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II .l. Le flétrissement bactérien à la Réunion : problématique

I I . 1.1. Le con texte réunionnais

11.1.1.1. Situ atio n g é o g rap h iq u e

L ’île de la Réunion, d ’une superficie de 2512 km 2, est située dans la partie Sud-O uest de l’Océan Indien, au sein de l’archipel des Mascareignes. Elle est localisée à environ 700 km à l’Est de Madagascar et à 200 km au Sud-Ouest de l’île Maurice.

11.1.1.2. Relief

La Réunion est constituée de deux massifs volcaniques bien individualisés : le m assif du Piton des neiges (culminant à 3069 m) et le m assif du Piton de la Fournaise (culminant à 2631 m). Le premier est inactif à ce jo u r et est âgé d ’environ 3 millions d ’années. Le Piton des Neiges domine trois caldeiras grandioses (les cirques de Cilaos, M afate et Salazie) résultant d ’un effondrement initial et d ’une érosion très intense. Le m assif du Piton de la Fournaise, au Sud-Est de l’île, âgé d ’environ 0,5 millions d ’années, est toujours en activité aujourd’hui. Entre les deux massifs s ’étend une zone de hautes plaines : la plaine des Palmistes et la plaine des Cafres.

11.1.1.3. C lim at

De par son relief très accentué, l’île de la Réunion connaît une très grande variété de micro-climats. Globalement, l’île est soumise à un climat tropical humide caractérisé par deux saisons bien marquées. L’hiver austral (de mai à octobre) est la saison sèche et fraîche. Les pluies, très variables, sont liées aux alizés (vents d ’est dominants). Ainsi, la côte dite « au vent » est bien arrosée alors que la côte dite « sous le vent » est soumise à une relative sécheresse avec une végétation de type savane autour de St-Gilles. C ’est pendant l’été austral (de novembre à avril), saison chaude et humide, que l’île connaît des activités cycloniques parfois violentes et destructrices.

Les températures varient en fonction de l’altitude et de la saison. Lin gradient de 0,6 °C pour 100 mètres est observé. A basse altitude, les températures moyennes oscillent entre 20-22 °C en saison sèche et entre 26-28 °C en saison humide.

11.1.1.4. Végétation

Comme le relief et le climat, la végétation présente sur l’île est très diversifiée (figure II-1). La ceinture sucrière se situe tout autour de l’île entre 0 à 600 m d ’altitude. Au dessus et dans l’Ouest de l’île se situent des cultures de géranium ainsi que des cultures vivrières et maraîchères puis des pâturages ju sq u ’à environ 1600 m. Au delà, ainsi que dans l’Est à partir de 700 m, s ’étend la végétation forestière naturelle constituée d ’une zone de forêt secondaire à espèces introduites puis d ’une forêt primitive à « b o is de couleur». Enfin, entre 1500 et 1800 m, se rencontre une forêt de tamarins, spécifique de la Réunion. Quant aux coulées du Piton de la Fournaise, elles ne portent le^plus souvent q u ’une végétation pionnière composée de lichens et de fougères (Cadet, 1980).

Il

l

■ w :,V '. Absence d e végétation (ou lichens, fougères) ' l \ ' - ' (volcanisme actuel)

Végétation éricoïde d’altitude

Forêt mesotherm e

Forêt m egatherm e hygrophi le

Fourré très hygroph i le à Pan d an u s

Forêt à Acacia heterophylla (Tamarins)

I Forêt secondaire à Goyaviers et J a m ro se

■ v V ÿ ÿ ] Forêt secondaire à Goyaviers dom inants

Sa v a n e semi aride h e rb e u s e ou arbustive à Leucaena (végétation secondaire) Végétation m aré c a g eu s e

Végétation indifférenciée d e s e s carp em en ts

%a “o° o°0 Lits actuels d e s cô n es d e déjection

C a n n e à sucre

I Géranium et cultures diverses

|( lé g u m e s , mais, tabac, fruitiers, fleurs, vétyver ) Boisements d 'Acacia decurrens

P a tu ra g e s d'altitude dominants R Cultures d e s "cirques" (sur "llets") l e t végétation d e s zo n es ravinées

Vanille

: Boisements d e Filaos sur sables littoraux

F ig u re H-2. C a r te pédologique simplifiée de l’île de la R é u n io n (d ’ap rès R iq u ie r- Z eb ro w sk y m odifiée p a r Cadet).

1995).

