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Le Devenir des " Zhun " comme forme de production de l'éspace et du cadre bati " cas de Constantine "

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Academic year: 2021

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(1)

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE.

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE. UNIVERSITE MENTOURI DE CONSTANTINE.

FACULTE DES SCIENCES DE LA TERRE, DE LA GEOGRAPHIE ET DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE.

DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME Option : URBANISME

N° d’ordre : ………….. Série : ………...

MEMOIRE

Présenté pour l’obtention du diplôme de Magister en Urbanisme

THEME

LE DEVENIR DES "ZHUN" COMME FORME DE

PRODUCTION DE L’ESPACE ET DU CADRE BATI

"CAS DE CONSTANTINE"

PRESENTE PAR:

Mme TOUATI Née FILLALI LEILA

Soutenu le : 25/12/2006 Sous la direction du : Dr SAFIDDINE-ROUAG DJAMILA

Jury d’examen :

Président : Pr. SAHNOUN T. Prof. Université de Constantine Rapporteur : Dr. SAFIDDINE DJ. M.C. Université de Constantine Examinateurs : Dr. ABDOU S. M.C. Université de Constantine Dr. DEBECHE S. M.C. Université de Constantine

(2)

Dédicaces

A ma petite famille, mon mari Kheireddine, pour sa

présence et son soutien, ainsi qu’à ma joie de vivre ; mes petits

amours Lamis et Mohamed Ali, auxquels je dédie spécialement

ce travail.

A ma mère, puis à ma mère, puis à ma mère, puis à mon

père auxquels je souhaite une langue vie. Que Dieu vous protège

et vous garde pour moi.

A ma mère qui a cru en moi, qui m’a encouragé et m’a

soutenu, qui a su être avec moi dans toutes les circonstances,

même si elle se trouvait loin de moi.

Merci maman pour ton écoute, ton soutien et ton amour

inconditionnels, sans quoi, il m’aurait été difficile d’atteindre ce

stade.

A tous mes frères qui ne cessent de m’encourager à achever

ce travail et particulièrement à Rachid.

A ma belle famille et surtout à mon beau père pour qui

j’éprouve beaucoup de sentiments.

Enfin à toute ma famille, mes amies et tous ceux que

j’aurais oublié de citer.

(3)

Remerciements

Je tiens tout d'abord à remercier particulièrement et infiniment,

Mme Safiddine-Rouag Djamila pour sa compréhension avant

son encadrement. Je vous témoigne là, toute ma gratitude pour

avoir aider ce travail à voir son aboutissement.

Je dois remercier également tous ceux qui ont contribué de près ou

de loin à l’élaboration de ce mémoire.

Mais avant tout et après tout, je m’adresse à Dieu, le tout

puissant, que je ne saurais suffisamment remercier de m’avoir

donner la force et le courage d’entamer et d’accomplir ce travail.

Mes louanges sont lancées majestueusement pour vous, Dieu tout

puissant, pour le soulagement que vous m’avez apporté par le

passage de cette nouvelle épreuve.

(4)

SOMMAIRE

Dédicaces...I Remerciements...II

SOMMAIRE...III LISTES

Liste des tableaux...IX Liste des figures...X Liste des schémas...XI Liste des cartes...XII Liste des planches...XII Liste des photos...XIII Liste des abréviations...XIV

INTRODUCTION GENERALE...1 PROBLEMATIQUE...1 Première hypothèse...5 Deuxième hypothèse...6 METHODOLOGIE D’APPROCHE...7 Outils de la recherche...8 Structure du travail...8

A- PREMIERE PARTIE : APPROCHE CONCEPTUELLE Introduction de la première partie...11

CHAPITRE I: CONCEPTS ET DEFINITIONS Introduction...12

I-1- Villes et évolution historique...12

I-2- Le concept de mode de production. ...13

I-2-1- La ville du mode de production ...13

I-2-2- Le mode de production de la ville...14

I-3- La ville, un espace objet d'appropriation...15

I-3-1- Le concept d’appropriation de l’espace...16

I-4- La production et la composition urbaine et leur ancrage dans les rapports sociaux...19

I-5- Le concept de mode de composition urbaine...19

I-5-1- Qu'est-ce qu'une forme composée ? ...21

I-5-2- Distinction entre mode et forme...22

I-6- La notion de cohérence et d'unité et leur lien avec la composition urbaine...23

I-6-1- Cohérence et unité caractérisant toute composition...24

Conclusion...25

(5)

CHAPITRE II: EXEMPLES DE MODES DE COMPOSITION ET DE PRODUCTION DE L'ESPACE URBAIN.

Introduction...27

II-1- Le mode traditionnel de composition...27

II-1-1- Caractères formels particuliers de l'espace traditionnel...28

II-1-2- Les fondements de la production de l'espace urbain traditionnel...31

II-1-3- Effets du mode traditionnel sur l'espace ...33

II-2- Le mode de composition du pouvoir et de la ville classique...34

II-2-1- Caractéristiques formelles de l'espace classique...35

II-2-2- Les fondements de la production de l'espace urbain classique...38

II-2-3- Effets du mode de composition du pouvoir sur l'espace...38

II-3- Le mode de composition libéral...40

II-3-1- Caractéristiques formelles de l'espace libéral...40

II-3-2- Les fondements de la production de l'espace urbain libéral...41

II-3-3- Effets du mode de composition libéral sur l'espace...42

II-4- Le mode de composition réglementaire...43

II-4-1- Caractères principaux de l'espace réglementaire...43

II-4-2- Les fondements du mode réglementaire...45

II-4-3- Effets du mode de composition réglementaire sur l'espace...46

II-5- La Globalisation, un nouveau mode de composition...49

II-5-1- Caractères principaux de l’espace urbain au sein de la Globalisation...49

II-5-2- Les fondements de la production de l’espace fruit de la Globalisation...51

II-5-3- Effets de la Globalisation sur l’espace...52

II-6- Le Développement Urbain Durable et la Gouvernance Urbaine...54

II-6-1- Le Développement Urbain Durable (DUD)...55

II-6-2- Les différents acteurs de l’espace urbain...58

II-6-3- La Gouvernance Urbaine, voie incontournable de la durabilité...59

II-6-3-1- Les enjeux de la Gouvernance Urbaine...60

II-6-3-2- Les principes d’action publique...61

Conclusion...64

REFERENCES...65

CHAPITRE III: LA COMPOSITION DES FORMES URBAINES ET SPATIALES. Introduction...67

III-1- De l'autonomie des formes...67

III-1-1- La composition des formes...68

III-2- Les lois d'assemblage des formes urbaines...69

III-2-1- Le contraste...69

(6)

III-2-3- L’équilibre...73 III-2-4- La proportion...75 III-2-5- L’échelle...77 III-2-6- La matière...78 III-2-7- Le caractère...79 III-2-8- L’unité...79 III-2-9- L’harmonie...80

III-3- La perception des formes urbaines et spatiales...81

III-3-1- Les facteurs influençant la perception des formes...82

III-3-1-1- Le confort...82

III-3-1-2- La sécurité...83

III-3-1-3- La qualité esthétique...83

III-3-1-4- La variété...84

III-3-1-5- L’identité du lieu...85

III-3-1-6- L’interaction sociale...86

III-4- La signification des formes urbaines...87

III-4-1- Le sens du lieu...88

III-5- La forme urbaine entre produit des rapports et productrice de rapports...89

Conclusion...91

REFERENCES...92

Conclusion de la première partie...94

B- DEUXIEME PARTIE : APPROCHE ANALYTIQUE Introduction de la deuxième partie...95

CHAPITRE IV : LE FAIT URBAIN EN ALGERIE Introduction...96

IV-1- La formation des villes en Algérie : modes de composition, logiques de formation et effets...96

IV-1-1- L’époque pré-coloniale « arabo-musulmane », avant 1830...96

IV-1-2- L’époque coloniale, entre (1830-1962) ...97

IV-1-3- L’époque post-coloniale, après 1962... 97

IV-1-3-1- Evolution des politiques urbaines de l’Algérie indépendante...99

IV-1-4- Le mode de composition ayant aboutit à une telle forme de composition ; la ZHUN... 101

