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PriX À la ConsoMMation

Dans le document StatiStiqueS de politique monétaire (Page 70-75)

3 PriX Et CoÛts

3.1 PriX À la ConsoMMation

La hausse annuelle de l’IPCH dans la zone euro s’est fortement ralentie au premier semestre 2013, en raison essentiellement de la forte décélération de la hausse des prix de l’énergie par rapport aux niveaux élevés observés en 2012. Les tensions inflationnistes sous-jacentes ressortant de diverses mesures de l’IPCH excluant l’énergie se sont jusqu’ici également atténuées en 2013, reflétant l’atonie de l’activité économique.

En revanche, les relèvements de la fiscalité indirecte et des prix administrés ont continué de maintenir les taux d’inflation à un niveau élevé dans certains pays de la zone euro. Selon l’estimation rapide d’Eurostat, la hausse annuelle de l’IPCH est ressortie à 1,3 % en août 2013, reflétant un fléchissement des taux de variation annuels des composantes énergie, produits alimentaires et produits manufacturés hors énergie, contrebalancé en partie seulement par une accélération de la hausse des prix des services (cf. tableau 9).

S’agissant des principales composantes de l’IPCH, la hausse des prix de l’énergie a nettement fléchi au cours des huit premiers mois de 2013, affichant cependant une certaine volatilité liée à l’évolution des cours du pétrole et à des effets de base positifs et négatifs. Cette tendance globalement décroissante reflète la conjonction d’un repli des cours du pétrole exprimés en dollars et de l’appréciation de l’euro au cours de l’année écoulée, ainsi que des effets de base négatifs liés à la dissipation de l’incidence des augmentations antérieures des cours du pétrole. En 2012, le rebond des cours du pétrole et la

tableau 9 évolution des prix

(variations annuelles en pourcentage, sauf indication contraire)

2011 2012 2013 2013 2013 2013 2013 2013

Mars Avril Mai Juin Juillet Août

IPCH et composantes 1)

Indice global 2,7 2,5 1,7 1,2 1,4 1,6 1,6 1,3

Énergie 11,9 7,6 1,7 - 0,4 - 0,2 1,6 1,6 - 0,4

Produits alimentaires 2,7 3,1 2,7 2,9 3,2 3,2 3,5 3,3

Produits alimentaires non transformés 1,8 3,0 3,5 4,2 5,1 5,0 5,1 .

Produits alimentaires transformés 3,3 3,1 2,2 2,1 2,1 2,1 2,5 .

Produits manufacturés hors énergie 0,8 1,2 1,0 0,8 0,8 0,7 0,4 0,3

Services 1,8 1,8 1,8 1,1 1,5 1,4 1,4 1,5

Autres indicateurs de prix

Prix à la production 5,8 3,0 0,6 - 0,2 - 0,2 0,3 0,2 .

Cours du pétrole (en euros par baril) 79,7 86,6 84,2 79,3 79,2 78,3 81,9 82,6

Cours des matières premières hors énergie 12,2 0,5 - 1,6 - 3,5 - 4,8 - 7,3 . .

Sources : Eurostat, BCE et calculs de la BCE à partir des données de Thomson Reuters

1) La hausse de l’IPCH et de ses composantes (hors produits alimentaires transformés et non transformés) en août 2013 est une estimation rapide d’Eurostat.

dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar durant les mois d’été avaient entraîné un renchérissement du pétrole en euros et accentué la hausse annuelle des prix de l’énergie jusqu’en septembre, où elle s’était établie à 9,1 %. Depuis octobre 2012, les taux de hausse des prix de l’énergie se sont progressivement ralentis, pour finalement devenir négatifs en avril et en mai 2013, les prix de l’énergie reculant de 0,4 % et 0,2 % en rythme annuel. En juin 2013, un effet de base important a entraîné une accélération du taux annuel de variation de la composante énergie, qui a atteint 1,6 %. En juillet, dernier mois pour lequel une ventilation détaillée est disponible, ce taux est resté inchangé, malgré un effet de base négatif.

