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Produits semi-directs de groupes

Dans le document Table des mati`eres (Page 23-27)

a n.

D´efinition 4.3.4 Soit n un entier > 0. L’indicateur d’Euler de n, not´e φ(n), est le nombre d’entiersx compris entre 1 et n et premiers `a n.

D’apr`es la proposition pr´ec´edente,φ(n) est donc le nombre de g´en´erateurs du groupe Z/nZ.

Th´eor`eme 4.3.1 (Formule d’Euler). Soit n un entier>0. On a n=X

d

φ(d),

o`u dparcourt les diviseurs >0 de n.

D´emonstration. Soit d est un diviseur de n, et Gd l’ensemble des ´el´ements de G d’ordre d; les ´el´ements de Gd sont les g´en´erateurs de l’unique sous-groupe Hd de G d’ordre d; donc CardGd = φ(d). D’o`u le th´eor`eme, G ´etant l’union disjointe des ensemblesGd.

4.4 Produits semi-directs de groupes

On rappelle que, siGest un groupe, on note Aut(G) le groupe des automorphismes de G(muni de la loi◦).

D´efinition 4.4.1 Soient K et N deux groupes, et ρ: K →Aut(N) un homomomor-phisme de groupes. Pour (k, n) ∈K×N, on note k.n=ρ(k)(n) l’op´eration `a gauche deK sur N associ´ee `a ρ.

La loi de composition sur l’ensembleN ×K donn´ee par (n, k)(n, k) = (n(k.n), kk),

pour tout couple (n, k),(n, k) d’´el´ements de N ×K est une loi de groupe.

D´emonstration. V´erifions l’associativit´e: pour (n, k),(n, k) et (n′′, k′′) ´el´ements de N×K, on a ((n, k)(n, k))(n′′, k′′) = ((n(k.n), kk)(n′′, k′′) = (n(k.n)((kk).n′′), kkk′′) = (n(k.n)(k.(kn′′), kkk′′) et (n, k)((n, k)(n′′, k′′)) = (n, k)(n(k.n′′), kk′′)

= (n(k.(n(k.n′′))), kkk′′) = (n(k.n)(k.(k.n′′)), kkk′′), d’o`u l’associativit´e.

L’´el´ement (1,1) est ´el´ement neutre, car, si (n, k) ∈ N ×K, on a (1,1)(n, k) = (1(1.n),1k) = (1n,1k) = (n, k) et (n, k)(1,1) = (n(k.1), k1) = (n1, k1) = (n, k).

Soit (n, k)∈ N ×K. L’´el´ement (k−1.n−1, k−1) est sym´etrique de (n, k). En effet, (n, k)(k−1.n−1, k−1) = (n(k.(k−1.n−1)), kk−1) = (nn−1,1) = (1,1) et (k−1.n−1, k−1)(n, k) = ((k−1.n−1)(k−1.n), k−1k) = (k−1(n−1n),1) = (k−1(1),1) = (1,1).

D´efinition 4.4.2 Soient K et N deux groupes, et ρ : K → Aut(N) un homomo-morphisme de groupes. L’ensemble N ×K muni de la loi de groupes d´efinie dans la proposition pr´ec´edente est appel´e le produit semi-direct deN par K (relativement `a ρ), et est not´eN ×ρK.

Proposition 4.4.1 Soient K et N deux groupes, et ρ : K → Aut(N) un homomo-morphisme de groupes. Le produit semi-directN ×ρK est ´egal au produit direct deN et deK si et seulement si ρ est la repr´esentation triviale (i.e. ∀k∈K, ρ(k) = IdN).

D´emonstration. Le produit semi-direct de N parK est ´egal au produit direct deN et deK si et seulement si, pour tout couple (n, k),(n, k) d’´el´ements de N ×K, on a (nn, kk) = (n(k.n), kk), i.e. nn =n(k.n),i.e. n=k.n,i.e. ρ(k) = IdN, pour tout k∈K.

Th´eor`eme 4.4.1 Soient K et N deux groupes, et ρ : K → Aut(N) un homomo-morphisme de groupes. L’application u : N → N ×ρK qui `a tout n ∈ N associe (n,1) (resp. l’application v : K → N ×ρK qui `a k ∈ K associe (1, k)) est un ho-momorphisme de groupes injectif. Si l’on note N1 (resp. K1) le groupe u(N) (resp.

v(K)), on a N1∩K1 ={1}, N1 est un sous-groupe distingu´e deN ×ρK, et, pour tout (n, k)∈N ×K, on au(k.n) =v(k)u(n)v(k)−1.

