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CHAPITRE 2 : STRATEGIE DE CROISSANCE ACCELEREE ET DE PROMOTION DE L’EMPLOI

2.3. AXES STRATEGIQUES

2.3.3. Axe 3 : Développement du capital humain, de la protection sociale et de l’emploi

2.3.3.7. Promotion de la jeunesse et de l’emploi

La forte proportion des jeunes dans la population totale est source d’opportunités et de contraintes pour le Togo. En effet, elle pourrait, d’une part, permettre au pays d’avoir les capacités nécessaires pour enclencher une véritable croissance et réduire la pauvreté. D’où la nécessité de renforcer ou de dynamiser le mouvement associatif qui s’est développé sensiblement à la faveur du processus démocratique, en lui offrant un cadre socioéducatif nécessaire à sa formation et à sa participation active au développement du pays.

D’autre part, elle reste un problème parce que le chômage et le sous-emploi des jeunes ne cessent de croître. En effet, cette situation résulte principalement de l’extrême jeunesse de la population qui ne cesse d’augmenter face aux faibles opportunités d’embauches ou d’emplois, notamment la faible capacité d’absorption du marché du travail.

Au regard de cette situation, le Gouvernement entend relever les principaux défis suivants :

- un sous-emploi massif et un chômage urbain (Lomé) de plus en plus considérables et touchant particulièrement les jeunes ;

- un déséquilibre prononcé entre la demande et l’offre d’emplois ; - une faible coordination des actions d’emplois en faveur des jeunes ;

- une absence de visibilité du marché du travail pour aider à la prise de décisions, du fait notamment de l’insuffisance du système d’informations sur l’emploi ;

- un environnement de création d’emplois peu porteur et peu incitatif.

Pour y arriver, le Gouvernement s’est doté d’une politique nationale de l’emploi dont les principaux axes sont les suivants :

- la promotion de l’initiative privée et la prise en compte de l’emploi dans les politiques sectorielles ;

- la mise en place de programmes d’emplois en direction des populations les plus vulnérables sur le marché du travail ;

- l’amélioration du fonctionnement du marché du travail par un renforcement de son dispositif institutionnel et de sa gouvernance ;

- l’amélioration de l’employabilité de la main d’œuvre ; - la promotion de l’emploi local.

L’objectif central que se fixe le Gouvernement sur la période 2013-2017 est la satisfaction d’au moins 90% de la demande additionnelle d’emplois estimée à 60 000 par an ; ce qui contribuera à faire baisser davantage le taux de chômage et de sous-emploi, surtout celui des jeunes, et à procurer de l’emploi et des revenus aux populations les plus vulnérables, notamment les femmes. La réalisation de cet objectif nécessite la mise en place d'un programme cohérent qui concilie l'obligation d'assurer un rythme soutenu de création d'emplois avec les impératifs de croissance et de compétitivité. Ce programme s'articule autour des axes fondamentaux suivants :

Le renforcement de l’offre d’emplois

La réalisation d'un taux de croissance riche en emplois et qui soit le plus élevé possible nécessite un rythme plus soutenu de création d’entreprises tirant profit des potentialités du Togo dans les branches à forte intensité de main d’œuvre comme l’agriculture, les chaînes de valeur agro-industrielles, le port/

les services logistiques/le transport, les mines et le tourisme. Ces branches, comme déjà décrit plus

98 haut, sont les principaux vecteurs de croissance identifiés par le Gouvernement. Elles profiteront de l’effort d'investissement public nécessaire pour le renforcement des infrastructures économiques, effort en lui-même générateur d’emplois.

L’amélioration de l'employabilité des demandeurs d’emplois

Pour faciliter l'insertion des demandeurs d’emplois, notamment, des jeunes sortants du système d’éducation et de la formation professionnelle ainsi que ceux sans qualification professionnelle, le Gouvernement envisage : (i) le renforcement du partenariat entre le système de production, d'une part, et les systèmes d'éducation et de formation, d'autre part, et une meilleure coordination avec les professions et les partenaires sociaux en concrétisation de l'approche par compétences ; (ii) le renforcement de la capacité des Universités à s'adapter aux nouveaux métiers, à orienter la formation vers les créneaux porteurs et les cycles courts professionnalisés et à inscrire la formation complémentaire à la carte en tant que composante constante dans les missions de l'Université ; (iii) le renforcement des mécanismes de financement de la formation professionnelle et l'insertion de tous les demandeurs d’emplois, avec une attention particulière pour le suivi continu des changements qui interviennent sur le marché de l'emploi afin de répondre à ses exigences.

