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production écrite en FLE

C- Le jugement : Il permet d‟apprécier toutes les informations recueillies et de juger de la situation d‟un élève en certains domaines de son développement et de sa performance

3.8 Production écrite et pédagogie de l’erreur

L‟erreur a souvent été considérée comme une anomalie, une faille voire quelque chose d‟inconcevable. Le dictionnaire de didactique du français définit l‟erreur comme : « écart par rapport à la représentation d‟un fonctionnement normé, l‟erreur linguistique a longtemps été

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liée en didactique des langues aux interférences de la langue maternelle et de la langue étrangère. 1» En ce sens, l‟erreur est considérée comme une défaillance, mais la notion a pris une dimension nouvelle avec l‟application des théories linguistiques et psychologiques. Elle est devenue nécessaire dans l‟apprentissage d‟une langue étrangère puisque c‟est une importante étape qui permet d‟accéder au savoir. « Le traitement pédagogique de l‟erreur (conceptualisation et correction) vise à améliorer la compétence linguistique communicative et culturelle des apprenants. 2» Il est question de correction, c‟est-à-dire la mise en œuvre de trois acceptions : la rectification d‟une production, l‟évaluation qualitative sur des productions d‟apprentissage et la référence à des normes et à des critères linguistiques ou sociolinguistiques.

Claudette CORNAIRE et Patricia Mary RAYMOND parlent de correction directe et de correction stratégique. Pour le premier type, il s‟agit simplement de la correction de chaque erreur dans une production écrite, que ce soit au niveau de l‟orthographe, de la grammaire, du contenu, de la forme du texte, etc. Soit par le professeur, soit par l‟apprenant.

Selon Claudette CORNAIRE et Patricia Mary RAYMOND3, Robb et coll. (1986) étudient quatre variantes de correction directe :

La correction complète, dans laquelle l‟enseignant localise toutes les erreurs des élèves, les signale et les corrige ;

La correction codée (coded correction), dans laquelle l‟enseignant localise et signale les erreurs des élèves, qui doivent ensuite les corriger ;

La correction codée, mais en couleurs cette fois, au cours de laquelle l‟enseignant souligne toutes les erreurs avec un feutre de couleur, l‟élève devant ensuite les corriger ;

L‟énumération des erreurs, dans laquelle le professeur dresse une liste de toutes les erreurs contenues dans le texte de l‟élève, qui doit alors se charger de la correction.

En ce qui concerne le deuxième type de correction, selon Bisaillon, «la correction des erreurs s‟inscrirait dans l‟enseignement d‟une stratégie de révision de textes destinés aux élèves de français langue seconde. 4 » Cette technique se déroule en deux temps : d‟abord on aide l‟élève à détecter ses erreurs puis on lui demande de les corriger.

En effet, la nouvelle pédagogie de l‟erreur atteste que les erreurs font partie intégrante des opérations d‟enseignement / apprentissage, d‟où l‟importance de tolérer un certain

1 C U Q J e a n -P i e r r e , D i c t i o n n a i r e d e d i d a c t i q u e d u f r a n ç a i s l a n g u e é t r a n g è r e e t s e c o n d e , P a r i s , E d F e r n a nd N a t ha n, 2 0 0 3 , p . 8 6 . 2 I b i d . , p . 8 7 . 3 I b i d . , p . 8 7 . 4 I b i d . , p 8 9 .

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nombre. Encore trop de jugement et de commentaires que l‟apprenant ne comprend pas n‟est pas du tout recommandé. Toutefois, les enseignants doivent distinguer les erreurs linguistiques se rapportant à l‟orthographe, vocabulaire, grammaire, ainsi que des erreurs de contenu qui peuvent toucher le sens. Ils doivent donner de l'importance à ce dernier en mettant en œuvre les différents moyens didactiques qui permettent à l‟apprenant de mieux affronter ses difficultés.

Daniel DECOMPS évoque la question de correction des copies, « nous postulons ici que la correction des copies a deux fonctions essentielles : former et orienter. 1» Pour l‟auteur, la notation est la procédure qui pèse le plus directement sur l‟élève. En outre, Le traitement de l‟erreur joue un rôle avant, pendant et après la correction. En outre, la correction des copies est souvent considérée comme une corvée, alors qu‟il s‟agit de rétablir les rôles. Par exemple, il faudrait s‟interdire de porter sur la copie ce que l‟élève lui-même devra y écrire. Par conséquent, à l‟emplacement exact de l‟erreur, il suffirait de mettre en place un code, connu par tous les apprenants.

