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Riz de ray : surfaces

Chapitre 4. Production agricole et conservation à Luang Namtha

Un relief montagneux caractérise le territoire de la province de Luang Namtha située dans le nord du Laos. Comparativement aux seize autres provinces du pays, Luang Namtha est la quatrième plus petite en termes de superficie et la troisième moins peuplée (Gouvernement du Laos, 2007a : 22). En 2006, 6 675 hectares étaient utilisés pour la riziculture en hautes terres, ce qui classait la province au sixième rang en importance30,

alors que 800 hectares servaient à la production du riz irrigué, la plaçant au douzième rang sur dix-huit (ibid. : 42-43).

Dans la province de Luang Namtha, 83 % de la population pratiquent l'agriculture itinérante sur brûlis, ce qui en fait la quatrième province en importance, derrière Luang Prabang, Houaphan et Oudomxay. En fait, on a qu'à quitter la plaine de la ville de Luang Namtha pour observer les marques que laisse cette pratique dans le paysage forestier de la région. Que ce soit sur la route vers le district de Sing, ou celle menant à Viengpoukha, chacune des montagnes qui se dressent sur notre passage témoigne des activités agricoles récentes des paysans (photo 1).

La province de Luang Namtha sert donc d'étude de cas. Elle a été retenue pour

-J 1

des raisons de faisabilité et de logistique, mais aussi en raison de la présence de l'aire protégée de Nam Ha qui sera l'objet d'analyses dans le prochain chapitre. Ce chapitre présente un portrait de la province, suivi d'une description de la situation agricole à Luang Namtha dans le but de répondre aux objectifs 1(c) et 2 de cette étude ainsi que du processus de relocalisation régionale (objectif 3). Les grands traits de la mise en place de l'aire protégée de Nam Ha sont aussi soulignés.

30 Pour ce qui est des informations portant sur la pratique de l'agriculture en hautes terres, aucune donnée

n'était disponible pour la province de Champassak et la région de la préfecture de Vientiane puisque cette dernière est majoritairement plane.

31 Le choix de l'emplacement du terrain s'est fait en collaboration avec deux professeurs de la Faculté de

Photo 1 : Sur la montagne, parcelles utilisées pour la pratique de l'agriculture itinérante sur brûlis, en bas de la montagne, plantation de caoutchouc.

Cliché : Lucie Dubé, 11 janvier 2008, sur la route vers le district de Sing, district de Luang Namtha.

4.1. Luang Namtha : portrait de la région d'étude

La province de Luang Namtha s'étend sur 9 325 kilomètres carrés et partage les frontières internationales de la province chinoise du Yunnan et de la Birmanie au Nord. Au Sud, on retrouve les provinces de Bokeo et Oudomxay (figure 10).

Figure 10

Localisation de la province de Luang Namtha

] Provinces laotiennes Bats voisins Région d'étude

kilomètres

Figure 11

La province de Luang Namtha

•jç Chefs-lieux des districts Rivières

— Routes

■~ Limites des districts — Limites provinciales et

Quatre-vingt-cinq pour cent du territoire de Luang Namtha est montagneux, le plus haut sommet atteignant 2 094 mètres. La province bénéficie toutefois des plaines de Luang Namtha et de Sing, dont les superficies sont respectivement de 35 et 120 kilomètres carrés (Taillard, 1989 : 88). Situées à des altitudes de moins de 600 mètres, ces plaines sont exploitées pour la riziculture inondée. La région reçoit en moyenne entre 1 800 et 1 900 millimètres d'eau par année et connaît des températures moyennes situées entre 25 et 30°C lors de la saison chaude et entre 10 et 25°C lors de la saison froide (Gouvernement du Laos, 2003a : 15-18). De plus, la province de Luang Namtha bénéficie d'une biodiversité abondante et diversifiée. On y retrouve 37 grands mammifères, 297 espèces d'oiseaux et plus d'une soixantaine d'espèces de poissons (ibid. : 37).

