche des GR à J24 p.i..

La concentration sanguine en érythrocytes est dépendante du développement parasitaire. La forte chute observée aux alentours de J14 p.i. est parallèle à l’augmentation de la parasitémie chez les souris infectées à la même période. Ceci s’observe chez les souris Tg+ comme chez les souris Tg-. En revanche, la récupération en GR qui accompagne la résolution de l’infection après J16 p.i. chez les souris Tg- semble plus difficile chez les souris Tg+.

FIGURE 19:EVOLUTION MOYENNE DU NOMBRE DE GLOBULES ROUGES PAR µL DE SANG AU COURS DE LINFECTION CHEZ LES SOURIS TG- ET TG+.

3 expériences indépendantes, comprenant respectivement 7 Tg- et 6 Tg+, 10 Tg- et 8 Tg+, 5 Tg- et 4 Tg+, ont été réalisées. Les souris ont été inoculées avec 1 x 106 GRi par voie IP. Un prélèvement caudal a été effectué tous les 2-3 jours et les GR ont été dénombrés sur cellule de comptage Kovaslide®. Les résultats des 3 expériences ont été regroupés. Souris Tg- (), souris Tg+ ().

Test de Wilcoxon : J0 vs J14 p.i., Tg- : ****p < 0,0001, Tg+ : **p = 0,0034. Mann-Whitney : J20 p.i. Tg- vs Tg+, **p = 0,0025 ; J22 p.i. Tg- vs Tg+, **p = 0,0023.

2.1.2. Le nombre de leucocytes augmente au pic parasitaire chez les deux types de souris

Chez les souris Tg+ naïves le nombre de leucocytes est naturellement plus important que chez les souris Tg- naïves (Laine et al., 2000a). D’autre part, le type de prélèvement (sang de la queue ou sang artériel) a une influence sur la quantité de leucocytes récoltés. En effet, le sang caudal est très riche en leucocytes et contient également plus de PNN (Pressac, 2006).

En accord avec ces données, nos comptages montrent que le nombre de leucocytes/µL de sang avant inoculation est en moyenne de 1,79 x 104 ± 0,72 x 104 chez les Tg- et de 2,61 x 104 ± 1,36 x 104 chez les souris Tg+.

Le suivi du nombre de leucocytes/µL de sang durant l’infection chez les deux types de souris est présenté en figure 20. Dans les deux cas, une légère baisse du nombre de leucocytes/µL de sang est visible entre J7 et J11 p.i.. Puis la concentration en leucocytes augmente jusqu’à J16 p.i., avec un maximum de 3,71 x 104 ± 1,35 x 104

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moyenne chez les souris Tg+. A partir de J16 p.i., la concentration diminue et retourne à la normale chez les deux types de souris.

FIGURE 20:CONCENTRATION SANGUINE MEDIANE EN LEUCOCYTES AU COURS DE LINFECTION CHEZ LES SOURIS TG- ET TG+.

3 expériences indépendantes (avec respectivement 7 souris Tg- et 6 souris Tg+ ; 10 souris Tg- et 8 souris Tg+, 5 souris Tg- et 4 souris Tg) ont été réalisées. Les souris ont reçu 1 x 106 GRi par voie IP. Un prélèvement caudal a été effectué tous les 2-3 jours et le nombre de leucocytes/µL de sang a été déterminé sur Kovaslide® après la lyse des érythrocytes. Les résultats des 3 expériences ont été regroupés. () : souris Tg-, () : souris Tg+. Test de Wilcoxon : J0 vs J16 p.i. : **p = 0,0012. Test de Mann-Whitney : J16 Tg- vs J16 Tg+ : *p = 0,0344.

L’évolution du nombre de leucocytes/µL de sang chez les souris Tg- et Tg+ au cours de l’infection nous informe que : (1) le nombre de leucocytes/µL de sang reste constamment supérieur chez les souris Tg+ comparé aux souris Tg- et (2) le maximum de la concentration leucocytaire est atteint deux jours après le pic de crise chez les 2 types de souris, ce qui indique que la production de leucocytes se prolonge au-delà de la diminution du nombre de parasites sanguins.