L’examen des principaux postes de la composante énergie montre que le taux de variation annuel des prix des carburants automobiles a fortement augmenté en juillet, devenant positif pour la première fois depuis février 2013, tandis que les prix de l’électricité et du gaz ont enregistré un ralentissement de leurs rythmes de progression annuels par rapport à juin. Selon l’estimation rapide d’Eurostat, la hausse des prix de l’énergie a fléchi de 0,4 % en août 2013, en baisse par rapport à son niveau de 1,6 % observé au cours des deux mois précédents, en raison principalement d’un effet de base négatif.

La hausse annuelle des prix des produits alimentaires est demeurée soutenue, autour de 3 %, sur les huit premiers mois de 2013, reflétant les évolutions des cours internationaux des matières premières alimentaires ainsi que les conditions locales de l’offre. Globalement, les prix des produits alimentaires ont eu relativement peu d’effet sur le profil d’évolution de l’IPCH au cours des derniers trimestres, l’incidence de l’accentuation de la hausse des prix des produits alimentaires non transformés sur l’inflation globale ayant été compensée par celle du ralentissement de la hausse des prix des produits alimentaires transformés sur l’indice agrégé. Les prix des produits alimentaires non transformés sont la grande composante de l’IPCH global ayant récemment le plus fortement augmenté, à un rythme annuel de 5 % environ. En juillet, dernier mois pour lequel une ventilation officielle de la hausse des prix des produits alimentaires est disponible, la hausse des prix des produits alimentaires non transformés a atteint 5,1 %, soit le même taux qu’en mai et son niveau le plus élevé depuis plus de dix ans. La légère accélération de la hausse des prix des produits alimentaires non transformés en juillet, après un niveau de 5,0 % en juin, a été largement déterminée par un effet de base haussier. Le taux mensuel, en données corrigées des variations saisonnières, n’a été que légèrement positif, ressortant à 0,1 %, contrastant

Graphique 41 ventilation de l’iPCH : principales composantes

(variations annuelles en pourcentage ; données mensuelles) IPCH global (échelle de gauche)

Produits alimentaires non transformés (échelle de gauche)

Énergie (échelle de droite)

IPCH global hors énergie et produits alimentaires non transformés (échelle de gauche)

Produits alimentaires transformés (échelle de droite) Produits manufacturés hors énergie (échelle de gauche) Services (échelle de gauche)

- 3 - 2 - 1 0 1 2 3 4 5 6

- 15 - 10 - 5 0 5 10 15 20 25 30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 - 1 0 1 2 3 4

- 2 0 2 4 6 8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : Eurostat

fortement avec les taux élevés en rythme mensuel observés ces derniers mois, qui résultaient essentiellement d’importantes hausses des prix des fruits et légumes dues à de mauvaises conditions météorologiques. Le taux de croissance annuel des prix des fruits a été plus élevé en juillet 2013 qu’en juin, tandis que celui des légumes s’est inscrit en léger recul. L’encadré 8 intitulé Les évolutions récentes des prix des produits alimentaires non transformés examine la nature des récentes pressions à la hausse et évalue leurs répercussions sur l’environnement économique. Contrairement à la sous-composante produits alimentaires non transformés, la hausse des prix des produits alimentaires transformés s’est légèrement ralentie, revenant de 2,4 % en décembre 2012 à 2,1 % en avril 2013. Elle est restée stable à ce niveau en mai et en juin, dissipant ainsi peu à peu l’incidence du choc de l’été 2012 sur les cours des matières premières alimentaires. L’accélération de la croissance des prix des produits alimentaires transformés, qui s’est établie à 2,5 % en juillet, reflète essentiellement une forte hausse du taux de variation annuel du prix du tabac, à 4,9 %, contre 3,7 % en juin. Selon l’estimation rapide d’Eurostat pour l’ensemble de la composante produits alimentaires, la hausse des prix des produits alimentaires transformés et non transformés considérés globalement est revenue de 3,5 % en juillet 2013 à 3,3 % en août.

