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CHAPITRE III: LA COMPOSITION DES FORMES URBAINES

CENTRALISANTE DE L’ESPACE ALGERIEN

IV- 2-3-2- Dossier d’aménagement :

Après l’acquisition du terrain d’assiette suite à une procédure foncière qui permet la concrétisation de la ZHUN, l’élaboration des études de détail vient déterminer le programme de construction en matière :

D’habitat : nombre de logements, typologie de logement et d’habitat, consommation du sol, densités,… ;

D’équipement : nature et nombre, consommation du sol selon la normative en vigueur (Cf. Annexe n° 3) ;

Des V.R.D. : tracés routier et autres, dimensionnement, installations,… ;

D’activités intégrées : nombre d’emplois, consommation du sol,… . (15) Ces études aboutissent pour finir à un « schéma d’aménagement » qui propose une organisation, une structure de l’espace urbanisé, la distribution-localisation des équipements et bien évidemment des dispositions normatives en l’occurrence, le règlement d’urbanisme de détail opposable au tiers qui vient imposer les règles d’implantation, les règles techniques de raccordement aux différents réseaux. Une réglementation particulière s’ajoute au premier règlement sous forme de fiches d’îlots. Elles offrent « les indications » sur les densités, les COS, les surfaces réservées à chaque catégorie de bâtiments, d’équipement, de voirie ou d’espace vert. (Cf. tableaux : 3, 4, 5, ci-dessous)

Logement moyen (F3) 80 m²

Taux d’occupation par logement (TOL) 6 personnes/logement Taux d’occupation par pièce (TOP) 2 personnes/pièce

Surface plancher/habitant 13 m² Surface libre/habitant 12 m²

TABLEAU N° 3 : Normes relatives à l’espace résidentiel en Algérie (à partir de

1970)

Voiries Variables

Parkings 1,75 m²/habitant

Espaces verts 1,50 m²/habitant Espaces de jeu 2,00 m²/habitant

TABLEAU N° 4 : Normes relatives aux espaces non-bâtis en Algérie (à partir de

1970)

Source : MEBIROUK H. : Les espaces publics dans les grands ensembles « rapports entre espaces conçus et espaces vécus ; cas de Annaba, Université Mentouri, Constantine, 2002, p : 73.

Nombre de niveaux

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

COS 8,25 5,50 4,13 3,30 2,80 2,40 2,10 1,87 1,68 1,68 1,54 1,42

TABLEAU N° 5 : Coefficients d’occupation au sol adoptés en Algérie (à partir de

1970) Source : MEBIROUK H. : Mémoire de Magister, op. Cité, p : 73. Tout se calcule dans les moindres détails. Cela n’est pas un inconvénient en soi. Les coefficients, les surfaces, les densités sont à respecter et à assumer comme « normes ». Cependant ça demeure à notre sens trop rigoureux et insensé dans la mesure où à toutes les étapes de l’élaboration des études de la ZHUN, depuis les analyses préalables jusqu’aux synthèses ; à aucun moment, on a fait allusion à l’aspect physique, à son lien avec la perception, à la signification des formes employées ni aux valeurs artistiques et aux véritables règles qui doivent guider le travail de composition de cet espace.

Tout se base sur les chiffres, les normes et les quantités. La qualité de l’espace n’est présente qu’à titre indicatif dans les principes énoncés mais jamais appliqués en réalité. La « rationalité », que de la rationalité et rien que la rationalité. Mais de quelle rationalité parlait-on lorsqu’on ne faisait que gaspiller le foncier urbain et périurbain ; lorsqu’on poussait l’urbanisation à son extrême au détriment des terres

agricoles sans se soucier du devenir des autres et des générations futures ; lorsqu’on produisait des espaces sans signification, sans âme et sans aucune valeur artistique ni culturelle, avec le parti le plus pauvre qui soit, sans identité quelconque, interchangeable et froid. Est-ce cela la rationalité tant convoitée !

IV-2-3-3- Dossier d’exécution :

Après l’approbation du schéma d’aménagement par les organismes concernés, le dossier d’exécution est entamé. Il comprend les projets de détail de l’habitat (plan de masse) et des infrastructures pour l’engagement des travaux d’aménagement. L’APC assure, pour sa part, les travaux de voirie et des réseaux divers (eau potable, assainissement,…). Le suivi revient à la charge de la DUC.