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2.2. Distribution des sous-populations leucocytaires au cours de l’infection

La distribution des lymphocytes, des monocytes, des PNN et des PNE a été analysée chez les souris Tg+ infectées. Les pourcentages ont été établis par comptage optique des cellules sur frottis sanguin coloré au Diff-QuikTM. Un ensemble de frottis provenant de 5 expériences d’infection indépendantes (soit 36 souris Tg- infectées et 34 souris Tg+ infectées), et établis tous les jours ou tous les 2-3 jours selon l’expérience considérée, a été analysé. Les résultats sont présentés sur la figure 21.

Il a été rapporté que les souris Tg+ ont un sang plus riche en PNN et en lymphocytes (Laine et al., 2000a) que les souris Tg-, ce qui aboutit à une distribution différente des sous-populations leucocytaires chez les deux souris. Nous avons établi que les leucocytes totaux chez les souris Tg- naïves comprennent en moyenne 66,9% de lymphocytes, 28,1% de PNN, 2,4% de PNE et 2,6% de monocytes (Figure 21 [A], distribution à J-14), tandis que chez les souris Tg+ on trouve 48,8% de lymphocytes, 43% de PNN, 4% de PNE et 4,2% de monocytes (Figure 21 [B], distribution à J -14). Comme attendu, les deux types de souris présentent donc des distributions leucocytaires différentes (Figure 21 [C] et [D]), les lymphocytes étant largement majoritaires chez les souris Tg-, alors que les PNN sont presque aussi nombreux que les lymphocytes chez les Tg+. La proportion des monocytes et des PNE est aussi légèrement augmentée chez les souris Tg+.

L’évolution de la distribution des sous-populations leucocytaires au cours de l’infection est différente entre les souris Tg- et Tg+. Chez les souris Tg- infectées, on observe une diminution de la proportion de lymphocytes et une augmentation de la proportion de PNN qui débute environ 5 jours avant le pic de crise parasitaire, et se poursuit jusqu’à J+1. L’augmentation de la proportion de PNN à J+1 est statistiquement significative (Figure 21 [E]), et la distribution est d’en moyenne 35% de lymphocytes, 60% de PNN, 0% de PNE et 5% de monocytes. Les proportions reviennent à la normale trois jours environ après le pic de crise parasitaire. En ce qui concerne les souris Tg+ infectées, la distribution des sous-populations leucocytaires ne montre pas de variation statistiquement significative au cours de l’infection (Figure 21 [F]), même si l’on peut observer sur la figure 21 [B] une tendance à l’augmentation chez les PNN et à la diminution chez les lymphocytes aux alentours du pic de crise.

Dans la mesure où nous avons vu que le nombre de leucocytes totaux est au plus haut à J16 p.i. chez les deux souris infectées, les résultats de la distribution leucocytaire indiquent que 1) chez les souris Tg-, les PNN sont largement responsables de cette augmentation, 2) chez les souris Tg+, les deux sous-populations de PNN et lymphocytes augmentent conjointement.

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FIGURE 21:EVOLUTION MOYENNE DES SOUS-POPULATIONS LEUCOCYTAIRES.

5 expériences indépendantes ont été réalisées (respectivement, 3 souris Tg- / 7 souris Tg+ ; 7 souris Tg- / 6 souris Tg+ ; 12 souris Tg- / 9 souris Tg+ ; 5 souris Tg- / 4 souris Tg+ et 9 souris Tg- / 8 souris Tg+). Les souris ont reçu 1 x 106 GRi par voie IP. Un prélèvement caudal a été effectué tous les jours ou tous les 2/3 jours en fonction de l’expérience et un frottis sanguin a été réalisé afin de compter la distribution des sous-populations leucocytaires. Evolution des sous-populations leucocytaires (valeurs médianes) chez (A) les souris Tg- (le jour « 0 » sur l’axe des abscisses correspond au jour de parasitémie maximum) ; (B) les souris Tg+ ; (C) les souris Tg- contrôles (non infectées) ; (D) les souris Tg+ contrôles (non infectées). En noir sont représentés les lymphocytes, en rouge les polynucléaires neutrophiles, en bleu les polynucléaires éosinophiles et en vert les monocytes. Les résultats des 5 expériences sont regroupés.

Comparaison du pourcentage neutrophilique au premier jour de l’expérience et au jour du pic de leucocytes chez (E) les souris Tg- ; une différence significative est observée (Mann-Whitney ; *p = 0,0413) ; (F) chez les souris Tg+ ; aucune différence significative n’est observée (Mann-Whitney).

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