Hors produits alimentaires et énergie, qui représentent 30 % environ du panier de l’IPCH, l’inflation annuelle s’est établie à 1,2 % en moyenne au cours des sept premiers mois de 2013, soit légèrement en deçà de la moyenne de 1,5 % observée pour l’ensemble de l’année 2012. Après s’être inscrite temporairement en hausse, atteignant 1,5 % en mars 2013, l’inflation annuelle mesurée par l’IPCH hors produits alimentaires et énergie a oscillé autour de 1,1 % depuis avril. Si l’on exclut ces produits, le panier de l’IPCH comporte deux grandes composantes, les produits manufacturés hors énergie et les services, qui ont évolué différemment au cours des derniers mois. La hausse des prix des produits manufacturés hors énergie, après être revenue à un niveau légèrement supérieur à 1,0 % au dernier trimestre 2012, a poursuivi sa baisse à compter de janvier 2013. Tout au long du premier semestre 2013, la hausse des prix des produits manufacturés hors énergie est demeurée à des niveaux inférieurs à ceux observés en 2012 et en 2011. Elle s’est inscrite en baisse à 0,8 % en avril et en mai et de nouveau à 0,7 % en juin et 0,4 % en juillet. Le recul de 0,3 point de pourcentage enregistré en juillet par le taux de variation annuel de cette composante est dû à l’incidence plus forte des soldes d’été dans certains pays ainsi qu’à un effet de base baissier lié aux produits pharmaceutiques en Espagne. De manière générale, la tendance décroissante observée au cours des derniers mois reflète largement celle des rythmes annuels de variation des prix de l’habillement et de la chaussure, qui découle de l’incidence de la période des soldes. Selon l’estimation rapide d’Eurostat, la hausse des prix des produits manufacturés hors énergie a de nouveau ralenti, pour s’établir à 0,3 % en août 2013.

La hausse des prix des services, composante la plus importante de l’IPCH, a été relativement stable fin 2011 et en 2012 jusqu’en mars 2013 et ce, malgré des épisodes d’accélération résultant des relèvements de la fiscalité indirecte dans plusieurs pays, dans un contexte de ralentissement généralisé de la demande et, dans une moindre mesure, des coûts de main-d’œuvre. En avril 2012, elle était revenue à 1,7 %, son plus bas niveau depuis mars 2011, et avait oscillé autour de cette valeur jusqu’à la fin de l’année.

La volatilité des taux d’inflation observée au printemps 2013 résulte en partie de l’incidence des prix des services liés aux voyages. En raison du calendrier précoce des fêtes de Pâques en 2013, la hausse des prix des services de loisirs et des services à la personne (en particulier les voyages organisés) s’est accentuée en mars, mais s’est ralentie en avril. Selon l’estimation rapide d’Eurostat, la hausse des prix des services s’est ralentie pour ressortir à 1,4 % en juin et en juillet 2013 et s’est établie à 1,5 % en août.

EnCaDré 8

évolutions réCEntEs DEs PriX DEs ProDuits aliMEntairEs non transForMés

Parmi les principales composantes de l’IPCH, ce sont les prix des produits alimentaires non transformés qui ont récemment enregistré les taux de croissance les plus élevés. Toutefois, après les prix de l’énergie, ces prix constituent la composante la plus volatile de l’IPCH

Graphique a Hausse des prix des produits alimentaires non transformés et contributions des sous-composantes

(variations annuelles en pourcentage ; en points de pourcentage)

- 2 0 2 4 6 8 10

- 2 0 2 4 6 8 10

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Prix des légumes Prix des fruits Prix du poisson Prix de la viande

Prix des produits alimentaires non transformés

Sources : Eurostat et calculs de la BCE

et les tensions haussières qui se sont accumulées sur plusieurs mois ont souvent tendance à se dénouer rapidement au cours des mois suivants. Le présent encadré examine la nature des récentes tensions à la hausse sur ces prix et évalue leurs implications sur les perspectives d’inflation.

Mise en perspective des évolutions récentes

Les prix des produits alimentaires non transformés ont augmenté à un rythme annuel de 5 % environ au cours des mois allant de mai à juillet 2013 et, malgré leur poids relativement faible (7,3 %) dans le panier total de l’IPCH, ils ont ainsi apporté une contribution significative à l’inflation globale mesurée par l’IPCH. Si l’on examine la période écoulée depuis 1999, le taux annuel de variation de cette composante n’a été supérieur qu’à une seule occasion, en 2001 et début 2002, lorsque les préoccupations sanitaires associées aux épizooties ont entraîné une tension à la hausse sur les prix de la viande bovine et (par un effet de substitution) sur les prix des autres viandes 1. Les fortes hausses des prix des produits alimentaires non transformés observées récemment sont en revanche essentiellement imputables à la contribution croissante des prix des fruits et légumes (cf. graphique A).