IV-1-4-1- Effets de la production-composition centralisante de l’espace algérien...102

IV-2- Apparition des Zones d’Habitat Urbain Nouvelles...104

IV-2-1- Principes et Orientations...104

IV-2-2- Modalités de mise en route de l’opération ZHUN...105

IV-2-3- La ZHUN, Etudes et Elaborations...106

(7)

IV-2-3-2- Dossier d’aménagement...107

IV-2-3-3- Dossier d’exécution...109

Conclusion...110

REFERENCES...111

CHAPITRE V : SITUATION, CROISSANCE, SPECIFICITES DE CONSTANTINE ET SES ZHUN. Introduction...112

V-1- Aperçu historique de la ville de Constantine...112

V-2- Situation géographique de Constantine...113

V-3- Croissance urbaine de la ville de Constantine ...118

V-4- Les zones d’habitat urbain nouvelles de Constantine...120

Conclusion...123

REFERENCES...124

CHAPITRE VI : LES ZONES D’HABITAT URBAIN NOUVELLES A CONSTANTINE : FORME DE COMPOSITION URBAINE ET REALITE A COMPRENDRE. Introduction...125

VI-1- Choix d’exemple d’étude : ZHUN BOUSSOUF...125

VI-1-1- Principes généraux de composition : (éléments signifiants) ...126

VI-1-1-1- Situation et site d’implantation...126

VI-1-1-2- Eléments d’identification formelle... 128

a- Trame parcellaire... 128

b- Trame viaire...131

c- Trame bâtie...134

d- Trame des espaces publics...135

e- Trame des équipements...143

f- L’espace végétal...147

g- La synthèse de l’analyse formelle de la ZHUN...150

VI-1-1-3- Eléments de fonctionnalité...151

a- Le transport et la desserte de la cité...151

b- L’organisation des fonctions urbaines : nature et attractivité...152

c- Les qualités environnementales...154

d- Relation tissu urbain et comportements sociaux : appropriation et pratiques...155

e- Paysage urbain : insertion dans le site, types et variétés de figures du paysage urbain et des ambiances...157

f- Techniques et architecture...160

VI-1-1-4- Les rapports formels et fonctionnels entre le type collectif et le type individuel...164

VI-1-1-5- La gestion de la cité...165

(8)

b- Le rôle minime des habitants...167

VI-2- Signification ou non signification de cette forme urbaine d’après les lois d’assemblage et les éléments de perception...167

VI-3- La ZHUN entre produit de rapports et productrice de rapports sociaux : effets urbains et sociaux...170

Conclusion...172

REFERENCES...175

CHAPITRE VII : LES ZHUN ENTRE ANALYSE ET INTERVENTION. Introduction...176

VII-1- Comprendre la réalité urbaine...176

VII-2- La ZHUN au cœur des débats...177

VII-3- Exemples d’actions...178

VII-3-1- L’expérience française à travers les actions entreprises...179

VII-3-1-1- La ZUP de Montreynaud à Saint-Étienne...181

1- Premier projet de réhabilitation (1977-1983)...181

2- D’une réhabilitation a l’autre (1983-1996)...183

3- Vers une troisième réhabilitation ; de la démolition occasionnelle à la dédensification comme politique...184

4- Résultats des opérations et conclusion...185

VII-3-1-2- La revalorisation de la cité Décines à Lyon...185

1- Les objectifs et enjeux de cette action d’ensemble...185

2- Les domaines d’action de cette opération...186

3- Résultats de l’opération et conclusion...187

VII-4- Les actions entreprises au niveau de la ZHUN Boussouf...188

VII-4-1- Le POS de Boussouf comme outil de transformation et d’intervention loc ale...189

VII-4-2- La portée des actions retenues par rapport à un développement urbain durable de ces cités d’habitation...191

Conclusion...202

REFERENCES...204

Conclusion de la deuxième partie...205

CONCLUSIONS GENERALES ET RECOMMANDATIONS Introduction...206

1- stratégie proposée pour une éventuelle reconquête des ZHUN...206

2- conclusion générale...217

GLOSSAIRE...221

BIBLIOGRAPHIE GENERALE Ouvrages...224

(9)

Revues...226 Publications...227 ANNEXES Annexe I...228 Annexe II...229 Annexe III...230 Annexe IV...233

MOULAKHAS (Résumé en Arabe)...234

ABSTRACT (Résumé en Anglais)...235

(10)

LISTE DES TABLEAUX :

TABLEAU PAGE

TABLEAU N° 1 : Types d’appropriation de l’espace P : 18

TABLEAU N° 2: Evolution de la population urbaine et rurale en

Algérie et du nombre d’agglomérations urbaines (1886-1998)

P : 98

TABLEAU N° 3 : Normes relatives à l’espace résidentiel en Algérie

(à partir de 1970)

P : 107

TABLEAU N° 4 : Normes relatives aux espaces non-bâtis en Algérie

(à partir de 1970)

P : 108

TABLEAU N° 5 : Coefficients d’occupation au sol adoptés en Algérie

(à partir de 1970)

P : 108

TABLEAU N° 6 : Les différentes ZHUN de Constantine P : 121

TABLEAU N° 7 : Les équipements existants dans la ZHUN de

Boussouf

P : 147

TABLEAU N° 8 : Les lignes de transport collectif de la ZHUN

Boussouf

P : 152

TABLEAU N°9 : Importance des types d’habitat existants dans la

ZHUN Boussouf

P : 153

TABLEAU N°10 : Niveaux des constructions dans l’habitat

individuel

P : 160

TABLEAU N°11 : Niveaux des constructions dans l’habitat collectif P : 161

TABLEAU N°12 : Etude comparative entre les orientations des

collectivités locales et celles du DUD et de la gouvernance urbaine.

(11)

LISTE DES FIGURES :

FIGURE PAGE

FIGURE N°1 : Piazza Del Campo, Sienne, Italie (Vue en plan) P : 28

FIGURE N°2 : Piazza Del Campo, Sienne, Italie (Vue aérienne avec

la ville alentour)

P : 29

FIGURE N°3 : Plan de pavage des rues, Urbino, Italie. P : 30

FIGURE N°4 : Plan de Constantine avant la colonisation. P : 31

FIGURE N°5 : Château de Versailles, France (Composition sur deux

axes)

P : 35

FIGURE N°6 : Château de Versailles, France, dictant la composition

de la ville alentour.

P : 36

FIGURE N°7 : Ordonnances d’après GROMORT. P : 36

FIGURE N°8 : Projet de Peyre LE JEUNE pour Versailles. P : 37

FIGURE N°9 : Jardin du palais royal avec la ville alentour, Paris,

France.

