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FinanCEMEnt Et situation FinanCiÈrE DEs MénaGEs

Dans le document StatiStiqueS de politique monétaire (Page 65-70)

Au deuxième trimestre 2013, les conditions de financement des ménages de la zone euro se sont caractérisées par une légère baisse des taux débiteurs bancaires, en particulier pour les prêts à moyen et à long terme, et par la persistance d’une hétérogénéité considérable entre les pays. Le taux de croissance annuel des prêts consentis par les IFM aux ménages (corrigé des cessions et des titrisations de prêts) s’est stabilisé à des niveaux légèrement positifs depuis le début de l’année, atteignant 0,3 % en juillet 2013. Les dernières données indiquent donc la poursuite de l’évolution atone des emprunts des ménages, traduisant en partie le besoin de ces derniers de réduire leur niveau d’endettement dans plusieurs pays. Néanmoins, le taux d’endettement des ménages par rapport à leur revenu disponible brut aurait continué de progresser légèrement au deuxième trimestre, les revenus s’étant tassés et l’endettement ayant faiblement augmenté.

Dans le même temps, les charges d’intérêts des ménages seraient restées globalement inchangées.

ConDitions DE FinanCEMEnt

Les coûts de financement des ménages de la zone euro ont quelque peu diminué au deuxième trimestre 2013, en raison de la baisse des taux d’intérêt sur les prêts à moyen et à long terme. En revanche, les taux d’intérêt

appliqués aux prêts à court terme sont restés inchangés ou ont légèrement augmenté, reflétant sans doute la transmission décalée typique des modifications des taux de marché, ainsi qu’un nouvel affaiblissement de la transmission des taux directeurs de la BCE dans certaines parties de la zone euro. Au niveau de celle-ci, les développements des taux d’intérêt appliqués par les IFM aux prêts aux ménages ont continué de varier en fonction de la catégorie et de la durée des prêts, l’hétérogénéité entre les pays demeurant également importante. Dans le même temps, l’on a observé une baisse du coût global de financement des ménages dans la plupart des pays de la zone euro, induisant un nouveau recul limité de l’hétérogénéité entre les pays.

S’agissant des nouveaux prêts au logement, les taux d’intérêt des prêts à court terme (c’est-à-dire les prêts assortis d’un taux flottant ou d’une période de fixation initiale du taux inférieure ou égale à un an) n’ont pratiquement pas varié par rapport aux niveaux observés au premier trimestre 2013 et au quatrième trimestre 2012. En revanche, dans le cas des prêts à moyen et à long terme (c’est-à-dire les prêts assortis d’une période de fixation initiale du taux comprise entre un et cinq ans et ceux dont la période de fixation initiale du taux est comprise entre cinq et dix ans), les taux d’intérêt ont poursuivi leur baisse, atteignant des planchers historiques (cf. graphique 37). Les taux d’intérêt de toutes les échéances sont restés inchangés en juillet par rapport à juin.

En ce qui concerne les nouveaux crédits à la consommation, les taux d’intérêt appliqués aux prêts à court terme ont légèrement progressé au deuxième trimestre 2013, alors que ceux sur les prêts à long terme se sont quelque peu réduits et que ceux appliqués aux prêts à moyen terme sont restés globalement stables. En juillet, les taux d’intérêt appliqués aux prêts à court terme se sont inscrits en léger repli par rapport à juin, tandis que ceux des autres échéances n’ont pratiquement pas varié.

Les résultats de l’enquête sur la distribution du crédit bancaire de juillet 2013 montrent que le durcissement net des critères d’octroi de crédit appliqués par les banques de la zone euro aux prêts au logement s’est avéré plus limité qu’au trimestre précédent et

également moins vigoureux qu’annoncé. Des évolutions comparables ont été observées pour les critères d’octroi de crédit appliqués aux crédits à la consommation. Ceux-ci ont été légèrement assouplis en termes nets au deuxième trimestre, ce qui constitue une première depuis fin 2007. Pour de plus amples détails, cf. l’encadré intitulé Résultats de l’enquête sur la distribution du crédit bancaire pour le deuxième trimestre 2013 du Bulletin mensuel d’août 2013. Selon l’enquête sur la distribution du crédit bancaire, les anticipations relatives à la situation économique générale et aux perspectives sur le marché de l’immobilier résidentiel ont été les principaux facteurs à l’origine de ces évolutions des critères d’octroi de crédit pour les deux types de prêts. La plupart des modalités tarifaires et non tarifaires des prêts au logement ont été durcies au deuxième trimestre, avec un élargissement des marges pour les prêts tant moyens que plus risqués. En revanche, l’on a observé moins de changements dans les modalités appliquées aux crédits à la consommation, avec un rétrécissement des marges sur les prêts moyens et un accroissement plus réduit des marges sur les prêts plus risqués.

