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PROBLEMES NAISSANTS ET PERSPECTIVES

D'importantes declarations de principe ont ete faites lors de la presentation du projet de budget pour 1975/76.

Afin de prevenir un retour

a

la stagnation economique, Ie gouvernement a decide de maintenir au niveau prevu ses depenses d'investissement en depit des difficultes auxquelles il s'attendait pour equilibrer Ie bUdget de 1975/76. II a majore les taux d'imposition et reduit les depenses autres que celles effectuees au titre du service de la dette en VUe de ramener au minimum Ie deficit du budget ordinaire.

Sans aucun doute ces mesures devraient egalement aider

a

ralentir la hausse des prix et contribuer

a

la lutte contre les tensions inflationnistes d'origine inte-rieure.

2J

a 8,5 ?J

p.

~onds monetaire international, op.cit ••

Cependant, Ie taux d'interat des prats au secteur agricole a ete bloque 100 par an (voir ci-apres).

145

-Tableau 2. Ghana linances publiq~es (en millions de ¢)

1974/75 1975/76

a) Depenses hors service de la dette

b) Pensions et retraites, indemni-tes et securite scciale

c) Interets payes sur les dettes interieures

d) Interets payes sur les dettes exterieures 3) Solde d~ bUdget ordinaire 63,92

4)

Reduction des depenses ordinaires

5)

Augmentation des recettes resultant

d'une majoration des imp8ts 6) Solde final du bUdget ordinaire

7)

Depenses du compte d'equipement 8) Recettes du compte d'equipement .9) a) Emprunts exterieurs

b) Remboursements anticipes c) Prelevement sur les reserves d) Voies et moyens

e) Emprunts aupres de la securi te sociale

10) Solde du compte d'equipement 11) SoEe general

Source: Third Year in Office of Colonel I nat ius K. Achiam ong, 13 juillet 1974-12 janvier 1975 et Budget Proposals for Fiscal Year 1975 76, publies par Ie gouvernement ghaneen.

146

-II a egalement ete convenu qu'une action s'imposait pour redresser la balance des paiements, fortement deficitaire en 1974. Les mesures de regulation des impor-tations telles que Ie relevement du plafond du depBt obligatoire sur lettres de oredit et l'adoption d'un regime de licences d'impcrtation selectif devaient etre maintenues pendant toute l'annee 1975. Etant donne que la contribution du cacaO

au ccmmerce d'exportation, aux recettes publiques et au PIB est determinante, Ie gouvernement a decide en mai 1975 d'inciter les agriculteurs a accrottre leur pro-duction en majorant Ie prix du cacao pour la quatrieme fois depuis son arrivee au pouvoir. Par suite de ces quatre augmentations, Ie prix a la production d'une balle de 60 livres de feves de caCaO est passe de 10

7

a 16

7 2!

Le gouvernement s'interesse non seulement a l'augmentation du volume des exportations mais aussi aUx fluctuations des prix des principaux produits d'expor-tation ghaneens, a savoir, Ie cacao, Ie bois tropical et les mineraux dont les principaux sont l'cr, l'aluminium et les diamants. Le flechissement de la demande de Ces produits de base dans les pays develcppes a econcmie de marche, qui en sont les principaux importateurs, precccupe beaucoup Ie Ghana. En 1974, dans nombre de ces pays Ie taux d'inflaticn approchait 20 p. 100 par an, et les politiques anti-inflationnistes qU'ils ont adcptees ont prcvoque une stagnation de leur economie mais aussi, malheureusement, une reduction de le~r demande pour les produits d'exporta-tion ghaneens. C'est ainsi par exemple que Ie prix de la tonne de feves de caoao, qui avec 1 375 livres avait atteint un niveau reoord Ie 6 mai 1974, n'etait plus que de 548 livres Ie 28 avril 1975.

Le projet de budget pour 1975/76 illustre bien les vioissitu.des du commerce d'exportation. On y prevcyait que les recettes au titre des droits de sortie per gus sur Ie caCaO tomberaient de 270 millions de

¢

en 1974/75 a 165 millions de

¢

en 1975/76, soit une chute de 63,6 p. 100. La raison en etait que Ie prix f.o.b. moyen de la tonne de feves de cacao devait, d'apres les previsions, baisser de 29,6 p. 100 et tomber de 644 livres en 1974/75 a 497 livres en 1975/76 2~

11algre l'evolution defavorable que l'on attendait sur Ie marche international du cacao, l'augmentation de la valeur des exportations prises globalement a

ete

encourageante. Au cours du premier semestre de 1975, les ventes a lletranger se sont elevees a 603,6 millions de

7,

soit un accroissement de 22,6 p. 100 par rapport aUX exportations du premier semestre de 1974 qui s'etaient chiffrees a 492,5 mil-lions de

¢.

