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Les processus rédactionnels sont actualisés à travers trois grandes étapes qui constituent le processus d‟écriture : la planification, la mise en texte et la révision Ces trois étapes

production écrite en FLE

3. Les processus rédactionnels sont actualisés à travers trois grandes étapes qui constituent le processus d‟écriture : la planification, la mise en texte et la révision Ces trois étapes

impliquent des stratégies cognitives et métacognitives.

a- La planification ou pré- écriture : le rédacteur organise dans cette première étape, ses idées et détermine les buts à atteindre au cours de la rédaction. Le scripteur se réfère aux opérations linguistiques nécessaires pour rédiger des phrases cohérentes, à partir des idées planifiées. Il est certain que, c‟est selon le niveau du scripteur en ce qui concerne les connaissances relatifs au thème que l‟étape de planification se fait plus facilement et aboutit à un produit de meilleure qualité.

b- La mise en texte ou l’écriture : C‟est la phase motrice de la production de texte où le scripteur transforme les idées de son plan en phrases, puis en paragraphes pour créer un texte cohérent. Pour cela, il tient compte de son sujet et de ses lecteurs, fait appel à un choix lexical, aux constructions syntaxiques adéquates et aux marques de cohérence.

c- La révision : son objectif est de vérifier si le texte produit répond bien au plan construit au départ. En d‟autres termes, il s‟agit de contrôler la conformité entre la planification et la mise en texte. Dans cette troisième étape, « qui se caractérise par une sorte de mouvement d‟aller et retour… 1

» L‟auteur évalue et améliore son texte en se relisant attentivement afin de corriger : fautes d‟orthographe et de grammaire, ajouts d‟idées et modifications de phrases au niveau du sens.

Le processus de révision comprend deux sous-processus : lecture et édition. Cette dernière consiste à détecter les problèmes et les corriger. Si une faute est découverte, la règle est automatiquement mise en route et une action s‟exécute pour modifier l‟erreur. Ce processus peut avoir lieu au cours de la mise en texte ou pendant le contrôle du texte écrit. Dans le processus de révision, le rédacteur prend le point de vue du lecteur.

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CORNAIRE Claudette et Patricia Mary Raymond, la production écrite, Paris, Ed CLE international, 1999, p.28.

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Les trois processus rédactionnels proposés par Hayes & Flower ne sont pas linéaires. Ils se déroulent de manière récursive au cours de la production de texte. Ce modèle classique a eu un large impact dans le domaine des recherches en production écrite.

3.5.3 Le mod èl e d e B erei ter et S card amalia(1987)

En se basant sur l‟analyse des comportements d‟enfants pendant l‟acte d‟écriture. Bereiter et Scardamalia ont proposé deux descriptions :

Schéma N°10. Modèle du processus CDO de Scardamalia&Bereiter (1983)

Pour expliquer ce modèle, Claudette CORNARE et Patricia Mary RAYMOND1 présentent les deux descriptions :

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La première est centrée sur les enfants qui sont des scripteurs malhabiles, et qui n‟ont pas davantage de connaître leurs lecteurs. Ils produisent des textes de type narratif à partir d‟association de structures simples, de mots connus ou courants. Cette production imposée se caractérise souvent par un manque d‟organisation et de cohérence. La deuxième description est centrée sur des scripteurs, dotés d‟habilités, qui considèrent la recherche du matériel comme première étape primordiale à la construction du message. Ils essayent de retrouver, dans la mémoire à long terme, les connaissances convenables au sujet. Cette recherche doit être normalement bien comprise par les lecteurs, puisque les scripteurs l‟ont travaillée et retravaillée en révisant la forme et le contenu.

3.5.4 Le mod èl e d e DESCHENES(1988)

DESCHENES propose un modèle de production écrite qui s‟intéresse à l‟écrit en français langue maternelle. Le modèle propose deux grandes variables : la situation d‟interlocution et le scripteur :

La situation d‟interlocution inclut tous les aspects qui peuvent avoir une influence sur l‟écriture et en particulier :

La tâche à accomplir. L‟environnement physique. Le texte lui-même.

Les personnes dans l‟entourage plus ou moins proche du scripteur. Les sources d‟information internes.1

En ce qui concerne la variable scripteur, elle contient deux ensembles :

Les structures de connaissances qui renvoient à l‟ensemble des informations ; sémantiques, rhétoriques, linguistiques et référentielles. Elles se localisent dans la mémoire à long terme du scripteur.

Les processus psychologiques qui se décomposent en cinq éléments :

La perception-activation, la construction de la signification, la linéarisation, la rédaction- édition, la révision.

