• Aucun résultat trouvé

2. Etat de la question

2.1. Les échelles d’intelligence de Wechsler pour enfants

8

Quand Wechsler développe sa première batterie d’intelligence pour enfants (WISC) en 1949, la théorie de la mesure de l’intelligence était partagée entre celle de Spearman et celle de Thurstone (Jumel, 2008). De la sorte que la mesure de l’intelligence au sein des échelles de Wechsler suit partiellement cette évolution d’une conception unidimensionnelle vers une conception multidimensionnelle de l’intelligence (Lecerf, Reverte, Coleaux, Maillard, Favez,

& Rossier, 2011).

Depuis la création de la Wechsler-Bellevue Intelligence Scale, les différentes échelles d’intelligence de Wechsler se sont considérablement modifiées. Dans leur livre, Jumel et Savournin (2009) retracent cette évolution qu’il nous semble intéressant de présenter.

L’échelle d’intelligence Wechsler-Bellevue Intelligence Scale pour adultes (Wechsler, 1939, 1956) est composée des subtests : Information, Arithmétique, Similitude, Vocabulaire, Mémoire des chiffres, Compréhension, Complètement d’images, Arrangement d’images, Cubes, Assemblage d’objets et Code. Aux onze subtests présents dans la version pour adultes, le subtest Labyrinthes est rajouté aux échelles d’intelligence de Wechsler pour enfants, portant à douze le nombre de subtests présents dans la WISC (Wechsler, 1949, 1958). Deux échelles sont distinguées, l’échelle Verbale et l’échelle Performance. De ce fait, trois quotients intellectuels (QI) sont différentiés, un QI verbal (QIV), un QI performance (QIP) et un QI total (QIT). Dans la version suivante (WISC-R, Wechsler, 1974, 1981), les douze subtests ainsi que le calcul des notes QIV, QIP et QIT sont conservés. La révision de la WISC-R se porte sur deux caractéristiques importantes : l’âge d’indication qui passe de 5-15 ans à 6-16 ans ainsi que la modernisation des questions et images qui semblent être obsolètes pour cette époque ! Enfin, la WISC-III (Wechsler, 1991, 1996) conserve les douze subtests de la WISC-R mais un treizième est rajouté, le subtest Symboles. Le changement le plus important de cette version concerne l’introduction de trois indices : Indice de compréhension verbale (ICV), Indice d’Organisation Perceptive (IOP) et Indice de Vitesse de Traitement (IVT) (Lecerf, 2001). A noter que l’Indice Attention-Concentration présent dans la version américaine n’a pas été retenu pour la version française car il n’a pas été observé par les analyses factorielles. Les notes de QI sont également conservées. Enfin, la dernière version française des échelles d’intelligence de Wechsler pour enfants, la WISC-IV (Wechsler, 2003) verra le jour en 2005.

2.1.1. La quatrième version – La WISC-IV

Les échelles d’intelligence pour enfants de Wechsler s’appliquent aux enfants de 6 ans à 16 ans et 11 mois (Wechsler, 2005). Ce sont, depuis la création en 1939 de la première

9

version pour adultes3 (WAIS, Wechsler-Bellevue Intelligence Scale), les batteries de tests les plus utilisées au monde, notamment dans le cadre du bilan psychologique de l’enfant (Flanagan & McGrew, 1998 ; Grégoire, 2007). Aujourd’hui, il est considéré que la dernière version de la WISC, la WISC-IV représente une importante révision et qu’elle est plus psychométriquement et théoriquement fondée (Grégoire, 2007).

La WISC-IV se différencie de la WISC-III par l’abandon du modèle bifactoriel, c’est-à-dire la suppression des QIV et QIP pour être remplacés par quatre indices : Indice de Compréhension Verbale (ICV), Indice de Raisonnement Perceptif (IRP), Indice de Mémoire de Travail (IMT) et Indice de Vitesse de Traitement (IVT). A noter que Grégoire (2007) mentionne que le QIT est conservé mais qu’il devient secondaire car seuls les quatre indices permettent de fournir des informations sur les forces et les faiblesses de l’enfant par rapport à son groupe d’âge de référence. Par conséquent, la WISC-IV présente une structure différente des versions précédentes des échelles d’intelligence de Wechsler pour enfants (Jumel &

Savournin, 2009).

L’adaptation française de la WISC-IV ne s’est pas limitée à une traduction des items et des consignes mais de réelles modifications lui ont été apportées. Par exemple, le nombre et le pourcentage d’items sont modifiés allant de 12 % pour le subtest Arithmétique à 42 % pour le subtest Vocabulaire (Grégoire, 2007).

Le manuel d’interprétation de la WISC-IV propose dans son chapitre Structure et objet de l’Echelle une structure composée de quatre indices composés de 15 subtests principaux dont cinq supplémentaires. Ces cinq subtests permettent d’augmenter le nombre d’aptitudes cognitives à évaluer afin d’apporter des informations cliniques supplémentaires et/ou complémentaires. Enfin, lorsque cela s’avère nécessaire, il est possible de substituer un subtest supplémentaire à un substest principal. Par exemple lorsqu’un enfant a des difficultés au niveau de sa motricité, le psychologue peut alors remplacer le subtest Cubes par le subtest Complètement d’images. A noter qu’un maximum de deux substitutions est autorisé dans le calcul du QIT (Wechsler, 2005). La description des capacités cognitives mesurées par les subtests composant les quatre indices se décrivent dans le manuel au chapitre Structure et objet de l’Echelle de la façon suivante :

1. L’Indice de Compréhension Verbale (ICV) : les subtests composant cet indice évalueraient les aptitudes verbales en faisant appel au raisonnement, à la

3Cette échelle fût crée dans le but de fournir un outil permettant de mesurer un construit verbal (QIV) et non-verbal (QIP) dans la mesure de l’intelligence (Jumel & Savournin, 2009)

10

compréhension et à la conceptualisation. Les tâches proposées permettent d’évaluer les enfants en s’appuyant sur leurs connaissances liées aux apprentissages ainsi qu’en fonction de leurs capacités d’écoute. Il est a noter que l’ICV se révèle sensible à la motivation, l’éducation et/ou à la culture. L’ICV est mesuré par trois subtests et deux supplémentaires.