Famille botanique Espèce botanique

Liliidae (= monocotylédones)

Araceae Anthurium andreanum (anthurium)

Liliaceae Allium cepa (oignon)

Strelitziaceae Strelitzia reginae (oiseau du paradis)

Magnoliidae (= dicotylédones)

Solanaceae Solanum tuberosum (pomme de terre)

Lycopersicon esculentum (tomate)

Capsicum annuum (poivron)

Solanum melongena (aubergine)

Nicotiana labacum (tabac)

Capsicum frutescens (piment)

Solanum nigrum (morelle noire)

Solanum auriculum (bringellier marron)

Cyphomendra betacea (tomate arbuste)

Fabaceae Arachis hypogaea (arachide)

Phaseolus vulgaris (haricot)

Geraniaceae Pelargonium asperum (géranium rosat)

Pelargonium horturum

Euphorbiaceae Euphorbia pulcherrima (poinsettia)

Ricinus communis (ricin)

Anacardiaceae Schinus terebinthifolius (faux-poivrier)

Asteraceae Angeratum conyzoïdes

Crassulaceae Kalanchoe blossfeldiana

Potulaceae Portula sp. (pourpier)

II. Problématique et objectifs

11.1.1.5. Pédologie

D ’origine volcanique à dominante basaltique, les sols de la Réunion ont subi une pédogenèse intense liée au climat tropical (figure II-2). Ces sols présentent des pH neutres à acides et sont généralement d ’épaisseur réduite. Dans la zone « au vent », l’engorgement hydrique quasi permanent conduit essentiellement à la formation d ’andosols perhydratés. En revanche, dans la zone « sous le vent » les sols sont plus variés. Ce versant de l’île montre une différenciation des sols liée au climat et à l’altitude très nette : en région côtière, ce sont les sols ferrallitiques et les sols peu évolués qui dominent puis se succèdent en fonction de l’augmentation de l’altitude des sols bruns ordinaires, des sols bruns andiques, des andosols non perhydratés et des andosols perhydratés (Raunet, 1991).

11.1.1.6. A g ric u ltu re

L ’agriculture réunionnaise reste fragile car elle est confrontée à de nombreuses contraintes physiques (relief accidenté, érosion des sols, cyclones) et de nombreuses attaques de ravageurs et pathogènes. L ’agriculture est essentiellement basée sur les productions végétales. La filière élevage demeure insuffisante malgré les efforts entrepris pour la développer, notamment dans « les hauts » de l’île. La première production de l’île est la canne à sucre qui domine depuis plus d ’un siècle et demi l’économie de la Réunion. Elle est omniprésente sur l’île ju sq u ’à 600 m d ’altitude (60 % de la surface agricole utile; 1,8 millions de tonnes produites par an en moyenne). Actuellement, les productions traditionnelles (géranium, vanille, vétiver), qui participèrent à la renommée de l’île, sont marquées par une forte régression. En revanche, les filières fruitières (agrumes, letchis, manguiers, bananiers, ananas) et maraîchères (tomate, pomme de terre, poivron, aubergine) sont en expansion. La diversification et la progression des productions maraîchères ont abouti à une quasi autosuffisance de l’île en matière de légumes frais. La tomate demeure au premier rang des espèces cultivées et consommées sur l’île.

I I . l . 2. Le flétrissem ent bactérien

II.1.2.1. I m p o r ta n c e économ ique de la m aladie

Les conditions climatiques et le relief de l’île de la Réunion permettent une grande diversité des cultures mais sont également favorables au développement de nombreux ravageurs et micro-organismes. Parmi eux, R. solanacearum, agent du flétrissement bactérien, se manifeste régulièrement et constitue l’un des problèmes phytosanitaires majeurs de l’île.

A la Réunion, le flétrissement bactérien a été décrit pour la première fois par Roger en 1960, mais sa présence dans l’île doit probablement remonter à bien au-delà (Nicole, 1995) (et plus encore s ’il y est endémique...). Vingt trois espèces végétales sensibles, réparties au sein de 12 familles botaniques, ont été identifiées (tableau II-l). Cette maladie est considérée comme une contrainte économique importante pour les cultures de Solanacées (tomate, pom me de terre, aubergine principalement) et un frein au développement de la culture du géranium rosat et de l’anthurium. Durant la saison chaude et humide (de novembre à avril), la culture des Solanacées peut même devenir illusoire dans les sols fortement infestés (Girard et al., 1993). Par pilleurs, il faut signaler que des cas de flétrissement bactérien sur cultures hors-sol de tomate se déclarent occasionnellement (Girard et al., 1993; Nicole et al., 1998).

c

Ile d e la R é u n io n Saint Denis r ~ Le P o r t /» St. Paul

\

St:..André .St. Benoit St. Pierre b i o v a r 5 km > à 2000 m de 1000 à 2 0 0 0 m gg de 500 à 1000 m < à 500 m Superficie : 2510 kmz Océan Indien Nord