P : 71

FIGURE N°10 : Fragment de la médina de Fès, Maroc. P : 82

FIGURE N°11 : Elévation du palais des Doges, Venise, Italie. P : 74

FIGURE N°12 : Village andalou, Turquie (Vue d’ensemble) P : 75

FIGURE N° 13 : Unités de bâti indépendantes P : 128

FIGURE N° 14 : Unités de bâti assemblées P : 129

(12)

LISTE DES SCHEMAS :

SCHEMA PAGE

SCHEMA N°1 : Plan fixe du moment historique de la composition P : 20

SCHEMA N°2 : Replacement du mode de composition et ses résultats

dans la longue durée historique

P : 21

SCHEMA N°3 : Idéal Type P : 29

SCHEMA N°4 : Rapport de composition du mode traditionnel P : 33

SCHEMA N°5 : Rapport de composition du mode du pouvoir P : 39

SCHEMA N°6 : Rapport de composition du mode libéral P : 42

SCHEMA N°7 : Le stéréotype et sa contradiction avec l’idéal type de

Weber

P : 45

SCHEMA N°8 : Rapport de composition du mode réglementaire P : 48

SCHEMA N°9 : Objectifs d’une politique urbaine durable P : 57

SCHEMA N°10 : Schéma de la perception et l’interprétation de

l’environnement

P : 82

SCHEMA N°11: Principes d’action publique pour une bonne

gouvernance urbaine

(13)

LISTE DES CARTES :

CARTE PAGE

CARTE N°1 : Le site de la ville de Constantine P : 113

CARTE N°2 : Localisation de la wilaya de Constantine dans l’Est

algérien

P : 115

CARTE N °3 : Découpage administratif de la wilaya de Constantine P : 116

CARTE N°4 : Découpage administratif de la commune de

Constantine

P : 117

CARTE N°5 : Croissance urbaine de la ville de Constantine P : 119

CARTE N°6 : Localisation des ZHUN dans la commune de

Constantine

P : 122

LISTE DES PLANCHES :

PLANCHE PAGE

PLANCHE N°1 : Carte géotechnique de la ZHUN Boussouf P : 127

PLANCHE N°2 : Trame parcellaire de la ZHUN Boussouf P : 130

PLANCHE N°3 : Trame viaire de la ZHUN Boussouf P : 133

PLANCHE N°4 : Trame bâtie de la ZHUN Boussouf P : 136

PLANCHE N°5 : Trame des équipements de la ZHUN Boussouf P : 144

PLANCHE N°6 : Plan de masse de la ZHUN Boussouf (Etat des

lieux)

P : 149

PLANCHE N°7 : Plan d’aménagement proposé dans le cadre du

POS de Boussouf

(14)

LISTE DES PHOTOS :

PHOTOS PAGE

PHOTOS N°1 & PHOTOS N°2 : La disposition des immeubles

engendre l’espace extérieur « public »

P : 137

PHOTOS N°3 & PHOTOS N°4 : Axe central de la ZHUN Boussouf. P : 139

PHOTOS N°5 : Espace de proximité sans aucun aménagement P : 141

PHOTOS N°6 : Espace libre nu à l’intérieur des îlots P : 141

PHOTOS N°7 : place intérieure, utilisation et

sous-exploitation de l’espace

P : 142

PHOTOS N°8 : Entrée d’école, emplacement désavantageux,

implantation dispersée des équipements

P : 145

PHOTOS N°9 : Des actions individuelles louables, plantations

d’arbres

P : 148

PHOTOS N°10 : Espace interstitiel entre bâtiments ; appropriation

spontanée des parcelles publiques

P : 156

PHOTOS N°11 : Terrains de proximité détournés à des fins personnelles

P : 157

PHOTOS N°12 : Les quelques interventions des habitants ne

peuvent suffire pour assurer la variété des figures du paysage urbain

P : 158

PHOTOS N°13 : Le parti architectural adopté est détaché de tout

contexte stylistique et culturel

P : 162

PHOTOS N°14 : Une architecture sans grande variété, pauvre en

volumes et en ornementation

P : 163

PHOTOS N°15 :Une répétitivité débilitante de blocs types, des façades, et des ouvertures

P : 164

PHOTOS N°16 & PHOTOS N°17 : Terrains libres devenus des

dépôts d’ordures ; témoins du manque d’entretien et de la mauvaise gestion

(15)

LISTE DES ABREVIATIONS : ACL : Agglomération Chef Lieu

APC : Assemblée Populaire Communale

CADAT : Caisse Algérienne d’Aménagement du Territoire

CNERU : Centre National d’Etudes et de Réalisation en Urbanisme COS : Coefficient d’Occupation au Sol

DUC : Direction de l’Urbanisme et de la Construction DUD : Développement Urbain Durable

DUCH : Direction de l’Urbanisme de la Construction et de l’Habitat FMI : Fond Monétaire International

HBM : Habitat Bon Marcher HLM : Habitat à Loyer Modéré HUC : Habitant Usager Citoyen

OPGI : Office de la Promotion et de la Gestion Immobilière ONG : organisation non gouvernementale

ONS : Office National des Statistiques

MHU : Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme

MHUC : Ministère De l’Habitat, De l’Urbanisme Et de la Construction PCD : Plan Communal de Développement

PDAU : Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme PMU : Plan de Modernisation Urbaine

POS : Plan d’Occupation des sols PUD : Plan d’Urbanisme Directeur

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat TOL : Taux d’Occupation par Logement

VRD : Voirie et Réseaux Divers ZI : Zone Industrielle

ZHUN : Zone d’Habitat Urbain Nouvelle ZUP : Zone à Urbaniser par Priorité

(16)

INTRODUCTION

Face à la crise aigue du logement, au retard considérable dans la production de l’habitat urbain ainsi qu’aux tensions sur le logement qui commençaient à se faire sentir, l’Etat algérien était poussé -à partir de la moitié des années 1970- à se charger de la quasi-totalité des programmes de logement sous forme de grands ensembles appelés ZHUN. A partir de 1975, le gouvernement a lancé d'importants programmes d'habitat dans le but de loger le plus grand nombre de personnes possible. Le seul objectif était de réduire le grand déficit en logement sans pour autant donner l'importance nécessaire aux besoins sociaux des habitants ni à la qualité physique de l'espace produit.

Ces zones d'habitat urbain nouvelles sont, de ce fait, devenues l'outil d'urbanisation le plus répandu en Algérie. Elles sont considérées par l'Etat, comme le moyen le plus rapide et le moins coûteux dans la production du cadre bâti.

PROBLEMATIQUE

Comme la majorité des pays en voie de développement, l'Algérie faisait (et fait toujours) face au grand problème d'habitat : la réalisation du plus grand nombre de logements possibles au moindre coût, est le seul objectif des autorités concernées.

Les grandes villes d’Algérie y compris Constantine, étaient et sont toujours en proie au processus d’urbanisation effréné. En effet, face aux besoins énormes en matière d’habitat et dans un souci de rapidité et de réduction des coûts, l’Algérie a fait appel à l’importation tout azimuts de technologies de construction industrialisées et à des instruments de planification et de politiques urbaines étrangères au sens large du terme. Paradoxalement, le recours à ces mêmes technologies et à ce type d’urbanisation a été abandonné depuis bien longtemps dans leur pays d’origine.

Techniquement l’Algérie n’échappe pas après son indépendance au « tout planifié » qui a marqué l’urbanisme d’après guerre ; caractérisé par la

(17)

prédominance de la fonctionnalité, de la programmation, du rythme soutenu de l’urbanisation et de l’importance du développement économique.

Les institutions chargées de l'habitat ainsi que tous les corps qui participent à la conception et à la réalisation des programmes, ne connaissent pas (volontairement ou non) le mode de vie des résidents et leurs besoins socio-culturels. Ils ont ainsi contribué à la production d'un cadre bâti qui a bouleversé les comportements sociaux des nouveaux habitants. Plus précisément, on assista à la disparition de la notion de "quartier" existante dans les tissus du type traditionnel et colonial de nos villes. Ce qui affecta considérablement la qualité du cadre de vie des habitants.

Ce triste sort est vécu d’une manière effective par les habitants de la majorité des ZHUN en Algérie souffrant ainsi du manque de transport, d'équipements d'accompagnement, ainsi que de mauvaise qualité des logements et d'espaces extérieurs. Sur le plan social, ces mêmes habitants se retrouvent dans un nouvel environnement où la plupart des voisins sont inconnus ou introvertis. Ce comportement vis-à-vis de la vie communautaire est sans doute, fonction du cadre de vie offert.

C'est aussi le cas des ZHUN de Constantine où, à l'opposé des tissus traditionnels dans lesquels la notion de "territoire" et de "quartier" créent un sens de sécurité et où tout étranger au quartier est vite repéré, le manque d'hiérarchisation des espaces rend les voisins plutôt étrangers et, chacun d’eux se confine à sa propre bulle : son logement ! Ceci explique davantage l'abandon des espaces extérieurs qui sont destinés à l'ensemble mais envers lesquels personne ne se sent responsable, confirmant ainsi le concept du "no man's land" dans les grands ensembles. Pourtant, les espaces libres sont dans la ville, des lieux de vie collective par excellence, des lieux écologiques aussi et de perception de première importance. Ils peuvent aussi présenter des symboles d'une identité collective d'un quartier, d’une ville, d’une région ou d’un pays.