Similitudes (SI) : ce subtest évaluerait le raisonnement verbal et la formation de concepts verbaux impliquant la compréhension auditive, l’expression verbale, la mémoire et la discrimination, c’est-à-dire à l’aptitude à établir des liens logiques. Il serait une mesure du développement du langage.

Vocabulaire (VO) : ce subtest évaluerait les connaissances lexicales et la formation de concepts verbaux. Les bases de connaissances, la capacité à apprendre, la mémoire à long terme et le niveau de développement du langage. A noter que d’autres aptitudes pourraient être utilisée comme la perception auditive, la compréhension, la conceptualisation verbale, la capacité d’abstraction et l’expression verbale.

Compréhension (CO) : ce subtest évaluerait le raisonnement verbal, la conceptualisation, la capacité à utiliser des expériences antérieures, la compréhension et l’expression verbale ainsi que la capacité d’expliquer des situations pratiques. Ce subtest impliquerait également des connaissances de conventions et des connaissances de normes sociales et morales.

Information (IN) : ce subtest supplémentaire évaluerait l’aptitude à appréhender, à retenir et à récupérer des connaissances générales à propos du monde. D’autres aptitudes seraient également impliquées comme la mémoire à long terme, la perception auditive, la compréhension et l’expression verbale. Ce subtest reflèterait l’influence du milieu socio-culturel et scolaire de l’enfant, la curiosité intellectuelle, l’ouverture au monde et l’adaptation scolaire.

Raisonnement verbal (RV) : ce subtest supplémentaire évaluerait le raisonnement et la compréhension verbale, les capacités de raisonnement analogique et global ainsi que la capacité à synthétiser et à intégrer l’information et la formation de concepts.

2. L’Indice de raisonnement perceptif (IRP) : les subtests composant cet indice évalueraient le raisonnement perceptif et l’organisation. L’IRP impliquerait la

11

coordination visuo-motrice et visuo-spatiale. Il est mesuré par trois subtests et un supplémentaire.

Cubes (CU) : ce subtest évaluerait l’aptitude à analyser et à synthétiser des stimuli visuels abstraits. Il impliquerait la formation de concepts non-verbaux, la perception, l’organisation visuelle, le traitement simultané ainsi que la coordination visuo-motrice, l’apprentissage et la capacité à distinguer la figure du fond dans les stimuli visuels.

Identification de concepts (IDC) : ce subtest évaluerait l’aptitude au raisonnement catégoriel et au raisonnement abstrait.

Matrices (MA) : ce subtest évaluerait le traitement de l’information visuelle et les capacités de raisonnement abstrait en faisant appel à la classification, au raisonnement analogique et au raisonnement sur des séries.

Complètement d’images (CI) : ce subtest supplémentaire évaluerait la perception et l’organisation visuelle ainsi que la concentration et la reconnaissance visuelle des détails essentiels des objets.

3. L’Indice de mémoire de travail (IMT) : les subtests composant cet indice évalueraient l’attention, la concentration et la mémoire de travail. Dès lors, sensible à la fatigue et au stress. L’IMT est mesuré par deux subtests et un supplémentaire.

Mémoire des chiffres (MC) : ce subtest évaluerait la mémoire auditive à court terme ainsi que l’attention et la concentration et la capacité à faire des séquences.

Il impliquerait également les représentations visuo-spatiales, la manipulation et la transformation de l’information, la flexibilité cognitive et l’attention.

Séquences lettres-chiffres (SLC) : ce subtest évaluerait la mémoire auditive à court terme et l’aptitude à faire des séquences. Il impliquerait aussi l’attention et la perception auditive.

Arithmétique (AR) : ce subtest supplémentaire permettrait une mesure de la capacité de la concentration, l’attention, la mémoire à court et à long terme, les capacités de raisonnement numérique et la vivacité intellectuelle. Il fait également appel au séquençage, au raisonnement fluide séquentiel et au raisonnement logique.

4. L’Indice de vitesse de traitement (IVT) : les subtests composant cet indice évalueraient la vitesse de traitement au niveau intellectuel et moteur. Il impliquerait également la vitesse grapho-motrice, l’organisation, la planifiction, la flexibilité

12

cognitive, l’attention visuelle sélective et la vigilance. Il est mesuré par deux subtests et un supplémentaire.

Code (CD) : ce subtest permettrait une mesure de la vitesse de traitement mais également de la mémoire à court terme, de la capacité d’apprentissage, de la perception visuelle, de la coordination visuomotrice, de la capacité de balayage visuel, de la flexibilité cognitive, de l’attention et de la motivation.

Symboles (SY) : ce subtest permettrait une mesure de la vitesse de traitement en faisant appel à la mémoire visuelle à court terme, à la coordination visuomotrice, à la flexibilité cognitive, à la discrimination visuelle et à la concentration.

Barrage (BA) : ce subtest supplémentaire permettrait une mesure de la vitesse de traitement, de l’attention visuelle sélective, de la vigilance et de la négligence visuelle.

Documents relatifs