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40 2.5.4 Qualité des Eaux

Dans le document Evaluation Environnementale SRCE PACA (Page 40-44)

En Provence-Alpes-Côte d’Azur :

62% des masses d’eau superficielles sont en bon ou très bon état écologique et 75% en bon état chimique.

91% des masses d’eau souterraines sont en bon état quantitatif et 81% en bon état chimique.

A) Dégradations morphologiques

Plus de la moitié des cours d’eau qui ne présentent pas un bon état sont dégradés au niveau de leur état biologique alors que leur qualité physico-chimique est bonne voire très bonne. Cette situation montre que les dégradations morphologiques et hydrologiques sont très pénalisantes et qu’elles sont des facteurs essentiels à restaurer pour atteindre le bon état.

Les facteurs de dégradation sont :

- les aménagements de prévention des risques d’inondations (1500km de digue en PACA) qui artificialisent les berges,

- les ouvrages de franchissement : pont, buses… qui modifient le lit mineur du cours d’eau,

- les aménagements de prélèvement de l’eau ou de stockage tels que les seuils, barrages, dérivations qui limitent la continuité sédimentaire et les migrations piscicoles.

Par ces aménagements, les fonctions naturelles essentielles des cours d’eau ne sont plus assurées suite à la modification des connexions entre lit mineur et majeur, entre le cours d’eau et la nappe alluviale, entre l’amont et l’aval, entre le cours d’eau et ses annexes hydriques (zones humides).

En PACA, plus de 2000 ouvrages ont été recensés sur les cours d’eau, parmi lesquels 200 ont été identifiés comme prioritaires au regard de la restauration de la continuité écologique amont-aval, pour assurer le passage des poissons et des sédiments. 70 ouvrages seront aménagés à court terme, 22 sont prioritaires pour la migration des anguilles, 8 le sont pour la migration des Aloses et

Lamproies.

B) Apports de polluants chimiques

75 % des masses d’eau superficielles sont en bon état chimique.

Vis-à-vis des pressions polluantes, la région PACA est globalement moins touchée par les pesticides que les autres régions du bassin Rhône Méditerranée. Toutefois, certaines ressources utilisées pour la production d’eau potable sont contaminées au delà des normes en vigueur. Les pesticides restent également le principal facteur déclassant pour les eaux souterraines.

Certains secteurs du Var et du Vaucluse sont contaminés par des résidus de pesticides plus autorisés à ce jour (Triazines, dichlobénil notamment).

La région est aussi concernée par la présence de nitrates.

La directive nitrates s’applique sur 4 zones dites vulnérables : - la région agricole du Comtat Venaissin (84)

- le secteur des plaines alluviales des bassins du bas Gapeau et de l’Eygoutier (83) - la commune de Berre l’étang (13)

- les communes de Gréoux les Bains, Oraison et Valensole (04)

Enfin, les pollutions bactériologiques affectent presque systématiquement les eaux des karsts et les sources lors de grands épisodes pluvieux.

Concernant la pollution organique liée aux rejets de stations d’épuration (STEP), les efforts entrepris depuis 2006 en terme de mise aux normes des équipements, a permis d’améliorer significativement la situation. Cela notamment au travers de 2 plans nationaux 2007/11 et 1012-18. Il reste en PACA encore 13 stations d’épuration à mettre en conformité et 21 nouvelles non conformités, sur lesquelles des programmes de travaux ont été définis et devront aboutir avant le 31 décembre 2013 et dans les meilleurs délais pour les nouvelles non conformités.

Des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et des polychlorobiphényles (PCB) sont détectés sur la majorité des sites de mesures de la DCE, avec parfois un cocktail de plus de dix substances différentes. Ces mesures ont été confirmées par l’analyse de ces éléments dans la chair de poissons.

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A l’échelle régionale, l’impact de cette activité est relativement limité au niveau quantitatif car l’eau est restituée au milieu. Par contre, elle induit une discontinuité écologique pour la migration des espèces et les sédiments ainsi que des aménagements du cours d’eau en lit mineur et majeur.

