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Chapitre 1 Contexte

1.3 La Supply Chain (SC) dans la filière aéronautique

1.3.2 Les Processus Supply Chain

1.3.2 Les Processus Supply Chain

Un processus est vu comme une succession d’activités qui transforme des éléments d’entrée en éléments de sortie en apportant une valeur ajoutée (VA) (Lorino 2001).

Les activités du processus Supply Chain sont définies de manière relativement homogène dans la littérature. (Stadtler 2005) considère que les processus dans la SC sont constitués de 4 grandes familles d'activités génériques (voir figure 1.12) :

i. Approvisionner en matières et services ; ii. Fabriquer des produits et services ; iii. Distribuer les produits et services ; iv. Vendre les produits et services

Chaque famille représente un processus différent et autonome, en lien avec le suivant. Etant donné l’enchainement des processus, chacun d’entre eux apporte une VA au processus suivant.

Figure 1.12 Représentation des processus SC (Stadler et al. 2003)

Dans le secteur aéronautique, inspiré du secteur automobile, la Supply Chain est également basée sur l’approche processus ou fonctions (voir figure 1.13), dans laquelle

nous retrouvons les quatre grandes familles de processus (approvisionnement, production, distribution et ventes).

Figure 1.13 Représentation d'une SC aéronautique (Adapté de (Stadler et al. 2003; Handfield & Nichols 1999))

Approvisionne

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Pour les donneurs d’ordres, la chaîne est étendue depuis les fournisseurs jusqu’à la livraison des avions aux clients, en considérant également les processus support et le management de la SC (R&D, Finances, Qualité, Management,..).

D’après la CDV (section 1.2), le « donneur d’ordres » doit assurer l’efficacité et l’efficience de chacun de ses processus SC. La plupart de donneurs d’ordres réalisent la conception des avions en assurant une certaine collaboration avec les sous-traitants de niveau 1 de la CDV en fonction des programmes à développer. Pour commencer, nous nous donc intéressons au processus amont dans lequel les sous-traitants sont impliqués, le processus achat.

Nous allons donc approfondir le processus achat (incluant la sous-traitance), car il constitue souvent le plus important levier de création de valeur d’une entreprise (Le Moigne 2013).

1.3.2.1 Le processus achat

Les achats couvrent un nombre important d’activités. Pour s’en convaincre, il suffit de

rappeler les nombreux termes utilisés pour couvrir ces activités, que ce soit en anglais (purchasing, procurement, buying, sourcing, global sourcing, strategic sourcing, supply management, purchase to pay) ou en français (achat, approvisionnement) (Le Moigne 2013). Ces différentes activités sont généralement regroupées en deux processus : la gestion des achats et la gestion des approvisionnements.

Les achats sont constitués par diverses activités d’achat en amont et aval, ainsi qu’un coté direct de management des fournisseurs. Les achats en amont réalisent l’expression des besoins, l’analyse du marché et la définition de la stratégie d’achat. Tandis que les achats en aval, effectuent la consultation, la négociation et la contractualisation des fournisseurs. En ce qui concerne le management des fournisseurs, il doit assurer le suivi, la livraison et le paiement des fournisseurs engagés (voir figure 1.14).

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Selon la finalité attendue, nous pouvons parler de nature d’achats, de classification comptable, de classification marketing, ou de segmentation marché, etc. pour classifier les achats.

L’ensemble aboutit à des familles d’achats dont les paramètres qui les définissent sont très nombreux : le marché des fournisseurs, l’enjeu politique, les risques d’approvisionnement,

des enjeux techniques, l’enjeu financier, les secteurs géographiques, les enjeux de production, les achats d’investissement, les achats de production, les achats hors

production, les achats de fonctionnement, les achats répétitifs ou ponctuels, etc.

Figure 1.15 Famille des achats et exemples de segments d'achat (Perrotin et al. 2007)

Dans cette classification, nous retrouvons la sous-traitance de fabrication qui représente

plus de 70% d’apport en valeur de l’avion dans le cas de l’aéronautique. Cette valeur

montre l’intérêt d’approfondir le processus de sous-traitance. Nous allons étudier en détails sa définition et tous les éléments qui intègrent ce sous-processus de sous-traitance.

1.3.2.2 La Sous-Traitance aéronautique

La sous-traitance en aéronautique est définie par l'Association Française de Normalisation (AFNOR) comme: «l'opération par laquelle un entrepreneur confie par un sous-traité, et sous sa responsabilité, à une autre personne appelée sous-traitant, tout ou partie de l'exécution du contrat d'entreprise ou du marché public conclu avec le maître de l'ouvrage »

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Egalement, « La sous-traitance industrielle consiste, pour une entreprise dite « donneur

d'ordres », à confier la réalisation à une entreprise, dite « sous-traitant » (ou « preneur d'ordres »), d'une ou de plusieurs opérations de conception, d'élaboration, de fabrication, de mise en œuvre ou de maintenance du produit. Ces opérations concernent un cycle de production déterminé. Le sous-traitant est tenu de se conformer exactement aux directives ou spécifications techniques (ou encore « cahier des charges ») que le donneur d'ordres arrête en dernier ressort. (INSEE n.d.)

Dans ces deux définitions, la sous-traitance est perçue comme une opération où le

donneur d’ordres confie une ou plusieurs opérations (ou processus de sa CDV) en respectant un cycle de production déterminé ainsi que les spécifications techniques données par le donneur d’ordres.

L’organisation de la sous-traitance est par niveaux ou « rangs » (« tier » en anglais)

inspirée de l’industrie automobile (IESF 2014). Il n’existe plus d’organisation dite « naturelle » dans laquelle le donneur d’ordres était en prise direct avec ses sous-traitants. Dans cette organisation par niveaux, s’instaure une hiérarchisation des sous-traitants (1er, 2e, 3e rang, …), comme déjà évoqué dans les figures 1.2 et 1.3 (section 1.2). Egalement, cette organisation est catégorisée par flux, répondant à une logique de « flux à valeurs ajoutées » et de « réduction du nombre de sous-traitants de 1er rang » dans le cadre d’ « un projet commun entre la grande entreprise et ses sous-traitants» (voir figure 1.16) (CESR 2007).