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I - Les différentes approches didactiques mises en place en classe de FLE en Algérie

1. L’approche par les compétences

L’introduction de l’enseignement et de l’apprentissage fondés sur les compétences est au cœur des projets de réforme actuels pour adapter l’école luxembourgeoise aux besoins de notre temps.

Il s’agit là d’une démarche dans laquelle sont engagés tous les systèmes éducatifs européens.

Définir les compétences dont chaque élève a besoin pour passer à l'étape suivante de son parcours scolaire, pour accéder à une qualification et pour être préparé à

l'apprentissage tout au long de la vie

L’approche par compétences met donc l’accent sur la capacité de l’élève d’utiliser concrètement ce qu’il a appris à l’école dans des tâches et situations nouvelles et complexes, à l’école tout comme dans la vie.

L'approche par compétences est liée à l'idée d'établir des socles de compétences pour certains moments du parcours scolaire. Ces socles regroupent les connaissances et les compétences indispensables que chaque élève devra avoir acquises pour passer d’une étape de son parcours à la suivante. Ils sont définis pour chaque branche aussi bien de l’enseignement fondamental (la fin de chaque cycle d’apprentissage) que de l’enseignement post-primaire.

L’enseignement ne se réduit pas aux seuls socles de compétences. L’approche par compétences permet de différencier les apprentissages dans le double but :

d’assurer que tous les élèves développent les mêmes compétences essentielles, et de développer des niveaux de compétences élargis selon les capacités individuelles des élèves.

Aux élèves plus forts sont proposés des apprentissages qui vont au-delà des objectifs fixés dans les socles de compétences. Aux élèves qui présentent des retards

scolaires, l’enseignant ou l’équipe pédagogique de proposer des activités de remédiation.

1.1. La notion de compétence68

Pour Philippe Perrenoud, professeur à la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (Genève), « une compétence est une capacité d’action efficace face à une

famille de situation, qu’on arrive à maîtriser parce qu’on dispose à la fois des connaissances nécessaires et de la capacité de mobiliser à bon escient, en temps opportun, pour identifier et résoudre de vrais problèmes »69 Perrenoud précise encore sa conception dans un document plus récent : « une compétence permet de faire face à

une situation complexe, de construire une réponse adaptée sans la puiser dans un répertoire de réponses préprogrammées »70

Pour la plupart des chercheurs qui se sont exprimés dans cet atelier, il y a compétence lorsqu’un individu est capable de mobiliser des ressources à l’occasion d’une tâche originale.

On se refuse donc à nommer « compétence » la simple possession de ressources : qu’un élève soit capable, quand on lui en fait la demande, d’exécuter une opération à laquelle on l’a entraîné ou de répéter un énoncé qu’il a mémorisé, ne constitue pas une compétence au sens propre.

Pour qu’il y ait compétence, il faut qu’il soit capable de choisir lui-même, parmi les ressources qu’il possède, celle qui convient à la situation présente. Il n'est pas étonnant que l'on découvre une identité de vue parmi les chercheurs belges francophones, puisque ce point est également très largement partagé dans la littérature internationale où l'on met constamment en avant le fait qu'une compétence consiste à mobiliser des connaissances ou des savoir-faire et à s'adapter à des situations inédites. [132] Cette conception de la compétence est en outre conforme à la définition officielle qu'en donne le Décret "Missions" : "Aptitude à mettre en œuvre un ensemble organisé de savoirs, de savoir-faire et d'attitudes permettant d'accomplir un certain nombre de tâches". La compétence s'appuie sur des éléments préalables ("savoirs, savoir-faire, attitudes") que doit posséder le sujet. Mais pour qu'il y ait compétence, il ne suffit pas que le sujet

68

SYNTHESE DE L’ATELIER ´SAVOIRS ET COMPETENCES : COMMENT LES EVALUER ? Bernard REY Service des Sciences de l’Éducation ULB p.131

69

P. Perrenoud, Entretien revue Vie Pédagogique n° 112, Québec, 1999

70

possède ces éléments, il faut encore qu'il soit capable de les "mettre en œuvre" pour accomplir une tâche.

La pédagogie par projet

2. QU'EST-CE QU'APPRENDRE PAR PROJET ?

« Le projet pédagogique porte sur les actes que l'équipe pédagogique se propose d'accomplir pour susciter la formation de l'élève conformément à des finalités et des objectifs définis. »71.

Pour Mialaret : « idées que l'on se fait d'un objet à créer, d'un but à atteindre.»72 Le projet pédagogique est l'organisation d'un travail commun avec la participation de l'union de tous les partenaires (famille, élève, professeur, environnement, établissement, monde du travail). Il consiste à construire des savoirs, à développer des compétences, à développer l'intelligence selon une stratégie d'apprentissage avec un plan et une méthode d'action réelle où l'élève doit être placé au centre de ce processus d'enseignement. Dans le projet pédagogique, les élèves s'impliquent et prennent en charge les activités et ils sont capables de fournir des efforts soutenus afin de les mener à terme en réponse à une situation problème posée.