B) Irrigation Agricole

L’activité agricole mobilise 2,3 milliards de m3 par an dont 70 à 80% retournent au milieu naturel mais cette part est souvent enrichie d’éléments chimiques.

L’irrigation gravitaire a permis le développement d’une agriculture diversifiée (fruits, légumes, foin…). Parmi ces cultures on note la présence de la riziculture qui fait partie des cultures les plus consommatrices en eau.

L’irrigation a nécessité la création des nombreux aqueducs, canaux, martelières…modifiant ainsi le tracé naturel des cours d’eau et approvisionnant les zones en déficit. L’eau de la Durance est utilisée pour l’irrigation d’un vaste territoire en Vaucluse et dans les Bouches-du-Rhône.

Le détournement de la ressource en eau peut avoir des

conséquences sur les débits d’étiage des cours d’eau d’autant que le prélèvement est 5 fois supérieur au volume réellement utilisé par les cultures. Le surplus alimente les nappes, les eaux de surface et les zones humides. Il peut également alimenter en eau des populations, des activités industrielles, et soutenir l’étiage des cours d’eau.

C) Alimentation en eau potable

L’alimentation en eau potable consomme 750 millions de m3 par an. 50 % sont issus de la ressource souterraine dont 60 % dans les nappes alluviales, 23 % dans les aquifères karstiques et 15 % dans les aquifères profonds. Le SDAGE identifie 20 masses d’eau souterraines stratégiques pour l’alimentation en eau potable. Le département des Bouches-du-Rhône est un cas particulier car il utilise essentiellement la ressource en eau du système Durance– Verdon. Les grandes agglomérations de Marseille, Toulon et Aix-en Provence sont alimentées par le canal de Provence et le canal de Marseille, dérivé du canal usinier EDF.

D) Prélèvements pour l’industrie et transport

Aujourd’hui le prélèvement destiné à l’industrie s’élève à 300 millions de m3 par an. Ce volume est en nette baisse depuis les années 70 grâce à l’amélioration des processus. Les rejets des industries constituent tout de même une part importante des pollutions organiques et toxiques en métaux lourds présents sur le territoire Enfin, le Rhône et une partie de son delta ont été largement aménagés pour permettre le transport de marchandise.

E) Activités touristiques

L’activité touristique est un important pôle d’activité de la région que ce soit en hiver (stations de ski) ou en été (littoral).

Elle induit des pressions sur les milieux (prélèvements en eau et pollutions) auxquelles viennent s’ajouter d’autres pressions liées à la multiplication des activités en lien avec les milieux aquatiques (sports d’eau vive, randonnée aquatique, pêche sportive). Même si la fréquentation touristique est globalement stable, la pression sur les milieux reste importante à cause du développement de ces nouvelles activités.

La qualité des eaux de rivières revêt un caractère important pour l’activité touristique notamment pour les eaux de baignade sur le littoral.

Les usages de l’eau sont multiples et peuvent ne pas être

compatibles entre eux ou avec les objectifs de bon état écologique. Ces désaccords sont la source de conflits d’usage car la ressource en eau n’est pas inépuisable et le SDAGE impose des objectifs à atteindre pour 2015.

F) Synthèse Usage & pressions

En résumé, hors activité hydroélectrique, l’activité la plus consommatrice en eau est l’irrigation avec 68 % du prélèvement.

L’irrigation se faisant gravitairement, ce sont les masses d’eau superficielles qui sont le plus impactées.

Les loisirs représentent 0,3 % (10 millions de m3) des prélèvements mais cet usage n’est dédié qu’à une partie aisée de la population puisque l’eau alimente les golfs et la neige artificielle. Ces périodes d’étiages étant les plus préjudiciables pour les milieux aquatiques.

Figure 18 : Les Gorges du Verdon

Dans le document Evaluation Environnementale SRCE PACA (Page 40-44)