Sur le plan administratif, Luang Namtha est divisée en cinq districts : Luang Namtha, Sing, Long, Vieng Phoukha et Nalae (figure 11), lesquels regroupent 324 villages. En 2006, la population totale était d'environ 149 000 habitants et la densité moyenne était de 16 habitants par kilomètre carré (Gouvernement du Laos, 2007a : 22). Parmi les groupes ethniques présents sur le territoire, on retrouve : les Leu et Thai Dam du groupe linguistique tai; les Lamet et Khamu du groupe linguistique austro-asiatique; les Akha du groupe linguistique sinot-tibétain; et les Hmong, Lanten et Yao du groupe linguistique miao-yao (Gouvernement du Laos, 2003a : 8). Aussi, en 2003, 33 % de la population ou 44 880 personnes habitaient dans les terres de basses altitudes (lowlanders, plaines et vallées), 29 % ou 39 440 personnes résidaient dans les terres de moyennes altitudes (uplanders, moins de 1 000 mètres) et 38 % ou 51 680 personnes se situaient dans les terres de hautes altitudes (highlanders, plus de 1 000 mètres) (idem).

Le secteur d'activité le plus important de la province est celui de l'agriculture, la production la plus considérable étant celle du riz. Quatre-cent-six variétés de riz étaient cultivées dans la province. Cette diversification s'explique par différentes sélections faites en fonction des conditions environnementales, climatiques et culturelles (ibid. : 38). Sur le territoire, on retrouve également des plantations commerciales, dont le caoutchouc. Cependant, les produits d'exportation les plus importants ne sont pas tirés de l'agriculture - le pays doit d'abord combler son déficit alimentaire - mais sont plutôt le bois et ses produits dérivés (ibid. : 23-25). La combinaison des deux secteurs, agriculture et

foresterie, représentait tout de même des proportions considérables de la valeur des exportations entre 2001 et 2005 (tableau 12).

Tableau 12

PIB des sectreurs agriculture et foresterie, province de Luang Namtha (en milliers de kips et pourcentage) et le taux de

change moyen annuel par rapport à la devise canadienne Année PIB agriculture et foresterie taux de change Année

en milliers de kips en % du PIB total en kips

2001 177 340 80 4 957

2002 174 980 78 5 040

2003 197 505 78 7 039

2004 211073 77 8 155

2005 270 808 77 8 622

Source : Gouvernement de la province de Luang Namtha, 2006 : 4.

Bien que l'agriculture soit le secteur d'embauché le plus important, les activités agricoles restent majoritairement des activités de subsistance. Toutefois, certains types de récoltes offrent des opportunités de vente lorsque les paysans obtiennent des surplus. Aussi, selon le gouvernement, les plantations d'hévéa sont présentement la meilleure solution pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs et sont très présentes sur le territoire montagneux32.

4.2. Utilisation du sol dans la province de Luang Namtha

Cette section porte sur l'utilisation du sol dans la province de Luang Namtha et sur son évolution. Plus précisément, elle présente les différentes techniques agricoles utilisées, les types de production retenus, mais aussi sur l'importance grandissante des plantations de caoutchouc.

4.2.1. Vue d'ensemble du portrait potentiel agricole à l'échelle provinciale Les sols de la province de Luang Namtha offrent un faible potentiel agricole. Les autorités provinciales ont désigné que 26 % de la superficie totale de la province

32 Source : Entretien avec le directeur du Bureau provincial de l'Agriculture et des Forêts, le Dr. Khamleck

(240 050 hectares) est utilisable pour la production agricole. De cette surface, seulement 16 900 hectares (7%) conviennent à la production de riz permanente, 26 535 hectares (11 %) sont aptes à la culture de produits de rente selon un cycle court et 196 615 hectares (82 %) peuvent être utilisés pour les plantations d'hévéa ou d'eucalyptus (Gouvernement du Laos, 2003a : 23).

