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PROC A MVNERIB PROC AQVAR PROC CASTRENSIS CVM Q.

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PROC A MVNERIB PROC AQVAR PROC CASTRENSIS CVM Q.

CLAVDIO FLAVIANO FILIO ET SVLPICIA CANTABRA MATRE D. 161

Nous apprenons, en outre, que l’affranchi Bucolas avait eu un fils, Quintus Claudius Flauianus. Ce dernier naquit ingénu car il portait les tria nomina sans qu’il y ait mention d’origine servile, et son nomen est celui que portait son père.

Par ailleurs, son cognomen est « Flauianus », ce qui pourrait signifier que cet enfant était né pendant le règne de Vespasien, de qui le fils de Bucolas aurait pu recevoir les faveurs. L’autre membre de la famille à être mentionné était la mère de Bucolas, Sulpicia Cantabra, dont la nomenclature laisse supposer qu’elle était originaire d’Hispanie.

L’Empereur Tibère avait déjà anticipé la mise au pouvoir de certains affranchis lorsqu’il avait dû confier, par un malheureux concours de circonstances, le poste de gouverneur de la province d’Egypte à l’un d’entre eux, à la suite de la mort de Vitrasius Pollio, en 32 ap. J. -C. C’est l’affranchi Iberus qui fut nommé, en remplacement, pendant une brève période :

Κ ν τούτ Ο ιτρασίοὺ Πωλίωνος το τ ς Α γὺπτοὺ ρχοντοςἀ ῳ ὐ ῦ ῆ ἰ ἄ τελεὺτήσαντος βήρ τινιὲ ΚαισαρείἸ ῳ χρόνον τιναὸ τοὸ θνος

πέτρεψε.

ἐ 162

Pendant près de seize ans, Vitrasius Pollio avait occupé ce poste en Egypte ; nous avons quelques informations sur ce personnage grâce à Sénèque, dont il était l’oncle par alliance. En effet, dans la Consolation à Heluia, qu’avait écrit Sénèque pour sa mère, il évoque le décès du mari de sa sœur :

Per sedecim annos quibus Aegyptum maritus eius optinuit. 163

161 CIL, XI, 3612 : « Tiberius Claudius Bucolas, affranchi d’Auguste, dégustateur, intendant de la table,

procurateur chargé des spectacles, procurateur chargé des eaux et aqueducs, procurateur du Palais, a dédié cela avec Quintus Claudius Flauianus, son fils et Sulpicia Cantabra, sa mère. »

162 Dion Cassius, Histoire romaine, LVIII, 19 : « A ce moment-là, à l’annonce de la mort de Vitrasius Pollio, le gouverneur d’Egypte, il remit, pendant quelque temps, la province à un affranchi impérial, Iberus. »

Auunculum indulgentissimum, optimum ac fortissimum

uirum, cum aduentum eius expectares, amisti.164

Sénèque nous apprend également que le décès de Pollio eut lieu pendant une traversée entre l’Egypte et Rome, qu’un naufrage avait interrompue. Sa femme dut affronter ce drame avec courage, suscitant alors l’admiration de Sénèque, qualifiant sa tante de perfectissima femina, une femme très admirable :

Carissimum uirum amiserat, auunculum nostrum, cui uirgo nupserat, in ipsa quidem nauigatione ; tulit tamen eodem tempore et luctum et metum euictisque tempestatibus corpus eius naufraga euexit.165

Peu de temps après, l’affranchi Iberus mourut à son tour et Tibère nomma à sa place un chevalier, en tant que gouverneur officiel de la province d’Egypte. C’est Auilius Flaccus qui fut choisi et il accomplit sa mission avec fidélité envers Tibère mais il dévoila aussi sa cruauté lorsque Caligula arriva au pouvoir :

Ὁ Φλάκκος ο ν ο τος ν το ς ταίροις κριθειὸς παραὸ Τιβερίὖ ὗ ἐ ῖ ἑ ῳ Καίσαρι μεταὲ τηὲν βήρου τελευτήνἸ , ς πετέτραπτοὃ ἐ Α γυπτονἲ , καθίσταται τ ς λεξανδρείας καιὸ τ ς χώραςῆ Ἀ ῆ πίτροπος, νθρωπος ν ρχ μὺρία καλοκαγαθίας σα τ ἐ ἂ ἐ ἀ ῇ ὅ ῷ δοκε ν ξενεγκωὸν δείγματα.ῖ ἐ 166

En 38 ap. J. -C, un épisode dramatique eut lieu, touchant les membres de la communauté juive d’Alexandrie : la haine des habitants de la ville envers cette population tourna au massacre. Réfugiés dans un ghetto, les Juifs d’Alexandrie moururent de faim ou furent tués, sans que Flaccus ne réagît pour arrêter cette fureur.