Les prix des fruits et légumes expliquent l’essentiel de la volatilité de la hausse des prix des produits alimentaires non transformés, reflétant largement des glissements dans le profil intra-annuel des variations mensuelles. Ces glissements sont souvent imputables aux perturbations de l’offre liées aux effets météorologiques sur la production agricole. En raison des modifications méthodologiques du traitement des produits saisonniers dans l’IPCH 2, la volatilité des variations mensuelles a augmenté au niveau de la zone euro et les comparaisons avec les profils intra-annuels historiques sont entourées d’une plus grande incertitude. Au-delà de cette incertitude, la variation cumulée des prix des fruits et légumes depuis août 2012 a été plus importante que celle observée lors des

1 Cf. l’encadré intitulé « Évolution récente des prix des produits alimentaires non transformés : incidence de l’ESB et de l’épizootie de fièvre aphteuse » du Bulletin mensuel de mai 2001

2 Cf. l’encadré intitulé « Modifications méthodologiques du calcul de l’IPCH et leur incidence sur les données récentes » du Bulletin mensuel d’avril 2011

périodes antérieures correspondantes. Plus précisément, elle a été supérieure à la moyenne, entre 1999 et 2012, de la variation cumulée observée depuis le mois d’août de l’année précédente et a évolué au-dessus de la fourchette d’un écart-type de chaque côté de cette moyenne historique (cf. graphique B). Cette variation plus importante est essentiellement due aux évolutions enregistrées en mai et en juin 2013. En revanche, les données portant sur juillet 2013 montrent une certaine atténuation des prix des fruits et légumes, qui est largement conforme à leurs profils saisonniers normaux. S’agissant des prix des légumes, la récente hausse des taux de croissance annuels est également imputable à des effets de base, la baisse saisonnière d’été ayant démarré un peu plus tard que d’habitude, alors qu’elle avait commencé un peu plus tôt en 2012.

Évaluation de la nature des récentes tensions à la hausse

Le fort mouvement haussier des prix des fruits et légumes observé au printemps 2013 s’explique probablement par des pénuries de l’offre en raison des mauvaises conditions météorologiques.

En raison de la durée plus longue de l’épisode hivernal et des précipitations excessives, les pays du nord et du sud de l’Europe ont connu des récoltes peu abondantes ou tardives pour certains fruits et légumes de saison. Comme la production et la consommation de fruits et légumes ont une dimension régionale relativement forte, cette situation a probablement entraîné une hausse des prix dans les pays concernés. Des tensions à la hausse entraînées par les prix des fruits et légumes ont été observées dans presque tous les pays de la zone euro, à des degrés divers toutefois. Au cours de la période allant de mai à juillet 2013, les taux de variation annuels de ces deux sous-composantes ont été supérieurs au troisième quartile de la distribution historique des taux de variation annuels depuis 1999 dans 13 des 17 pays de la zone euro pour les prix des fruits et dans 11 pays pour les prix des légumes (cf. graphique C). L’importance variable des hausses selon les pays et les différences entre les prix des fruits et ceux des légumes confirment l’analyse selon laquelle les conditions météorologiques régionales constituent la raison essentielle de la récente flambée de ces prix. D’autres facteurs, tels que les parts différentes des fruits et des légumes importés Graphique B évolution intra-annuelle des prix des fruits et des légumes dans la zone euro

(indice : août de l’année précédente = 100)

98

Août Oct. Déc. Fév. Avril Juin Août

+/- un écart-type Évolutions depuis août 2012

Évolutions moyennes depuis août de l’année précédente (1999-2012) a) Prix des fruits

Août Oct. Déc. Fév. Avril Juin Août

b) Prix des légumes

Sources : Eurostat et calculs de la BCE

Note : Les zones grisées représentent +/- un écart-type dans les niveaux de l’indice pour chacun des mois par rapport à leurs niveaux du mois d’août de l’année précédente sur la période comprise entre 1999 et 2012.

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