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2. Etat de la question

2.5. Problématique

La WISC-IV est une échelle d’intelligence pour enfants dont l’administration des subtests doit s’effectuer en une seule passation (60-80 minutes). Bien que le manuel d’administration et de cotation le mentionne, elle est souvent administrée en plusieurs séances par les psychologues. Dès lors, nous nous posons la question de l’influence sur les résultats obtenus par les enfants lorsque les subtests composant la WISC-IV se répartissent sur plusieurs séances.

Certains auteurs avancent que l’intervalle de temps entre les séances d’administration d’une échelle d’intelligence peut compromettre l’exactitude des résultats obtenus par l’enfant, notamment parce que l’enfant peut se rappeler de ses réponses et des stratégies utilisées lors d’une administration antérieures (Floyd et al., 2005 ; Grégoire, 2007). Il est également possible que des facteurs propres à l’enfant telles que la motivation, le stress ou encore le développement d’une compétence particulière au cours de son développement puissent affecter ses performances et rendre l’identification de ses forces et de ses faiblesses compromises (Floyd et al., 2005 ; Grégoire, 2007). Une autre explication peut être donnée pour rendre compte de la fluctuation des performances de l’enfant. Chaque subtest est composé d’aptitudes primaires différentes composant les cinq facteurs du modèle alternatif CHC des aptitudes cognitives. Dès lors, nous pouvons penser que deux subtests censés évaluer les mêmes aptitudes cognitives peuvent modifier les résultats des enfants au sein d’un même facteur car l’enfant possède des habiletés différentes acquises au cours de son développement.

Dès lors, nous pensons que la fluctuation des performances de l’enfant au sein d’un même facteur peut non seulement provenir de ses aptitudes et de ses connaissances personnelles mais également de la différence des habilités composant chaque aptitude primaire. Par conséquent, il nous semble important de prendre en compte ces différents facteurs susceptibles d’influencer les résultats de l’enfant au cours du bilan psychologique.

Notre objectif est de vérifier la stabilité des performances d’enfants suisse-romands lors de trois séances d’administration et d’identifier le pourcentage d’enfants présentant des fluctuations aux subtests censés évaluer les mêmes compétences cognitives. Pour ce faire, nous avons effectués nos analyses au regard de modèle CHC des aptitudes cognitives (5

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facteurs). Ces analyses concernent les subtests de la WISC-IV et cinq subtests issus du K-ABC (Triangles), de la NEPSY (Répétition de phrases, Compréhension de consignes) et du WJ-R (Cross-out, Formation de concepts). Nous nous sommes servis de subtests supplémentaires issus des batteries d’intelligence, K-ABC pour le subtest Triangles, de la NEPSY pour les subtests Compréhension de consignes et Répétition de phrases et du WJ-R pour les subtests Formation de concepts et Cross-out. Ce choix est relatif au fait que certains facteurs ne regroupent que deux subtests de la WISC-IV (e.g., pour Gsm : Mémoire des chiffres et Séquences lettres-chiffres) au sein du modèle alternatif CHC des aptitudes cognitives et qu’en conséquence les comparaisons inter-séances ne pouvaient s’effectuer que sur deux séances.

Les subtests issus des trois batteries administrées à notre échantillon se répartissent ainsi : 1. Vitesse de traitement (Gs) :

 Cross-Out (Xout) : subtest du WJ-R. Il serait une mesure de la Vitesse perceptive (P).

2. Mémoire à court terme (Gsm) :

 Répétition de phrases (RP) : subtest de la NEPSY. Elle serait une mesure de l’Empan mnésique (MS).

3. Traitement visuel (Gv) :

 Triangles (TG) : subtest du K-ABC. Il serait une mesure des Relations spatiales (SR) et serait un très bon indicateur de Visualisation (VZ).

4. Intelligence fluide (Gf) :

 Formation de concepts (FC) : subtest du WJ-R. Il serait un indicateur de l’Induction (I) et considérée comme l'un des meilleurs indicateurs de l'intelligence fluide.