Le développement des nouveaux modes de travail

De nouveaux types de travail tels que les services de proximité pour une assistance rapprochée aux personnes pourraient être développés dans le cadre de services d'utilité publique afin de répondre à des besoins spécifiques sans cesse croissants dans les domaines tels que les services d'accueil, d'animation, de préservation de l'environnement et divers services au profit des collectivités locales. Ces nouvelles activités qui pourraient concerner les jeunes, les femmes et les personnes handicapées constituent dans leur ensemble autant de gisements d'emplois que l’Etat entend exploiter intensivement.

L'encouragement et les incitations aux entreprises pour améliorer leurs taux d'encadrement.

Ceci dans le but de les aider à renforcer leurs capacités à identifier leurs besoins en compétences, à tirer profit des possibilités qui leur sont offertes en matière de formation initiale et continue et à exploiter toutes les opportunités qu'offrent l'apprentissage et la formation par alternance. L’entreprise serait ainsi en mesure d'accroître sa compétitivité tout en contribuant à l'effort national en matière d'emploi, notamment, au profit des jeunes.

Le renforcement des incitations à l’investissement, au réinvestissement et à la création d’entreprises

Ces incitations s’adresseront en premier lieu aux PME/PMI, que le Gouvernement considère comme les véritables viviers de création d’emplois décents. Elles viseront aussi à favoriser la mutation du secteur informel vers le secteur formel.

En ce qui concerne l’emploi des jeunes de façon spécifique, sept objectifs stratégiques sont envisagés pour assurer la promotion de l’emploi des jeunes. Il s’agit de : (i) améliorer le cadre institutionnel et règlementaire du marché du travail ; (ii) renforcer l’employabilité des primo demandeurs d’emploi ; (iii) développer l’entreprenariat et l’auto emploi des jeunes, (iv) développer l’emploi local et promouvoir l’approche HIMO ; (v) améliorer le système d’informations sur l’emploi, (vi) mettre en place un mécanisme de financement du Plan Stratégique National pour l’Emploi des Jeunes (PSNEJ) ; et (vii) construire un mécanisme de suivi, de coordination et concertation sur la mise en œuvre de la stratégie de l’emploi des jeunes.

a) Améliorer le cadre institutionnel et réglementaire de la stratégie de promotion de l’emploi des jeunes

L’objectif visé est d’améliorer le cadre institutionnel et réglementaire de la politique de l’emploi des jeunes. Sa mise en œuvre nécessitera la réalisation des principales mesures suivantes : (i) l’élaboration de la stratégie nationale pour l’emploi des jeunes ; (ii) le renforcement des capacités des ministères en charge de l’emploi et de la formation professionnelle, de l’Observatoire de l’Emploi et de la Formation, de l’ANPE et de la Direction de l’Emploi des Jeunes ; (iii) la mise en place d’un cadre de partenariat public-privé sur l’emploi des jeunes (coalition nationale pour l’emploi des jeunes) ; (iv) la mise en place des mesures d’incitation fiscale à l’investissement, à la création et au développement

99 d’activités génératrices d’emplois et de revenus au profit des jeunes ; (v) l’élaboration de mesures fiscales directes en faveur de l’embauche des jeunes diplômés.

Dans l’ensemble, la réalisation de ces différentes mesures se fera à partir des projets suivants : (i) Projet relatif à l’élaboration de la Stratégie nationale pour l’emploi des jeunes ; (ii) Projet d’étude relative aux mesures d’incitation à l’embauche des jeunes diplômés ; (iii) Projet de renforcement des capacités humaines, financières, logistiques et organisationnelles de l’ANPE, de l’Observatoire de l’Emploi et de la Formation, de la Direction Générale de l’Emploi et de la Direction de l’Emploi des Jeunes.

b) Renforcer l’employabilité des jeunes

Pour faire face au chômage massif des jeunes et pour répondre aux besoins en main-d’œuvre qualifiée de l’ensemble de l’économie (moderne et informelle), il convient d’améliorer l’employabilité des demandeurs d’emplois.

Plus spécifiquement, cet objectif vise à : (i) améliorer la qualification de la main-d’œuvre dans l’ensemble de l’économie ; (ii) développer les capacités des jeunes à accéder au travail décent ; (iii) donner une formation professionnelle aux jeunes dans les secteurs porteurs ; (iv) développer l’apprentissage des jeunes dans les entreprises et auprès des artisans du secteur informel.