En comparant les superficies potentielles recensées par le gouvernement à celles qui sont actuellement utilisées, on remarque que, toutes catégories confondues, un faible pourcentage des terres exploitables est cultivé, soit 42 961 ha ou 18%. Plus spécifiquement, la superficie possiblement utilisable pour les plantations est la moins exploitée : 5 % ou 8 % dépendamment des sources. L'écart est moins grand en ce qui concerne l'agriculture permanente; la superficie des sols utilisés varie entre 10 000 et

Tableau 13

Comparaison de la superficie agricole potentielle et de la superficie agricole réelle, 20 06-2007 (en .ectares)

Superficie potentielle

Superficie observée

Production agricole totale 240 050 42 961 '

Riziculture permanente 16 900 10 386"

11 4843

13 3784

Cultures de rente 26 535 5

Plantations diverses (hévéa, eucalyptus) 196 615 9 764"

165157

Sources : Cette superficie correspond à l'addition de celles recensées par le gouvernement en 2006, par produit (riz basses terres, riziculture irriguée, riz hautes terres, maïs, manioc, mélange de patates douces et manioc, fèves mung, soya, arachide, tabac, coton, café, thé, canne à sucre et autres légumes) et les données fournies par le Bureau provincial de l'Agriculture et des Forêts (2008) concernant les plantations pour 2006-2007.

2 Gouvernement du Laos, 2003a : 23.

3 Gouvernement de la province de Luang Namtha, 2008, données pour 2006-2007, non

publiées.

4 Gouvernement du Laos, 2006b : 31 et 34.

5 Ici, il est difficile d'évaluer la superficie consacrée aux cultures de rente, puisque les

données disponibles fournies par le gouvernement ne font pas cette distinction.

6 Selon un document non publié, fourni par le Bureau provincial de l'Agriculture et des

Forêts (consulté sur place lors d'un entretien avec le vice-chef du bureau, M. Pim Kao, 25 février 2008). Toutefois, les enquêtes menées dans la région indiquent que les données fournies par le gouvernement étaient incomplètes.

7 Gouvernement de la province de Luang Namtha, 2008, données pour 2006-2007, non

publiées. Le gouvernement mentionnait vouloir augmenter cette superficie à plus de 20 000 hectares en 2008.

Les sols de la région sont plutôt pauvres : 22 % des terres ont un degré de fertilité bas. La région la plus fertile se situe dans la plaine du district de Sing où on récolte des surplus de riz et de canne à sucre qui sont exportés vers la Chine (idem).

4.2.2. La riziculture selon le mode de production utilisé

Comme c'est le cas pour l'ensemble du Laos, la culture la plus importante dans la province de Luang Namtha est le riz. Entre 1976 et 1980, les superficies de riziculture pluviale en basses terres, de riziculture inondée (photo 2) et de culture en hautes terres ont toutes connu des hausses pour ensuite chuter au cours des cinq années suivantes (Gouvernement du Laos, 2006b) (tableau 14).

Photo 2 : Riziculture inondée, plaine du district de Sing. Cliché : Lucie Dubé, district de Sing, 11 janvier 2008.

Tableau 14

Évolution de la surface de production du riz selon le mode de production utilisé, province de Luang Namtha, 1976-2005 (hectares)

1976 1980 1985 1990 1995 2000 2005

riz basses terres1 7 689 11 600 4 056 4 460 5 802 7 850 12 695

riz inondé 8 50 20 18 25 740 683

riz hautes terres1 16 033 22 562 14610 14 266 13 370 10 576 6 650

superficie rizicole totale 23 730 34 212 18 686 18 744 19 197 19 166 20 028 superficie provinciale totale 1 552 100 1 552 100 932 500 932 500 932 500 932 500 932 500 population2 122 000 136 000 98 000 119 000 115 000 128 000 131 000 Gouvernement du Laos, 2000 : 19.