(18)

Ajouter à cela, les problèmes de gestion, de décharges sauvages et leur entretien, de défaillance des réseaux secondaires et des aménagements nécessaires.

L’illisibilité, l’isolement, l’enclavement, l’uniformisation et la perte d'identité collective du cadre bâti qui appauvrissent l'image de la ZHUN et qui par conséquent, amoindrissent le sentiment d'appartenance de l'habitant à la cité.

Devant tous ces problèmes et ces défaillances, la question principale à poser est la suivante :

La responsabilité de cet échec incombe qui ou quoi ?

Ø Est-ce le mode de production et de composition de cette forme urbaine qui en est responsable ou alors ;

Ø Est-ce les formes mêmes architecturales et urbaines qui la portent ou ; Ø Est-ce les deux ensembles.

Les ZHUN et les grands ensembles à travers le monde sont soumis depuis les années 70, à des interventions multiples pour une éventuelle revalorisation et réinsertion. Ces dernières années, notre pays commence à s’intéresser aux problèmes de ces cités. De ce fait, nous nous sommes interrogés :

• Sur la maîtrise du devenir de ces ZHUN ;

Sur les enjeux et objectifs fixés pour l’amélioration de leur cadre de vie ;

Sur l'apport de leur organisation spatio-fonctionnelle dans la vie de la cité ;

• Sur leur place au sein des nouveaux contextes qui rendront possible une revitalisation et un renouvellement urbain.

• Sur la capacité des aménageurs et des spécialistes de l’urbain, de spatialiser la vie urbaine de la population.

• Sur la possibilité de réintégrer les facteurs qui peuvent influencer positivement la perception des formes urbaines et spatiales.

• Sur la possibilité de reconquérir une qualité meilleure des espaces de vie dans des zones où l’espace est synonyme de rupture et d’abolition de structure et d’ordre.

(19)

Cette forme urbaine est le fruit d’un mode de production et de composition spatiale qui semble inapproprié et qui n’a su engendrer que la désarticulation de l’espace de vie algérien, son sous-équipement et la constitution de véritables chantiers permanents à l’intérieur des villes, auquel il faut renoncer.

Devant le fait accompli, la question cruciale est de trouver les meilleurs outils d’appréhension urbaine pertinents efficaces et adaptés aux situations particulières des ZHUN d’Algérie, pour une éventuelle revalorisation et une reconquête de l'espace.

Y a-il d’autres alternatives plus adéquates qui peuvent renverser la situation critique dans laquelle se trouvent ces cités, dont les interventions pourront

favoriser une meilleure maîtrise du devenir d’une telle forme de production-composition de l’espace ?

C'est pour cela que l'objectif de ce travail est celui de tenter tout d'abord, de détecter les défaillances de notre objet d'étude, de comprendre les causes exactes d’un tel résultat et par la suite, essayer de chercher les pistes qui peuvent mener à une réponse à notre question : celle de la raison d'être et du devenir de ces grands ensembles (ZHUN) face à tous les enjeux conjoncturels auxquels ils sont confrontés.

Dans la nouvelle conjoncture mondiale et à travers les nouvelles tendances, les espaces périphériques des villes du monde à savoir, les ZHUN et les grands ensembles bénéficient de grands intérêts, dans le but de les réinsérer dans la dynamique urbaine des agglomérations et de leur redonner une image positive qui va avec les contextes actuels.

Les décideurs dans notre pays, qui commencent à prendre conscience de l’ensemble des enjeux ont adopté une certaine approche, ont employé des outils d’intervention urbaine et ont engagé des opérations dans ces zones. Seulement, des questions s’imposent concernant la nature et la portée des actions entreprises :

• Les outils d’intervention employés Sont-ils en mesure d’enrayer durablement les défaillances et les insuffisances d’une telle forme urbaine?

(20)

• Ces interventions s’insèrent-elles dans une stratégie globale qui intègre les nouveaux concepts de développement durable et de gouvernance urbaine, les enjeux de durabilité, de citoyenneté, de participation, de concertation, de partenariat, de gestion locale,….

• Recherchent-elles vraiment à résoudre les véritables problèmes des ZHUN ou alors, leurs objectifs sont plutôt restreints à des modèles standards applicables partout ?

HYPOTHESES :

Pour essayer de répondre aux questions et aux différentes interrogations posées, nous avons esquissé deux hypothèses principales de travail :

PREMIERE HYPOTHESE :

Elle se réfère au mode de production des ZHUN et des grands ensembles et son influence négative sur la forme produite, les problèmes qu’il a engendré sur les plans : spatial, fonctionnel, social, gestionnaire et identitaire, au biais de la planification urbaine. Dans ce cas, deux hypothèses secondaires ressortent, à savoir :

Ø L’adoption d’une approche centralisante suivant une démarche programmatique et sectorielle, qui nous semble-il, fait une rupture avec les références et les contextes locaux et néglige toutes les spécificités locales, culturelles, naturelles, sociales et urbaines.

Ø L’exclusion de la participation du cadre social (groupes sociaux) dans les différentes phases de production et de gestion de leur cadre de vie.

L’approche adoptée semble vouloir séparer entre les différentes phases de production urbaine et vouloir exclure les destinataires du processus de production. L’habitant continue d’être considéré comme un consommateur passif.

(21)

DEUXIEME HYPOTHESE :

Le scénario proposé par cette hypothèse concerne le produit même c’est-à-dire, le résultat final ou la forme produite et son évolution dans l’espace et dans le temps, les changements qu’elle continue de subir mais également les problèmes qu’elle engendre et les actions auxquelles elle est soumise à travers les outils d’intervention urbaine adoptés. Deux hypothèses secondaires en découlent :

Ø Il nous paraît que les outils d’intervention urbaine sont caractérisés par une grande rigidité et qu’ils sont dépassés par les nouveaux enjeux de durabilité, de citoyenneté et de gouvernance urbaine, de mixité fonctionnelle et de préoccupations esthétiques et écologiques. Que le souci d’une amélioration globale et durable de ces ensembles et d’une insertion dans leurs agglomérations, ne soit pas encore d’actualité en Algérie.

Ø La forme elle-même suscite des interrogations puisque les formes architecturales et urbaines employées ont, à notre sens, leur part de responsabilité dans l’échec. En suivant les principes du mouvement fonctionnaliste, l’espace produit est monotone, dépouillé, illisible, informe, sans caractère et sans identité aucune.

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METHODOLOGIE D’APPROCHE

Cette initiation à la recherche concerne une réflexion sur la raison d’être et le devenir de notre objet d’étude. Un espace qui constitue un élément principal de la ville, qui occupe sa périphérie et qui est parfois même aux portes des agglomérations. C’est celui des Zones d’Habitat Urbain Nouvelles.

Cette recherche à pour objectif d’analyser les liens qui existent entre le mode de production de l’espace ZHUN et la forme urbaine produite, avec tous ses problèmes, des défaillances, et ses atouts, afin d’arriver à trouver un cadre global dans lequel peut s’inscrire toute intervention locale d’amélioration des conditions d’organisation et de fonctionnement de l’espace urbain considéré.

Notre recherche se basera principalement sur le cadre physique et spatial comme objet principal. Cela ne veut pas dire que l’on réduit l’urbain à une seule catégorie d’aspects spatial et physique et éliminer les autres aspects. C’est surtout pour ne pas tomber dans l’erreur des généralités qui ne pourra permettre d’aboutir à des résultats concrets. Les autres aspects sociaux, économiques et politiques seront reconnaissables en tant qu’objets secondaires à travers les créneaux d’articulation entre ceux-ci et l’objet principal.