163 Sénèque, Consolation à Heluia, XIX, 6 : « Pendant seize ans, au cours desquels son époux tenait le

gouvernement de l’Egypte. »

164 Sénèque, Consolation à Heluia, II, 4 : « Cet oncle très tendre, un homme très bon et très courageux, vous l’avez perdu alors que vous attendiez son arrivée. »

165Sénèque, Consolation à Heluia, XX, 4 : « L’époux le plus cher, notre oncle, auquel elle s’était unie, vierge

encore, elle l’avait perdu dans le trajet même ; quoiqu’elle eût à combattre à la fois la douleur et la crainte, elle triompha de la tempête et, jusque dans son naufrage, elle eut le courage d’emporter le corps de son mari. »

166 Philon, Contre Flaccus, II : « Ce Flaccus, que Tibère avait admis au nombre de ses familiers, avait reçu, à la mort d’Ιberus, qui occupait le gouvernement d’Egypte, se vit confier ce pays et la région d’Alexandrie. C’était un très honnête homme, du moins le jugeait-on tel sur les indices qu’il en donna au début. »

Il ne souhaitait pas en effet que sa loyauté pour Tibère soit un obstacle lorsque son successeur Caligula était devenu Empereur, aussi se montra-t-il aussi effroyable que ce dernier envers eux.

Les affranchis virent ensuite leur pouvoir s’accroître, suite à la décision de Claude, qui, après avoir élargi le champ des compétences des chevaliers, permettait le recrutement d’affranchis pour les seconder. En 52 ap. J. -C., il avait également décrété, par un sénatus- consulte que les procurateurs équestres recevraient de nouvelles attributions, en particulier pour les affaires fiscales et juridiques :

Eodem anno saepius audita uox principis, parem uim rerum

habendam a procuratoribus suis iudicatarum ac si ipse

statuisset.

Ac ne fortuito prolapsus uideretur, senatus quoque consulto cautum plenius quam antea et uberius. Mox alias per prouincias et in Urbe

pleraque concessa sunt quae olim a praetoribus noscebantur. (…) et

cetera equitum Romanorum praeualida nomina referre nihil attinuerit,

cum Claudius libertos quos rei familiari praefecerat sibique et legibus adaequauerit.167

Parmi les affranchis qui reçurent de Claude le privilège d’une haute charge, Helius fut préposé aux affaires domestiques de l’Empereur en Asie. Il était associé à un chevalier et tous les deux furent, sur un autre plan, les intermédiaires d’Agrippine dans ses desseins funestes. En effet, elle avait préparé le meurtre du proconsul d’Asie, Iulius Silanus, qui, à cause de ses liens de parenté avec Auguste, et à une meilleure réputation auprès du peuple, aurait pu être un obstacle à l’accession au pouvoir de son fils Néron :

Ministri fuere P. Celer eques Romanus et Helius libertus, rei familiari principis in Asia impositi. 168

167 Tacite, Annales, XII, 60 : « La même année, on entendit souvent par la voix du prince que la même force devait être attribuée aux choses jugées par ses procurateurs, comme si elles l’avaient été par lui-même ; et, afin que cela ne soit pas considéré comme un vain propos, on le garantit par un sénatus-consulte, plus complet et plus enrichi qu’auparavant. Bientôt, dans d’autres provinces et à Rome même, de nombreuses choses leur furent accordées alors qu’elles relevaient autrefois de la compétence des préteurs. (…) A quoi bon rappeler d’autres noms célèbres de chevaliers Romains, quand Claude cherche à rendre égaux à sa personne et aux lois, des affranchis, qu’il avait nommés à la tête de sa domesticité. »

168 Tacite, Annales, XIII, 1 : « Ses agents furent le chevalier Publius Celer et Helius, son affranchi, assignés à la domesticité du prince en Asie. »

Dion Cassius nous dépeint l’époque où Rome était sous la dépendance de ce sinistre affranchi : Τοὺὸς μέντοι ν τ ώμ καιὸ τ ταλία πάντας ἐ ῇ Ῥ ῃ ῇ Ἰ Ἡ ῳλί τινιὲ Καισαρεί ῳ κδότοὺς παρέδωκε, πάντα γαὸρ πλ ς α τἁ ῶ ὐ ῷ πετέτραπτο,ἐ στε καιὸ δημεύειν καιὸ φὺγαδεύειν καιὸ ποκτιννύσαι, καιὸ πριὸν ὣ ἀ δηλ σαι τῶ ῷ Νέρωνι, καιὸ διώτας μοίως καιὸ ππέας καιὸ βοὺλεὺτάς.ἰ ὁ ἱ Ο τω μεὸν δηὸ τότε ὓ ἡ ῶ Ῥ τ ν ωμαίων ρχηὲ δύο α τοκράτορσιν μαἀ δούλευσε, Νέρωνι καιὲ λί . Ἡ ῳ Ο δεὸ χω ε πε ν πότερος α τ νὐ ἒ ἰ ῖ ὁ ὐ ῶ χείρων ν. Ταὸ μεὸν γαὸρ λλα κ το μοίοὺ πάντα πραττον, ν νιὸ δεὸ ἦ ἂ ἐ ῦ ὁ ἔ ἐ ἑ τούτ διήλλασσον, τι μεὸν το Α γούστοὺ πόγονος κιθαρ δοὺὸς καιὸῳ ὅ ὁ ῦ ὐ ἀ ῳ τραγ δοὺς, ῳ ὁ δεὲ το Κλαυδίου πελεύθερος Καίσαρας ξήλουῦ .169

