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CHAPITRE III: LA COMPOSITION DES FORMES URBAINES

PRODUCTRICE DE RAPPORTS

DE PRODUIT ENTRE URBAINE FORME LA -5 -III : PRODUCTRICE DE RAPPORTS

Les formes urbaines sont le résultat d’un procès combinant diverses forces. Elles obéissent à des conditions spécifiques de production., des tensions sociales, des intérêts divergents, le degré du développement technique, le talent du concepteur et le savoir faire du réalisateur, toute la « culture » collective façonnée progressivement -lorsqu’elle existe-. Seulement, toutes ces conditions s’éloignent et le processus se renverse, au lieu d’être produit de rapports la forme urbaine devient productrice de rapports. Cette forme urbaine engendrera à son tour des rapports, des usages et des comportements.

La matérialité des formes urbaines les fait se maintenir bien au-delà de l’époque pour laquelle elles ont été produites. Ces formes produisent des usages et des significations alors que les rapports sociaux changent et que la forme reste inchangée.

La conception de l’espace et de l’environnement physique exerce une influence non négligeable sur les individus, les groupes sociaux et leurs comportements. Selon les propos de BAILLY A. (1978), « l’espace et la société loin d’être indépendants l’un de l’autre, s’interpénètrent profondément » (41)

Toutes les recherches en matière de psychologie de l’environnement affirment le rapport étroit entre l’habitat (en d’autres termes l’environnement physique perçu et vécu) d’une part et l’apparition et le développement des troubles mentaux et des déviations comportementales de l’autre.

La psychologie de l’environnement ; une discipline qui se dévoue à l’étude de l’influence de l’environnement (au sens large du terme) sur l’individu et inversement, de l’influence de l’individu sur son environnement. Ceci nous intéresse.

Le psychologue ITTELSON (1976) définit ce phénomène ainsi : « c’est un processus complexe dans lequel la personne suit les ordres du cadre physique qui en retour réagit, de ce fait provoquant d’autres réponses » (42). Par conséquent, la compréhension scientifique de l’interaction des gens avec leur cadre bâti peut les conduire vers un meilleur environnement (43) ; des propos de CANTER D. (1975) renforcés par ceux de FREIDMAN (1978) qui affirme que l’ultime épreuve de réussite d’un cadre conçu est son aptitude à satisfaire et à supporter les valeurs et les besoins implicites et explicites de l’homme, ceci afin de procurer un cadre physique et social dans lequel les aspirations et les valeurs de la population seront reconnues. (44)

CONCLUSION :

On peut conclure ce chapitre de la manière suivante :

Toute composition nouvelle, devra entretenir des rapports avec les compositions du passé ou simplement l’environnement antérieur, sans pour autant s’interdire de développer ses propres significations.

Plus ces rapports sont profonds et étroits, plus ils permettent la formation et la manifestation d’un langage commun qui va être un puissant moyen d’unification des parties composées et par conséquent va assurer une harmonie de l’ensemble. Plus un environnement physique et spatial offre des informations visuelles diverses et diversifiées plus il est mieux perçu, mieux accepté et mieux identifié aussi. Par conséquent, il permet le développement du sentiment d’identification et d’appartenance à ce lieu.

Or il est impératif de connaître au préalable les références collectives et l’ensemble des invariances de base qui renforcent l’enracinement dans les milieux culturels et naturels particuliers et tolèrent les diversités enrichissantes.

La constitution d’un système culturel référentiel est une condition inévitable pour assurer une meilleure qualité et une valeur matérielle et morale des formes construites. Il s'agit d'un système de codes sociaux, de conventions, qui permettent aux créateurs de formes de s'exprimer et aux différents utilisateurs passants et habitants de comprendre à leur tour le message que l'œuvre contient.

De ce fait, toute conception architecturale ou urbaine ne peut être uniquement pensée physiquement; elle doit surtout avoir un sens, une signification et des éléments d’identification appropriés ; elle doit alors être signifiante. Sachant que toute réalisation signifiante possède le plus grand nombre de qualités plastiques et artistiques en obéissant aux principes ordonnateurs de l’espace.

De même, toute nouvelle forme urbaine doit comporter le double caractère ; l’un commun, l’autre individuel qui lui assurent à la fois une appartenance et une singularité.