La valeur des importations du premier semestre de 1975 a ete de 458 mil-lions de

¢

alors que durant la meme periode de 1974 elle avait ete de 497,3 millions de

0,

Bait une baisse de 8 p. 100. L'excedent de la balance commerciale a done

ete

de 145,6 millions de

¢

pour Ie premier semestre de 1975 contre 35,2 millions de

¢

seulement pour la periode correspondante de 1974.

Parmi les grands objectifs de pOlitique generale figure egalement l'auto-appro-visionnement dans Ie domains alimentaire. Le gouvernement continuera d1accorder un soutien aotif au programme intitule "Operation feed-yourself" ("Subvenez avos be-soins alimentaires"). Son action dans ce sens a ete completee par la creation d 'un

21

Ghana, News Bulletin, mai 1975 (Accra, Ministere de l'information).

3/

BUdget Proposals for Fiscal Year 197~/76, op.cit ••

_.

147

-service ayant pour objet d'accroftre la production de riz. Ce service depend du Ministere de l'agriculture et a a sa t~te un directeur adjoint. L'execution d'un projet d'irrigation de 18 millions de

¢

interessant une zone de 6 000 acres

(1 acre = 0,40 hectare) dans le Ghana septentrional a egalement ete entreprise. Le projet vise

a

intensifier la culture du riz, du mars et d'autres produits, deja pratiquee dans cette region. En outre, bien que le taux des avances ait ete porte

de 10 a 12 p. 100 par an, un traitement de faveur a ete accorde aUX entreprises agricoles pour lesquelles le taux d'inter~t des pr~ts a ete maintenu a 8,5 p. 100.

L'augmentation de la production alimentaire interieure est non seulement d'un

inter~t crucial parce qu'elle permet de limiter les importations alimentaires tres couteuses et reduit le risque de nouvelles vagues d'inflation mais aussi parce qu'elle aide a contenir la hausse des prix et a juguler l'inflation endogene en limitant la croissance de la masse monetaire. Etant donne que les avoirs exterieurs ont tres sensiblement baisse pendant l'annee oonsideree, ils ne devraient pas con-tribuer

a

l'accroissement de la masse monetaire. L'attention a done ete portee sur l'expansion du credit interieur lequel s'est accru de

54

p. 100 en 1974 pour ce qui concerne l'Etat. Celui-ci continuera d'emprunter en vue de financer Une partie du bUdget d'equipement mais ses emprunts seront contractes pour la plus grande part aupres du secteur non bancaire.

GUINEE

A. !',"OLUTION ECONa.i IQUE ET SCCIALE ACTUELLE 1. Intreduction

II y a lieu de croire su'en 1974 la production des industries extractives, secteur 1e plus dynamique de I'economie guineenne au cours des dernieres annees, a allgmente considerablement

1/-

Apres Ie marasme inhabi tuel des dernieres annees, 1 'agriculture a enregistre une certaine reprise en

1974,

accusant un taux de crois-sance de

S

p. 100. En consequence, Ie PIB total au cout des facteurs en prix con-stants a probablanent augmente de plus de

7

p. 100. Aux prLX cQurants

au

marche Ie

taux Qlaccroissement du PIB semble avoir 6te de l'ordre ,e 2S p. 100.

La poli tique econcmique au cours de la pariode consideree a

etc

dominee par des rnesures tendant

a

lutter contre l'inflation,

a

reorganiser Ie commerce interieur et

a

relancer Ie cecteur agricole stagnant.

La balance commercial~ accuse un important deficit au titre du ccmpte des biens et des services et la Guinee uta pas ete en mesure de constituer suffisamment de reserves de devises pour financer seg exportations. En consequence, Ie pays a continue

a

financer ses depenses de financement en avant recours dans une large mesure aux emprunts

a

l'etranger. La charge que represente Ie service de la delt~

aurait continue

a

augmenter sensiblement en 197~.