Graphique 37 taux d’intérêt des iFM

sur les prêts au logement consentis aux ménages

(en pourcentage annuel ; hors frais annexes ; taux appliqués aux contrats nouveaux)

Assortis d’un taux variable ou dont la période de fixation initiale du taux est inférieure ou égale à 1 an Dont la période de fixation initiale du taux

est supérieure à 1 an et inférieure ou égale à 5 ans Dont la période de fixation initiale du taux est supérieure à 5 ans et inférieure ou égale à 10 ans Dont la période de fixation initiale du taux est supérieure à 10 ans

2 3 4 5 6

2 3 4 5 6

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Source : BCE

FluX DE FinanCEMEnt

La croissance de l’octroi global de crédit aux ménages de la zone euro a été morose depuis mi-2012. L’octroi de crédit agrégé s’est encore affaibli au premier trimestre 2013 (le trimestre le plus récent pour lequel des données provenant des comptes de la zone euro sont disponibles), en raison d’un recul de l’octroi de crédit des IFM. En conséquence, le taux de croissance annuel de l’ensemble des prêts consentis aux ménages est revenu de 0,2 % au quatrième trimestre 2012 à 0 % au premier trimestre 2013.

Des estimations afférentes au deuxième trimestre 2013 indiquent une légère augmentation du taux de croissance annuel de l’ensemble des prêts consentis aux ménages (cf. graphique 38). Le taux de croissance annuel de l’ensemble des prêts octroyés par les IFM aux ménages (non corrigé des cessions ou des titrisations de prêts) est revenu de 0,5 % au quatrième trimestre 2012 à 0,2 % au premier trimestre 2013. Les activités de cession et de titrisation de prêts – qui entraînent souvent une réallocation des prêts aux ménages entre le secteur des IFM et celui des AIF – ont affiché un nouveau fléchissement au premier trimestre, induisant un

nouveau repli, de – 1 % au quatrième trimestre 2012 à – 1,9 % au premier trimestre 2013, du taux de croissance annuel des prêts consentis aux ménages par les non-IFM.

Lorsque l’on examine les données des IFM disponibles pour le deuxième trimestre et pour juillet 2013, l’on constate que le taux de croissance des prêts consentis aux ménages de la zone euro s’est stabilisé à des niveaux légèrement positifs depuis le début de l’année. Le taux de croissance annuel des prêts aux ménages (corrigé des cessions et des titrisations de prêts) s’est ainsi établi à 0,3 % au deuxième trimestre et en juillet, soit une valeur quasiment inchangée depuis le début de l’année, ce qui indique que l’activité d’émission reste globalement stable à un niveau peu élevé (cf. section 2.1 pour plus de détails).

Pour ce qui est de la ventilation des prêts par objet, le taux de croissance annuel des prêts au logement octroyés par les IFM (corrigé des cessions et des titrisations de prêts) est revenu à 0,7 % en juillet, poursuivant ainsi le repli progressif observé depuis janvier (où il se situait à 1,4 %) et mettant donc un terme à la légère et courte reprise observée au quatrième trimestre 2012. Ce ralentissement reflète la poursuite de l’atonie des flux mensuels (corrigés) des prêts hypothécaires au cours des derniers mois. Les flux des prêts au logement représentent néanmoins toujours l’essentiel des prêts consentis aux ménages par les IFM. Tous les autres types de prêts aux ménages ont continué de se contracter. Malgré une progression en juillet (de – 3,1 % en mars à – 2,6 % en juillet), le taux de croissance annuel des crédits à la consommation est resté en territoire négatif, où il se situe depuis avril 2009. De la même façon, le taux de croissance annuel des autres prêts, qui comprend les prêts octroyés aux entreprises sans personnalité juridique, s’est établi à – 0,8 % en juillet, soit un niveau globalement inchangé depuis mars et toujours négatif depuis juin 2012.