Elle a pour ambition d’aider à stimuler la réflexion sur le devenir d’une telle forme urbaine et sa maîtrise, au sein du nouveau contexte de globalisation et des nouvelles donnes de développement urbain durable et de gouvernance urbaine pour une éventuelle reconquête des contextes spatio-morphologique, socio-culturel et urbain.

Aussi le thème proposé découle des interrogations permanentes et des débats entrepris à travers le monde en matière des approches et des outils les plus pertinents et les plus appropriés pour intervenir sur le présent et préserver le devenir de ces zones d’habitat.

L’échelle d’étude sera celle de l’aire urbaine, où une partie de la ville est saisie. Cette partie est évidemment contenue dans le système global de la ville, dans sa dynamique, son organisation, sa structuration et sa configuration physique.

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1- OUTILS DE LA RECHERCHE :

Afin de répondre à la problématique énoncée et aux questions soulevées, nous avons choisi de se baser sur :

Ø Un fond documentaire assez diversifié, celui notamment qui fait ressortir les concepts ayant un rapport avec notre thème ;

Ø L’observation in situ du site, du point de vue morphologique, perceptuel et fonctionnel de la cité ;

Ø Des prises de vue qui mettront en évidence les problèmes fonctionnels, perceptuels et paysagers ;

Ø Un travail cartographique qui tente de faire ressortir les défaillances formelles, fonctionnelles et urbanistiques.

2- STRUCTURE DU TRAVAIL :

Nous avons structuré le travail de la manière suivante :

A- PARTIE THEORIQUE :

Qui correspond à l’approche conceptuelle nécessaire pour la compréhension des concepts et notions qui concourent à la production urbaine, dans trois volets correspondant aux trois premiers chapitres.

• Le chapitre premier traitera des concepts qui sont en rapport avec la ville, l’espace construit, sa production et son appropriation ainsi qu’une distinction de signification entre la forme produite et le mode selon lequel elle a été produite.

• Dans le deuxième chapitre seront présentés et examinés des modes de composition qui ont laissé leurs empreintes sur la formation de la ville et la production de son espace dans toute sa complexité avec les caractéristiques, les fondements et les effets de chacun d’eux. Ceci sera nécessaire pour comprendre le comment du résultat et le pourquoi de l’échec. Sans omettre d’aborder la globalisation comme nouveau mode de développement contemporain qui impose ses règles et pose des défis qu’il faut savoir relever, moyennant les nouvelles donnes.

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• Le chapitre trois vient pour démontrer la relative autonomie des formes urbaines par rapport aux conditions de leur production. Qu’elles peuvent être considérées indépendamment de leur processus de création. De là il nous a semblé important d’aborder les règles nécessaires qui permettront d’atteindre les objectifs de tout réel travail de composition urbaine ; une beauté, une signification et une unité de formes et de valeurs. Sans manquer d’approcher l’interaction perceptuelle entre la forme matérielle et ceux qui la perçoivent, afin de saisir les causes exactes du rejet de la forme urbaine ZHUN du point de vue perceptuel.

B- PARTIE PRATIQUE :

Celle-ci concerne l’approche analytique. Elle nous permettra de diagnostiquer la situation dans laquelle se trouve notre objet d’étude, d’établir le rapport (causes à effets) indispensable pour l’évaluation de cette situation.

• Le quatrième chapitre s’intéressera alors à la logique de formation de l’espace ZHUN et ses fondements au sein de la logique de formation et de production de l’espace planifié algérien, ses défaillances et ses déséquilibres quantitatifs et qualitatifs engendrés.

• A travers le chapitre cinq, nous essayerons de définir brièvement les particularités de la ville de Constantine, sa croissance urbaine et les différentes ZHUN qui s’y trouvent.

Pour mieux cerner le problème et pour aller dans tous ses détails, un échantillon de ZHUN sera retenu, selon l'intérêt qu'il peut avoir par rapport à cette tentative de recherche. Ce sera dans :

• Le sixième chapitre qui représente le cœur de cette humble recherche. C’est une analyse urbaine qui sera axée sur une connaissance générale et modestement exhaustive de la réalité urbaine d’un cas précis, celui de la ZHUN Boussouf, en vue de cerner tous les problèmes relatifs à l’organisation, fonctionnement, évolution et configuration physique, et à la perception de l’espace. A travers l’étude de ce cas précis, l’analyse urbaine permettra une identification des principaux éléments formels ayant concouru à la composition du

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tissu ainsi que les éléments qui la font fonctionner ; leurs impacts sur la qualité de vie urbaine du point de vue morphologique, fonctionnel et significatif.

C’est le moyen pour nous de juger objectivement et scientifiquement cette production.

• Le septième et dernier chapitre fera ressortir :

Les problèmes communs des ZHUN du pays de différents ordres : urbanistiques, fonctionnels, sociaux, économiques, gestionnaires et des valeurs d’usage urbaines et ;

Les possibilités d’intervention et les outils employés dans d’autres pays sur le même type d’espace.

Ce chapitre traitera également les actions locales entreprises au niveau de la ZHUN Boussouf. Nous y tenterons d’identifier la stratégie mise en place par les collectivités locales pour l’amélioration de son environnement, la nature et la portée de ces actions par rapport à un développement urbain durable de ces cités.

Des synthèses et des recommandations seront le fruit de cette modeste recherche qui -nous espérons- apportera un petit plus dans la recherche urbanistique sur l’espace urbain algérien.

• Elles porteront sur la proposition d’une stratégie globale d’action qui : Ø tient compte des véritables problèmes des ZHUN ;

Ø met en valeur les atouts et les spécificités des villes et des régions, en moyennant des outils novateurs et originaux, souples et flexibles, pertinents et adéquats aux situations différentes et particulières.

• Des conclusions viendront non pas pour clôturer ce travail mais, pour ouvrir d’autres horizons et d’autres pistes de recherche, et pour susciter des débats non seulement sur la maîtrise du devenir des ZHUN mais surtout, sur la problématique de la ville algérienne, son devenir, les politiques urbaines opportunes pour relever les défis conjoncturels et s’ouvrir sur les réalités mondiales actuelles.

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A- PREMIERE PARTIE : APPROCHE CONCEPTUELLE. INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE :

Cette première partie sera pour nous un support théorique et une référence conceptuelle pour une meilleure connaissance et une bonne compréhension de notre objet d’étude et de sa réalité matérielle et immatérielle mais surtout, des causes exactes qui ont mené à un tel résultat, à cette matérialisation, pour arriver à déceler du mieux que nous pouvons les anomalies qu’il comporte, et par la suite donner notre vision de la chose aussi modeste soit-elle.

Les villes occidentales seront volontairement prises comme base de réflexion, non seulement pour la disponibilité des recherches en la matière mais surtout parce que le modèle urbain occidental est le plus répandu en Algérie et il a tendance aujourd'hui à se mondialiser et à uniformiser les formes urbaines. Pour mieux dire, c'est le mode de production dont il est le signe qui connaît une extension planétaire. Néanmoins, il n'est pas exclu de revenir, dans la mesure du possible, sur les modèles orientaux notamment, les villes arabes traditionnelles pour plus de compréhension.

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INTRODUCTION :

L’objectif principal de ce chapitre consiste d’une part, à définir quelques concepts qui ont un rapport direct avec la ville, l’espace construit, sa production, son appropriation et de l’autre à distinguer entre la forme produite et le mode selon lequel elle a été produite.

D’une manière plus pratique, il essaye de trouver des éléments de réponse aux questions suivantes :

* Quel rapport existe-t-il entre la composition de l’espace et l’atteinte de l’unité et de la cohérence qui ont disparu de nos villes et entre les fragments qui les constituent ?

* Quel est le lien entre la production urbaine et les rapports sociaux dont elle a été le résultat ?

Dans cette optique, une revue succincte de l’historique des villes est présentée, suivie d’une explication des différents facteurs inhérents à la ville, son mode de production et de composition.