II est estime ~ue Ie produit interieur brut au cout des facteurs en prix con-stants de 1970 a environ a~gmenta de 7,~ p. 100 pour atteindre 8 milliards 3£0 ffiillions de sylis en 1974. La croissance rapide enregistree recemment par Ie

sec-teur minier a encore et~ accentJee dav~lt&ge en 197+ avec la mise en chantier d'un certain nombre de pro jets. Les mesures prises par Ie Gouvernement en vue de relan-cer l'agriculture ont commence

a

porter leurs fruits en 197~ lorsque cc sccteur a enregistre un taux de croissance de S p. 100 et a represente 25,7 p.

leo

du PIB

total.

La formation brute de capital interieur fixe a atteint un niveau record en

lS7~ mais nl a represente qu'environ 7 p. 100 du PIB. La plus grosse partie des investissements ont ete effectue~ dans Ie secteur minier mais un certain ncmbre de projets d'infrastructure economique, notarnment des routes et des lignes de chemin de fer necessaires

a

I' expan.;ion miniere, ont absorbe une part importante du total.

-'1/

present base de

Le pays n'a pas publie d1estimations du PIB et les chiffres donnes dans scmmaire ont ete etablis par la Division de la statistique de la CZA sur donnees tout

a

fait insuffisantes.

Ie Ia

Tableau 1. Guinee

149

-Produit interieur brut (en millions de sylis)

1970 1971

1°'77-"

- 1973 197"

PIE aux prix cQurants du marche

7 goo

"

1do

"

3<30 9 635 12

250

"

u

Formation de capital fixe

570 570 :020 750 goo

PIB au coOt des facteurs en prix

constants de

1970 - 7 331 7

315

7 203 7 800 8 390

Agriculture

2 -+93 2 ,,90 2

liS

2 11') 2 2+3

Industries manufacturieres et electricite

642 .:iS3 730 767 800

Industries extractives

691 702 702 9+0 1 111

Construction

+20 +03 421 4+3

y.JS

Services

3 OJ5

3

057

"J

31+

3

53

1

+ 3 750

Source ~stimations conjecturales de la CSA.

3. Commerce exterieur et balance de paiements

Le rencherissement des produits alimentaires, de l'equipement et du materiel importes a aggrave la situation de la balance ccmmerciale de la Guinee. Le deficit commercial enregistre au cours des dernieres annees aurait

do

diminuer en 1974 grace aux meilleurs resultats obtenus par Ie secteur agricole qui auraient da permettre de reduire les importations de cereales, et grace

a

la mise en exploitation de nou-velles mines de bauxite qui a permis d'accro!tre les exportations

a

des prix plus eleves

II y a un trafic considerable du en grande partie aux faibles prix

a

la

produc-tion des principaux produits de base et en raison de regles tres strictes de controle des changes. Le Gouvernement a proclame "une guerre sainte aux trafiquants" et a prevu des peines severes pour les contrebandiers.

~. Monnaie et credit

Le syli, nouvelle monnaie nationale mise en circulation en octobre 1972, s'est trouve dans une situation difficile, principalement en raison de 1a position de la balance des paiements et des politiques monetaires interieures. Pour renforcer la balance des paiements Ie Gouvernement a eu recours

a

des droits de tirage speciaux (DTS) du F1vlI et i l a pu obtenir des devises d 'un montant equi val ant

a

5 milliards de ~TS. Par ailleurs, des rnesures ont ete prises pour freiner l'inflation. ~nvi­

ron

3

milliards de sylis seront retires de la circulation sur une periode de deux annees pour combattre les tensions monetaires. Les recettes en devises realisees par les industries ~xtractives sont maintenant investies dans des entreprises

COm-merciales et industrielles locales et les depenses consacrees aux importations alimentaires ont ete considerablement reduites.

- 150

-5.

Recettes et depenses des administrations pUb1iques

Le budget ordinaire de la Guinee a augmente considerablement au cours des dernieres annees. II s'est e1eve

a

2,3 milliards de sylis en 1970/71 et a atteint

~,5 milliards de sylis en 1973/7~. Les depenses ordinaires ont augmente plus rapi-dement que les recettes ordinaires. C'est pourquoi Ie Gouvernement a reIeve les taxes sur les exportations de produits miniers pour essayer d'equilibrer les recet-tes et les depenses en 1975.