De plus, après la correction des copies, lors de la remise des copies, « c‟est ici que le véritable travail commence, celui des élèves, travail d‟analyse des erreurs et de remédiation.2

» Dans ce sens, l‟auteur parle du travail d‟équipes pour mettre en place certaines compétences :

L‟analyse des processus erronés ;

La conceptualisation des erreurs de toutes natures ;

La recherche des personnes- ressources, professeur et camarades ; L‟entraide ;

L‟acceptation de l‟erreur comme étape indispensable dans la construction des savoir ; La persévérance ;

La recherche de la perfection dans le travail ;

L‟acceptation intellectuelle et sociale des règles du système scolaire.

Daniel DECOMPS parle aussi de remédiation en travaillant l‟étape antérieure à la production d‟erreur, c‟est-à-dire ne pas travailler directement sur l‟erreur incriminée, mais sur l‟étape (ou les étapes) antérieur. En somme, il s‟agit de revenir sur le processus rédactionnel.

D‟ailleurs, la nouvelle pédagogie considère l‟erreur comme une étape essentielle dans le processus d‟apprentissage, « apprendre c‟est toujours prendre le risque de se tromper. Quand l‟école l‟oublie, le bon sens populaire le rappelle, qui dit que seul celui qui ne fait rien ne

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DESCOMPS Daniel, La dynamique de l’erreur, Paris, Ed Hachette, 1999, P105. 2 I b i d . p . 1 0 7 .

88 commet jamais d‟erreurs.1

»Dans cette perspective, ce qui est appelé erreur cache en réalité un progrès en cours d‟obtention.

En conclusion de ce chapitre, nous retenons que les théories d‟apprentissage se sont occupées de l‟oral plus que l‟écrit et que c‟est seulement avec l‟approche communicative qu‟on a commencé à s‟intéresser à l‟exploitation des compétences de l‟oral dans des activités de production écrite. Cette dernière se réalise à travers un processus rédactionnel qui a été différemment présenté par plusieurs théoriciens, le model que nous retenons pour notre recherche est le model de Hayes & Flower 1980 car c‟est le model le plus adéquat avec l‟analyse du corpus que nous avons récolté dans la partie pratique.

Dans ce chapitre a été abordée aussi la question de l‟évaluation de l‟écrit pour dévoiler que les erreurs font partie intégrante des opérations d‟enseignement / apprentissage de l‟écrit, d‟ailleurs Daniel DECOMPS signale que le plus important est la remédiation en travaillant l‟étape antérieure à la production d‟erreur.

Après avoir abordé la problématique de l‟écrit, nous nous demandons sur la relation qu‟elle peut avoir avec l‟informatique. C‟est au tour de cette dernière question que tournera la deuxième partie de cette recherche.

Cette première partie, de notre recherche, nous a permis de comprendre que la conception de l‟enseignement d‟une langue dépend de la conception de l‟apprentissage de celle-ci et des rôles attribués aux apprenants et enseignants dans cette situation. Ces conceptions sont issues de la tradition scolaire d‟une part et des théories d‟acquisition du langage d‟une autre part. (Béhaviorisme. constructivisme, etc.).

En effet, le développement des conceptions de l‟enseignement et de l‟apprentissage a vu naître les théories du traitement de l‟information. Ces dernières mettent l‟accent sur la participation active de l‟apprenant dans le processus d‟enseignement /apprentissage d‟où l‟idée de stratégies. Puisque nous limitons notre recherche à la compétence de production écrite en langue étrangère, la synthèse de nos lectures nous a permis de comprendre que tout scripteur en langue étrangère utilise des stratégies. Ces dernières se constituent en général des étapes suivantes : planification, mise en texte et révision. Tandis que, les comportements des scripteurs se diffèrent de l‟un à l‟autre, tout dépend de leurs traditions culturelles. Du côté de l‟enseignement de l‟écrit, nous gardons que les méthodologies se sont développées pour donner plus d‟importance à l‟activité de production écrite qui a longtemps été négligée.

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Deuxième partie : Informatique et apprentissage du