Selon Bachelard « s'il n'y a pas de problème, il n'y a pas de projet. Toute

connaissance est une réponse à une question. Rien n'est donné, tout est construit. »

Travailler en projet, c'est s'impliquer et impliquer les élèves tout en définissant un objectif commun à atteindre par l'apprentissage. Le projet doit naître d'un intérêt manifeste qui est la motivation en faisant comprendre aux apprenants la nécessité de comprendre, de s'entraîner, de s'informer, de construire, de produire et de s'évaluer. « Il

permet à l'élève de s'impliquer dans un travail de groupe et de recherche pour la réalisation d'un objectif collectif. Ce faisant, il est un facteur de socialisation et développe des savoir-faire importants : savoir faire une recherche, se documenter, écouter les autres, classer des informations, etc. »73[47]

2.1. LES BUTS DU PROJET PÉDAGOGIQUE :

Ils sont nombreux et variés. Nous allons donc résumer assez brièvement les plus importants.

71

Marc Bru et Louis Not "Où va la pédagogie du projet ?" ED. Université du Sud. 1988.

72

Mialaret : Le vocabulaire de l’éducationParis, PUF, 1979

73

1. Le projet pédagogique rend les apprenants responsables. Ils deviennent acteurs dans un système « d'acteurs ». Ils conçoivent, choisissent et pensent aux actions qu'ils vont conduire et de prendre des décisions. Cette prise en charge facilite les apprentissages.

2. La recherche personnelle permet à l'élève « d'apprendre à apprendre ».

Ce dernier qui arrive avec un vécu participe à l'élaboration de son apprentissage dans des situations concrètes bien identifiées. L'analyse des tâches à conduire permettra à chaque élément du groupe-classe de préciser ce qu'il doit faire et ce qu'il aura à apprendre. Selon Alain Tuffier (1991) « l'illettré de demain ne sera pas celui qui ne sait

pas lire mais celui qui n'aura pas appris à apprendre ».

L'apprentissage devient une démarche par laquelle on en vient à élaborer des savoirs nouveaux, des compétences nouvelles, des attitudes nouvelles.

3. Le projet pédagogique nécessite des idées et des situations réelles qui tiennent compte de l'âge, du niveau des apprenants, du temps dont ils disposent, des compétences à développer. Le problème est résolu dans un cadre social réel.

Le mode d'appropriation des savoirs scolaires est donc naturel.

4. La négociation des situations problèmes valorise l'élève, l'implique et le forme progressivement à la démocratie. Les élèves prennent en charge les activités, donnent des idées, imaginent les étapes et fournissent des efforts pour les mener à terme.

5. Le projet pédagogique permet aux apprenants de s'auto-évaluer en élaborant et en utilisant des listes de critères de réussite des compétences.

« Ils prendront ainsi conscience de ce qu'ils réussissent pour pouvoir transférer à de nouvelles situations, à de nouvelles compétences, ce qu'ils ont appris à maîtriser dans le cadre de l'apprentissage. »74

2.2. LE PROJET PÉDAGOGIQUE DANS LES CLASSES DE

FRANÇAIS EN ALGÉRIE

La démarche que nous venons de décrire est applicable à toutes les disciplines mais chaque matière a ses propres spécificités et ses caractéristiques. Pour le français dans les collèges algériens et pour donner du sens aux apprentissages, la langue ne sera pas étudiée en tant que système mais en tant qu'outil au service des pratiques langagières et communicatives et de la documentation. « Il s'agit pour l'élève du collège, à partir de

74

textes variés oraux ou écrits de se forger des outils d'analyse méthodologique efficace pour aborder ces textes ou en produire lui-même »75

« Le principe fondamental est de favoriser la construction réfléchie de la langue par l'élève»76. La démarche s'appuie donc sur l'observation, l'expérience, l'interaction et l'évaluation. « Les savoirs et les savoir-faire sont construits par l'élève lui-même dans

une relation de concertation et une démarche de recherche »77. Le chemin

d'apprentissage comprend un moment de découverte, un moment d'observation méthodique (analyse instrumentée), un moment de formulation personnelle et/ou des moments d'évaluation. Le projet dans les classes du moyen se donne pour objectif l'élaboration d'un produit écrit ou oral. La même construction du processus décrit auparavant est adoptée au niveau des classes du moyen

75

Ministère de l'éducation nationale, programme de 1ère année moyenne, P19

76

IDEM, P36

77

II - La place de la production écrite dans les différentes méthodologies