I-1- VILLES ET EVOLUTION HISTORIQUE :

Fernand BRAUDEL (1979) affirme que les villes sont accélérateurs du

temps entier de l'histoire grâce en particulier à leur dynamisme libre, à leur

autonomie, à leur modernité et que leur processus d'évolution a suivi le cour suivant :

* les villes ouvertes, qui s'ouvrent sur les campagnes, à égalité entre elles, ce sont les villes antiques, grecques et romaines ;

* les villes fermées correspondant aux villes médiévales délimitées par leurs remparts avec leurs statuts autonomes vis-à-vis de l'Etat et des campagnes proches; * enfin les villes tenues, celles de la première modernité, tenues par l'Etat qui a discipliné les villes par la violence ou non. Aujourd'hui, les rapports des villes et de l'Etat sont plus complexes encore, ils sont issus de la deuxième modernité, celle de l'industrie et du capitalisme, lui-même en perpétuelle transformation. (1)

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Raymond LEDRUT (1968) parle du « passage de la ville-Etat, corps souverain régnant sur une réserve de richesse à la ville dans l'Etat qui devient un appareil partiel d'une organisation politique qui la dépasse ». (2)

Quant à Pierre RIBOULET (1998), la ville concrète lui apparaît comme un produit social complet ; elle est à la fois le contenant des rapports sociaux, aussi bien économiques qu'idéologiques, et l'expression spatiale de ces mêmes rapports. Elle est l’enveloppe matérielle des choses et des gens et cette enveloppe a une forme significative. (3)

L'évolution historique, tout comme l'évolution urbaine, qui sont dans un mouvement incessant exigent sans cesse de nouvelles formes de division de travail, de nouveaux rapports entre la ville et la campagne, de nouvelles formes d'Etat. (3)

I-2- LE CONCEPT DE MODE DE PRODUCTION :

Etant donné que la ville est principalement déterminée par le ou les modes de production qu’elle abrite et qu’elle est elle-même le produit d’une production particulière établie à la base de tel ou tel mode. Nous ne pensons pas que l’on puisse faire l’économie de clarifier le rapport de la forme de la ville avec le mode de production de la société correspondante.

I-2-1- LA VILLE DU MODE DE PRODUCTION :

Le mode de production indique « la manière dont a été produit tel ou tel bien matériel et les rapports qui se nouent entre les individus à cette occasion. Il se caractérise par l'état de développement des forces productives et par les rapports sociaux mis en œuvre au cours du procès de production ». (4)

Karl MARX (1965) distingue historiquement quatre modes de production principaux :

* le mode de production dit asiatique, celui de la communauté primitive, la terre et les troupeaux étant possédés en commun;

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* le mode de production féodal où la terre est possédée par le seigneur qui extorque le surtravail du serf soumis à son autorité;

* enfin le mode de production capitaliste caractérisé par un travailleur libre de vendre sa force de travail à un capitaliste détenteur des moyens de production. (5)

Les modes de production ont « des effets décisifs quant à l'organisation

spatiale; une extrême fixité de l'espace médiéval » et « une extrême mobilité de

l'espace capitaliste ». Dans le premier, les paysans étaient rivés à la terre du seigneur ; dans le second, la force de travail à savoir, la population, est d'abord arrachée des campagnes (exode rural) et agglomérée sur les lieux de production et déplacée suivant les nécessités de cette même production (les restructurations industrielles).

Ainsi ; ces effets sont directs et précis sur l'espace, villes et campagnes. Ils sont liés au degré de développement technique mais surtout aux rapports de production qui sont « constitués de deux relations : la propriété économique des moyens de production, d'une part, la maîtrise et la direction du procès de travail, d'autre part »

« L'industrialisation, c'est-à-dire le déploiement sur une grande échelle des rapports de production capitalistes, modifie profondément les équilibres antérieurs ». Le capitalisme se transforme en permanence ; du stade concurrentiel au stade monopoliste il arrive à la division internationale actuelle du travail. A chaque stade correspond une expression urbaine, repérable dans ses formes et dans ses caractéristiques principales. (6)

I-2-2- LE MODE DE PRODUCTION DE LA VILLE :

Comme tous les biens matériels, la ville obéit à un procès de production qui met en œuvre, des sols à bâtir ou à équiper, des capitaux publics ou privés, du travail intellectuel, du travail manuel et des moyens de production appropriés, engins, outils, machines, etc. Selon que chacun de ces éléments sera d'une nature

(30)

ou d'une autre, propriété privée ou non du sol, capital spéculatif ou capital dévalorisé, ateliers artisanaux ou entreprises monopolistes, le procès de production de la ville, et par conséquent sa forme même, auront un caractère ou un autre.

La production de la ville n'est cependant pas une production comme une autre comme le précise RIBOULET P. (1998), dans la mesure où il y a là « composition

de l'espace, c'est-à-dire naissance d'une forme en raison de ses déterminations… ».

(7)

I-3- LA VILLE, UN ESPACE OBJET D'APPROPRIATION :

De tout temps, l'espace est objet d'appropriation, ce qui engendre une lutte ininterrompue entre les individus, les clans, les groupes corporatistes, les classes sociales elles-mêmes. L'histoire de l'espace habité se confond, à dire vrai, avec l'histoire de ces luttes. La division sociale principale de l'espace est évidemment celle de la propriété du sol, rural ou urbain. RIBOULET P. (1998) affirme que « la question de la propriété foncière est déterminante dans la production et la composition des formes urbaines ». (8)

En revenant sur les villes-Etat ; les villes médiévales européennes et les villes arabes traditionnelles, il est à relever que celles-ci étaient les acteurs majeurs du processus économique et social. Il est vraisemblable que leurs habitants et leurs dirigeants avaient une image d'eux-mêmes au travers de la ville, qu'il y avait un phénomène d'appropriation et d'identification collective caractérisé par des coutumes, des usages, des politiques, des fêtes, etc. Cette identification s'effectuait d'autant plus facilement que la forme de la ville possédait une très grande unité, qu'elle était fortement personnalisée, qu'elle ne pouvait se confondre avec aucune autre.

Quand ces villes sont tenues par l'Etat, qu'elles sont une partie de l'Etat qui les dépasse, « quand elles ne sont qu'un rouage démultiplié d'une machinerie globale », leur personnalité s'efface, puisque telle est la volonté d'un pouvoir visant à abolir les particularismes. Quant aux formes extérieures qui pouvaient

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être le support de l'identification collective, elles s'uniformisent sous l'effet des procédés techniques de construction et de l'échange marchand qui se généralise (9). Ceci s'applique parfaitement à la réalité de nos villes algériennes, en l'occurrence Constantine avec ses ZHUN et ses grands ensembles.

Du point de vue psychologique; la naissance de la discipline de « la psychologie de l'environnement » par le psychologue allemand Kurt LEWIN était d’une importance inégalée dans la mesure où elle avait pour objectif l'optimisation de l'environnement afin de satisfaire les aspirations de ceux qui y vivent et de permettre la meilleure appropriation de leur espace. Cette discipline considère l'environnement physique y compris les formes urbaines perçues et vécues, non comme un cadre purement extérieur comme tel était le cas, mais par rapport à l'influence qu'il exerce sur l'individu et, inversement, par l'influence qu'exerce l'individu sur l'environnement. (10) (Cf. A-III-4-)

I-3-1- LE CONCEPT D’APPROPRIATION DE L’ESPACE:

L’appropriation de l’espace désigne selon MERLIN P. et CHOAY F. (1988) « les conduites qui assurent aux humains un maniement affectif et symbolique de leur environnement spatial ». (11)

Elle se définit d’après PROSHANSKY cité par FISCHER G.N. (1983) comme étant « l’ensemble des pratiques exercées sur l’espace en réponse aux besoins explicites de contrôle ou de personnalisation et aux besoins implicites de communication ou de reconnaissance ». (12)

Elle est qualifiée par DUPLAY C. et M. (1982) de « phénomène conscient ou inconscient de correspondance, ressenti ou réelle, entre un milieu construit et les besoins ou les souhaits de ses habitants » (13). Ils distinguent trois types d’appropriation. (Voir tableau n°1, ci-après)