3.5.5 Le mod èl e d e Dan es i et Moll ica (1990)

Ce modèle montre que dans le traitement des informations reçues, les deux hémisphères du cerveau sont interdépendants : Le côté gauche se charge de l‟analyse et le

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côté droit fait la synthèse. À propos de ce modèle, Claudette CORNAIRE et Patricia Mary RAYMOND1 trouvent que c‟est l‟enseignant qui doit manipuler ces deux hémisphères en combinant différentes approches à la fois structurales (déductive, formaliste) et communicatives (inductive).

3.5.6 Un mod èl e d e p rod ucti on écrite en langue étrangère : l e mod èl e de Sophi e MOI RAND

S.MOIRAND(1979) propose un modèle centré sur les éléments suivants : a- Le scripteur : son rôle, son statut social, son histoire.

b- Les relations scripteur/lecteur(s).

d- Les relations scripteur/document/ contexte extralinguistique.

Selon S.MOIRAND, le scripteur peut avoir, tour à tour, différents rôles sociaux d‟étudiant, d‟employé, de père, de mère, d‟ami… Dans sa production, on trouve souvent des traces indiquant ses groupes d‟appartenance ainsi que son passé socioculturel.

En plus, le scripteur peut entretenir certaines relations (amicales, professionnelles, familiales…) avec ses lecteurs. Les représentations qu‟il construit autour de ses lecteurs peuvent avoir des influences sur son message. Il a aussi une intention de communication, car il écrit pour faire quelque chose. Il veut produire sur ses lecteurs un certain « effet » et cette intention transparaît souvent dans le document lui-même.

3.6 Processus et stratégies d’écriture en langue étrangère

En nous référant aux différentes recherches réalisées dans le domaine des difficultés relatives au processus d‟écriture en langue étrangère, nous montrerons les comportements adoptés par les apprenants lors de la rédaction en L2 aux moments de la planification, la mise en texte et la révision.

Généralement, les nombreuses recherches représentent des études de cas où la population étudiée consiste à un nombre limité d‟apprenants, ce qui a permis de prendre en compte les caractéristiques individuelles des apprenants afin d‟obtenir de meilleures données.

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Les recherches portant sur le processus de la production écrite en langue étrangère sont généralement inspirées des modèles de production en langue maternelle. Elles portent sur l‟opération des transferts de stratégies opérées de la L1 à la L2. Claudette CORNAIRE et Patricia Mary RAYMOND dans leur livre La production écrite ont cité les travaux de Raimes et de Zamel en 1983. Ces chercheurs sont arrivés au même résultat avec des groupes d‟étudiants en langue seconde : ils ont constaté que ces groupes qui ont un certain niveau de compétences linguistiques et se servent des mêmes stratégies d‟écriture qu‟en langue maternelle.

Ces stratégies, en général, se constituent des étapes suivantes : la lecture de leurs écrits, la relecture, la modification des étapes de la planification, la révision. Le passage d‟une étape à une autre se fait dans les deux sens. Tandis que, les comportements des scripteurs se diffèrent l‟un de l‟autre. En outre, tout dépend de leurs traditions culturelles.

Avant de pouvoir écrire pour s‟exprimer, pour communiquer - à l‟oral ou à l‟écrit - avec un destinataire, l‟apprenant qui rédige en langue étrangère, bien qu‟il sache déjà le faire dans sa langue maternelle, il doit apprendre à écrire, à tracer les formes graphiques qui correspondent aux sons qu‟il entend et discrimine dans sa langue maternelle ou étrangère.

Nous jugeons que le modèle de Hayes et Flower est le plus adapté à l‟analyse des processus rédactionnels de notre échantillon, notamment en ce qui concerne les trois phases de planification, mise en texte et révision.

3.7 Production écrite et évaluation

3.7.1 Défini tion d e l’éval uation

L‟évaluation reste un thème épineux qui a fait apparaître des divergences entre les spécialistes de différentes disciplines. Comme elle s‟avère inséparable de l‟activité de production écrite, nous pensons qu‟il est indispensable d‟exposer ses quelques définitions. Encore que cette notion reste tellement confuse, qu‟il n‟est pas aisé de lui donner une signification qui regrouperait des avis de l‟unanimité des spécialistes du domaine.

Selon le dictionnaire de didactique du français, « L‟évaluation des apprentissage est une démarche qui consiste à recueillir des informations sur les apprentissages, à porter des jugements sur les informations recueillies et à décider sur la poursuite des apprentissages

80 compte tenu de l‟intention d‟évaluation de départ.1

» Au fond, selon J.P .Cuq on lui reconnait quatre étapes :

A- L’intention : elle détermine les buts de l‟évaluation et les modalités de la démarche(le