De plus, on a N ×ρK = N1K1 = K1N1. Plus pr´ecis´ement, soit x = (n, k) un

´el´ement de N ×ρK. Alors x=u(n)v(k) =v(k)u(k−1.n).

Enfin, la projection µ : N ×ρK → K d´efinie par (n, k) 7→ k est un morphisme de groupes surjectif de noyau N1; le groupe K est donc isomorphe au groupe quotient N×ρK/N1.

D´emonstration. On a, pour n, n ∈ K, u(n)u(n) = (n,1)(n,1) = (n(1.n),1) = (nn,1) = u(nn), et, pour k, k ∈ K, v(k)v(k) = (1, k)(1, k) = (1(k.1), kk) = (1, kk) = v(kk), donc u et v sont des homomorphismes de groupes, trivialement injectifs.

Six= (n, k)∈N1∩K1, on an=k= 1, doncx= 1. De plus, si x = (n, k) est un

´el´ement deN×ρK un calcul imm´ediat montre quex=u(n)v(k) =v(k)u(k−1.n). Par suite, pour (n, k)∈N×K, on av(k)u(n)v(k)−1 =v(k)v(k−1)u(k.n) =u(k.n).

Soit φ: N×ρK → K l’application d´efinie par φ((n, k)) =k. Il est imm´ediat que c’est un morphisme de groupes surjectif. Son noyau est le groupe N1, qui est donc distingu´e, et (N×ρK)/N1 est isomorphe `a K.

R´eciproquement:

Th´eor`eme 4.4.2 Soit G un groupe, K et N deux sous-groupes de G tels que N est distingu´e dansG et N ∩K ={1}.

Soit ρ : K → Aut(N) la repr´esentation par automorphismes int´erieurs de K sur N.

Alors N K est un sous-groupe de G, et l’application f : N ×ρK → N K telle que f((n, k)) =nk est un isomorphisme.

D´emonstration. Soient (n, k) et (n, k) deux ´el´ements deN×ρK. Alors (n, k)(n, k) = (n(k.n), kk) = (n(knk−1), kk) = (nknk−1, kk). Doncf((n, k)(n, k)) =nknk−1kk = nknk=f((n, k))f((n, k)). Donc f est un homomorphisme de groupes.

Si x = (n, k) est un ´el´ement de kerf, on a f((n, k)) = 1, c’est-`a-dire nk = 1, soit n = k−1. Donc n ∈ N ∩K, et n = k = 1; f est donc injectif, et est donc un isomorphisme deN ×ρK sur N K.

D´efinition 4.4.3 Soit n un entier ≥ 2, et f : Z/nZ → Z/nZ l’automorphisme de Z/nZ d´efini par f(x) = −x. Soit ρ : Z/2Z → Aut(Z/nZ) le morphisme tel que ρ(1) = f. Le groupe di´edral Dn est le produit semi-direct de Z/nZ par Z/2Z relativement `a ρ.

Remarque.- Sin = 2, on a f = Id, et D2 est donc le produit direct (Z/2Z)2. Si n≥3, par contre, ρ n’est pas constant, et Dn n’est donc pas commutatif.

SoitCn le sous-groupe deDn´egal `a u(Z/nZ), o`u uest le morphisme d´efini dans le th´eor`eme 4.4.1; d’apr`es ce th´eor`eme,Cn est cyclique d’ordren et distingu´e dansDn. Proposition 4.4.2 On conserve les notations ci-dessus. Si s∈Dn−Cn, sest d’ordre 2, et pour tout r∈Cn, on asrs=r−1.

D´emonstration. Soits0=v(1), o`uv est le morphisme d´efini dans le th´eor`eme 4.4.1;

s0 est d’ordre 2, et l’on a s0rs−10 = r−1, soit (s0r)2 = 1. Comme Cn est d’indice 2 dans Dn, on a Dn −Cn = s0Cn; tout ´el´ement s ∈ Dn−Cn s’´ecrit donc s0r, avec r ∈ Cn, et est donc d’apr`es ce qui pr´ec´ede d’ordre divisant 2. Comme il n’est pas

´egal `a 1, il est d’ordre 2. Par ailleurs, si s = s0r, pour tout ´el´ement r ∈ Cn, on a srs = srs−1 = s0rrr−1s0 = s0rs0 (car Cn, ´etant cyclique, est commutatif), d’o`u srs=r′−1.

On montre sans difficult´e que le groupeDnest en particulier isomorphe au groupe des isom´etries planes conservant les sommets d’un polygone r´egulier `a n sommets.

Cet isomorphisme envoie le groupe Cn sur le groupe des rotations d’angle 2kπ/n, 0 ≤ k ≤ n −1, et les ´el´ements de Dn −Cn correspondent aux sym´etries axiales conservant le polygone.