Le phénomène d’appropriation peut s’exprimer à travers plusieurs modalités, PROSHANSKY nous parle de :

(32)

* Une appropriation par le regard générant les émotions esthétiques, la curiosité et la familiarité ;

* L’aménagement de l’espace autour de l’individu, lui permettant d’introduire ou d’orienter une relation plus ou mois privilégiée à cet espace ;

* La délimitation concrète ou psychologique permettant la différenciation des sous espaces à l’intérieur d’une zone et de qualifier un lieu par la distinction entre l’ « intérieur » et l’ « extérieur ». (14)

Les espaces sentimentalement appropriables doivent avoir du « caractère »

et avoir un ensemble de caractéristiques morphologiques qui les rendent

qualifiables et repérables. La qualité des détails joue à cet égard, un rôle très important dans le logement mais aussi et surtout dans la rue, le quartier et la ville. (15)

(33)

Conditions favorisantes Définition Type d’appropriation Durabilité de bien immeuble. Etre propriétaire de

son cadre bâti, capital immobilier, transmissible aux héritiers. Appropriation juridique Personnalité de l’architecture :

* Echelle conforme aux habitudes culturelles ; * Matériaux sans agressivité ;

* Combinatoire des

détails répondant chacun à un besoin d’individualité d’une personne ou d’un groupe. En occupant quotidiennement un espace, le charger d’affectivité, y associer des émotions, rapporter un vécu à cet espace. Appropriation sentimentale Propriétés du système constructif, en particulier : * Neutralité espace fluide ; * Capacité d’adaptation et d’évolution ; * Outil incomplètement déterminé ; * Indépendance des fragments du tissu.

Agir sur son cadre bâti soit au moyen de la construction, soit plus tard, en le modifiant pour y exprimer ses besoins et sa

personnalité, peut être interne à la cellule ou externe (par exemple, écrire son nom sur les arbres ou les parois)

Appropriation créatrice

TABLEAU N° 1 : Types d’appropriation de l’espace.

Source : DUPLAY C. & M. : Méthode illustrée de création architecturale, Moniteur, Paris, 1982, p : 26.

(34)

I-4- LA PRODUCTION ET LA COMPOSITION URBAINES ET LEUR ANCRAGE DANS LES RAPPORTS SOCIAUX:

Les formes successives de l'espace ont des caractères et des caractéristiques différents. Une comparaison s’impose entre les différents espaces produits à des époques différentes et dans des conditions de production différentes aussi. L'espace pré-capitaliste, antique ou médiéval, est homogène et continu. Le Goff J. (1977), a montré que sous la féodalité, « on circule en traversant toujours le même espace, qui trouve son unité dans la figure de Dieu, … par delà le déplacement des personnes, il y a la fixité des significations, la symbolique qui confère son homogénéité à l'espace » (16). Le capitalisme, ou plus exactement, ses rapports de production, au contraire, fragmente. La mise au travail des masses selon un procès entièrement rationalisé, taylorisé, implique une disposition particulière d'espace et la mise en série des individus. La ville est constituée de segments assemblés et la forme de ces assemblages varie avec les stades de développement du mode de production. RIBOULET P. (1998) s’exprime sur ce sujet en disant que c'est un espace dichotomique fait de séparations successives. Et que cette fragmentation

n'est pas étrangère à la perte de l'unité dans les compositions urbaines de ces époques, compositions qui reposaient sur le découpage territorial en lots, sur le

lotissement de la ville. (17)

En étant le résultat d'autres rapports sociaux différents, notre objet d'étude n'est pas loin de cette illustration. Nous y reviendrons ultérieurement.

I-5- LE CONCEPT DE MODE DE COMPOSITION URBAINE :

Aborder le sujet de la composition urbaine c'est toucher à la fois la

composition et la ville qui sont, deux objets qui ont des statuts théoriques très

différents : l'un qui ressortit aux catégories abstraites de l'esthétique -la composition-, l'autre qui est le produit extrêmement concret d'une pratique sociale -la ville-.

(35)

Cependant « la ville, le processus urbain, la forme urbaine ne peuvent se réduire à un seul objet de caractère artistique », dit-on RIBOULET P., « d'un autre côté, ni la ville, ni la forme urbaine ne peuvent se réduire à un processus social, du fait même de l'existence d'une forme qui dépasse le cadre social de sa production ». Il résume en disant que « la ville est un objet artistique, mais elle n'est pas que cela. La ville est un processus social, mais elle n'est pas que cela ». (18)

RIBOULET P. définit le mode de composition urbaine comme étant « le

processus social mis en action dans le but de produire un espace habité

comprenant toutes les fonctions utiles au moment historique considéré et

donnant dans le même mouvement forme et signification à cet espace. Il ne s'agit

donc pas d'un acte simple mais d'un processus complexe ayant des déterminants en amont et produisant des effets en aval ». (19) (Voir schémas n°1, n°2)

SCHEMA N°1 : Plan fixe du moment historique de la composition.

Source : RIBOULET, op. Cité, p : 56. Continuum culturel Formes urbaines caractéristiques Déterminants Développement historique Développement technique Rapports économiques Distribution du pouvoir

Division sociale du travail, manuel et intellectuel Développement culturel Systèmes idéologiques Mode de composition Pratiques artistiques Effets Usages et pratiques de la ville Modes d'existence et de paraître Significations, représentation, sens et langage artistique

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Il est utile de signaler que tout mode de composition est caractérisé par la persistance des mêmes rapports pouvant se nouer entre des acteurs différents à des époques et en des lieux différents.

SCHEMA N°2 : Replacement du mode de composition et ses résultats dans la longue durée historique.

Source : RIBOULET, op. Cité, p : 56.

I-5-1- QU'EST-CE QU'UNE FORME COMPOSEE ?

La composition étant tout ensemble qui entretient des relations entre les

parties qui le constituent et le tout qu'elles forment. En allant dans le détail,

pour la composition urbaine, les éléments constituant les parties de la composition sont :

* des volumes construits (immeubles, maisons, monuments),

* les espaces qui les contiennent, qui les séparent ou qui les bordent (rues, places, passages),

Les formes perdurent et produisent des usages et des

significations Des usages sont abandonnés Des significations sont perdues De nouveaux usages se manifestent De nouvelles significations entraînent un nouveau

(37)

* la nature elle-même sous forme directe ou transformée (jardins, arbres, rivières, plans d'eau).

La question est « de donner une forme à ces éléments, de manière qu'ils

atteignent cette unité », et où chacun d'eux entretient un rapport avec le tout,

rapport tel que l'on ne puisse soustraire l'un d'entre eux sans que l'existence de l'ensemble ne soit compromise. (20)

Il s'agit de toute autre chose que la simple forme construite. Les formes construites ne sont pas suffisantes pour former une composition. Elles peuvent être placées les unes à côté des autres sans entretenir de rapports entre elles ni avec l'ensemble qu'elles forment. En concluant et en superposant ces propos avec notre espace actuel ; nous pouvons dire que : c'est la caractéristique majeure de l'espace actuel. Il manque aujourd'hui non la capacité de construire des bâtiments intéressants, mais la capacité de constituer des ensembles beaux et cohérents.

I-5-2- DISTINCTION ENTRE MODE ET FORME :

En parlant de mode de composition, on inclut dans le même concept non

seulement la forme mais le processus qui mène à la forme.

Selon le dictionnaire Robert, la forme est une apparence, elle est l'ensemble des contours d'un objet ou d'un être.

Selon RIBOULET P., ce que nous partageons : Toute production ne mène pas nécessairement à une forme ;

* Certaines mènent à des formes naturelles comme l'agriculture ; * Certaines à des formes immatérielles comme le travail intellectuel ; * D'autres mènent à des formes artificielles, qui ont une utilité immédiate -c'est le cas de l'artisan- ;

* Pour le travail artistique, nous assistons à une production de forme qui dépasse cette forme et cette utilité pour atteindre d'autres qualités : la signification, l'émotion, le paraître, la représentation, etc.