S’agissant des causes sous-jacentes de la faible croissance des prêts consentis par les IFM aux ménages, l’endettement considérable, la faiblesse des marchés de l’immobilier résidentiel et la

Graphique 38 total des prêts accordés aux ménages

(variations annuelles en pourcentage ; contributions en points de pourcentage ; données de fin de trimestre)

Prêts à la consommation accordés par les IFM Prêts au logement accordés par les IFM Autres prêts accordés par les IFM Total des prêts accordés par les IFM Total des prêts

- 1 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : BCE

Notes : Le total des prêts comprend les prêts accordés aux ménages par tous les secteurs institutionnels, y compris le reste du monde. Le total des prêts aux ménages au deuxième trimestre 2013 a été estimé à partir des opérations recensées dans les statistiques monétaires et bancaires.

Pour plus d’informations sur les différences de méthodes de calcul des taux de croissance entre les prêts accordés par les IFM et le total des prêts, cf. les notes techniques correspondantes

Graphique 40 Endettement des ménages et charges d’intérêts

(en pourcentage)

Charges d’intérêts en pourcentage du revenu disponible brut (échelle de droite) Ratio endettement des ménages/revenu disponible brut (échelle de gauche)

Ratio endettement des ménages/PIB (échelle de gauche)

2002 2004 2006 2008 2010 2012

Sources : BCE et Eurostat

Notes : L’endettement des ménages comprend le total des prêts accordés aux ménages par tous les secteurs institutionnels, y compris le reste du monde. Les charges d’intérêts n’incluent pas l’intégralité des coûts de financement supportés par les ménages, dans la mesure où sont exclues les commissions sur les services financiers.

Les données pour le dernier trimestre ont été en partie estimées.

Graphique 39 Placements financiers des ménages

(variations annuelles en pourcentage ; contributions en points de pourcentage)

Numéraire et dépôts

Titres de créance, hors produits financiers dérivés Actions et autres participations

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Sources : BCE et Eurostat

1) Comprend les prêts et les autres comptes à recevoir

nécessité, à moyen terme, de corriger les excès du passé (en particulier dans certains pays de la zone euro) ont encore pesé sur la demande de prêts. Dans le même temps, l’enquête sur la distribution du crédit bancaire de juillet 2013 fait apparaître une contraction plus légère de la demande nette relative aux prêts au logement et aux crédits à la consommation au deuxième  trimestre par rapport au trimestre précédent. Selon l’enquête sur la distribution du crédit bancaire, de nombreux facteurs ont contribué à cette contraction moins marquée de la demande nette, notamment une moindre détérioration des perspectives sur le marché de l’immobilier résidentiel, un redressement de la confiance des consommateurs et un accroissement des dépenses de consommation en biens non liés au logement. Concernant les évolutions à venir, les banques prévoient un très léger repli de la demande nette de prêts au logement et de crédits à la consommation au troisième trimestre.

En ce qui concerne l’actif du bilan des ménages de la zone euro, le taux de croissance annuel de l’ensemble de leurs placements financiers s’est établi à 1,7 % au premier trimestre 2013, soit un niveau un peu inférieur au 1,8 % du trimestre précédent (cf.  graphique 39). Comme au quatrième trimestre 2012, la baisse observée au premier trimestre est imputable à une réduction notable de la contribution des placements des ménages dans les titres de créance. En revanche, la contribution des placements dans les réserves techniques d’assurance et des autres actifs s’est légèrement accrue, tandis que celle des actions et autres participations, ainsi que de la monnaie fiduciaire et des dépôts, est restée inchangée.

Globalement, le ralentissement prolongé observé depuis la mi-2010 en ce qui concerne l’accumulation d’actifs financiers par les ménages reflète des évolutions peu favorables en matière de revenus et, en particulier dans certains pays, des pressions en vue de la réduction de l’endettement.

situation FinanCiÈrE

L’endettement des ménages s’est stabilisé à un niveau élevé dans la zone euro, donnant à penser que les ménages éprouvent des difficultés

à réduire leurs dettes. Ainsi, le ratio d’endettement des ménages rapporté à leur revenu disponible brut nominal atteindrait 99,6 % au deuxième trimestre 2013 (cf. graphique 40), en légère progression par rapport au trimestre précédent, mais à un niveau conforme à ceux observés depuis mi-2010.

Cette progression reflète la croissance modérée de l’endettement total des ménages, combinée à une stagnation de leur revenu disponible, traduisant la faiblesse persistante de l’activité économique.

Les charges d’intérêts du secteur des ménages seraient restées pratiquement inchangées à 2 % de leur revenu disponible au deuxième trimestre 2013, après s’être progressivement réduites entre début 2012 et début 2013. Le ratio d’endettement des ménages par rapport au PIB s’établirait à 65,0 %, en hausse négligeable par rapport au trimestre précédent.

Dans le document StatiStiqueS de politique monétaire (Page 65-70)