On a trac´e ci-dessus les axes des sym´etries axiales conservant un triangle (n= 3), un carr´e (n= 4) et un hexagone (n= 6). Sinest impair, l’axe de chacune des sym´etries axiales passe par un et un seul sommet du polygone, alors que si n est pair, n/2 de ces axes joignent deux sommets oppos´es, etn/2 les milieux de deux cˆot´es oppos´es. De plus, le centre deDnest r´eduit `a 1 sinest impair, et est le sous-groupe cyclique d’ordre 2 deCn sinest pair ≥4.

5 Groupes ab´ eliens

5.1 D´efinitions

D´efinition 5.1.1 Soit G un groupe. Un syst`eme d’´el´ements de G est la donn´ee d’un coupleA= (I, f) form´e d’un ensemble d’indices I et d’une application f : I →G; un sous-syst`emeB du syst`emeAest form´e d’une partieJ deI et de la fonctiong: J →G restriction def `a J. On dit qu’un syst`eme est fini si son ensemble d’indices est fini.

Remarque.- Un syst`eme d’´el´ements de G est donc diff´erent d’une partie, mˆeme or-donn´ee, de G; par exemple, soient g et h deux ´el´ements distincts de G. Le syst`eme {g, h} est distinct du syst`eme{h, g}; le syst`eme {g, g} est diff´erent du syst`eme{g}.

Par abus de langage, et pour simplifier les notations, lorsqu’aucune confusion n’est

`

a craindre, siA = (I, f) est un syst`eme d’´el´ements de G, on dira souvent g ∈A pour g ∈ f(I); si n ∈ N, et si I = {1, . . . , n}, on ´ecrira A = {u1, . . . , un}, o`u uk = f(k);

notons que, sin= 0, A=∅.

Dans la suite de cette section, G est un groupe ab´elien; sa loi est not´ee +, son

´el´ement neutre 0, et le sym´etrique dex est not´e−x;

D´efinition 5.1.2 Soit G un groupe, et A un syst`eme d’´el´ements de G.

i) On dit que A est un syst`eme g´en´erateur de G si, pour tout ´el´ement g ∈ G, il existe un sous-syst`eme fini B ⊂A telle que g=Pb∈Bxbb, o`u les xb (b ∈B) sont des

´el´ements de Z.

ii) On dit que A est un syst`eme libre si, pour tout sous-syst`eme fini B ⊂ A, la relation Pb∈Bxbb = 0 (o`u les xb sont des ´el´ements de Z) entraˆıne xb = 0 pour tout b∈B.

iii) On dit queAest une base deGsi c’est un syst`eme libre et g´en´erateur deG. Ceci est ´equivalent au fait que, pour tout g ∈ G, il existe une unique suite (xg) d’entiers, g∈A, o`u les xg sont nuls sauf un nombre fini d’entre eux, tel queg=Pb∈Bxgg.

iv) Un groupe ab´elien G admettant une base est appel´e un groupe ab´elien libre.

v) Un groupe ab´elien admettant un syst`eme g´en´erateur fini est dit de type fini.

Remarque 1.- Par convention, le groupe G = {0} admet comme base le syst`eme ∅ (´egal `a (∅, f), o`u f : ∅ →Gest l’unique application de∅ dansG).

Remarque 2.- Supposons que A = (I, f) soit un syst`eme libre. L’application f est alors injective, et l’on a coutume d’identifier A `a la partie de G ´egale `a f(I), indic´ee par elle-mˆeme.

D´efinition 5.1.3 Soit G un groupe ab´elien, etH et H deux sous-groupes de G.

On dit que Gest somme directe deH etH (not´eG=H⊕H) si∀x∈G, il existe un unique couple (h, h)∈G×G, tel quex=h+h.

Il est imm´ediat queG=H⊕H si et seulement si le morphismeH×H →Gd´efini par (h, h) →h+h est un isomorphisme, c’est-`a-dire si et seulement si H∩H ={0}

etG=H+H.

D´efinition 5.1.4 SoitGun groupe ab´elien libre, etBune base deG; pour tout ´el´ement v∈ B, on note v : G→ Zle morphisme de groupes d´efini par le fait que, pour tout x∈G, x=Pv(x)v.

Soit G un groupe ab´elien, et p un nombre premier. Le groupe quotient G/pG, muni de la loi de composition externe .: Z/pZ×G/pG → G/pG d´efinie par ¯n.x= nx. o`u ¯n est la classe de n modp, est un Z/pZ-espace vectoriel, comme on le v´erifie imm´ediatement.

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