Cette évolution des surfaces rizicoles suit celle de la population provinciale qui est passée de 122 000 à 136 000 entre 1976 et 1980, et a diminué à 98 000 en 1985 (tableau 14). Mentionnons qu'après 1975 on assistait au début de la relocalisation dans les basses terres pour des raisons de sécurité et au retour des populations taïes, ce qui a contribué à augmenter la population dans cette zone3 . Par exemple, un rapport présenté

conjointement par l'UNESCO et le PNUD en 1997 indiquait qu'après 1975, plus de 7 000 personnes du groupe ethnique Akha avaient migré dans la province depuis la Birmanie et 2 300 Taï étaient revenus à la même date pour reprendre leurs terres dans le district de Luang Namtha. La chute de population en 1985 peut s'expliquer par la création de la province de Bokeo en 1983. Ce territoire a été détaché à celui de la province de Luang Namtha, et sa population tombait alors sous la gouverne de l'administration provinciale de Bokeo (Gouvernement du Laos, Centre national des statistiques, 2000: 19). En 1985, 56 000 personnes habitaient dans la province nouvellement créée (idem), ce qui aurait donné un total de 164 000 personnes si l'on avait gardé les deux provinces ensemble.

Toujours en observant l'évolution de la surface de production du riz, on constate que la superficie rizicole pour les trois techniques est ensuite demeurée stable jusqu'en 1990, date à partir de laquelle les surfaces utilisées pour la riziculture en basses terres et la riziculture inondée ont augmenté alors que celles utilisées pour la culture en hautes terres ont diminué.

Cette hausse des deux premières pratiques, culture du riz en basses terres et inondée, peut s'expliquer par l'implantation des programmes gouvernementaux pour le développement, qui ont encouragé l'adoption de l'agriculture permanente et le déplacement de la population près des routes pour bénéficier de nouveaux services.

En observant les variations de la situation agricole en fonction des cinq districts de la province, on constate que ce sont les districts de Luang Namtha et de Sing qui possèdent les plus vastes superficies de riz cultivé en basses terres. Rappelons que les seules plaines importantes de la province se retrouvent dans ces districts. De plus, contrairement aux districts de Long, Viengpoukha et Nalae, ceux de Luang Namtha et Sing ont des superficies de riz en basses terres plus étendues que celles en hautes terres. Ces différences sont d'abord causées par des variations régionales physiques. Toutefois, de façon générale, à tout le moins en 2003, la superficie agricole totale pour le riz des hautes terres est plus élevée que celle dans les basses terres (tableau 15).

Superficie agricole selon le type de production, Luar ig Namtha, 2003 Tableau 15 District Agriculture

totale (ha)

Riz basses

terres (ha) Riz basses terres (%) Riz hautes terres(ha) Riz hautes terres (%)

Luang Namtha 4 998 2 684 54 1078 22 Sing 5 666 3 296 58 1416 25 Long 3 929 932 24 2 569 65 Viengpoukha 2 774 677 24 1 844 66 Nalae 4 480 141 3 3 953 88 Total province 21847 7 730 35 10 860 50

Source : Gouvernement de la province de Luang Namtha, 2003, cité dans Fujita, Thongmanivong et Vongvisouk, 2006: 14.

4.2.3. Évolution de la production agricole, par produit

Mis à part le riz, d'autres produits agricoles sont cultivés sur le territoire, mais ceux-ci ont connu des variations en termes de superficie, selon les années (tableau 16). Au cours des trente dernières années, certains produits agricoles ont pris plus d'importance, comme la canne à sucre, alors que d'autres sont restés marginaux, tels que le café et le thé. Outre la canne à sucre, on remarque que les légumes et le maïs sont des productions relativement importantes, et ce depuis 2000 et 2005 respectivement. Par contre, les superficies consacrées aux patates douces, au soya, aux fèves mung, aux arachides et au coton ont connu des baisses notables même si ces superficies avaient toutes augmenté jusqu'à l'an 2000. Ceci peut s'expliquer par un choix délibéré des agriculteurs qui ont plus d'opportunités sur le plan commercial avec la vente de certains produits comme le maïs, le manioc (cassava), la canne à sucre et les légumes qui sont vendus non seulement dans les marchés locaux, mais aussi aux compagnies étrangères chinoises. Ceci a été observé lors d'enquêtes menées dans les villages visités (voir annexe 3 pour les détails). Aussi, la diminution de la superficie agricole utilisée entre 1980 et 1985 peut s'expliquer encore une fois par la création de la province de Bokeo en 1983.