(38)

Les formes urbaines relèvent de toutes ces notions à la fois. Ce sont des

objets matériels,

- qui ont une forme concrète -des maisons, des rues, des places- ; - qui ont une utilité immédiate -habiter, se déplacer- ;

- qui ont aussi une certaine signification ;

- qui procurent des impressions, font éprouver des sentiments, sont une

accumulation de mémoire et de sens.

La forme est la fin d'un procès qui a mené à ce résultat et pour connaître et apprécier telle forme, il faut toujours analyser comment elle a été produite, le

mode selon lequel elle a été produite. (21)

I-6- LA NOTION DE COHERENCE ET D'UNITE ET LEUR LIEN AVEC LA COMPOSITION URBAINE:

La ville, étant un espace habité, lieu de pratique, lieu de vie collective et de vie individuelle, lieu de culture et de production ne peut se détacher de la composition urbaine qui cherche toujours, à répondre à une question majeure ; celle de l’exigence de conserver non seulement la cohésion interne que requiert la ville, mais aussi de conserver sa capacité de s’étendre et de se transformer sans rompre cette cohésion.

Ceci peut être possible, dans la mesure où la moindre démarche d'aménagement présuppose cette volonté non dite de recomposition cohérente d'un espace le plus souvent disloqué, hétéroclite ou la volonté analogue, quand il s'agit d'ensembles neufs, de produire un modèle régulateur pouvant acquérir une valeur générale.

La réalité de nos villes et telle qu’elles sont confrontées à un double mouvement :

* d'un coté un espace segmenté, cellulaire, recouvrant une réalité sociale marquée de contradictions et d'antagonismes divers ;

(39)

* de l'autre, la nécessité toujours impérative de donner une cohérence aussi bien à la ville qu'à la société.

Cette nécessité s'impose au pouvoir politique qui a toujours la volonté de composer la ville par-dessus elle-même, de lui donner de l'extérieur, une structure, une signification. (22)

I-6-1- COHERENCE ET UNITE CARACTERISANT TOUTE COMPOSITION :

En plus de la distinction entre cohérence sociale, formelle ou fonctionnelle, nous devons introduire une distinction supplémentaire, RIBOULET P. évoque « une cohérence spontanée », par exemple celle de la ville traditionnelle ou du village, dans la mesure où les éléments qui les composent entretiennent le même rapport avec l'ensemble qu'ils forment. (Voir figures n°2, 4 & 12)

On peut lui opposer « une cohérence préétablie », la cohérence comme projet, celle qui a été recherchée, préparée, fabriquée par un projet spécifique, une action volontaire, consciente et organisée obéissant à des règles strictes. Ce second type de cohérence suppose un pouvoir ; dessiner la ville, du moins dans ses fragments, et réaliser ce dessin. (23) (voir figure n°6)

Les deux formes de cohérence et d'unité varient considérablement selon l'échelle sur laquelle elles s'appliquent. La cohérence spontanée convient à de petits ensembles, à des sociétés stables et peu nombreuses. La rupture considérable d'échelle au XIXe et au XXe siècles, engendrée par le progrès technique et le capitalisme, a changé la qualité des villes qui, comme en disait Balzac, « nous avions des œuvres, nous n'avons plus que des produits ».

La ville produit -en opposition à la ville œuvre que l'échelle moderne et le nouveau mode de production rendent impossible- a pris des proportions telle qu'elle n'est plus maîtrisable par la composition urbaine.

TAFURI M. (1979), pense que les projets du Bauhaus et ceux de Le

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développement du capitalisme après la deuxième guerre mondiale a définitivement détruite par la division internationale du travail, la mobilité des affectations, la délocalisation des entreprises et des forces de travail. (24)

CONCLUSION :

Ce que nous pouvons retenir de ce chapitre c’est que la ville est un tout formel et social en éternelle transformation et qu’à chaque moment de son histoire toute ville obéit à un procès de production qui déploie des outils propres et met en œuvre des rapports appropriés. Il en découle des formes urbaines qui peuvent avoir un caractère ou un autre ; elles peuvent être le support de l’identification collective ou au contraire, elles ne portent aucune valeur particulière.

Elles peuvent tendre vers l’unité ou alors vers une discontinuité et une rupture au sein de l’ensemble complexe qu’elle constitue.

Ce qui est bon à retenir également, c’est que la forme est la fin d’un procès qui a mené à ce résultat et pour connaître et apprécier telle ou telle autre forme il faut analyser le mode selon lequel elle a été produite.

(41)

REFERENCES :

(1) BRAUDEL F. : Civilisations matérielles et capitalisme, Armand Colin, Paris, 1979.

(2) LEDRUT R. : Sociologie urbaine, Presses Universitaires de France, Paris, 1968.

(3) RIBOULET P. : Onze leçons sur la composition urbaine, Presses Ponts et Chaussées, Paris, 1998, p : 21.

(4) Idem, p : 23.

(5) MARX K. in RIBOULET P. op. Cité, pp : 23,24. (6) RIBOULET P. op. Cité, pp : 24,25.

(7) Idem, pp : 25,26. (8) Idem, p : 33. (9) Idem, p : 37.

(10) ALI KHODJA A. : Aménagement et conception des espaces verts publics à Constantine, Université Mentouri, Constantine, 1998, p : 52.

(11) MERLIN P. & CHOAY F. : Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, PUF, Paris, 1988, p : 44.

(12) PROSHANSKY in FISCHER G.N. : Le travail et son espace, Dunod, Paris, 1983, p : 40.

(13) DUPLAY C. et M. : Méthode illustrée de création architecturale, Moniteur, Paris, 1982, p : 26.

(14) PROSHANSKY in FISCHER G.N., op. Cité, p :42. (15) DUPLAY C. et M., op. Cité, p : 26.

(16) Le GOFF J. : Pour un autre Moyen-Age : temps, travail et culture en occident, Gallimard, Paris, 1977.

(17) RIBOULET P. op. Citè, p : 34. (18) Idem, pp : 16-18. (19) Idem, p : 56. (20) Idem, pp : 43,44. (21) Idem, pp : 51-53. (22) Idem, pp : 40,41. (23) Idem, p : 42.

(42)

CHAPITRE II : EXEMPLES DE MODES DE COMPOSITION ET DE PRODUCTION DE L'ESPACE URBAIN.

INTRODUCTION :

Dans ce chapitre, cinq modes de composition qui nous semblent être représentatifs de la formation des villes, notamment les villes occidentales, sont examinés. Il est aussi important de préciser que certains ont laissé leurs empreintes sur la formation des villes algériennes et la production de son espace habité et ce, depuis la colonisation jusqu’à nos jours.

Les deux premiers modes de composition sont importants à traiter, dans la mesure où ils présentent des sources d'enseignement et des références inestimables. Le mode de composition traditionnel a donné naissance à une grande cohérence formelle et une grande unité interne traduites par un langage architectural et urbanistique très riche.

Les compositions classiques qui forment des espaces réussis et agréables à vivre se caractérisent par leur rigueur, par la force des formes et par leur unité remarquables puisées du processus même de production.

Quant aux autres modes de composition qui suivront, ils sont à l'origine de l’espace actuel avec tous ses problèmes et toutes ses « malformations ». C'est pour cela qu'il nous a paru bénéfique de les aborder afin d'apporter le léger éclairage qui nous semble nécessaire pour comprendre le comment et le pourquoi d'un tel résultat. Ceci pourra nous aider à apporter notre modeste contribution en la matière.

II-1- LE MODE TRADITIONNEL DE COMPOSITION :

Ce mode de composition concerne les villes médiévales occidentales précédant l'âge classique mais aussi, les médinas du monde Arabo-Musulman. Il a donné naissance à des architectures sans architectes ; spontanées, artisanales et populaires qui présentent des compositions urbaines auxquelles le spécialiste et le profane prêtent une grande attention.

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