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10. PERFORMANCES GLOBALES des systèmes d’élevage ovin intégrant l’agroforesterie

10.5. Néo-systèmes sylvopastoraux et pistes de scénarios à tester

10.5.2.2. Quels projets pour demain ?

Trois sessions de formation avec des éleveurs et des techniciens (notamment via le réseau sur le thème du « Pâturage Tournant Dynamique ») ont été organisées par AGROOF, dans 3 régions distinctes (Lorraine, Pays Basques et Centre Val de Loire). A partir des aménagements de Lusignan et des perspectives offertes par le projet PARASOL, nous avons imaginé avec les éleveurs des exploitations agroforestières, visant une meilleure résilience vis-à-vis du changement climatique et offrant des performances zootechniques améliorées (plus de production fourragère, notamment grâce à la production aérienne des arbres, une meilleure qualité de prairie et des animaux souffrant moins de stress thermique.

Les sessions se sont déroulées sur un même principe :

- Présentation des principes généraux de l’agroforesterie (cohabitation arbre/culture/animal avec phénomène de compétition et facilitation) ;

- Présentation des résultats de PARASOL (impact des arbres sur la productivité herbacée, les performances animales et la production de biomasse arbre).

- Réflexion sur les projets des exploitants et des modalités possibles de comparaison en termes d’innovation technique.

Une approche parcelle a permis d’évaluer les scénarios selon la densité d’arbres, et une approche exploitation a permis de prendre en compte les aléas bioclimatiques et les pratiques de gestion des éleveurs : l’idée étant de tester différentes formes d’aménagement correspondant à des saisons spécifiques et des climats changeants.

L’hypothèse principale réside dans le fait qu’on aura un effet dépressif des arbres avec le temps sur la prairie, avec une perte de rendement progressif. Lorsque les arbres seront exploités (pâturage direct ou étêtage), on tient compte du fait de la variation d’ensoleillement et donc de rendement tel qu’observé dans les sites expérimentaux réels.

Cependant, on tient compte de la possibilité de produire une ressource fourragère grâce aux houppiers des arbres devient une base de l’aménagement. Comme nous l’avons vu, à ce stade de nos connaissances, il est difficile de prédire avec exactitude quel serait l’itinéraire technique le plus adapté pour imaginer une production stable et suffisante provenant des feuillages. Les scénarios retenus sont : - Une production fourragère arborée directement prélevée par les animaux, à 2 dates différentes (été et automne). Les arbres sont menés sous forme de têtards de moins d’un mètre de hauteur et le prélèvement se ferait tous les ans, car le prélèvement par les animaux serait partiel (la moitié du feuillage). Une variante serait de réaliser un plessage (action de plier les tiges à l’horizontale pour permettre une production verticale de branches tout le long du tronc). Des arbustes fourragers peuvent compléter la ration en plantes intercalées entre les arbres. - Une production fourragère par étêtage mécanique des arbres pour deux dates (été et automne),

avec des prélèvements d’arbres échelonnés. Pour les frênes, la production se ferait tous les 2 ans. Sur la parcelle, cela revient à exploiter qu’un arbre sur deux chaque année. Les arbres sont menés en têtard à 2 m de hauteur. Il n’y a pas de production intercalaire sauf en démarrage de parcelle, car ensuite, une fois les arbres ayant atteint un âge adulte, on supprime les protections.

- Des tables de productions peuvent compléter les aménagements. On peut imaginer des bandes d’arbres et arbustes recépés à 30 cm de hauteur tous les ans pour produire une ressource accessible aux animaux. Néanmoins, cette solution présente le désavantage de substituer une surface prairie par une surface fourragère pure, peu associée à une ressource herbacée. L’avantage est l’aspect pérenne du dispositif et faiblement demandeur en intrants, avec une ressource disponible en été / automne. On peut toutefois imaginer des systèmes de ce type, un peu plus hauts et de faible largeur, délimitant des espaces de pâturage pour les ruminants (prairies permanentes ou temporaires).

- Enfin des taillis linéaires peuvent également être imaginés pour travailler à la fois sur une ressource biomasse plaquettes et une ressource fourragère pâturée après récolte. Ce fourrage peut être coupé et disposé au sol, ou déchiqueté et ensilé tel quel.

Figure 105 - Les 3 méthodes de valorisation du fourrage arboré : par prélèvement direct, par récolte des rameaux pour distribution directe à la prairie ou à l’auge, ou par broyage et ensilage direct (une variante serait un stockage par

Figure 106 - Trois aménagements type visant une production de fourrage feuilles et de plaquettes. Le premier exemple est un taillis linéaire, qui produit la biomasse plaquette la plus importante. Il peut être associé à une culture céréalière pour un meilleur contrôle de la production (sans risque de dégradation animales). Un pâturage direct est envisageable sous condition d’une protection électrique. Dans le deuxième cas, on associe taillis et arbres de haut jet. L’objectif ici est de favoriser un climat favorable à la prairie ou aux animaux (avec une densité de 30 à 40 arbres de haut jet par hectare). Entre les arbres, on installe un taillis exploité pour son fourrage et ses plaquettes. L’intervention mécanique est plus difficile que dans le cas précédent. Il faut prévoir des distances d’au moins 20 m entre les arbres de haut jet. Enfin dans le troisième cas, on crée un système comme à la Vigérale, mais on intervient chaque année, en alternance sur les arbres (fréquence d’intervention entre 2 et 5 ans selon les essences plantées et leur vigueur). En espaçant les interventions, on favorise la production de branche de plus gros diamètre et donc la production de plaquettes. Dans ce dernier exemple, la prairie ou la culture souffre moins de la compétition que dans

les 2 autres cas.

Figure 107 - Les protections ont largement évolué depuis une dizaine d’années (crédit photo : AGROOF SCOP) La généralisation de l’utilisation du fil électrique permet d’imaginer des protections efficaces et adaptées au pâturage

des animaux. Les lignes d’arbres peuvent être entourées de fil en continu (à droite) ou croisée (à gauche). Le croisement des fils permet un pâturage au ras des arbres de manière plus optimale.

Figure 108 - Le plessage est une méthode ancienne de clôture vivante (crédit photo : AGROOF SCOP) Cette technique consiste à sectionner partiellement les tiges verticales d’une haie et de les plier, les tresser avec les

branches voisines, soit en biais, soit à l’horizontale, sur plusieurs niveaux. Les années suivant le plessage, les branches repartent à la verticale le long de la tige plessée. Un plessage moderne consisterait à planter des arbres fourragers tous les 2 à 3 m et de les plesser 3 à 5 ans après la plantation. Cette palissade naturelle permet de produire

une biomasse fourragère accessible directement aux animaux ou exploitable en bois déchiqueté (photo de droite).

10.6.

Pour plus d’informations : les délivrables de cette action

Pour l’heure aucun délivrable n’est disponible.

Un rapport complémentaire sera réalisé sur les détails de cette étude et sera disponible à l’automne 2018 sur le site internet du projet : http://www.parasol.projet-agroforesterie.net/