5. Intelligence cristallisée (Gc) :

 Compréhension de consignes (CC) : subtest de la NEPSY. Il serait un indicateur de l’Aptitude d’écoute (LS).

En conséquence, nous avons tout d’abord cherché à vérifier si le regroupement des différents subtests au sein du modèle alternatif CHC des aptitudes cognitives est vérifié. Pour cela, nous avons effectué des analyses de corrélations sur les scores obtenus aux subtests de la WISC-IV. Afin de vérifier la stabilité des performances aux subtests censés évaluer les mêmes compétences cognitives entre trois séances d’administration (intra-séance, inter-séances), nous avons calculé les différences absolues entre chaque subtest regroupé sous le

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modèle à cinq facteurs. L’interprétation des différences absolues des scores s’est effectuée sur la méthode présentée par Grégoire (2007). Cette méthode considère qu’une différence absolue égale ou inférieure à 4 points entre deux subtests censés évaluer les mêmes compétences cognitives n’est pas significative, c’est-à-dire que les performances restent stables entre les trois séances. Enfin, si la différence absolue entre deux subtests est supérieure à 4 points, nous voulons identifier le pourcentage d’enfants présentant des fluctuations entre deux subtests censés évaluer les mêmes compétences cognitives entre les trois séances d’administration (intra-séance, inter-séance). Si cela s’avère être observé, nous pouvons conclure que les performances ne sont pas restées stables. Ce constat nous permet alors de penser qu’il est possible que cela proviennent de l’administration répartie sur trois séances où que d’autres facteurs en sont la cause.

Nos hypothèses théoriques sont les suivantes :

Hypothèse 1 : nous nous attendons à ce que les subtests, regroupés sous le modèle alternatif CHC des aptitudes cognitives, soit valables pour les enfants suisse-romands. En conséquence, les subtests suivants devraient mesurer les mêmes construits cognitifs : Code (CD), Symboles (SY), Barrage (BA) et Cross-out (Xout) pour le facteur Vitesse de traitement (Gs) ; Mémoire des chiffres (MC), Séquences lettres-chiffres (SLC), Répétition de phrases (RP) pour le facteur Mémoire à court terme (Gsm) ; Cubes (CU), Complètement d’images (CI), Triangles (TG) pour le facteur Traitement visuel (Gv) ; Matrices (MA), Identification de concepts (IDC), Formation de concepts (FC) pour le facteur Intelligence fluide (Gf) ; Similitudes (SI), Vocabulaire (VO), Compréhension (CO), Information (IN), Raisonnement verbal (RV), Compréhension de consignes (CC) pour le facteur Intelligence cristallisée (Gc).

Hypothèse 2 : nous nous attendons à ce que les performances aux subtests censés évaluer les mêmes compétences cognitives, regroupés sous le modèle alternatif CHC des aptitudes cognitives, restent stables d’un subtest à l’autre et d’une séance à l’autre. En conséquence, cela devrait être vérifié entre les subtests suivants : Entre les subtests, Code (CD, 1ère séance), Symboles (SY, 2ème séance), Barrage (BA, 2ème séance) et Cross-out (Xout, 3ème séance) pour le facteur Vitesse de traitement (Gs). Entre les subtests, Mémoire des chiffres (MC, 1ère séance), Séquences lettres-chiffres (SLC, 2ème séance), Répétition de phrases (RP, 3ème séance) pour le facteur Mémoire à court terme (Gsm). Entre les subtests, Cubes (CU, 1ère séance), Complètement d’images (CI, 2ème séance) Triangles (TG, 3ème séance), pour le facteur Traitement visuel (Gv). Entre les subtests, Identification de concepts (IDC, 1ère séance), Matrices (MA, 2ème séance), Formation de concepts (FC, 3ème séance),

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pour le facteur Intelligence fluide (Gf). Et entre les subtests, Similitudes (SI, 1ère séance), Vocabulaire (VO, 1ère séance), Compréhension (CO, 2ème séance), Information (IN, 2ème séance), Raisonnement verbal (RV, 2ème séance), Compréhension de consignes (CC, 3ème séance), pour le facteur Intelligence cristallisée (Gc).

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