L’autre affranchi, à qui l’Empereur Claude remit la responsabilité d’une province, était Felix, le frère de Pallas, lui-même très influent auprès du Prince. Dans un passage des Annales, Tacite évoque le moment où Pallas avait refusé l’argent offert par le Sénat, tout en gardant les ornements de la préture. L’historien, alors que Pallas était déjà très riche, rapporte que l’Empereur Claude avait considéré le désintéressement de son affranchi comme un acte louable et avait mis en avant sa volonté de demeurer dans la pauvreté : paupertatem subsistere. Tacite rappelle même avec ironie que Pallas était un affranchi, possesseur de trois mille sesterces, mais qui faisait preuve de parcimonie :

Libertinus sestertii ter milies possessor antiquae

parsimoniae laudibus cumulabatur.170

169 Dion Cassius, Histoire romaine, LXIII, 12 : « Il avait livré tous les habitants, à Rome comme en Italie, à un Césarien appelé Helius ; en effet, tout absolument lui était confié, de sorte qu’il confisquait, il exilait et tuait, avant même d’en avertir Néron, que ce soit des particuliers, des chevaliers ou des sénateurs. Ainsi, le gouvernement de Rome était sous la dépendance de deux Empereurs, Néron et Helius. Je ne sais dire lequel des deux était pire ; en effet, ils faisaient tout de la même manière, à l’exception d’une chose qui différait, à savoir que l’un était descendant d’Auguste et imitait les citharèdes et les tragédiens, tandis que l’autre, affranchi de

Claude, imitait les Césars. »

170 Tacite, Annales, XII, 53 : « Un affranchi, possesseur de trois cent mille sesterces, était couronné de louanges pour sa sobriété digne des Anciens. »

Ensuite, au moment de décrire Felix, il poursuit la comparaison avec ce que venait d’accomplir son frère en Judée :

At non frater eius, cognomento Felix, pari moderatione agebat, iam pridem Iudaeae impositus et cuncta malefacta sibi impune ratus tanta potentia subnixo.171

Felix avait donc été nommé procurateur de Judée, à l’époque où il administrait déjà la population des Samaritains, avec comme associé, Ventidius Cumanus, qui, lui, avait la charge des Galiléens. Le frère de Pallas laissa libre cours à ses dépravations et sa réputation en fut on ne peut plus mauvaise :

Claudius, defunctis regibus aut ad modicum redactis, Iudaeam prouinciam equitibus Romanis aut libertis permisit, e quibus

Antonius Felix per omnem saeuitiam ac libidinem ius regium seruili ingenio exercuit, Drusilla Cleopatrae et Antonii nepte

in matrimonium accepta, ut eiusdem Antonii Felix progener, Claudius nepos esset.172

L’ambition de cet affranchi impérial s’accomplissait donc de la plus opportuniste des manières, puisqu’il profita de son union avec Drusilla, membre proche de la famille impériale et issue de sang royal, pour se hisser à un rang qu’il n’aurait jamais dû atteindre normalement. L’auteur insiste ainsi sur ce point en employant, de façon antithétique les termes seruili et regium.

Toujours durant le règne de Claude, précisément lors de la construction du port d’Ostie, un affranchi reçut le titre de procurator Portus Ostiensis. Celui-ci surveillait les opérations de débarquement des marchandises et de stockage des grains. C’est dans cette même ville que fut trouvée, cette inscription, le mentionnant :

171 Tacite, Annales, XII, 54 : « Mais son frère, avec ce surnom de Felix, n’adoptait pas la même mesure, lui qui avait déjà la charge de la Judée, et qui, grâce au soutien si puissant de celui-là, croyait que l’ensemble de ses méfaits serait impuni. »

172 Tacite, Histoires, V, 9 : « Claude, sous le règne duquel les rois étaient morts, ou réduits à un état inférieur, abandonna la province de Judée à des chevaliers ou à des affranchis, parmi lesquels Antonius Felix, qui, donnant libre cours à sa cruauté et à ses caprices, exerça avec l’esprit d’un esclave l’autorité d’un roi. Il avait épousé Drusilla, la petite-fille d’Antoine et de Cléopâtre, de sorte que, lui, Felix, était le gendre d’Antoine, dont Claude

CLAVDI OPTATI AVG. L.

PROC. PORTVS