• Aucun résultat trouvé

III - Des concepts inhérents à la notion de l’écrit en pratique de classe Afin de mieux cerner le cadre de l’expression écrite nous allons, puisque cela nous

1. Qu’est ce que « écrire ?

Pour définir l’écrit, il faut d’emblée souligner que ce mot est dérivé du verbe ‘écrire’ (du latin scribere), il désigne :

« Le domaine de l’enseignement de la langue qui comporte l’enseignement et

l’apprentissage de la lecture, de la graphie, de l’orthographe, de la production de texte de différents niveaux et remplissant différents fonction langagières »14

A partir de ce passage nous comprenons que l’écriture englobe toutes les activités enseignées à l’école à partir de la lecture qui chapote généralement les activités, de la graphie, de l’orthographe etc. Jean Pierre Robert précise que « en

didactique des langues, l’écrit fait partie de ces notions Jumelées dont l’étude est

incontournable : écrit/oral, lecture/écriture, compréhension/production,

phonème/graphème, phonie/graphie, etc. »15.

Nous exposons une différentiation intrinsèque quand à la notion du verbe écrire : Écrire au sens16« productif », autrement dit, produire un type d’écrit (en référence à la typologie textuelle), s’inscrit donc dans une dimension communicationnelle. Produire un écrit fait référence, d’une part, à la considération du processus cognitif du scripteur et, d’autre part, à la gestion de la langue française d’où la qualification donnée par Charmeux d’« activité socio et psycholinguistique ». J’emprunte le terme de « scripteur », à I. Delcambre et Y. Reuter (2002), qu’ils utilisent dans un article intitulé « Images du scripteur et rapports à l’écriture » pour désigner l’individu qui produit un écrit. -écrire au sens « graphique » correspond à l’activité de former des lettres, des phrases, un

14

ROBERT, Jean Pierre, Dictionnaire pratique de didactique du FLE, Paris, L’Essentiel Français, 2e édition 2008, p.76.

15

Ibid, p36. 32

16

Sandra FLEURANTIN, ENSEIGNER L’ÉCRITURE AU CYCLE 3 : RAPPORTS ENTRE LES CONCEPTIONS DIDACTIQUES DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE INITIALE, LES TEXTES OFFICIELS ET LES REPRÉSENTATIONS DES ENSEIGNANTS. Thèse de doctorat de 3èmecycle LMD.

texte. Il est question d’élaborer un texte linguistiquement recevable, en tant qu’objet matériel d’où la qualification par l’auteure « d’activité psycho et perceptivo-motrice». En cela, il s’agit donc d’une activité non sociale à la différence du premier sens attribué au verbe « écrire » par l’auteur.

La conception d’écrit est généralement opposée à celle de l’orale. Elle est considérée, selon le dictionnaire didactique de

Jean Pierre CUQ, en tant que’« Une manifestation particulière du langage

caractérisé, sur un support, d’une trace graphique matérialisant la langue susceptible d’être lue ».17

Autrement dit, l’écrit est le passage de la dimension sonore d’un message produit vers la dimension graphique. L’écrit n’est pas une simple articulation de phrases pour avoir un texte mais plutôt, c’est le reflet de la pensée, il comporte l’emprunt de son producteur selon la même source: « Le savoir écrire finalement est affaire de style, de

don, ou de talent »18.

L’écriture est avant tout considérée comme un geste physique qui permet de traduire manuellement d’une pensée qui se transforme suivant un processus complexe passant par le corps, la main, la langue, les lettres, les mots et même par leur grammaire. C’est une notion complexe qui renvoie à une multitude de pratiques tant au niveau culturel que social, est une activité faisant appel à l’utilisation simultanée de plusieurs savoirs sur la langue. Elle exige des compétences variées.

L’écriture est subordonnée à la lecture, celle-ci contribue au développement de l’imagination de scripteur. Selon le dictionnaire de didactique l’écrit

« Désigne, dans son sens le plus large, par opposition à l’orale, une

manifestation particulière du langage caractérisé par l’inscription, sur un support, d’une trace graphique matérialisant la langue et susceptible d’être lu …. » 19 Donc

17

3ROIER Jean Maurice, La didactique du français, P.U.F, Paris, 2002, p. 30.

18

Ibid., p. 30.

19

CUQ, Jean pierre, dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde, Paris, Clé international, 2003, pp 78,79.

l’écrit est une manière susceptible à concrétiser le langage sur un support dans le but de la lecture.

Jean Pierre Robert dit aussi qu’ « … un écrit constitue une unité de discours

établissant de façon spécifique une relation entre un scripteur et un lecteur, dans l’instantané ou le différé, dans l’ici et maintenant ou dans l’ailleurs,… » 20 Où le scripteur partage avec le lecteur ses mots, ses sens, ses soucis et ses idées. Par ailleurs, Encarta Junior dans la version 2008 nous offre une autre définition de l’écrit « l’écriture

est un système de signes visuels qui sert à transcrire les sons du langage parlé. L’écriture est un formidable moyen de communication entre les hommes, puisqu’elle permet d’échanger des mots et du sens, même en l’absence de parole. Elle permet aussi de garder la mémoire de ce qui à été dit ou fait, d’une certaine façon elle ouvre la voie à l’histoire et aide à protéger et transmettre le savoir. Enfin l’écriture est également un instrument de pouvoir »21

Écrire semble une notion complexe renvoyant à une variété de pratiques tant au niveau culturel que social. Durant plusieurs années, l’écriture était considérée par les chercheurs comme un code descriptif et représentatif du langage oral. Tel le faisait remarquer Ferdinant De Saussure cité par Vigner « langue et écriture sont deux systèmes de signes distincts : l’unique raison d’être du second est de représenter le premier »22.

Actuellement, les opinions se mettent d’accord sur l’autonomie d’écriture. L’absence de correspondance si généralement reprochée à l’écriture, entre phonèmes et signes graphiques, est un argument supplémentaire en faveur de cette autonomie de la langue écrite. Warnant23 se propose de présenter les mots dont l’orthographe et la prononciation divergent. Cette divergence des deux codes est aussi signalée par Van Den Avenne dans Savoir rédiger :

20

Ibid, p79 21

Microsoft R Encarta R 2008, Microsoft corporation.

22

Cité par G. VIGNER (1982), Ecrire. Eléments pour la pédagogie de la production écrite, CLE International, Paris, p. 10.

« Un son n’est pas transcrit par une seule graphie et une seule graphie ne transcrit pas un seul son »24.

« Il ne s’agit nullement d’affirmer à nouveau la prééminence de l’écriture sur le

langage oral, mais d’en souligner simplement l’autonomie, de la mettre sur un pied d’égalité avec la parole, de considérer que dans certaines situations l’écriture sera le seul moyen qui, fonctionnellement, manifestera l’existence du sens et en assurera la transmission »25- remarque Vigner.