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Product-service systems

Dans le document Louvain School of Management (Page 78-81)

Partie 2 : Emergence de nouveaux modèles d’affaires

4. Product-service systems

Tout d’abord, il est intéressant et nécessaire de définir ce que nous considérons comme un produit ou un service dans notre analyse. D’une part, un produit physique est un artéfact qui peut être touché, stocké et détenu par des individus spécifiques ou groupes (Roy, 2000).

Le processus de production génère un bien qui va ensuite être utilisé (Barcet & Bonamy, 1991 ; cité dans Orban, 2004). D’autre part, un service est défini en tant que « tout acte ou performance qu’une partie peut offrir à une autre qui est essentiellement intangible et ne mène pas à la possession de quelque chose. Sa production peut ou peut ne pas être liée à un produit physique » (Roy, 2000, p.292). De la production ne naît pas un bien, mais un acte (Barcet & Bonamy, 1991 ; cité dans Orban, 2004).

Les auteurs Goedkoop, van Halen et al. (1999 ; cité dans Mont, 2002) ont commencé par définir le concept de « product-service system » comme « un ensemble commercialisable de produits et services capable de répondre conjointement aux besoins d’un utilisateur. Le ratio produit/service dans cet ensemble peut varier, en termes d’exécution de la fonction ou de valeur économique ». Les PSSs sont conçus et commercialisés pour fournir aux clients une fonction particulière sans qu’ils aient nécessairement besoin de posséder ou acheter des produits physiques pour obtenir le même résultat.

Trois grandes catégories de PSSs peuvent être distinguées dans la typologie proposée par Hockerts en 1999 (cité dans Buclet, 2014) : (1) un service « orienté produit » si l’offre fournit un service additionnel au produit vendu comme, par exemple, l’entretien ou la maintenance. Le client retient donc la possession du produit; (2) un service « orienté usage » lorsqu’il s’agit d’utiliser un produit, sans que ce dernier soit vendu (leasing, partage, location, mutualisation, pay-per-use, etc.); (3) un service « orienté résultat » où le producteur substitue

les produits par de nouveaux services ou technologies qui vont garantir la satisfaction des besoins du client, par exemple le service fourni par un taxi. De cette typologie, EcoRes (2015, p.8) distingue huit types de PSSs (voir Figure 16) dont « la dépendance à l’égard du produit en tant que composante essentielle de l’offre diminue graduellement ».

Cette notion anglo-saxonne de PSSs proposée par Hockerts (1999) est apparentée au concept français d’économie de fonctionnalité (Van Niel, 2014). Buclet (2014) souligne que les différents niveaux de liens entre produits et services vendus – et donc les huit types de PSSs distingués par le Plan C (voir Figure 17) – sont basés sur la fonctionnalité. Néanmoins, il va plus loin en soulevant une des limitations inhérentes à cette typologie qui provoque une rupture avec l’économie de la fonctionnalité. Selon lui, les différents systèmes n’intègrent pas la minimisation des impacts environnementaux, alors que l’économie de la fonctionnalité – mécanisme de l’économie circulaire (Déclic & Deloitte, 2016) – est une stratégie basée sur le découplage entre croissance économique et accroissement de la consommation de ressources naturelles, et considère ainsi les externalités environnementales dans son modèle. La nécessité de prendre en considération les questions environnementales a ensuite été soulignée par Mont (2002) qui ajoute dans la définition de PSS la notion d’impact environnemental. Celle-ci permettrait de différencier les PSSs des modèles d’affaires traditionnels grâce à un impact plus faible.

Face aux impacts environnementaux qui peuvent venir de l’utilisation ou mise à disposition de produits, les entreprises ont commencé à développer des produits « verts » dont les composants sont plus facilement recyclables, émettent moins de pollution ou utilisent des ressources de manière plus efficace (Roy, 2000) – c’est l’éco-conception. Néanmoins, le changement incrémental d’un produit pour le rendre plus vert peut avoir un impact négatif sur l’environnement plus tard dans son cycle de vie. Cela peut, par exemple, simplement raccourcir sa durée de vie.

Figure 17 – Typologie des PSSs (Source : Plan C, 2015)

4.2. Incitants privés

Tout d’abord, pour les entreprises de fabrication de produits, l’intégration d’un service dans une offre ajoute de la valeur aux produits (Mont, 2002). Au travers des PSSs, ces entreprises créent donc de la valeur supplémentaire. Cela proclame la contribution des PSS à la rentabilité économique d’une entreprise, d’autant plus si les services fournis réduisent les défaillances d’un marché par rapport à l’offre pure de produits (Morey & Pacheco, 2003).

De plus, passer de la vente de produits à la prestation de services permet d’entretenir la compétitivité des entreprises en place sur un marché, grâce à une performance environnementale améliorée (Mont, 2002). Ils répondent mieux à la demande actuelle que les systèmes de production de masse. En effet, étant donné qu’ils ne considèrent pas le produit comme composante essentielle d’une offre, ils facilitent l’innovation au-delà du niveau incrémental. Cela permet donc de baser une stratégie de croissance sur l'innovation dans une industrie mature. Dans une telle perspective, plutôt que les ressources qu’une organisation est capable de mobiliser, ce sont les compétences qui définissent le leadership d’une entreprise sur son marché (Mont, 2002). Ces compétences contribuent donc d’autant plus à la capacité stratégique de l’entreprise (Johnson et al., 2014).

Enfin, l’intégration de services permet d’améliorer l’expérience du client en étendant la durée de vie du produit existant, mais aussi sa fonction. En outre, cela rend le produit et les matériaux qui le composent utiles en fin de cycle de vie (Mont, 2002). Les PSSs peuvent donc servir de leviers à l’éco-conception lorsque le service fourni entraîne une réduction de flux de matières. Ils apportent donc des avantages environnementaux accrus par unité de production (Tischner, 2002 ; cité dans Morey & Pacheco, 2003).

5. Économie de fonctionnalité

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