Superficie a gricole, selon le produit, 1976-2005 (hectares) Tableau 16

Produits 1976 1980 1985 1990 1995 2000 2005

riz basses terres 7 689 11600 4 056 4 460 5 802 7 850 12 695

riz inondé 8 50 20 18 25 740 683

riz hautes terres 16 033 22 562 14610 14 266 13 370 10 576 6 650

maïs 3 963 1235 100 1 000 450 367 1 735

manioc - - - 205

patates douces et manioc 60 110 52 365 330 636 525

fèves mung (green gram,

phaseolus) 152 20 60 130 25 175 22 soya 697 120 30 20 135 234 30 arachide 361 205 35 150 85 266 15 tabac 39 530 30 1879 85 105 25 coton - 256 - 570 125 245 134 café - - - 20 thé 2 - - 12 - - 12 canne à sucre 3 3 15 100 210 777 1 460 légumes 150 175 90 80 90 3 143 2 235 Total 25 194 36 866 19 098 23 050 20 732 25 114 26 446

Source : Gouvernement du Laos, 2006b : 28-75.

4.2.4. Les plantations d'hévéa : une solution pour améliorer le sort des agriculteurs? En Asie du Sud-Est, les premiers plants d'hévéa (hevea brasiliensis) ont été introduits par les Britanniques, dans les années 1870, en Malaysia. L'objectif était alors de répondre à la demande croissante pour le caoutchouc dans la métropole (Fisher, 1966 :

163). Les projets de plantations se sont ensuite diffusés dans les iles de Java, de Sumatra et de Bornéo, puis en Birmanie, en Thaïlande et en Indochine (surtout dans la portion vietnamienne) dans les années 1920 (ibid. : 164).

Au Laos, dans la province de Luang Namtha, les premières plantations d'hévéa (caoutchouc) remontent à l'année 1994, dans le village de Had Gnao (photo 3), district de Luang Namtha (Alton et al, 2005 : 18). Toutefois, pour l'ensemble de la province, plusieurs plantations ont été abandonnées à la suite du gel de 1999. Depuis la relance en 2004, le financement des plantations est généralement assuré par des compagnies étrangères. En fait, selon un document gouvernemental non publié, en 2008, il y aurait eu

16 515 hectares utilisés pour la culture de l'hévéa dans la province. Toujours selon ce rapport, 89 % de la superficie totale des plantations sont financés par des compagnies

étrangères, notamment chinoises et thaïlandaises (tableau 17). De ce nombre, en 2008, seulement 334 hectares supportaient des arbres assez matures pour procéder à la récolte du latex (photo 4). Si l'on considère que l'arbre devient mature lorsqu'il atteint l'âge de sept ou huit ans et qu'en 2008, uniquement 2 % de la superficie totale pouvaient fournir du latex qui rencontre les normes du marché, ceci témoigne du caractère récent des plantations. Toutefois, ce document n'est pas complet puisqu'il ne fait pas mention du cas du district de Viengpoukha où une compagnie est aussi présente34.

Photo 3 : Plantation d'hévéa mature, Ban Had Gnao.

Cliché : Lucie Dubé, 25 février 2008, district de Luang Namtha.

34 Cette information a été obtenue lors d'un entretien avec le chef du bureau de l'agriculture et foresterie du

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Photo 4 : Récolte du latex.

Cliché : Lucie Dubé, 25 février 2008, district de Luang Namtha.