Pour renforcer l’employabilité des jeunes et faciliter leur accès à l’emploi, des mesures urgentes doivent être prises ; celles-ci concernent : (i) l’élaboration d’un répertoire des besoins des entreprises en qualification des entreprises ; (ii) la formation des jeunes dans les nouveaux domaines porteurs (mines et carrières, environnement pour des emplois verts, etc.) ; (iii) la mise en place d’un dispositif d’incitation à l’embauche des jeunes diplômés ; (iv) l’organisation des formations qualifiantes de courte durée au profit des primo demandeurs d’emplois ; (v) l’organisation des stages d’apprentissage dans les entreprises ; (vi) l’établissement de conventions de partenariat ANPE-Entreprises pour la mise en stage des primo demandeurs d’emplois ; (vii) le renforcement des programmes existants (AIDE, PROVONAT, et PAIPJA) ; (viii) l’institutionnalisation du programme de promotion du volontariat national au Togo ; (ix) la conception et la mise en œuvre d’un programme de reconversion et d’adaptation des jeunes diplômés en difficulté d’insertion.

Les projets permettant d’atteindre cet objectif stratégique sont : (i) Projet d’élaboration d’un répertoire des besoins en qualification des entreprises ; (ii) Projet de formation qualifiante des jeunes diplômés ; (iii) Projet de formation des jeunes agriculteurs et éleveurs modernes ; (iv) Projet de stage et d’apprentissage des jeunes.

En vue de renforcer le caractère inclusif de sa stratégie de développement, le Gouvernement intensifiera également les actions de développement à la base pour créer au moins 3500 emplois de jeunes par an soit 2000 emplois par an à travers le PROVONAT et 1500 par an par l’opérationnalisation du Fonds d’Appui à l’Insertion Economique des Jeunes (FAIEJ) prévue pour 2013.

c) Promouvoir l’entreprenariat et l’auto emploi des jeunes

En réponse à la faiblesse de l’entreprenariat des jeunes, l’objectif visé est de développer leur capacité entrepreneuriale.

Pour promouvoir l’entreprenariat et l’auto emploi des jeunes, des mesures sont envisagées. Elles concernent : (i) l’identification et la sélection des jeunes ayant une capacité entrepreneuriale ; (ii) la formation des jeunes à l’entreprenariat ; (iii) le financement de la création des PME des jeunes porteurs de projets ; (iv) la mise en place d’un mécanisme de caution pour l’entreprenariat des jeunes ; (v) l’adoption de mesures visant à réduire le coût des crédits destinés aux jeunes entrepreneurs ; (vi) l’appui à l’entreprenariat agricole et au développement de l’emploi rural ; (vii) la mise en place d’un dispositif efficace d’appui/conseil et d’accompagnement des jeunes entrepreneurs.

Les projets à réaliser pour concrétiser ces mesures prioritaires sont : (i) Projet de sélection et de formation des jeunes ayant une capacité entrepreneuriale ; (ii) Projet d’étude relative à l’amélioration de l’accessibilité des jeunes entrepreneurs aux sources de financement existantes ; (iii) Projet d’installation des jeunes porteurs de projets et des jeunes artisans ; (iv) Projet d’aménagement des

bas-100 fonds agricoles pour les jeunes ruraux.

d) Promouvoir l’approche HIMO

Partant de l’inexploitation actuelle du potentiel de l’approche HIMO dans la réhabilitation des infrastructures rurales et agricoles et dans le secteur de la construction et des travaux publics, l’objectif visé est de susciter la création de nombreux emplois pour des jeunes à partir des travaux à haute intensité de main-d’œuvre. Il s’agit, particulièrement de : (i) familiariser les décideurs nationaux et les opérateurs économiques à l’approche HIMO ; (ii) intégrer l’approche HIMO dans la programmation des investissements publics ; (iii) promouvoir l’application de l’approche HIMO lors de la réalisation des infrastructures publiques (travaux urbains et routiers).