Le budget d'equipement s'est chiffre

a

2,5 milliards de sylis en 1972/73. II est maintenant de plus en plus finance au moyen dlem~runts etrangers. En conse-quence, la charge que represente Ie service annuel de la dette est extremement lourde. La dette exterieure totale avait atteint 1~,5 milliards de sylis

a

la fin de 1973. L'accroissement de la dette a ete particulierement eleve entre septembre 1971 et septembre 1973, periode au cours de laquelle Ie taux d'accroissernent a ete de 23 p. 100. Les prets bilateraux consentis par les pays socialistes et les cre-dits-fournisseurs obtenus aupres des pays industrialises constituent la masse de la dette. Les organisations internationales et la Banque mondiale sont devenues depuis quelque temps d'importantes sourCes de financement exterieur.

6. Grands secteurs de production

~griculture

La diversitz des conditions pedologiques et climatiques dont beneficie la Guinee permet une tres grande variete de cultures vivrieres et marchandes. Au cours des dernieres annees, cependant, Ie pays a dO importer d1importantes quanti-tes de cereales pour compenser les deficits enregistres par la production interieure.

En 1974, environ

So

000 tonnes de cereales, principalement du riz, ont

ete

impor-tees. Les resultats obtenus dans Ie domaine des exportations agricoles ont egale-ment ete decevants.

Cet etat de c~oses est

da

tant

a

l'insuffisance de la production qu'au pro-bleme du trafic mentionne plus haut. Les problemes de production que Ie pays ren-contre tiennent en grande partie aux difficultes de structure liees

a

la demande accrue de produits alimentaires combinee

a

des taux eleves d'urbanisation.

La politique officielle mise en oeuvre pour resoudre les problemes de produc-tion agricole met l'accent sur les associations d1agriculteurs connues sous Ie nom de "brigades de production" creees it l'echelle des villages et equipees par l'Etat

~ui leur fixe des objectifs de production, ainsi que sur les cooperatives socia-listes qui se fondent sur la mecanisation (utilisation de tracteurs) et la collec-tivisation. A la suite du manque

a

produire enregistre au cours des dernieres annees, des mesures ont ete prises pour reactiver ces instruments de production agricole. II est prevu qu'environ 20 000 diplomes d'ecoles techniques seront

- 151

-envoyes dans les camp agnes pour appuyer les brigades au cours de 1a periode allant jusqu'a la fin de 197J. Des nouvelles normes de production et de commercialisation ont

ete

publiees en vue d'accroitre 1a productivite, principalement grace

a

l'utili-sation des tracteurs. Les taxes regionales per9ues sur la plupart des produits agricoles ont

ete

supprimeese La commercialisation du

bet

ail est contrClee par l'Etat dans toutes les regions et I'accent est place sur les exploitations collec-tives d'elevage. Le Ministere de 11 agriculture qui, autrefois, faisait partie d'un

"ministere du developpement rural restructure, a ete remplace par un service de gestion agricole relevant du r..iinistere du developpement rural qui coordonne sept 'bureaux de developpement rural. L'objectif est de parvenir

a

une plus grande

decen-tralisation de l'administration agricole et de reduire certains des nombreux obsta-cles qui entravent 1a fourniture de facteurs de production et ~Iautres services.

Tndustrie

Actue1lement, 1lexpansion industrie1le est essentiellement concentree dans Ie secteur minier. Les industries aliment aires ont recernment souffert du manque

a

produire des cultures industrielles.

Le complexe des mines de bauxite de

Bake

qui est entre en service en 1973 exporte une des bauxites les plus pures du monde et i1 est prevu que sa production passera

a

quelque 6 millions de tonnes de bauxite par an. J'autres entreprises d'extraction de 1a bauxite auxque11es participent des societes yougoslaves et suisses avaient deja demarre en 1974.

Le projet minier Ie plus important actuellement envisage est l'exploitation des depOts de minerai de fer du ~ont Nimba. P1usieurs societes etrangeres et quel-ques gouvernements africains sont aSBacies au Gouvernement guineen dans Ie cadre de ce projet. Dne fois operationne1, Ie projet pourrait permettre de produire 30 millions de tonnes de minerai par an.

La politique sui vie par Ie Gouvernement tend

a

encourager I'expansion de 1a capacite de la transformation interieure pour Ie secteur minier croissant. En consequence, p1usieurs pays arabes vont financer un nouveau projet pres de Bake qui comporte l'exploitation du depot de bauxite d1Ayekoe et la construction d'une usine d'alumine et d'aluminium, une ligne de chemin de fer et la mise en place d'installations portuaires.

II est egalement prevu de construire une raffinerie de petrole d'une capacite de 300 000 tonnes ainsi qu'une nouvelle cimenterie.

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