Province de Luang Namtha, compa Lableau 17 gnies impli quées dans les plantations d'hévéa Nom de la compagnie District Année débutée Superficie

(ha) Capital ($EU) Investissements étrangers 1 Sunwa LNT 2004 3 000 300 000 Investissements étrangers 2 Sunly Yapala Sing 2004 500 392 500 Investissements étrangers

3 Jya Sua Nalae 2005 2 000 442 500

Investissements étrangers 4 Kounmyng Houfùbe Long 2006 n.d. 3 000 000 Investissements étrangers 5 Thai Jyang LNT 2006 1000 452 500 Investissements étrangers 6 Yunnan LNT 2006 214 1 200 000 Investissements étrangers

7 Loung Fong Sing 2006 n.d. n.d.

Investissements étrangers

8 Lao Jen Sing 2006 1000 n.d.

Investissements étrangers 9 Ti Yunnan Long 2006 1000 8 000 000 Investissements étrangers total 8 714 13 787 500 Investissements internes 1 TP Sing n.d. n.d. 365 000 Investissements

internes 2 SayPa Long 2005 1 050 340 000

Investissements internes

total 1050 705 000

Source : Document du Bureau provincial de d'un entretien avec le vice-chef du bureau, M.

l'Agriculture et des Forêts, non publié, reçu sur place lors Pim Kao, 25 février 2008.

Lors d'un entretien avec le directeur du Bureau provincial de l'Agriculture et des Forêts, le Dr Khamleck Xaydala (14 février 2008), celui-ci affirmait que les autorités provinciales misaient sur les plantations d'hévéa pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs et leur fournir un revenu dans un avenir rapproché. Bien que les concessions pour les plantations empiètent sur l'aire protégée de Nam Ha, le gouvernement maintient cette position car selon le Dr Xaydala, il s'agit de la meilleure solution présentement pour encourager le développement. Aussi, en plus de ces efforts, on incite les populations à se déplacer près des routes pour bénéficier de nouveaux services (santé, éducation, marchés), comme c'est le cas ailleurs au pays. D'ailleurs, la position géographique de la province témoigne d'une histoire régionale particulière en ce qui concerne les déplacements de population.

4.3. La relocalisation dans la province de Luang Namtha

Partageant une frontière commune avec la Chine, la Birmanie et la Thaïlande, la situation géographique de la province de Luang Namtha offre un point de passage pour les populations environnantes. Lieu d'échanges et de nombreuses invasions étrangères, ce point de rencontre est marqué historiquement par la mobilité de la population (UNESCO et PNUD, 1997 : 6). Plus près de nous, les déplacements ont été exécutés dans un but spécifique, selon la période et les districts.

4.3.1. Présentation générale des déplacements à l'échelle provinciale

En observant les déplacements des villageois depuis la création de la République démocratique populaire lao en 1975, on distingue différents types de relocalisations selon les périodes. En premier lieu, de 1975 à 1985, certains villages situés dans les zones instables depuis la révolution ont été déplacés près des routes. Le gouvernement a agi ainsi dans le but de mieux encadrer les villageois et à sécuriser la région. Une étude menée par l'UNESCO et le PNUD (1997) a conclu que plus de la moitié des villages situés en bordure de la Route 3, entre le centre de Luang Namtha et celui de Viengpoukha, ont été déplacés à cette époque et que ces relocalisations ont été assez difficiles en raison du taux de mortalité élevé chez la population et d'une rupture de la mémoire culturelle (idem).

Entre 1975 et 1985, on assiste également au retour des populations tay avec la fin de la guerre civile et la création de la République démocratique populaire lao en 1975. Ces dernières avaient quitté préalablement le pays pour fuir le conflit. Puis, une fois la guerre terminée, ils ont repris leurs terres et dépossédé du même coup les individus établis depuis une dizaine d'années. Sur le plan législatif, aucune loi ne pouvait les

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