A cet effet, les mesures prioritaires à prendre pour développer l’approche HIMO et l’emploi local sont relatives à : (i) la création d’une Cellule HIMO ; (ii) la sensibilisation et le plaidoyer à l’utilisation des techniques HIMO au niveau des travaux d’infrastructures ; (iii) la formation des jeunes aux techniques HIMO et à l’utilisation des matériaux locaux ; (iv) l’adoption de mesures d’accompagnement à l’utilisation des techniques HIMO ; (v) l’appui au développement des emplois verts.

e) Mettre en place un mécanisme pérenne de financement du plan stratégique national pour l’emploi des jeunes

Pour remédier, d’une part, à la faiblesse de la capacité de l’Etat à réunir les financements nécessaires à la mise en œuvre des programmes/projets d’insertion professionnelle des jeunes, et d’autre part, à la frilosité du système bancaire et aux limites des ressources des systèmes micro-financiers, l’objectif est de mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation du Plan d’actions de la politique d’emploi des jeunes.

Il est question plus particulièrement de : (i) financer les programmes/projets de la formation et d’insertion professionnelle ; (ii) financer des activités génératrices de revenus au profit des jeunes ; (iii) rechercher des ressources additionnelles pour le Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes ; (iv) assurer la pérennité du système de formation professionnelle par la création d’un financement adapté.

La mise en place de ce mécanisme pérenne de financement du plan stratégique national pour l’emploi des jeunes, nécessite : (i) l’organisation d’une table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du Plan d’actions opérationnel ; (ii) l’opérationnalisation du Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes (FAIEJ) ; (iii) la consolidation du Fonds d’Insertion pour les Jeunes (FIJ) ; (iv) l’élaboration d’un plan de financement des projets des jeunes.

f) Améliorer le système d’informations sur la situation de l’emploi des jeunes.

L’objectif est de disposer d’un système d’informations performant et fiable sur l’emploi des jeunes. Il s’agit plus spécifiquement de : (i) collecter, traiter et analyser les données sur les dispositifs de création d’emplois et de formation professionnelle ; (ii) répertorier et analyser les besoins en qualification exprimés par l’ensemble de l’économie ; (iii) étoffer le dispositif de statistiques ; (iv) évaluer les programmes/projets d’insertion professionnelle des jeunes.

Pour améliorer le système d’informations sur la situation de l’emploi des jeunes, il convient de prendre un ensemble de mesures prioritaires ; celles-ci ont trait à : (i) l’installation des points focaux de collecte de données de routines au niveau des différents départements ministériels ; (ii) l’organisation d’une enquête biannuelle sur l’emploi des jeunes ; (iii) la mise en place d’un mécanisme de suivi de l’insertion professionnelle des jeunes au niveau de l’observatoire de l’emploi et de la formation ; (iv) la réalisation d’une étude diagnostique sur la situation de l’emploi des jeunes au Togo.

La base de données du dispositif d’information sur le marché sera renforcée à partir de l’exécution des projets suivants : (i) Enquête biannuelle sur l’emploi des jeunes ; (ii) Suivi de l’insertion professionnelle des jeunes ; (iii) Etude diagnostique sur la situation de l’emploi des jeunes au Togo ; (iv) Evaluation des programmes et projets d’emplois des jeunes.

101 g) Mettre en place un mécanisme de suivi, de coordination et de concertation sur la stratégie

nationale pour l’emploi des jeunes

L’objectif est de coordonner toutes les initiatives prises dans le cadre de la politique de l’emploi des jeunes en vue de mettre en mouvement une dynamique unitaire efficace dans la lutte contre la pauvreté, le chômage et le sous-emploi des jeunes.

Il s’agira particulièrement de : (i) mobiliser les différents acteurs de la politique de l’emploi des jeunes ; (ii) mettre en synergie les différents opérateurs de la formation professionnelle ; (iii) coordonner, soutenir et suivre les différentes mesures et actions de création d’emplois pour les jeunes ; (iv) apporter un appui institutionnel à la mise en œuvre de la politique de l’emploi des jeunes.

Les mesures prioritaires de cet objectif stratégique ont trait à : (i) l’évaluation de tous les programmes/projets de création d’emplois initiés au profit des jeunes ; (ii) la mise en place d’un mécanisme de suivi de la politique d’emploi des jeunes ; (iii) la mise en place d’un cadre de coordination et de concertation des différents acteurs de la promotion de l’emploi des jeunes ; (iv) la réorganisation et la redynamisation de la CNSPE ; (v) la formation des agents de la Direction de l’Emploi des Jeunes et de l’ANPE aux méthodologies de suivi-évaluation d’impacts des programmes et politiques d’emploi des jeunes ; et (vi) l’organisation d’un séminaire annuel sur la situation de l’emploi des jeunes.