REFERENCES :

(1) GROMORT G. : Essai sur la théorie de l’Architecture, 1ère édition : Vincent et Fréal, Réédition : Massin, Paris, 1946.

(2) Petit Larousse en couleurs, Paris, 1987, p : 212.

(3) RIBOULET P. : Onze leçons sur la composition urbaine, Presses Ponts et Chaussées, Paris, 1998, p : 171.

(4) GROMORT G. : op. Cité.

(5) RIBOULET P. : op. Cité, p : 172.

(6) CAILLOIS R. : Cohérences aventureuses, Gallimard, Paris, 1976. (7) RIBOULET P. : op. Cité, p : 179.

(8) SAIDOUNI M. : Eléments d’introduction à l’urbanisme, Casbah, Alger, 2000, p : 71.

(9) RIBOULET P. : op. Cité, p : 180.

(10) ROBERTSON H. : Les principes de la composition architecturale, The Architectural Press, Londres, sans date.

(11) ZEVI B. : Apprendre à voir l’Architecture, les Editions de Minuit, Paris, 1959.

(12) RIBOULET P. : op. Cité, p : 183. (13) GROMORT G. : op. Cité.

(14) CHING F.D.K. : Architecture Form, Space and Order, Van Nostrand Reinhold Company, New York, 1979.

(15) SITTE C. in SAIDOUNI M. : op. Cité, p : 71. (16) RIBOULET P. : op. Cité, p : 187.

(17) SAIDOUNI M. : op. Cité, p : 80. (18) RIBOULET P. : op. Cité, p : 187. (19) Idem, p : 190.

(20) Idem, p : 194.

(21) BOUDON PH. : Pastiches-Références in Patrimoine architectural et projection, table ronde, Ministère de l’Equipement, Constantine, 6-7 Décembre 1989, p : 10.

(22) RIBOULET P. : op. Cité, p : 195.

(23) LYNCH K. : L’image de la Cité, Dunod, 1994, pp : 53-105.

(24) PANERAI PH. & DEPAULE J.C. & DEMORGON M. & VEYRENCHE M. : Eléments d’analyse urbaine, Archives d’Architecture Moderne, Bruxelles, 1980, pp : 109-116.

(25) LEVY-LEBOYER C. in ALI KHODJA A. : Aménagement et conception des espaces verts publics à Constantine, Université Mentouri, Constantine, 1998, p : 55.

(26) NEWMAN O. in ALI KHODJA A. : op. Cité, p : 57. (27) HECKSHER A. in ALI KHODJA A. : op. Cité, p : 57. (28) GREENBIE B. in ALI KHODJA A. : op. Cité, p : 58. (29) LYNCH K. : L’image de la Cité, Dunod, Paris, 1969.

(30) CHING F.D.K. : Architecture Form, Space and Order, Van Nostrand Reinhold Company, New York, 1979.

(31) GOODMAN I.W. in ALI KHODJA A. : op. Cité, p : 61.

(32) NAIRMAN in RELPH E. : Place and placelessness, Pion, London, 1977, p : 63.

(33) DIABI F. : Le rapport Identité-Architecture-Conception, Approches et Perspectives, Université Mentouri, Constantine, 2001, pp : 64-66.

(34) SZOKOLAY S.V. in ALI KHODJA A. : op. Cité, p : 64.

(35) CHING F.D.K. : op. Cité, p: 332.

(36) MADDI S.R. et FISKE D.W. in ALI KHODJA A. : op. Cité, p : 61. (37) RELPH E. : Place and Placelessness, Pion, London, 1977, p : 48.

(38) CANTER D. & STRINGER P. : Environmental Interaction, Psychological approach to our physical surroundings, University Press, London, 1975, p : 157.

(39) SAIDOUNI M. : op. Cité, p : 61. (40) RIBOULET P. : op. Cité, p : 213.

(41) BAILLY A. : L’organisation urbaine ; théories et modèles, Centre de Recherche et d’Urbanisme, Paris, 1978, p : 163.

(42) ITTELSON in ALI KHODJA A. : op. Cité, p : 52.

(43) CANTER D. & STRINGER P. : op. Cité.

(44) FREIDMAN A. & ZEMRING C. & ZUBE E. : Environmental Design Evolution, Plenum Press, New York, 1978, p: 9.