CONCLUSION :

Il a fallut que l’Algérie subisse la colonisation française en premier lieu et puis qu’elle passe en deuxième lieu à l’indépendance pour que l’ordre antérieur relativement stable de la ville algérienne fasse place dans les agglomérations à « une logique dynamique d’accumulation et de différenciation » (16).

La politique nationale en matière d’urbanisme qui a largement perpétué les méthodes urbanistiques de l’époque coloniale, durant les deux premières décennies de l’indépendance avait eu -avec la centralisation du système de planification algérien et la démarche bureaucratique-programmatique et sectorielle- non seulement des retombées directes et radicales sur l’aménagement de l’espace national et régional mais surtout des conséquences désastreuses sur le délaissement des échelles mineures, du souci du détail, de la qualité des espaces urbains et de l’environnement.

L’urbanisation en Algérie se faisait -à cette époque de la planification totalisante- comme il a été mentionné auparavant, à coup de programmes économiques et d’habitat et non sur la base de véritables plans d’urbanisme tenant compte de la dimension spatiale, de l’utilisation rationnelle des sols urbains et de l’échelle mineure. Elle privilégiait l’expansion démesurée et le délaissement du centre pour la périphérie au biais de la ZHUN seul moteur d’urbanisation à cette époque engendrant ainsi des conséquences négatives aisément observables.

Etant voulues par le pouvoir comme moyen de concrétisation du « nouveau » modèle d’organisation et de structuration urbaines des villes algériennes ; le modèle des ZHUN est si stéréotypé que même les villes du Sud ont vu ce type d’espace résidentiel s’ériger ; un choix contre-nature compte tenue des spécificités climatiques, du mode de vie, de tout l’environnement naturel et culturel.

Pour mieux comprendre la réalité qui nous fait face, nous allons nous introduire à l’intérieur de la forme produite pour mieux la saisir, la comprendre et la juger.

REFERENCES :

(1) SAIDOUNI M. : Eléments d’introduction à l’urbanisme, Casbah, Alger, 2000, p : 173.

(2) FREITAG M. (1992) in SAIDOUNI M. : op. Cité, p : 252.

(3) COTE M. : Alger et sa place dans la hiérarchie urbaine in : Revues Françaises, d’Etudes Politiques Mediterannéennes, n° 30-31, 1978, p : 9.

(4) Office National des Statistiques : RGPH 1998, Armature urbaine, Collections statistiques n° 97, 2000, Alger, p : 48.

(5) MEBIROUK H. : Les espaces publics dans les grands ensembles « rapports entre espaces conçus et espaces vécus ; cas de Annaba, Université de Mentouri, Constantine, 2002, p : 67.

(6) SAIDOUNI M. : op. Cité, p : 205. (7) Idem, p : 207.

(8) Idem, p : 177.

(9) COTE M. : L’Algérie ou l’espace retourné, Media plus, Alger, 1993. (10) SAIDOUNI M. : op. Cité, p : 211.

(11) Idem, p : 212.

(12)ZUCCHELLI A. : Introduction à l’urbanisme opérationnel, Vol : 3, Office des Publications Universitaires, Alger, 1984, pp : 150-152.

(13) Idem, p : 150.

(14) BENMATTI N.A. : L’Habitat du Tiers-Monde, cas de l’Algérie, SNED, Alger, 1982, p : 153.

(15) ZUCCHELLI A. : op. Cité, p : 154.

(16) FREITAG M. (1992) in SAIDOUNI M. : op. Cité, p : 253.

CHAPITRE V : SITUATION, CROISSANCE, SPECIFICITES DE CONSTANTINE ET SES ZHUN.

INTRODUCTION :

Nous tenterons dans ce chapitre de définir le contexte dans lequel se trouve notre objet d’étude. Un aperçu historique de la ville, Constantine, les particularités de son site, sa situation géographique et sa place dans l’hiérarchie urbaine du territoire national ainsi que son extension et sa croissance urbaine depuis la colonisation. Nous examinerons également les différentes ZHUN de la ville, leur localisation et les caractéristiques générales de chacune d’elles.